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égulièrement encensé<br />
par la critique, et sa<br />
Quatrième ne fera pas<br />
exception. En fait, je ne<br />
me souviens pas d’avoir<br />
entendu meilleure lecture<br />
du premier mouvement.<br />
Non seulement<br />
les tempi sont-ils judicieux, mais la transition<br />
de l’un à l’autre se fait avec un magnifique<br />
naturel. Idem pour les dynamiques et les<br />
caractères des thèmes et motifs. Dommage<br />
que les autres mouvements ne soient qu’«excellents<br />
» : on aurait souhaité de plus vifs<br />
contrastes dans le second, une passion plus<br />
généreuse dans le troisième, une chanteuse<br />
plus engagée dans le dernier. En effet, bien<br />
que son timbre possède les qualités de clarté et<br />
de douceur requises, Erdmann donne l’impression<br />
d’exécuter sa besogne sans porter la<br />
moindre attention au sens du texte. On l’a<br />
manifestement choisie pour sa voix, non pour<br />
ses capacités interprétatives. Mais tant pis,<br />
l’auditeur reste charmé par la quasi-perfection<br />
de l’ensemble, et le critique attend la suite<br />
avec impatience.<br />
RB<br />
Janáček: Sinfonietta/Taras Bulba<br />
Bamberger Symphoniker/Jonathan Nott<br />
Tudor 7135 SACD (61 min 42 s)<br />
★★★★✩✩ $$$$<br />
Dommage que la<br />
musique symphonique<br />
de Janáček ne soit pas<br />
jouée plus souvent. En<br />
matière de combinaisons<br />
instrumentales, le compositeur<br />
n’a rien à envier<br />
aux meilleurs de ses<br />
contemporains. Jonathan Nott tente d’ailleurs<br />
de le prouver en se concentrant sur l’opulence<br />
sonore – au détriment, il faut le dire, de<br />
la mordante précision d’attaque qu’on attendrait<br />
de ce spécialiste bartokien du folklore<br />
de l’Europe de l’Est. En effet, la mollesse de<br />
la direction vient çà et là déséquilibrer le<br />
mouvement d’ensemble. Mais les musiciens<br />
se rattrapent aussitôt, rassurant l’auditeur; les<br />
passages « nobles », en particulier, sont totalement<br />
dénués de pompe ou de prétention. Le<br />
résultat net est un peu cher payé, mais<br />
recommandable quand même.<br />
RB<br />
Morten Olsen: In a Silent Way<br />
Esbjerg Ensemble/Christopher Austin<br />
Dacapo 8.226525 (76 min 42 s)<br />
★★★★✩✩ $<br />
Le Danois Morten<br />
Olsen cultive un subtil<br />
mélange des genres :<br />
sur fond de franc<br />
modernisme apparaissent,<br />
dans ses œuvres,<br />
de petits élans d’appréhension<br />
post-modernistes<br />
d’une part et, d’autre part, des soubresauts<br />
typiques de la musique « actuelle ».<br />
Même si son langage n’offre rien de proprement<br />
original, ledit mélange des genres laisse<br />
quand même une empreinte personnelle sur<br />
le résultat. L’instrumentation (le choix des<br />
instruments) est clairement au service de<br />
l’orchestration (l’utilisation des instruments) :<br />
à un ensemble vaguement semblable à notre<br />
NEM s’ajoutent ici un accordéon, là une<br />
guitare électrique, ou encore un carillon de<br />
gongs, tous des plus pertinents. Le prix<br />
modique et la qualité de l’étiquette, comme<br />
d’habitude excellente, nous font recommander<br />
aux curieux de prêter l’oreille.<br />
RB<br />
Purcell : Fantasias<br />
Les Voix humaines (Margaret Little, Mélisande<br />
Corriveau, Elin Söderström, Susie Napper, Felix<br />
Deak, Arnaud Leroy, Marie-<strong>La</strong>urence Primeau)<br />
Atma Classique ACD2 2591<br />
★★★★★★ $$$<br />
Henry Purcell: The Complete Fantazias<br />
Fretwork (Wendy Gillespie, Asako Morikawa,<br />
Susanna Pell, Richard Boothby, Richard Campbell,<br />
Richard Tunnicliffe, viols)<br />
Harmonia mundi HMU 907502 (49 min 50 s)<br />
★★★✩✩✩ $$$<br />
Presque simultanément,<br />
sans doute à l’occasion<br />
du 350 e anniversaire de<br />
naissance de Henry<br />
Purcell, deux consorts<br />
de violes, soit les Voix<br />
Humaines montréalaises<br />
et les Fretworks<br />
londoniens, ont enregistré<br />
la douzaine de<br />
Fantazias et les deux In<br />
Nomine, tous composés<br />
par Purcell à l’âge de<br />
vingt ans. Le disque des<br />
Voix Humaines inclut<br />
la treizième Fantasia,<br />
laissée inachevée mais complétée par Matthias<br />
Maute, d’amusants extraits de The Fairy<br />
Queen et un arrangement pour quatuor de<br />
violes du célèbre lamento de Dido. Là n’est<br />
toutefois pas la distinction majeure à faire<br />
entre ces deux enregistrements. En effet, le<br />
consort anglais joue droit, sec, froid, avec une<br />
élégance sérieuse et émaciée; à l’occasion,<br />
même, avec l’ombre d’un début d’idée<br />
musicale. Bref, son disque distille un ennui<br />
mortel. Surtout comparé à celui des Voix<br />
Humaines, dont quelques secondes suffisent à<br />
happer l’auditeur. Là, la chaleur enveloppante<br />
des violes est modelée dans une infinité de<br />
textures et d’enflés. Les imitations ne<br />
découlent plus d’un procédé d’écriture<br />
savant, mais bien d’une nécessité musicale<br />
irrépressible. Chaque note prend son sens au<br />
sein d’un tout, chaque ornement trouve sa<br />
raison d’être, la fantaisie reprend ses droits.<br />
De plus, le travail des interprètes est servi par<br />
une prise de son remarquable. Un disque<br />
splendide, à écouter absolument.<br />
CR<br />
Ravel: Daphnis et Chloé (<strong>complet</strong>e)<br />
Tanglewood Festival Chorus; Boston Symphony<br />
Orchestra/James Levine<br />
BSO Classics 0801 (54 min 55 s)<br />
Juin 2009 June 23