The Journal of the Siam Society Vol. XXIX, Part 1-2, 1936 - Khamkoo

116 .Jl~AN RISPAUD [VOL. XXIX
venant de quitter sa valeur unitaire etymnlog-i(jlle, it son premier
degre de desintegration, alm·s que le nornbro 500 n'rt (tUC~ime signification
reelle. Ainsi s'explique philologiqucment la l'CC\11Ttmce regressive
des Siamois qui sont descendus jusqu' aux nomhrcs les plus bas
et celle progressive des autres rraY qui ont atteint le million, afin
d'exprimer par des evaluations en dotations de riz les hier~J,rchies de
leurs societes. Cet expose, fait par retouches suc~ceHsi\·es pour tenter
de dissocier los differents planH de la }JCn8ee taY p~•ssa blement confuse.
permet de croire que, dans les temps lointain5, le P'an-na etait
le dernier notable de M uang, celui qui 11vait la charge d'un easier de
rizieres et qui recevait sa dotation sur h recolte de cc easier, les
degres superieurs ne comportant pas necessairemcnt des dotations
de dix en dix fois superieures.
Pour en venir aux classes de dignitaires distinctes de cellos titrees,
les lois siamoises nous font connal.tre une hien1rchie qui f''exprime au
moyen de termes cornprenant des nombres croissant de 10 enlO apres
hua pale auquel l'etymologie semble attribuer le sens de "chef de
f " c t } v 7 • v . • • 'v {. >.v . . ' ·t (1)
oyer. e son tua pwc, nw~ S'h1), 1Wii rot., 1J a/n, ,; un, ?IHL n, e c.
Les Tai: de la Chaine annamitique ont un systeme analogue de
dignites dont les titres sont : hua hoi., luna 11' a:n, h·tu" nw:n. On pourrait
done croire (1ue no us no us trou vons dans les deux cas en preRence
de hierarchies de chefs (nwi, h1~a) designees par le nomhre de foyers
auxquels chaque degre donne le droit de conunnnder ou qui est
attribue en fait a chacun commc commanclement. l\1ais Itt realite est
moins simple. Le Dr. Lefevre de Itt mission Pavie?l qui fut seulement
un voyageur en pays taY mais dont les ohservtttions sont justes,
rapporte que dans les Hua-p'an ''[leR] rizieres sont diviRees en
plusieurs parcelles qu'on appelle hua-sibA Lhua-s'lp]. Chaque hna-sib
represente la surface cultivee par les httbitants de dix: maiRons, et
donne comme rapport annuel dix kauhats [k'il,u bat] c'est-a-dire
quatre-vingts piculs." Le terme hua-s~p indique done un rapport
entre un foyer et la parcelle de rizieres d'm\ celni-ci tire sa subsistance.
De plus, l'unite fondamentale de surface qui est inexprimee
est elle-meme en rapport avec l'unite de mesure de grains puisqu'
elle donne theol'iquement comme recolte un lc' au bat de riz Une
aide inattendue en faveur de la justesse de la remarque faite par
w -
Je suis redeva.ble de ces renseignements a l'oblige:wce de M. R. LrNGAT.
( 2 ) Un voyage C6U Laos, p. 200,