The Journal of the Siam Society Vol. XXIX, Part 1-2, 1936 - Khamkoo

PT. II) LES NOMS A ELEMENTS NUMERA UX DES PRINCIPAUTES T.AI 85
des Tai n'aient jamais attaint des effectifs aussi gargantuesques. (1) On
pourrait sans doute rechereher si des ressemblances phonetiques ou
autres n'ont pas contribue aussi a cette transposition de districts en
centaines d'epouses, mais il vaut mieux s'en tenir au rapport qui
s'impose entre les trois royaumes et les trois cents femmes. C'est
done tres probablement par analogie avec San pai si fou que les 84
P'ii.n-na du Lan N a ont eM notes : Pa pai si fou. (2)
Un autre nom chinois du Lan Na, posterieur au premier, est
Pa pa·i ta tien, c'est-a-dire le grand Tien de Pa pai. Les Tien
(marches) sont les circonscriptions qu'etablirent les Yuan dans l'Indo-.
chine occidentale lorsqu' apres la conqu~te de Ta-li ils affermirent
leur domination sur Ie Yunnan et les pay's limitrophes.(s) Le uom
de Pa pai ta tien se maintint sous les M:ing malgre la nouvelle
division de ces regions en trois siuan 1( et en six 'wei 1}) 4 l
84.000 qui semble avoir ete a l'origine de ces noms est le nombre
des Mu'ang de !'empire du heros appele P'ii.ya C'u'ang ou C'u'ang
Lun. C'est le chHl're f11vori des mythes religieux, historiques et
cosmogoniques dans leA pays bouddhistes.( 5 l C'est celui des dhamrnalclchanda
ou unites que la tradition pretend exister dans la totalite des
textes du T'Y'ipi~alcct. (6) La mer primordiale a 84.000 yoja.na de
-------·--·-··-
(l) Cette t• 11dition offre nn curieux aspect. Tandis que les Ohinois pr~tent
aux rois pai-yi ('l'ai: du !1ud-ouest du Yunmtn) des cent~•ines d'epouses (N(J//1,
tChao ve ck, trl\d. 0. s~INSON, p, 165; 'l'ien hi, I.e., P· 348), les Ta1 en
revanche en attrib\lent des milliers aux: empereurs de Chine et du Nan-tchao.
Dans.Ies annales de C'ieng Tung, il est question d'un empereur d'UDe region
septentrionale qui a 1.004 (p'an s·i) epouses, toutes filles de chefs (Gazetteer.•• ,
I, ii, p. 391 ). U n emperem· de Chine du :xre siecle aurait eu 16.000 femmes,
a en m·oire les annales de S8n Vi (ibM,., p. 191). Hors du domaine legendaire,
le seul appui que j'1tie tronve est le suivant: "Every Shan chief had to
send daughters of his house to the King [of Burma]." (ibid., I, i, p. 289).
·' (2) Antedeurement, j' a.va.is eM frn.ppe de l'analogie phonetique entre ~a
si pai sifou et "P8t s1p si P'~n-nit" et j'expliquaisfou (=P'iin-na) par. "Circonscl'iption"
malgre l'orthogr~~.phe, si tombant par erreur ou eupbome, ou ·.
bien pour fournir un nombre pair de caracteres. Mais cett? hypothese n~ ·
rendait pas compte de San pai si fou, probablement plus anc1en que Pa pa1
sifou.
( 3 ) Tien hi, Lc., p. 151-175; E. H. PARKER in Gazetteer .. , I, ii, P· 192 ..
(4:) Nan tchao ye eke, l.c., p. 248, note 4. M. SAINSON a mal coup~ les
noms qui donnent un total de sept wei, mais pa pai etta tien ne font qu un .
. (5) Pour le Lan Na, v . .Ann. du Siam, I, p. 82, 84, 85, 88, 94, 170.
(G) L. FINOT 1 Recherches sur la litterature laotienne, BEF'EO,X.VH,