Etudes et évaluation de processus océaniques par des hiérarchies ...

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10 CHAPITRE 2. COMPRENDRE LA DYNAMIQUE OCÉANIQUE tel-00545911, version 1 - 13 Dec 2010 au sein d’une hiérarchie, c’est-à-dire les relations dans la direction verticale dans la fig. 2.1, sont souvent systématiques. Trouver un modèle mathématique pour un modèle physique consiste dans la plupart des cas en un choix raisonné parmi certains candidats, comme modèles de Boussinesq, quasi-géostrophique ou de Saint Venant pour un problème de dynamique de fluide géophysique. Les cas pour lesquels l’émergence du modèle mathématique est le pas innovateur, comme le modèle de Lorenz pour l’étude de la dynamique chaotique de la convection, sont des exceptions remarquables. La relation entre une expérience de laboratoire, une expérience numérique et un modèle analytique dans une même hiérarchie, correspondant à un même modèle physique, c’està-dire les relations dans la direction horizontale dans la fig. 2.1, ne bénéficient aujourd’hui pas encore d’un tel cadre systématique. Ces relations verticales et horizontales sont d’une nature différente. Les premières ont déductives, et les secondes sont de nature essentiellement statistiques. Une comparaison entre observations et/ou expériences et/ou modèle analytique et/ou modèle numérique est inductive par nature et repose nécessairement sur une connaissance statistique des incertitudes des éléments à comparer (voir Poincaré 1899) Nous essayons de rendre ces relations horizontales systématiques en utilisant l’assimilation de données comme décrite dans la section suivante. L’assimilation de données peut rendre ces relations horizontales plus systématiques, solidifier la pyramide de types de modèles et la rendre plus solide, comme on le démontre dans la section suivante. 2.4 Rôle de l’assimilation de données Dans les sciences de la terre l’assimilation de données est, de nos jours, principalement utilisée pour assimiler ou intégrer des observations dans un modèle numérique et mieux estimer l’état du système. L’exemple type est la prévision météorologique dans laquelle l’assimilation des données d’observations sert à estimer au mieux l’état actuel de l’atmosphère pour une meilleure prévision de son évolution future. Dans ce cas l’assimilation de données peut être vue comme un outil technique. Pour évaluer une théorie analytique à l’aide des résultats d’expériences, physiques ou numériques, il suffit souvent de mesurer une ou plusieurs variables clés. La même chose est vraie si on demande d’ajuster une ou quelques variables dans un modèle analytique linéaire. De cette façon, on arrive à connecter le modèle analytique aux résultats des expériences physiques ou numériques. Pour connecter un modèle mathématique, avec une grande nombre de degrés de libertés et/ou une dynamique chaotique, directement, sans passer par un modèle analytique, à une expérience physique ou à un autre modèle mathématique, un formalisme systématique est nécessaire. L’assimilation de données fournit un tel formalisme. Dans nos applications, nous utilisons l’assimilation pour cerner la physique en estimant quelques paramètres clés dans un modèle mathématique, qui ne permet pas de solution analytique, mais nécessite une intégration numérique. Plus précisément l’exemple considéré dans ma recherche (voir 4.6 & 4.8) sont les lois et paramètres de friction d’un courant gravitaire que nous estimons en comparant, à l’aide de l’assimilation de données,

2.5. MA RECHERCHE DANS LE CONTEXTE CONCEPTUEL 11 des modèles mathématiques de complexités différentes. Le premier est un modèle basé sur les équations de Navier-Stokes avec une condition aux limites d’adhérence au fond, la friction est alors engendrée implicitement par la dynamique interne du modèle. Le deuxième est un modèle de Saint-Venant dans lequel les lois de friction sont paramétrées par des termes de friction. En ajoutant un schéma d’assimilation de données au modèle de Saint Venant et en assimilant les données du modèle de Navier-Stokes, nous avons pu déterminer les cœfficients et lois de friction (voir 4.6 & 4.8). L’assimilation nous a permis de connecté deux modèles mathématiques de complexité différent de façon systématique et d’augmenter notre compréhension du processus étudié. En systématisant la connexion horizontale de la fig. 2.1 à l’aide de l’assimilation de données, notre structure hiérarchique devient plus claire, plus solide, plus transparente, comme un diamant. 2.5 Ma recherche dans le contexte conceptuel tel-00545911, version 1 - 13 Dec 2010 Dans ce contexte des différents modèles et types de modèles, réseaux et hiérarchies, les directions et démarches de recherche sont nombreuses afin d’augmenter la compréhension de la dynamique océanique. Dans ma recherche je me suis toujours fixé le but d’étudier un certain nombre de processus non-linéaires de la dynamique océanique comme : le Great Whirl (voir section 4.1), l’instabilité barocline (voir section 4.2), la convection (voir section 4.5) et la dynamique d’un courant gravitaire (voir section 4.6 4.7 4.8 & 4.9 ). Je travaille alors toujours sur un modèle physique en construisant moi-même toute la structure hiérarchique associée. Le premier pas, le choix du bon modèle physique est souvent le plus difficile demandant une bonne intuition et expertise scientifique. Ensuite, vient le choix du ou des bons modèles mathématiques, souvent il est astucieux d’en avoir plusieurs de complexités différentes, pour permettre une meilleur compréhension de la dynamique étudiée. Prenons l’exemple de mes travaux sur le Great Whirl. Ce tourbillon de 300km de diamètre apparaît tous les ans au large de la côte Somalienne. J’ai étudié sa dynamique dans des observation in situ, de données satellitaires, à l’aide d’un modèle de la dynamique de l’Océan Indien basé sur les équations primitives et un modèle shallow water avec une haute résolution spatiale dans les directions horizontales. En construisant un modèle shallow water et en validant son comportement j’ai pu différencier entre la variabilité inter-annuelle externe de la dynamique du Great Whirl, c.a.d. les différences de son comportement causées par la variabilité inter-annuelle du forçage du vent, et la variabilité interne due à la dynamique chaotique du système. Une telle différenciation est clef pour évaluer la capacité de prévision des courants, qui dans cette région gouvernent la production biologique. Cette différenciation est aussi essentielle pour clarifier les relations horizontales dans une structure hiérarchique (transformer la pyramide en diamant dans fig 2.1), pour comparer les observations d’un système chaotique aux résultats des simulations d’une dynamique chaotique. En effet, on ne peut pas espérer que la différence entre les observations et les résultats de simulations numériques sont inférieurs à la variabilité

10 CHAPITRE 2. COMPRENDRE LA DYNAMIQUE OCÉANIQUE<br />

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au sein d’une hiérarchie, c’est-à-dire les relations dans la direction verticale dans la fig. 2.1,<br />

sont souvent systématiques. Trouver un modèle mathématique pour un modèle physique<br />

consiste dans la plu<strong>par</strong>t <strong>de</strong>s cas en un choix raisonné <strong>par</strong>mi certains candidats, comme<br />

modèles <strong>de</strong> Boussinesq, quasi-géostrophique ou <strong>de</strong> Saint Venant pour un problème <strong>de</strong> dynamique<br />

<strong>de</strong> flui<strong>de</strong> géophysique. Les cas pour lesquels l’émergence du modèle mathématique<br />

est le pas innovateur, comme le modèle <strong>de</strong> Lorenz pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la dynamique chaotique<br />

<strong>de</strong> la convection, sont <strong>de</strong>s exceptions remarquables.<br />

La relation entre une expérience <strong>de</strong> laboratoire, une expérience numérique <strong>et</strong> un modèle<br />

analytique dans une même hiérarchie, correspondant à un même modèle physique, c’està-dire<br />

les relations dans la direction horizontale dans la fig. 2.1, ne bénéficient aujourd’hui<br />

pas encore d’un tel cadre systématique. Ces relations verticales <strong>et</strong> horizontales sont d’une<br />

nature différente. Les premières ont déductives, <strong>et</strong> les secon<strong>de</strong>s sont <strong>de</strong> nature essentiellement<br />

statistiques. Une com<strong>par</strong>aison entre observations <strong>et</strong>/ou expériences <strong>et</strong>/ou modèle<br />

analytique <strong>et</strong>/ou modèle numérique est inductive <strong>par</strong> nature <strong>et</strong> repose nécessairement<br />

sur une connaissance statistique <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s éléments à com<strong>par</strong>er (voir Poincaré<br />

1899) Nous essayons <strong>de</strong> rendre ces relations horizontales systématiques en utilisant l’assimilation<br />

<strong>de</strong> données comme décrite dans la section suivante. L’assimilation <strong>de</strong> données<br />

peut rendre ces relations horizontales plus systématiques, solidifier la pyrami<strong>de</strong> <strong>de</strong> types<br />

<strong>de</strong> modèles <strong>et</strong> la rendre plus soli<strong>de</strong>, comme on le démontre dans la section suivante.<br />

2.4 Rôle <strong>de</strong> l’assimilation <strong>de</strong> données<br />

Dans les sciences <strong>de</strong> la terre l’assimilation <strong>de</strong> données est, <strong>de</strong> nos jours, principalement<br />

utilisée pour assimiler ou intégrer <strong>de</strong>s observations dans un modèle numérique <strong>et</strong> mieux<br />

estimer l’état du système. L’exemple type est la prévision météorologique dans laquelle<br />

l’assimilation <strong>de</strong>s données d’observations sert à estimer au mieux l’état actuel <strong>de</strong> l’atmosphère<br />

pour une meilleure prévision <strong>de</strong> son évolution future. Dans ce cas l’assimilation<br />

<strong>de</strong> données peut être vue comme un outil technique.<br />

Pour évaluer une théorie analytique à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s résultats d’expériences, physiques<br />

ou numériques, il suffit souvent <strong>de</strong> mesurer une ou plusieurs variables clés. La même<br />

chose est vraie si on <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’ajuster une ou quelques variables dans un modèle analytique<br />

linéaire. De c<strong>et</strong>te façon, on arrive à connecter le modèle analytique aux résultats<br />

<strong>de</strong>s expériences physiques ou numériques. Pour connecter un modèle mathématique, avec<br />

une gran<strong>de</strong> nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> libertés <strong>et</strong>/ou une dynamique chaotique, directement,<br />

sans passer <strong>par</strong> un modèle analytique, à une expérience physique ou à un autre modèle<br />

mathématique, un formalisme systématique est nécessaire. L’assimilation <strong>de</strong> données fournit<br />

un tel formalisme.<br />

Dans nos applications, nous utilisons l’assimilation pour cerner la physique en estimant<br />

quelques <strong>par</strong>amètres clés dans un modèle mathématique, qui ne perm<strong>et</strong> pas <strong>de</strong> solution<br />

analytique, mais nécessite une intégration numérique. Plus précisément l’exemple<br />

considéré dans ma recherche (voir 4.6 & 4.8) sont les lois <strong>et</strong> <strong>par</strong>amètres <strong>de</strong> friction d’un<br />

courant gravitaire que nous estimons en com<strong>par</strong>ant, à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’assimilation <strong>de</strong> données,

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