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CHORAL MUSIC BY JONATHAN DOVE - Abeille Musique

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vit commander une autre œuvre, On Spital Fields, une<br />

cantate municipale.) Le poème—« The Angel’s Song »,<br />

écrit par William Drummond de Hawthornden (1585–<br />

1649) et emprunté au recueil Flowers of Sion (les Fleurs<br />

de Sion)—est énergique et sert à merveille le propos de<br />

Dove. La musique a été conçue pour être jouée en faisant<br />

participer l’auditoire, qui doit commencer par apprendre<br />

son « refrain ». En réalité, cette musique est fort complexe<br />

car le public est scindé à mesure que la pièce progresse,<br />

en deux puis en quatre parties, qui chantent chacune<br />

avec une section du chœur. Comme l’écrit Dove dans<br />

sa préface : « La division en quatre parties est un vrai défi<br />

pour le public : il peut en résulter un certain chaos joyeux<br />

mais cela fait partie intégrante du plaisir. » Ici, le Wells<br />

Cathedral Choir ne prend pas de tels risques : le Wells<br />

Cathedral School Chapel Choir, très entraîné, fait office<br />

de public et tout va bien !<br />

Le thème principal, qui court de bout en bout, est<br />

également négocié par le public. Dove le traite de plusieurs<br />

manières et, avec imagination (et obligeance), le chœur<br />

chante puissamment les phrases du public, qui n’a plus<br />

qu’à l’imiter lorsqu’il fait son entrée. Cette pièce s’inspire<br />

beaucoup de A Boy was Born de Britten : les parties<br />

vocales se passent une figure vigoureuse constamment<br />

répétée, par-dessus laquelle survient une mélodie-lien en<br />

notes plus longues (assumée par le chœur de garçons<br />

chez Britten). Le résultat est absolument passionnant et<br />

bourré d’énergie.<br />

Ralph Allwood, célèbre dispensateur d’influents cours<br />

choraux l’été, à Eton College, commanda à Dove un<br />

anthem pour son cours de 1997 ; ce sera Ecce beatam<br />

lucem. Son texte, précise Dove dans une note liminaire,<br />

pourrait-être d’Alessandro Striggio (1540–1592), qui en<br />

fit un motet à quarante parties souvent couplé à celui, plus<br />

connu, de Tallis. C’est un poème extatique louant la<br />

lumière et sa source—le soleil, la lune et les étoiles, tous<br />

15<br />

créés par Dieu. La musique est étayée par une série de<br />

figures claviéristiques rapides et sans cesse répétées, à<br />

l’orgue, quand le chœur évolue entre des phrases lyriques<br />

plus lentes et des figures rapidement imitatives lancées de<br />

voix en voix. La section finale (« O mel et dulce nectar »),<br />

dans un climat ralenti, méditatif, mène aux splendides<br />

dernières mesures, « lentes et sereines », indique Dove.<br />

In beauty may I walk a été composé comme cadeau<br />

de départ pour Anthony Whitworth Jones, grand défenseur<br />

de Dove, qui lui a commandé plusieurs œuvres pour le<br />

Festival de Glyndebourne, notamment l’opéra Flight, à<br />

son départ de Glyndebourne en août 1998. C’est la mise<br />

en musique, simple et brève, d’un texte navajo anonyme<br />

traduit par le poète américain Jerome K. Rothenberg,<br />

qui fit un remarquable travail sur ce qui était presque<br />

intraduisible. Les Navajos sont une immense tribu<br />

d’Indiens d’Amérique du Nord et leur réserve (essentiellement<br />

en Arizona) est la plus vaste des États-Unis. Ils n’ont<br />

jamais cessé de parler leur langue, l’athabascan, qui n’est<br />

pas usitée en dehors de leur réserve. Jusqu’à récemment,<br />

c’était une langue non écrite. Sans alphabet ni symboles,<br />

elle reflète strictement leur mode de vie. Elle est complexe<br />

à comprendre pour les étrangers mais ses images peuvent<br />

être simples et fraîches, comme le montre la traduction de<br />

Rothenberg. La réponse de Dove, tout aussi simple, utilise<br />

une phrase façon plain-chant, que les basses chantent,<br />

au début, comme une figure incessamment répétée,<br />

qui semble refléter et le primitivisme et une manière de<br />

ferveur religieuse. Une seconde section marquée « plus<br />

alerte », à chanter « à la façon d’un oiseau », voit les voix<br />

supérieures picoter aux mots « beautifully joyful ». Les<br />

ténors et les basses se joignent aux autres et les phrases<br />

en valeurs allongées ramènent le goût du plain-chant,<br />

complètement réintroduit dans la section finale, qui se<br />

construit jusqu’à un imposant apogée et une conclusion<br />

sereine.

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