UNIVERSITE DE BOURGOGNE THÈSE Yongbo LIU - Université de ...

véritable s uccès ad aptatif d ans l es m ilieux q u’elles co lonisent. La r elation t rouvée ch ez l e
colza t ransgénique, av ec m oins d e b iomasse et de r eproduction p our l es p etites s emences,
correspond à une logique de productivité d’une plante domestiquée. La réduction de taille de
la semence n’a pas eu les mêmes effets chez la moutarde et les hybrides, sauf une floraison
retardée, et le nombre de semences viables produites a ét é le même quelque soit la taille des
semences h ybrides. S i l e s tatut d’ hybride i nterspécifique i mplique s ouvent une f itness
inférieure à celle d u p arent s auvage, l a t aille d es s emences n ’ajoute p as u ne b arrière
supplémentaire au flux de gènes. Au contraire, les petites semences sont facilement triées par
les moissonneuses et retombent au sol lors de la récolte et peuvent ainsi alimenter le stock de
semences enfouies dans le sol ou être dispersées à la surface, aboutissant ainsi plus facilement
dans des milieux incultes (Chapitre 2.2).
Nous n’ avons p as é tudié l e d evenir d e c es p lantes d ans d es m ilieux n aturels. Leur
reproduction s ’est m ontrée pl us f acile e t pl us a bondante pa r r étrocroisement a vec l e c olza
qu’avec la moutarde ou en autofécondation, et c’est donc dans les champs ou à leur proximité
que des descendants ressemblant au colza seront produits. Les rétrocroisements avec le colza
produisent effectivement des plantes avec des traits plutôt du type colza, par exemple avec des
fleurs d e t ype co lza q ui l eur p ermettent en core p lus f acilement d e s e reproduire, vi a l es
insectes p ollinisateurs af filiés au co lza, av ec l es v ariétés cu ltivées ai nsi q u’avec l eurs
repousses. Leurs semences sont plus grosses et germent mieux que pour les plantes produites
avec du pol len de m outarde, c 'est-à-dire qu’ elles s ont m oins dor mantes et donc m ontreront
une d ynamique de s urvie e t de l evée pl utôt pr oches de c elles du c olza. D ans l e c as du
marqueur d e r ésistance à un he rbicide que nous a vons ut ilisé, i l n’ y a pas e u de bi ais de
ségrégation, mais ce n’est pas automatique et dépend du génome A ou C sur lequel est inséré
le t ransgène et d es r ecombinaisons av ec l es g énomes A o u B d e l a m outarde ( Frello et al .
1996). C e t ype d e t ransgène, m ais au ssi d es r ésistances à d es i nsectes o u d es cap acités
physiologiques meilleures, leur permet de perdurer dans les champs, voire de s’y multiplier de
manière exponentielle. Des flux de pollen des descendants résistants vers des plantes sensibles
ont été observés, indiquant que l’implantation de ces plantes dans les champs et leurs bordures
se double d’un relai pour la dissémination des transgènes. Du fait de la variabilité génétique
héritée d e l a m outarde s auvage et g énérée p ar l ’hybridation i nterspécifique et l es
recombinaisons, ces plantes ressemblant au colza disposent d’un potentiel adaptatif plus fort
que l es s imples r epousses va riétales. E lles r eprésentent p robablement un da nger pl us
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