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30 Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti PKK m 4 NOVEMBRE 2007 Manuvres internationales contre une intervention turque en Irak du Nord Cest un double et crucial rendezvous diplomatique. A Ankara, la secrétaire d'Etat américaine Con¬ doleezza Rice et le secrétaire gé¬ néral des Nations unies. Ban Kimoon, tentent de convaincre les autorités turques de ne pas inter¬ venir en Irak du nord contre les bases arrières des rebelles kurdes du PKK. Parallèlement, à Istanbul la conférence des six pays voisins de l'Irak avec les membres perma¬ nents du Conseil de sécurité et ceux du G8 a commencé vendredi, en fin de journée. Les risques d'une intervention militaire turque sont-ils réels ? Avec 100000 hommes massés à la frontière, Ankara fait monter la tension depuis le 21 octobre, après que des rebelles du PKK ont tué 1 2 soldats turcs et en ont cap¬ turé huit autres lors d'une em¬ buscade. Le gouvernement de l'AKP -issu du mouvement isla¬ miste- a néanmoins toujours Recep Tayyip Erdogan reçoit Condoleezza Rice, vendredi à Ankara, photo fatthsarbasreuters laissé la porte ouverte à une solu¬ tion diplomatique. «Le sujetsur no¬ à blanc, il sera en tout cas difficile Ankara, a de nouveau souligné cue que les Etats-Unis veulent dé¬ tre agenda est une opération mili¬ pour le gouvernement turc de que le PKK «est l'ennemi de la Tur¬ manteler leur pays. taire mais pas une guerre et nous faire machine arrière sans obtenir quie, desEtats-Unis et de l'Irak». Les Les Turcs vont-ils utiliser l'arme espérons qu'elle ne sera pas néces¬ de réelles garanties américaines. Turcs clament qu'ils en ont assez économique? saire», affirmait encore en début «Nous sommes arrivés à unpoint où des mots creux, d'autant que la La plupart des biens consommés de semaine le premier ministre RecepTayyip Erdogan devant son parti, qui, mi-octobre, avait voté au Parlement l'autorisation pour une opération transfrontalière. L'armée, qui faisait pression pour .*«~ -^ ' «* v > Nous sommes arrivés à un point où le temps des paroles est fini et où celui de l'action commence.» commission tripartite avec les autorités kurdes locales, créée il y a un an, n'a rien donné. L'embarras de Washing¬ ton est toujours plus tan¬ dans le Kurdistan irakien vien¬ nent de Turquie, de même que l'électricité et l'essence. Les expor¬ tations turques à direction de la zone ont ainsi atteint 1 ,2 milliard d'euros pour les huit premiers une telle intervention, en connaît Ali Babacan, ministre turc des Affaires étrangères gible, coincé entre d'un mois de l'année. En outre, les aussi les risques et les limites : il côté une Turquie pilier droits de douanes sur le transit y en a eu 24 dans le passé, sans ré¬ le temps desparoles estfira et où ce¬ du flanc du sud-est de l'Otan, qui des marchandises à destination sultat notable. lui de l'action commence», affirmait joue un rôle essentiel dans la lo¬ du reste de l'Irak remplissent les Accusé de tolérer sur son terri¬ vendredi le rninistre turc des Af¬ gistique pour la guerre en Irak, et caisses dugouvernementrégional toire le PKK, aussi considéré faires étrangères, AU Babacan, à de l'autre leurs protégés kurdes. de Massoud Barzani. comme une organisation terro¬ l'issue de ses entretiens avec Con¬ Pour agir «efficacement», Tadmi- Le Conseil national de sécurité riste par Washington et l'Union doleezza Rice. nistration américaine promet no¬ turc a préconisé la semaine der¬ européenne, Massoud Barzani Que peuvent entreprendre les tamment une coopération plus nière des sanctions économiques, -président du Kurdistan irakien, Américains? étroite dans le renseignement La mais elles auraient un effet boo¬ qui échappe totalement à la tu¬ Depuis le début de cette nouvelle visite de Recep Tayyip Erdogan à merang dans le sud-est du pays, à telle de Bagdad depuis 1991- a crise, les Etats-Unis appellent An¬ Washington, lundi, pourrait être majorité kurde, où près de beau jeu de souligner que «l'ar¬ kara «à la retenue» pour ne pas dé¬ le tournant de la crise. Mais An¬ 300000 personnes vivent directe¬ mée turque elle-même n'apas réussi stabiliser le Kurdistan irakien, qui kara est sous la pression d'une ment ou indirectement du com¬ à éradiquer en vingt-trois ans le reste épargné par le chaos. Condo¬ opinion turque devenue massive¬ merce avec l'Irak. PKK». Face à une opinion chauffée leezza Rice, lors de son arrivée à ment antiaméricaine, convain «MARCSEMO
Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti 5 NOVEMBRE 2007 Ankara accentue la pression sur les Kurdes d'Irak Après la libération, hier, de huit soldats turcs détenus depuis deux semaines, la Turquie estime que les Kurdes d'Irak doivent faire plus contre la guérilla du PKK ISTAMBOUL De notre correspondante A près deux semaines de capti- ZA vite, les huit soldats turcs faits JL Xprisonniers par les activistes kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) le 21 octobre ont été libérés. Les familles de ces soldats ont appris la nouvelle tôt hier ma¬ tin, grâce aux chaînes de télévision turques. D'après un porte-parole du PKK, ces soldats ont été relâchés, «en bonne santé», vers 7 h 30, heure locale, en zone irakienne, et sans qu'aucune rançon ait été versée. Ils ont été remis à une délégation comprenant deux ministres du gouvernement autonome, kurde d'Irak et trois députés turcs du parti pro-kurde DTP. Ces trois dé¬ putés servaient d'intermédiaires officieux entre Ankara et le PKK. Une fois arrivés à Erbil, ces sol¬ dats auraient été remis à l'armée américaine, puis à l'armée turque. Après un arrêt sur la base aérienne de Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, ils devaient arriver hier soir dans la capitale, Ankara, avant de re¬ trouver leurs familles aujourd'hui. L'administration kurde d'Irak s'est aussitôt félicitée de cette libération, fruit «d'efforts personnels» menés, M^mjmiiCr 6 NOVEMBRE 2007 Le nombre d'Irakiens fuyant laviolence ne cesse de croître Selon le Croissant-Rouge, près de 2,3 millions d'Irakiens vivent déplacés dans leur propre pays, tandis que le HCR estime le nombre de réfugiés à l'étranger à plus de 2 millions L entre autres, par le président du Kurdistan irakien, Massoud Bar¬ zani, et par Jalal Talabani, le pré¬ sident irakien. «La libération de ces soldats est un message symbolique de notre volonté d'avoir de bonnes relations avec la Turquie», a affirmé le premier ministre de la région autonome kurde d'Irak, Nechirvan Barzani. Cette libération est arrivée à point nommé, au lendemain d'une rencon¬ tre à Istamboul entre les pays voisins de l'Irak. La Turquie y a reçu un soutien international dans sa lutte contre le PKK. «D'ici quelquesjours, vous verrez des actes concrets sur le terrainr preuve de notre sérieux», a lancé sur les bords du Bosphore Hoshyar Zebari, ministre irakien des affaires étrangères. Bagdad a déjà annoncé la fermeture immé¬ diate des bureaux du PKK en Irak et des partis politiques sympathi¬ sants, l'arrêt de l'approvisionnement logistique de cette organisation ter¬ roriste, et s'est dit prêt à capturer ses leaders. La libération est aussi intervenue à la veille d'une rencontre jugée «déterminante» entre le premier ministre turc Recep Tayyip Erdo¬ gan et le président américain George W. Bush à Washington. La Turquie, qui continue de brandir la menace d'une intervention dans le nord de l'Irak pour y déloger les activistes du PKK, attend des actes concrets de la part de son allié américain. Cette libération, à laquelle lès forces américaines ont visiblement participé, permettra-t-elle d'adoucir L'Irak s'engage à agir contre le PKK ^ Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, a exhorté samedi Pla Turquie «à ne pas traverser la frontière» irakienne, après un entre¬ tien avec son homologue turc, Ali Babacan, en marge d'une conférence sur l'Irak à. Istamboul. «C'est aux Irakiens de contrôler leur territoire», a-t-il dît. «C'est très dangereux : quand on a 100 000 soldats (turcs massés à la frontière), un petit incident peut tout embraser, a-t-il estimé. S; nous avons un nouvel incident, ce serait trop difficile de l'arrêter. » La conférence ministérielle réunissait les voisins de ce pays, les repré¬ sentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et ceux du G8. L'Irak s'y est engagé à agir, y compris par des arrestations, contre les rebelles kurdes opérant en Turquie ou en Iran. La déclaration finale insiste sur les efforts de Bagdad pour «empêcher le territoire ira¬ kien d'être utilisé comme base terroriste contre des pays voisins». Une mise en garde a en outre été adressée à la Syrie sur le dossier liba¬ nais. Les États-Unis, la France, l'Egypte, l'Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis, la Jordanie et la Ligue arabe ont affirmé, dans une décla¬ ration publiée également à Istamboul, que «l'ingérence et l'intimidation dans le processus électoral (libanais) n'étaient pas acceptables». e nombre d'Irakiens déplacés dans leur propre pays par l'in¬ sécurité a atteint un nouveau record. Un rapport publié hier par le Croissant-Rouge irakien établit qu'au 30 septembre 2299425 per¬ sonnes avaient fui leurs régions d'origine depuis l'invasion amé¬ ricaine en mars 2003. Le nombre est en hausse de 16 % par rapport au mois précédent. Les enfants de moins de 12 ans représentent 65,3 % de ces déplacés et les fem¬ mes 18,6 %. Les deux tiers de cette popula¬ tion, environ 1,5 million de per¬ sonnes, sont localisés à Bagdad. «La majorité souffre de maladies, de malnutrition et de la pauvreté», s'alarme le rapport. Les enfants «ne vont plus à l'école, vivent chez des proches, dans des mosquées, des églises, sous des tentes ou dans des bâtiments abandonnés, la plupart appartenant au gouvernement, sans accès à l'eau potable et à l'électricité. (...) Beaucoup d'adultes ont perdu leur travail, entraînant leurfamille dans la pauvreté. » À elle seule, Bag la position turque? Rien n'est moins sûr. Certes, elle est perçue côté kurde comme un signe de bonne volonté de la part du PKK qui avait appelé mercredi la Turquie à dialoguer pour mettre un terme à la crise. Mais, en pratique, Ankara, qui refuse de dialoguer avec le PKK et avec l'administration kurde d'Irak, exige bien plus que la libération de ses soldats. Sa priorité reste la fer¬ meture des camps du PKK, installés dans les monts Kandil. Hier, l'annonce de la libération a donc été accueillie sans tambour ni trompette. L'état-major s'est contenté d'un succinct message sur son site Internet, confirmant le «retour» des soldats. Depuis quinze jours, il re¬ fusait d'ailleurs d'employer le terme «enlèvement», préférant évoquer une «perte de contact». Le malaise est également évident du côté du gouvernement. À la mi-journée, le premier ministre Erdogan a annulé une conférence de presse, laissant son vice-premier ministre, Cemil Cicek, commenter la situation en termes très fermes : «La lutte contre le terrorisme continue», a-t-il déclaré. «Toutes les options restent sur la ta¬ ble», a insisté le ministre des affaires étrangères, Ali Babacan. La médiation du gouvernement kurde irakien dans la libération des otages donne un argument à Recep Tayyip Erdogan face à George W. Bush: «S'ils ont pufaire libérer les prisonniers, pourquoi ne peuvent-ils pas agir directement contre le PKK?» Cette iquestion était dans de nom¬ breuses têtes, hier, en Turquie. DELPHINE NERBOLLIER dad compte désormais seize camps de déplacés. D'abord très limités, les déplace¬ ments de population à l'intérieur de l'Irak ont augmenté de façon exponentielle après l'attaque du mausolée chiite de Samarra en février 2006, qui a marqué le début Les chrétiens ont principalement trouvé refuge au Kurdistan irakien. des violences confessionnelles en¬ tre chiites et sunnites. Le nombre de déplacés irakiens a été multiplié par 50 depuis cette date, doublant presque entre juillet et août 2007. Les chrétiens ont principalement trouvé refuge au Kurdistan irakien, dans les provinces de Dohouk et d'Erbil. Le Croissant-Rouge irakien est 31
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