Information and liaison bulletin - Institut kurde de Paris

Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ozeti
topographique de la bataille
annoncée saute auxyeux. Au nord,
en contrebas, une clôture barbelée
accrochée à des pylônes blancs
court sur un contrefort de la mon¬
tagne et contourne un long bâti¬
ment abandonné qui fut un postefrontière
irakien avant que la Tur¬
quie exige sa fermeture. C'est la
ligne de démarcation officielle. Au
sud de cette ligne, sur un piton
rocheux, quelques centaines de
mètres plus haut, côté irakien, un
autre cantonnement turc fait face,
500 m plus au sud encore et sur un
autre piton de hauteur identique,
à un poste de soldats kurdes ira¬
kiens. Tirés du territoire turc, les
obus qui tombent autour des ran¬
gées de petites maisons blanches
alignées comme à la parade, en
contrebas dans la vallée - un nou¬
veau village chrétien édifié pour
les réfugiés par le gouvernement
kurde et à présent totalement
désert - passent forcément au-des¬
sus de la tête des forces opposées !
Rebelles invisibles
Et les rebelles du PKK, dans
Dimanche 4 - Lundi 5 novembre 2007
tout cela ? « Ib connabsent le ter¬
rain comme leurpoche », dit Omar
Mai' en riant. « On ne les voit
jamab. Il y a eu du sang entre eux et
nousjadis [en 1997, et 2 000 Kur¬
des turcs et Kurdes irakiens se
sont combattus]. Ib ne descendent
pas dans les villages. Même blessés,
ibpréfèrent mourir dans les monta¬
gnes», affirme-t-il. Le sacristain
assyrien de Duri avoue « être tom¬
bé sur l'un de leurs campements, un
jour, en allant à la chasse. On apris
le thé, ib étaient sympas.Je ne les ai
jamab revus ».
Le PKK libère des soldats turcs,
AAmadiya, la plus grosse agglo¬
mération de la région, Fahmi Sal¬
man, un notable local, se dit
convaincu que si les Turcs entrent
au Kurdistan, les Kurdes irakiens
« se battront en masse » aux côtés
des « cousins » du PKK. A Kani
Massi, Omar Maï cite un proverbe
kurde : « Quand un ennemi pub-
santmenace, il vautmieuxse couper
un membre et rester en vie plutôt
que mourir tout entier... »m
Patrice Claude
Bagdad promet « des mesures fortes »
Le premier ministre turc,
Recep Tayyip Erdogan, s'est
gnes du sud de la Turquie, où 12 soldats
avaient été tués. L'embuscade avait direc¬
tement entraîné la riposte du Parlement
Mais la Turquie garde, selon le minis¬
tre des affaires étrangères Ali Babacan,
« toutes les options sur la table », y com¬
envolé pour Washington à l'issue
de la réunion internationale
d'Istanbul consacrée à la tension
turc, qui donnait son accord à une opéra¬
tion militaire transfrontalière.
Cette libération confirme les efforts
diplomatiques constatés au sommet des
pris celle d'un déploiement militaire.
«Nous continuerons de mener la lutte
contre lefléau du terrorisme avec une totale
détermination », a déclaré, dimanche, le
entre la Turquie et l'Irak
pays voisins de l'Irak, samedi, à Istanbul,
et dont les débats ont été largement
porte-parole du gouvernement Cemil
Ciçek. Ankara a déjà livré une liste de
ISTANBUL
consacrés à la montée de tension à la fron¬ 153 noms de « terroristes » à arrêter, par¬
CORRESPONDANCE
Les huit soldats turcs retenus depuis
tière turco-irakienne. Le premier minis¬
tre irakien, Nouri Al-Maliki, s'est engagé
mi lesquels figure un fils de Massoud Bar¬
zani, le président du Kurdistan irakien, et
deux semaines par le Parti des tra¬ à prendre « des mesures fortes ». Avec réclame des actes concrets.
vailleurs du Kurdistan (PKK) « ont notamment la fermeture des bureaux Car pendant ce temps, les manifesta-
réintégré lesforces armées », selon le com¬ d'un parti politique proche des
""- tions, plus ou moins sponta-,
muniqué publié, dimanche 4 novembre
par Pétat-major d'Ankara. Ils ont été
remis par les rebelles séparatistes à deux
ministres du gouvernement de la région
autonome kurde d'Irak. C'est dans cette
zone, limitrophe de la Turquie, où sont
retranchés 3 500 combattants du PKK,
que les soldats étaient détenus, contraire¬
rebelles kurdes et une sur¬
veillance renforcée, peut-être à
des arrestations, a-t-il dit.
Martelant tout le week-end
leur condamnation de la violen¬
ce du groupe kurde, « un enne¬
mi commun », mais aussi leur
refus de voir la Turquie ouvrir
Ankara garde,
selon le ministre
des affaires
étrangères Ali
Babacan, « toutes
les options
sur la table »
nées, et les manchettes desjour¬
naux populaires maintiennent
la pression sur les autorités,
poussées à intervenir militaire¬
ment en Irak. Le premier minis¬
tre, Recep Tayyip Erdogan, qui
s'est envolé dès samedi soir
pour Washington, devait être
ment à ce qu'affirmaient de précédents un nouveau front en Irak, les
reçu à la Maison Blanche par le
communiqués qui les localisaient sur le Etats-Unis observent attentivement la président George Bush, lundi, pour une
territoire turc. L'armée américaine a
escorté les huit hommes jusqu'à un avion
situation. « Nous applaudissons les efforts
du gouvernement irakien », s'est réjoui le
rencontre dont la Turquie attend beau¬
coup. « Ce sera un sérieux test », pour la
militaire turc qui les a ramenés au pays. département d'Etat américain, diman¬ coopération entre les deux pays, a confié
Le 21 octobre, ils avaient été capturés che, après la remise en liberté des soldats M. Erdogan. Dans l'avion du retour vers
dans l'attaque de Daglica, dans les monta turcs.
Ankara, son idée sera plus précise.
La Syrie mise en garde pour son ingérence au Liban
Selon la plupart des observateurs de la
politique turque, le premier ministre,
Les mises en garde contre la Syrie se
sont multipliées lors de la conférence
d'Istanbul, où se réunissaient, les 2 et
3 novembre, les pays voisins de l'Irak et
les grandes puissances. « L'intimidation
et l'ingérence (syriennes) dans le proces¬
sus électoral libanais sont inaccepta¬
bles », conclut un communiqué, publié à
l'issue d'une réunion ministérielle entre
la France, les Etats-Unis, l'Arabie Saoudi¬
te, l'Egypte, les Emirats arabes unis, la
Jordanie et la Ligue arabe. Dimanche, le
secrétaire général de l'Elysée, Claude
Guéant, et le conseiller diplomatique du
président Nicolas Sarkozy, Jean-David
Levitte, « ont été reçus à Damaspar le
président syrien BacharAl-Assad » pour
évoquer le Liban, a annoncé l'Elysée. Le
mandat du président libanais pro-syrien
Emile Lahoud expire le 24 novembre et le
processus électoral est dans l'impasse.
- (Corresp)
qui, en juillet, se déclarait opposé à une ;
intervention armée contre les bases du I
PKK, cherche surtout à gagner du temps. :
A l'approche de l'hiver, la trêve devient .
inévitable. Les fortes neiges qui recou¬
vrent chaque année les sommets du sud
de la Turquie font traditionnellement ces¬
ser les combats. Des officiers de l'armée
turque ont mis en garde contre l'extrême
difficulté de déclencher une opération
dans de telles conditions. H
Guillaume Perkier
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