Information and liaison bulletin - Institut kurde de Paris

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Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti
ffîlloiiik
2 novembre 2007
KANI MASSI (Kurdistan irakien)
ENVOYÉ SPÉCIAL
« Les Turcs ? Mais ib sont déjà
là-haut ! Vous les voyez ? » Au som¬
met de la montagne qui surplom¬
be la verdoyante vallée de Kani
Massi, on distingue quelques sil¬
houettes derrière un parapet de
pierraille et une bannière rouge
qui flotte en hautd'un mât. Incom¬
préhension. L'invasion du Kurdis¬
tan irakien aurait-elle commen¬
cé ? Ces soldats qui nous obser¬
vent de là-haut seraient-ils l'avantgarde
de cette puissante armée tur¬
que qui menace, depuis la mi-octo¬
bre, d'envoyer 100 000 hommes
dans les montagnes irakiennes
pour capturer ces insaisissables
« terroristes kurdes » qui ont enco¬
re tué, en Turquie, 12 soldats et en
ont capturé 8 autres, le 21 du
Zone de peuplement kurde
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'Dohouk Amacjiya \4 #
Mossoul Erbil
L'armée turque fait régner un climat d'avant-guerre
50 km
à la frontière du Kurdistan irakien
même mois ? « Non, non... » sou¬
rit Omar Mai', « chef » de cette
petite municipalité agricole incon¬
fortablement située à portée de
fusil de la frontière turque. « Ils
ont reçu récemmentdes renforts, ditil,peut-être
500 hommes, on ne sait
pas. Mais la garnison est ici depuis
au moins dix ans. Us ne nous créent
pas de problème. Parfois, ib descen¬
dentau villagepouracheter de l'eau
ou des sucreries à l'épicerie. Ib
payent, et pub ib remontent dans
leur camion sans adresser la parole
à quiconque. »
Côté irakien, le long de la fron¬
tière turque, d'impeccables routes
en lacets serpentent à travers les
montagnes et les riches vallées de
pommiers et de peupliers du Kur¬
distan. La plupart des villages de
la région sont à majorité chrétien
ne, surtout depuis deux ans qu'au
moins 30 000 membres de la peti¬
te communauté assyrienne,
fuyant le chaos de Bagdad et des
autres centres urbains d'Irak, se
sont réfugiés ici, entre les « gouvernorats
» de Dohouk et d'Erbil.
Soldats immobiles
Quelques dizaines de kilomè¬
tres à l'ouest de Kani Massi, juste
avant Begova, quasiment en bord
de route, s'élèvent les fortifica¬
tions d'une autre garnison turque,
plus importante et plus lourde¬
ment équipée, avec une demi-dou¬
zaine de blindés, autant de chars
d'assaut, des batteries d'artillerie
lourde et des nids de mitrailleuses
tout autour. A 500 m en contre¬
bas, un petit poste militaire kurde
Bagdad et Ankara sanctionnent à nouveau le PKK
Les gouvernements turc et irakien
ont décidé, mercredi 31 octobre,
d'appliquer de nouvelles sanc¬
tions contre les rebelles du Parti
des travailleurs du Kurdistan
(PKK, séparatiste). Ankara a décla¬
ré avoir adopté des « mesures
simultanées militaires, politiques,
diplomatiques et économiques »
contre le PKK mais aussi ses
« associés, ceux qui l'aident et le
couvrent », ce qui vise implicite¬
ment l'administration de la région
autonome kurde d'Irak, base arriè¬
re du PKK. Pour sa part, Bagdad a
mis en place de nouveaux barra
ges pour restreindre les déplace¬
ments et « empêcher l'approvi¬
sionnement du PKK », a indiqué le
chef de la diplomatie irakienne,
Hochiar Zebari. Cette crise est au
centre des entretiens prévus, ven¬
dredi à Ankara, entre la secrétaire
d'Etat américaine, Condoleezza
Rice, et les dirigeants turcs. Ils
devraient assister ensuite, à
Istanbul, à une réunion des minis¬
tres des affaires étrangères de
l'Irak, de ses pays voisins, des
cinq membres permanents du
Conseil de sécurité de l'ONU et
des pays du G8. - (AFP, Reuters.)
Un soldat kurde irakien patrouille dans le village de Barach, près de la frontière turque, déserté par ses habitants
par crainte d'une offensive de l'armée d'Ankara contre les rebelles séparatistes du PKK. khalid mohammed/ap
irakienvérifie placidementles laissez-passer
des rares visiteurs.
Ces casernements turcs en terre
irakienne - il y en a au moins trois
autres dans la zone frontalière -
sont théoriquement là depuis un
accord signé en 1997, après une
énième - et vaine - invasion mili¬
taire turque, pour « surveiller » et
empêcher les infiltrations en Tur¬
quie de ces 3 000 ou 4 000 rebel¬
les du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK, séparatiste)
retranchés depuis vingt-trois ans
dans les montagnes irakiennes.
Bien sûr, ces soldats immobi¬
les, -jamais attaqués par les rebel¬
les suite à un autre accord, entre le
PKK et le gouvernement autono¬
me kurde irakien théoriquement
en charge de la région cette fois -,
n'ont jamais non plus arrêté per¬
sonne.
Leurs garnisons, a prévenu un .
général turc à Ankara, «pour¬
raient être utilbées et renforcées lors
des massives opérations antiterroris¬
tes que nouspréparons ». Ankara a
massé 100 000 hommes à la fron¬
tière et prévient que les avions de
chasse F16 et les hélicoptères de
combat participeront à l'invasion.
En attendant l'issue des tracta¬
tions diplomatiques en cours, cha¬
cun retient son souffle. « Bien sûr
que les gens ont peur ! » confie
Michael Zeya, sacristain de l'égli¬
se Saint-Georges de Duri, autre
petit bourg agricole frontalier,
avant d'ajouter : « Les gens se sou¬
viennentque notre église a été bom¬
bardée et démolie par les canonna¬
des turques en 1997. Personne n'a
envie de revivre cela. Et les voilà qui
recommencent ! Des obus tombent
sur la région àpeuprès chaquejour,
depub un mob maintenant. Ce
matin, ce sont les villages de Nizdureh
etdeHahua, à quelques kilomè¬
tres d'ici, qui ontété touchés,paraîtil.
» Renseignements pris, aucun
bâtiment ni aucun habitant n'a
été touché. « Seub quelques peu¬
pliers ont flambé», précise le
« chef » Omar Maï.
De deux choses l'une : ou bien
les artilleurs turcs sont particuliè¬
rement maladroits ou ils sont sim¬
plement chargés d'intimider les
populations pour dégager le ter¬
rain en prélude à l'invasion. Cha¬
cun penche plutôt pour la seconde
hypothèse.
Au détour d'un virage, à quel¬
ques kilomètres plus à l'est, dans
la zone de Serzéré, là complexité