Information and liaison bulletin - Institut kurde de Paris

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Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti
tensions aupied
s monts Cu
2 NOVEMBRE 2007
ICIliBISIli ïljite » À Ciszré et Silopi, cités frontalières de l'Irak, l'inquiétude grimpe alors que
l'armée turque est de plus en plus visible face à la montagne où se cachent les combattants kurdes.
Frontière turco-irakienne,
envoyé spécial.
Près des localités de
Ciszré (50000 habi¬
tants) et de Silopi
(25000 âmes), des hé¬
licoptères de combat turcs ont
pilonné lundi et mardi les val¬
lées en contrebas des monts
Cudi séparant la Turquie de
l'Irak. On est là à la toute
proximité du poste frontière
de Habur, à la sortie de Silopi,
l'unique voie de passage vers
l'Irak, empruntée chaque jour
par des centaines de camions.
Le périmètre a été décrété
zone de guerre sécurisée par
l'armée turque depuis les af¬
frontements avec le PKK.
Tout comme Silopi, Ciszré
se trouve au c du conflit.
La région est quadrillée. A
quelques kilomètres de l'en¬
trée de la ville, des check¬
points de la gendarmerie se
multiplient. Les identités des
automobilistes et des passagers
des bus en provenance de
Diyarbakir - la capitale du
Kurdistan turc - sont systé¬
matiquement vérifiées (lire
également notre reportage en
page 4), Tout autour, sur les
collines et les crêtes des monts
bordant le Tigre, qui coule
tout près de la ville, des postes
militaires surveillent la ré¬
gion. Et les combattants du
PKK ne sont pas si loin. « Là-
haut, sur les monts Cudi », in¬
dique avec un air amusé
Emer, étudiant en médecine.
QUAND LES CIVILS
ÉVITENT LES SUJETS
QUI FACHENT
Comme beaucoup de
Kurdes, il ne désapprouve
pas les actions du PKK. « Les
télés et les journaux ne par¬
lent que des soldats tués par
le.PKK mais on ne parle ja¬
mais de nos chahids (mar¬
tyrs). Eux aussi ont de la fa-
, mille et des amis », dit-il sur
un ton exaspéré. Emer est
l'un des rares habitants de la
ville à ouvertement s'expri¬
mer sur le sujet. De manière
générale, les habitants de
cette localité montagnarde
semi-rurale préfèrent éviter
les sujets qui fâchent.
Dans les cafés, les gens re¬
gardent, sans commenter, les
chaînes d'info télé, qui ma¬
traquent à longueur de jour-
BAGDAD
[Répartition Population Pourcentage^
"'»- -.-.-....-j- }--' ^i*» "°\ Source: Kurdish heritage ~""\
A Ciszré, lundi dernier. La présence militaire n'est pas sans rappeler aux
habitants les violents affrontements de 1992-1993 opposant l'armée
turque au PKK.
née sur la douleur des familles
de soldats tués, sur les opérations
de l'armée turq-ue
contre les combattants du
PKK, stigmatisant au passage
les dirigeants du Kurdistan
irakien, suspecté de couvrir
«les terroristes».
Dans cette ville dont le
maire, Aydin Budak, a été
condamné en juin 2006 à un
an et trois mois de prison
pour propos « séparatistes »,
nombreux sont ceux qui ont
en mémoire le souvenir de ces
terribles années 1992-1993 où
de violents combats ont op¬
posé l'armée turque au PKK,
avec leurs lots d'arrestations
et de condamnations à la pri¬
son ferme, et l'imposition du
couvre-feu sur la ville et sa ré-
«Après tout, le PKK
ne demande pas
l'indépendance.
Personne
ici n'en veut.»
Un commerçant
de ciszre
gion. «Personne ne veut re¬
vivre ce temps-là, dit ce com¬
merçant du centre-ville. Le
mieux, c'est de régler le pro- ;
blême pacifiquement. Apres
tout, le PKK ne demande pas '
l'indépendance. Personne ici
n'en veut. Erdogan (le pre¬
mier ministre) le sait. Alors? »
s'écrie-t-il.
Jusque-là, Tayyip Erdo¬
gan, dont le parti -l'AKP
(Parti de lajustice et du déve¬
loppement)- est arrivé en
deuxième position dans le