Information and liaison bulletin - Institut kurde de Paris

Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê-Rivista Statnpa-Dentro de la Prensa-Basin Ôzeti
de télécommunications irakien¬
nes, turques ou libanaises. «Erbil
est devenue une sorte de capitale
bis de l'Irak, explique un diploma¬
te français, même si les sociétés ira¬
kiennes sont un peu considérées
comme des exposants étrangers. »
« L'essentiel des ressources du Kur¬
distan viennent des 17% du bud¬
get irakien attribué aux trois pro¬
vinces kurdes d'Irak, ce qui n'est
pas négligeable compte tenu de la
flambée des cours du pétrole,
poursuit le diplomate français,
venu à Erbil pour l'occasion. À
côté de ces ressources officielles,
s'est bien sûr développée une éco¬
nomie grise, faite de trafics en tous
genres. »
Le bâtiment est l'un des sec¬
teurs les plus florissants, nourri
par une forte demande de loge¬
ments. Outre la diaspora kurde
d'Europe, désireuse d'investir
dans ce qui ressemble de plus en
plus au premier État kurde de
l'histoire, de nombreux Irakiens,
principalement kurdes mais aussi
arabes chrétiens ou musulmans,
fuyant la violence, s'installent
pour de bon dans le nord de l'Irak.
Autour de l'ancienne citadelle
LE FIGARO samedi 3 - dimanche 4 novembre 2007
d'Erbil se dressent des forêts de
grues. Plusieurs stands de la foire
vantent les nouveaux lotissements
qui se construisent autour de la
ville. L'un des plus visités s'appel¬
le « American Village », et propo¬
se, dans « un environnement ami¬
cal et sûr», une curieuse version
kurde d'une banlieue américaine.
Adrien Jaulmes
Ankara presse Washington
à l'action contre le PKK
MOYEN-ORIENT
En visite à Ankara,
CondoleezzaRice
a promis de redoubler
d'efforts pour aider
la Turquie à venir à bout
du «terrorisme» kurde.
Istanbul
UN INTENSE chassé-croisé diplo¬
matique a commencé hier pour
tenter de convaincre la Turquie de
ne pas mettre à exécution ses
menaces d'intervention militaire
en Irak. Alors que s'ouvre à
Istanbul la conférence internatio¬
nale sur la sécurité de l'Irak, qui
réunira aujourd'hui les ministres
des Affaires étrangères de la région,
du G8 et des représentants du
Conseil de sécurité de l'ONU, Condoleezza
Rice, qui étaithier àAnka¬
ra, a tenté de donner des gages de
bonne volonté aux dirigeants turcs.
Prônant une « approche com¬
mune » au sujet du PKK (Parti des
travailleurs du Kurdistan), le secré¬
taire d'État américain a affirmé
hier que les États-Unis étaient
résolus à aider la Turquie à com¬
battre les séparatistes kurdes
retranchés dans les montagnes du
nord de l'Irak. «Nous avons un
ennemi commun et nous avons
besoin d'une approche commune »,
a-t-elle plaidé.
Pour montrer la bonne volonté
de Washington, Condoleezza Rice
s'est engagée à augmenter les ren¬
seignements fournis à la Turquie
sur le PKK par le Pentagone. La
Condoleezza Rice a déclaré que le PKK constituait aussi une menace
contre les intérêts américains, tout en souhaitant trouver une issue
diplomatique à la crise. Umit Bektas/Reuters
communication autour des opéra¬
tions de reconnaissance aérienne à
la frontière turco-irakienne effec¬
tuées ces derniersjours par l'aviati¬
on américaine s'inscrit dans cette
démarche de coopération. Elle a
aussi assuré que Washington
accentuerait la pression sur le gou¬
vernement du premier ministre
irakien Nouri al-Maliki pour sévir
contre le PKK.
Washington, qui craint qu'une
incursion de la Turquie ne plonge
dans l'instabilité une région d'Irak
jusque-là relativement épargnée
par la violence, avance àpas comp¬
tés. Le secrétaire d'État a souligné
qu'il était « difficile d'éradiquer le
terrorisme » et que le problème était
« très complexe ». « Cela va deman¬
der de la persévérance, cela va exiger
de l'engagement », a-t-elle dit.
Des extraditions réclamées
À trois jours de la rencontre
entre le premier ministre turc,
Recep Tayyip Erdogan, et George
Bush à la Maison-Blanche, Ankara
réclame une implication d'enver¬
gure de son allié américain. « Nous
sommes à un point où le temps des
paroles estrévolu etcelui desactions
a commencé. Nous devons tra¬
vaillersur des mesures etdes métho¬
des qui produiront des résultats », a
plaidé le ministre turc des Affaires
étrangères, Ali Babacan, au cours
d'une conférence de presse com¬
mune avec Mme Rice. La Turquie
exige notamment la fermeture des
camps du PKK dans le nord de
l'Irak et elle a transmis à Washing¬
ton et à Bagdad une liste de cadres
du mouvement dont elle réclame
l'extradition. Une revendication
qui semble difficile à satisfaire,
d'autant que le fils de Massoud
Barzani, le président du Kurdistan
irakien, figure parmi les 153 noms.
Le secrétaire d'État américain
devait aussi rencontrer, hier soir, le
premier ministre irakien, Nouri al-
Maliki. Elle a assuré que la question
kurde serait au centre de leur entre¬
tien. Dans la presse turque, des édi¬
torialistes estiment que les États-
Unis cherchent, eux, à monnayer
leur engagement contre le PKK en
échange d'un soutien d'Ankara aux
sanctions américaines imposées au
régime iranien.
Lattre Marchand
Libération annoncée de huit soldats turcs
M Le Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) devrait libérer
dans quelques jours les huit sol¬
dats turcs qu'il avait faits prison¬
niers le 21 octobre dernier lors
d'une attaque dans le sud-est de
la Turquie, a rapporté hier l'agen¬
ce de presse Firat, proche du
PKK.
Ces sources n'ont fourni de
détail ni sur le lieu ni sur les cir¬
constances de cette libération.
Douze soldats turcs avaient été
tués dans cet assaut qui a soule¬
vé une vague d'indignation en
Turquie et augmenté la probabili¬
té d'une intervention militaire
dans le nord de l'Irak.