Editor-in-Chief Georges Mghames English Editor Kenneth Mortimer ...

Sinon, nous nous aurions à nous demander si
nous ne risquerions pas dans le cas contraire,
d’être complètement emporté par les tendances
de notre nature défensive et d’être amené à
adapter continuellement les moyens techniques,
technologiques et financiers que nous ne cessons de
développer de manière à les faire correspondre avec
les orientations de ces tendances !...
Néanmoins, et en transposant cette question sur
le paysage de l’enseignement universitaire que
nous avons pu dresser, ce dernier ne tarde pas à
se dévoiler à nous, dans son rapport à nos sociétés
contemporaines en crise avec leurs mémoires
religieuses, comme un ensemble d’écoles, instituts et
collèges qui sont instrumentalisés pour la formation
spécialisée, et qui sont diversifiés à mille portes, à
partir de la mémoire technologique, telle qu’elle se
trouve régie par les experts des mémoires vivantes
des communautés socioculturelles et des groupes
financiers qui détiennent le pouvoir de par le monde.
De ce fait, tout ce qu’on peut dire de ce paysage,
c’est qu’il porte en lui les éléments constitutifs de
la mémoire qui féconde les horizons des tendances
primaires de la nature défensive de l’homme et
qui nourrit les adaptations continues des moyens
techniques, technologiques et financier portées à ces
tendances.
Il ne correspondrait par contre nullement pas avec
l’espace universitaire que l’on pourrait dresser à partir
du rapport que cet espace établirait avec l’espace
sociétal pour faciliter le religare, ou la production,
entre le ciel et la terre, du lien le plus favorable à
faire régner la paix sur terre, et le polis, ou le passage
de la solidarité clanique à la solidarité sociétale
qui se produirait entre les communautés, et entre
les individus en leur sein, devenus libres, égaux et
frères, sur la base du respect mutuel, et même de la
promotion du droit du faible, en tant que citoyen,
selon l’équation de synthèse universelle qui les portera
de l’état de l’être social aux états consécutifs des
êtres : individuel, sociétal et spirituel.
Sur la base de cette transformation qualitative du
sens de l’espace de l’enseignement universitaire, les
trois grands concepts qui nous concernent dans notre
réflexion redécouvriraient leur orientation globale
comme suit :
Universitas, ou sensibilisation de l’être humain sur
son humanité dans ses multiples facettes : être social,
être individuel, être sociétal, être spirituel.
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Religare, ou ouverture du ciel (le cœur), comme lieu
de l’amour et de la création, à la terre, comme lieu
du travail de la fécondation, de la conception et de la
multiplication, mais du conflit et de la destruction aussi;
Polis, ou création du vide, comme espace physique
(paysager) et psychique (sentimental), susceptible de
permettre aux individus, aux familles et aux différents
groupes d’obédience religieuse ou socioculturelle,
de se rencontrer dans la recherche de leur humanité
commune.
Partant de ces réflexions préliminaires sur la nature
du problème soulevé au sujet du lien technologique
manqué au sein de l’Universitas, la première question
a porté sur l’apprentissage de la relecture comme une
lecture basée sur l’écoute.
La question est la suivante :
1 • Comment recontextualiser l’écoute d’un
texte pour en faire une relecture des temps ?
En nous basant sur la redéfinition des concepts
humains globaux, le changement paradigmatique
au niveau de l’acte éducatif s’est infléchi, durant
les cinq séances qui se sont déroulées par la suite,
en questionnements plutôt socio-éthiques, qui ont
débuté par la question telle qui posée ci-haut, et
qui est la question de savoir comment réapprendre
à écouter le religieux comme étant la mémoire
d’une relecture ardue des textes fondateurs de notre
mémoire de croyance, cette mémoire qui comprend
nos fautes commises les uns envers les autres.
Il s’agissait plutôt dans cette première séance de
savoir comment recontextualiser continuellement une
écoute pour en faire une relecture susceptible d’aider
à renouer le lien de paix entre nous (les humains), en
redonnant vie à notre humanité ?
En partant de ce souci de réapprentissage de l’écoute,
le R.P.Dr. Boulos Wehbé, maître de conférences
à l’Université Notre Dame de Louaize, a émis le
souhait d’arriver à savoir agir sur la mémoire à partir
d’une relecture silencieuse de tous les textes de nos
croyances, une relecture qui nous fait écouter les
messages prophétiques d’amour, de justice, d’égalité
et d’élévation spirituelle commune, une relecture
qui nous fait écouter le sens de la parole divine
décontextualisé et dégagé de nos entêtements
doctrinaux réciproques.
Sur ce, le R.P.Dr. Salim Daccache, Doyen de la
Faculté des Sciences Religieuses à l’Universite Saint-
Joseph (USJ) et Directeur du Centre de Recherches