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Etude des marchés d'assurance non-vie à l'aide d'équilibres de ...

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tel-00703797, version 2 - 7 Jun 2012<br />

Introduction<br />

et un modèle <strong>de</strong> résiliation, l’assureur peut donc juger en théorie <strong>de</strong> sa politique tarifaire pour<br />

l’année suivante.<br />

En pratique, il ne suffit pas <strong>de</strong> modéliser la prime moyenne marché pour faire un tarif.<br />

L’assureur doit être capable <strong>de</strong> décliner les changements <strong>de</strong> tarif par segment. C’est <strong>à</strong> dire,<br />

il doit pouvoir modéliser les plus grands assureurs <strong>de</strong> la place (par exemple les 5 premiers)<br />

individuellement et pas seulement comme un seul acteur. Et c’est l<strong>à</strong> que l’approche par série<br />

temporelle est problématique : il faut avoir un historique assez important par assureur pour<br />

la variable considérée. En pratique, c’est rarement le cas voire impossible.<br />

L’objectif du chapitre 2 est <strong>de</strong> proposer une réponse <strong>à</strong> ce problème. Nous modélisons<br />

conjointement le comportement <strong><strong>de</strong>s</strong> assurés et la compétition entre assureurs. Le comportement<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> assurés sera modélisé par une paramétrisation multinomiale logit, tandis que la<br />

compétition sera modélisée par la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> jeux <strong>non</strong>-coopérative, que nous présentons dans<br />

la prochaine section.<br />

Théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> jeux et modèles <strong>de</strong> compétition<br />

La théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> jeux est l’étu<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> interactions entre plusieurs agents (hommes, entreprises,<br />

animaux, etc. . .) et regroupe l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> outils mathématiques nécessaires <strong>à</strong> la compréhension<br />

du phénomène <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> décision pour un problème donné. Le principe fondamental<br />

sous-jacent <strong>à</strong> la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> jeux est que les joueurs tiennent compte, d’une manière ou d’une<br />

autre, <strong><strong>de</strong>s</strong> comportements <strong><strong>de</strong>s</strong> autres joueurs dans leur prise <strong>de</strong> décision, <strong>à</strong> l’opposé d’une<br />

vision individualiste <strong>de</strong> la théorie du contrôle optimal.<br />

La théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> jeux prend ses racines dans les étu<strong><strong>de</strong>s</strong> économiques d’oligopoles réalisées par<br />

Cournot (1838); Edgeworth (1881) et Bertrand (1883). Elle a été popularisée et est <strong>de</strong>venue<br />

une discipline <strong>à</strong> part entière grâce au livre <strong>de</strong> von Neumann et Morgenstern (1944), qui pose<br />

les bases <strong><strong>de</strong>s</strong> jeux <strong>à</strong> somme nulle <strong>à</strong> plusieurs joueurs, <strong>non</strong> coopératifs et coopératifs. Quelques<br />

années plus tard, Nash (1950a,b, 1951, 1953) ∗ a transformé la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> jeux en proposant<br />

un nouveau concept d’équilibre et étudié l’existence <strong>de</strong> tels équilibres. Depuis, la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

jeux n’a cessé <strong>de</strong> croître dans <strong>de</strong> multiples directions.<br />

Le champ d’application <strong>de</strong> la théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> jeux ne se restreint pas <strong>à</strong> l’économie. Elle s’applique<br />

notamment <strong>à</strong> la biologie, l’ingénierie, les transports, les réseaux, etc. . . La présentation,<br />

qui suit, se base sur les ouvrages <strong>de</strong> référence suivants : Fu<strong>de</strong>nberg et Tirole (1991), Basar et<br />

Ols<strong>de</strong>r (1999), Osborne et Rubinstein (2006).<br />

Un jeu est une <strong><strong>de</strong>s</strong>cription formelle d’une interaction entre plusieurs joueurs. Il est constitué<br />

d’un ensemble <strong>de</strong> joueurs E = {1, . . . , I}, d’une fonction objective ou d’une fonction coût pour<br />

chacun <strong><strong>de</strong>s</strong> joueurs Oi : X ↦→ R, et d’un ensemble d’actions possibles par joueur Xi ⊂ R ni<br />

pour i ∈ E, où X = X1 × · · · × XI. Notons que l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> actions Xi du joueur i n’est<br />

pas nécessairement fini ni nécessairement discret. Un profil d’action x regroupe un ensemble<br />

d’actions xi <strong><strong>de</strong>s</strong> I joueurs. Un concept <strong>de</strong> solution va spécifier un critère selon lequel un profil<br />

d’action x est plus préférable que y pour un joueur.<br />

Il existe <strong>de</strong> multiples classes <strong>de</strong> jeux permettant <strong>de</strong> préciser le type d’intéractions étudiées :<br />

les actions <strong><strong>de</strong>s</strong> joueurs sont elles simultanées ou séquentielles (<strong><strong>de</strong>s</strong>cription normale ou extensive<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> jeux) ; cherche-t-on <strong>à</strong> maximiser un bien-être global (coopération) ou les joueurs sont-ils<br />

<strong>non</strong> coopératifs ; l’information entre les joueurs est-elle parfaite (chaque joueur connait les objectifs<br />

<strong>de</strong> ses compétiteurs) ou seule une partie <strong>de</strong> l’information est révélée aux concurrents ;<br />

12<br />

∗. John F. Nash a reçu le prix Nobel d’économie pour ces travaux en théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> jeux le 8 décembre 1994.

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