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Etude des marchés d'assurance non-vie à l'aide d'équilibres de ...

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tel-00703797, version 2 - 7 Jun 2012<br />

L’antithèse <strong>de</strong> cette vision est que les cycles <strong>de</strong> marché ne sont généralement pas contracycliques<br />

aux conditions macroéconomique (prospérité vs. récession). Les actuaires sont capables<br />

d’apprendre <strong>de</strong> leurs erreurs passées et d’intégrer prospectivement les tendances actuelles dans<br />

leur tarif. Les cycles <strong>de</strong> souscription ne seraient pas dus <strong>à</strong> la tarification actuarielle mais <strong>à</strong> la<br />

résistance <strong><strong>de</strong>s</strong> souscripteurs <strong>à</strong> appliquer <strong>de</strong> nouveaux tarifs via les rabais commerciaux qu’ils<br />

peuvent accor<strong>de</strong>r.<br />

Une psychologie <strong>de</strong> masse <strong><strong>de</strong>s</strong> souscripteurs crée <strong><strong>de</strong>s</strong> effets d’emballement. En phase profitable,<br />

les assureurs sont optimistes et se font la guerre <strong><strong>de</strong>s</strong> prix en quête <strong>de</strong> parts <strong>de</strong> marché.<br />

A l’opposé, lorsque les résultats <strong>de</strong> souscription se dégra<strong>de</strong>nt, les assureurs sont contraints au<br />

bout d’un certain temps <strong>de</strong> remonter les prix <strong>de</strong> manière <strong>à</strong> retrouver un niveau <strong>de</strong> profitabilité<br />

acceptable. Le jeu consiste <strong>à</strong> détecter le plus tôt possible les changements <strong>de</strong> cycles pour en<br />

tirer profit, car malgré une psychologie <strong>de</strong> masse, les souscripteurs n’agissent pas <strong>de</strong> manière<br />

concertée.<br />

Et, c’est l<strong>à</strong> le problème <strong>de</strong> cette thèse : si la compétition est aussi intense que l’on sousentend,<br />

l’offre et la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ne <strong>de</strong>vraient-elles pas converger vers un équilibre ? La coordination<br />

entre assureurs étant interdite, les assureurs sont incapables <strong>de</strong> déterminer le prix et la<br />

quantité d’assurance d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> globale en perpétuel déséquilibre. Les consensus sur les<br />

changements <strong>de</strong> phase restent toujours un mystère et pourtant les résultats <strong>de</strong> souscription<br />

d’un assureur <strong>à</strong> l’autre sont très corrélés.<br />

Une caractéristique fondamentale du marché <strong>de</strong> l’assurance est le temps assez long s’écoulant<br />

entre l’encaissement <strong><strong>de</strong>s</strong> primes et le paiement effectif <strong><strong>de</strong>s</strong> sinistres (tout particulièrement<br />

sur les garanties <strong>de</strong> responsabilité civile). La fluctuation <strong><strong>de</strong>s</strong> intérêts n’est qu’une couche supplémentaire<br />

aux contraintes que subissent les assureurs. En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> taux d’intérêts forts,<br />

les souscripteurs peuvent se permettre <strong>de</strong> souscrire au coût attendu <strong><strong>de</strong>s</strong> sinistres et espérer les<br />

profits sur l’actualisation <strong><strong>de</strong>s</strong> sinistres. D’un autre côté, en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> taux bas, les assureurs<br />

sont forcés <strong>de</strong> remonter les prix.<br />

Or, les cycles ne per<strong>de</strong>nt rarement <strong>de</strong> leur intensité lorsque les taux d’intérêts fluctuent<br />

peu. De plus, les taux augmentent <strong>à</strong> la fois les primes et les coûts <strong><strong>de</strong>s</strong> sinistres, donc les<br />

bénéfices <strong>de</strong> souscription <strong>de</strong>vraient être faiblement impactés par ses changements <strong>de</strong> taux.<br />

L’expertise financière <strong><strong>de</strong>s</strong> assureurs rend l’hypothèse <strong>de</strong> fluctuations <strong><strong>de</strong>s</strong> taux d’intérêts peu<br />

crédible, car elle suppose <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> tarification naïves, <strong><strong>de</strong>s</strong> souscripteurs simplistes, <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

régulateurs rigi<strong><strong>de</strong>s</strong> et <strong><strong>de</strong>s</strong> gestionnaires <strong>de</strong> fond décevants. En environnement compétitif, les<br />

joueurs irrationnels disparaissent.<br />

Enfin, la théorie économique sur la compétition garantit que les firmes ven<strong>de</strong>nt au coût<br />

marginal. Cependant <strong>de</strong> nombreux effets contrecarrent cette belle théorie, les assureurs ne<br />

connaissent ni l’offre ni la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en assurance et encore moins le coût d’un produit d’assurance<br />

(au moment <strong>de</strong> sa vente). A cela, se rajoutent les barrières <strong>à</strong> l’entrée <strong>non</strong> pas financières<br />

mais opérationnelles et techniques : coût <strong>de</strong> distribution, définition d’un standard <strong>de</strong> souscription,<br />

segmentation, etc. . . Comme le souligne Feldblum (2001), il est facile d’entrer sur un<br />

marché d’assurance, mais il est nettemment plus difficile d’y entrer avec succès.<br />

Comme déj<strong>à</strong> é<strong>non</strong>cé, la faible différentiation <strong><strong>de</strong>s</strong> produits et la relative inélasticité <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

clients rend difficile l’arrivée <strong>de</strong> nouveaux entrants. Les caractéristiques intrinsèques <strong>de</strong> l’assurance<br />

ren<strong>de</strong>nt les stratégies compétitives <strong>à</strong> la fois indispensables et stabilisantes. De plus,<br />

sur les <strong>marchés</strong> matures, seules les fusions-acquisitions permettent <strong>de</strong> gagner <strong>de</strong> grosses parts<br />

<strong>de</strong> marché sans pratiquer une brutale chute <strong><strong>de</strong>s</strong> prix. Par conséquent, le nombre <strong>de</strong> risque par<br />

assureur reste en général stable en régime <strong>de</strong> croisière.<br />

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