ISS 25 (1995).pdf - The International Council of Museums
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Seconde figure du patrimoine, celie ou il emerge, sous la forme des collections.<br />
2 - Le patrimolne merveilleux des collections d'antigualres.<br />
Une seconde figure du patrimoine apparait avec les premieres collections,<br />
rassemblees pour I'etude et la delectation des erudits et des antiquaires, surtout a<br />
partir des annees 1550. La collection se deli nit alors comme «tout ensemble d'objets<br />
naturels ou artificiels, maintenus hors du circuit d'activites economiques, soumis a une<br />
protection speciale dans un lieu clos amenage a cet effet, et exposes au regard.» 1<br />
Les «cabinets de curiosites» des XVle et XVlle siecles, exposent un patrimoine de<br />
choses rares, antiques, naturelles ou artificielles. Certaines collections, d'abord<br />
destinees aux connaisseurs et collectionneurs, deviennent, avec Ie temps, publiques<br />
et s'ouvrent aux visiteurs interessees. Ce second etat est celui du patrimoine<br />
collectionne qui resulte de la passion de COllectionneurs prives et de leurs<br />
recherches d'artefacts. Ce patrimoine est fait «d'objets d'etudes» . 1 ° Son regime : la<br />
curiosite et I'etude. 2° La nature des objets : ils sont precieux, exotiques, antiques. 3°<br />
Le public concerne : les cercles d'iniMs et d'erudits. 4° Des exemples : les collections<br />
des cabinets de curiosites.<br />
II faut attendre la troisieme figure du patrimoine, pour que les choses patrimoniales<br />
sortent de ces cercles d'etudes et soient exposees a la vue de tous, dans des lieux<br />
publics accessibles.<br />
3 - Le patrlmolne mus6ologlaue des Etats modernes<br />
Sorti du monde restreint des erudits, Ie patrimoine devient public, collectif, mais pas<br />
comme iI I'etait dans les cultures traditionnelles. En effet, c'est en grande partie parce<br />
que la transmission par tradition vivante n'est plus au fondement des societes<br />
modernes, que celles-ci amenagent des lieux publics specifiques de conservation<br />
du patrimolne. Ces lieux tentent de pallier cette non transmission generalisee, pour<br />
maintenir dans la communaute, une certaine presence des heritages.<br />
1 Krzyszt<strong>of</strong> Pomian, Collectionneurs, amateurs et curieux. Paris, Venise : XVIe-XVllle<br />
si.kle, nrf Gallimard, Paris, 1987, p. 18<br />
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