ISS 25 (1995).pdf - The International Council of Museums
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ICOFOM/Stavanger<br />
nir(c'est-a-dire des objets qui ne son I pas consicteres comme palrimoine alors qu'il sont it disposition),<br />
on se rend compte que les choses vont tout autremenl. Pour tout dire, elles I'ont<br />
meme a I' inverse : il faut que ces objets soient reconnus comme« representants" d'un monde<br />
qui I) n'est pas tout a fait notre monde quotidien et 2) apparait cependant dote d' un e I'aleur<br />
pour nous. De plus, cette reconnai sance doit se faire 3 plusieurs: elle est un acte social. Meme si<br />
un individu opere, tout seul et en premier, cette reconnaissance, il est necessaire que d'autres<br />
membres de la communaute Ie sui vent et qu 'ils s'accordent en commun pour poser ces objets<br />
hors du monde quotidien et les considerer comme un bien commun. C'est 3 ce moment que<br />
I'exposition de ces objets - qui est 3 la fois les poser hors et les montrer - peut rendre visible<br />
I 'entitecollective.<br />
Mais la perspective ouverte par la nouvelJe museologie eclaire aussi les pratiques d' exposition.<br />
Dans la logique que je viens de decrire, les expositions ont principalement fonction de montrer<br />
(donner 3 voir) des objets pour lesquels il y a accord 3 propos de leur statut de patrimoine et,<br />
par celie monstration (ce geste d'ostension). fonction de rendre visible celie communaute d'accord<br />
(ce qui est I'en-commun). Or, I' exposition possede une dimension complementaire de<br />
celle-ci : non seulement elle rend « visible» (Ies objets et, metaphoriquement, la colJectivite),<br />
mais elJe rend « public ». Pour un objet, etre expose, c'est etre place sur une scene publique,<br />
au sens ou c'est 3 la fois Ie mettre en scene (Ie poser en un lieu ou il est en representation) et Ie<br />
rendre accessible 3 tout personne qui Ie desire. C'est objet est alors plus que lui-meme; il participe<br />
3 une interpretation (il joue un role) et il est expose au di scours social (i l est objet de commentaires,<br />
d'ailJeurs tout comme Ie sontaussi la mise en scene et I 'interpretation). En ce se ns,<br />
I 'exposition rend public I 'action patrimoniale dont elle est I' aboutissement: elle I '<strong>of</strong>ficialise.<br />
Ainsi, mediation supplementaire entre Ie sujet social et la colJectivite, venant apres celie de<br />
J'objet qui lui-meme represente Ie monde passe d'ou vient I' heritage, J'exposition propose de<br />
realiser I 'accord des regards entre ceux qui viennent la visiter, mais elJe ouvre aussi, irremediablement,<br />
la possibilite d'un choix, d' une reinterpretation, d' une discussion. Or, c'est peutetre<br />
13 OU la multiplication actuelle des expositions intervient : devant la variete des choses exposees,<br />
devant I'extension des choses patrimonialisables, les visiteurs peuvent choisir, peuvent<br />
discuter, peuvent se former, peuvent se reconnaitre des gouts communs, peuvent donner leur<br />
opinion. Bef. peuvent contribuer 3 I 'emergence de colJectivites partielJes et singulieres: ce que<br />
I 'on appelle pour les autres activites culturelJes, des publics. Peut-etre, sommes-nous ainsi invites<br />
3 repenser la relation du public 3 I' exposition et au musee (sa dimension mediatique) sans<br />
perdre de vue sa fonction patrimoniale.<br />
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES<br />
J. D.<br />
Universite Jean Monnet<br />
davallon@univ-st-etienne<br />
DavalJon (J.). 1991. « Produire les hauts-lieux du patrimoine", p. 85-102, in Andre Micoud<br />
(ed), Des haulJ-/ieux: La construction ""dale de I'exemplarite. Paris: Ed. du<br />
CNRS.<br />
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