ISS 25 (1995).pdf - The International Council of Museums

politiques dans des efforts de depassement des tensions sociales de la modernite.
En terme de pratiques concretes, I'hypothese centrale de cette recherche est la
suivante : I'action patrimoniale se construit dans un projet collectif, en combinant les
dimensions d'individualisation subjective et de rationnalite strategique, les
tendances integratrices et innovatrices des rapports socio-historiques d'une
collectivite a la culture et a la nature, dans I'espace et dans Ie temps (figure 2).
Proposition 1 : Les individus, les groupes et les collectivites se constituent comme
sujets-acteurs, et constituent leurs rapports au patrimoine, par I'action democratique
dans I'espace publique.
L'angle d'approche choisi porte sur la constitution de I'action collective (ou
communautaire) dans un context socio-historique donne, ou les acteurs se forment,
definissent des objectifs, des ressources et des contraintes dans les rapports
sociaux en actes. O'ap_es I'economiste Herbert Gintis 7 , entre une conception
instrumentale de I'action fondee sur les besoins, les preferences et les interets
individuels et la conception expressive, ou les conditions et les positions sociales
determinent les possibilites d'action, il y a place pour une conception constitutive de
I'action : les individus developpement leurs representations et leurs capacites
personnelles en agissant dans Ie monde. Selon Gintis, «Les objectifs, ne sont pas
donne d'avance, et les interactions sociales comportent un aspect constitutif : les
individus participent a des pratiques avec d'autres non seulement pour atteindre des
,buts communs, mais egalement pour determiner qui ils sont et qui ils vont devenir
en tant qu'etre sociaux. ( ... ) la notion de devenir-par-I'action etablit que les
individus se constituent eux-meme, pour une part importante, dans Ie cadre de leurs
projets communs».8 Ce processus de devenir-par-I'action, ainsi que celui aparente
de la constitution de I'acteur dans I'action collective est au point tournant de la
demarche de reconceptualisation de la notion du patrimoine. lis pourraient servir
d'appuis conceptuel aux experiences et initiatives de nouvelle museologie.
7 Gintis, H. (1992) «Pour une societe democratique postliberale»,
in G. Boismenu, P. Hamel et G. Labica. Les formes
modernes de la democratie, Montreal, P.U.M., 1992, p.266-267.
". Bowles, S. et H. Gintis (1988). La democratie postliberale,
Paris , Editions La decouverte, p. 213-214.
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