siOBX; - Smithsonian Institution
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SWANTON] CHOCTAW SOCIAL AISTD CEREMONIAL, LIFE 269<br />
enfans ; et il demeure encore aujourd'hui sur la place ou etoit le fort<br />
Toulouse. C'est devant sa porte que sont les quatre pieces de canon<br />
laissees sans oreillons par les Frangais, lors de leur retraite, dont<br />
j'ai parle plus haut.<br />
Avant de quitter I'liistoire de ce peuple, je rapporterai ici une<br />
anecdote dont j'ai ete temoin, et qui m'a paru si extraordinaire, que<br />
je n'hesite pas a la mettre sous les yeux du lecteur.<br />
Lorsqu'une femme Tchactas est reconnue adultere, son mari a le<br />
droit de la repudier; mais cette repudiation est precedee d'une<br />
etonnante ceremonie. Le mari, avant de pouvoir repudier sa femme,<br />
assemble, sans I'en prevenir, ses amis, quelques parens de la femme,<br />
et autant de jeunes gens qu'il pent en trouver. Lorsqu'ils sont tons<br />
reunis, ils detachent un d'entre eux, pour s'assurer si la femme est<br />
chez elle; lorsqu'ils ont cette certitude, ils entourent la maison; le<br />
mari entre avec deux des parens de la femme; la, ils se saisissent<br />
d'elle, et I'emmenent dans une prairie ou les Sauvages ont coutume de<br />
jouer ti la paulme (tous les Sauvages aiment beaucoup cet exercice) ;<br />
ils s'arretent sur le bord de cette prairie, et envoient aussitot deux des<br />
jeunes gens couper un petit arbre, en oter I'ecorce, et le planter en<br />
terre a environ un quart de lieue de distance du lieu de I'assemblee.<br />
Ce poteau blanc ainsi plante, est appergu de loin, Les deux jeunes<br />
gens qui I'ont plante, etant de retour, donnent un signal ; alors chacun<br />
des temoins s'assied par terre, les jambes croisees. Losqu'ils sont<br />
tous dans cette posture, le mari prend sa femme par la main, et la<br />
conduit a environ vingt-cinq pas en avant de I'assemblee; la, il lui<br />
ote son jupon, et la met toute nue; il lui montre ensuite I'endroit ou<br />
est plante le poteau, et lui dit : " part ; si tu peux toucher le poteau,<br />
avant d'etre attrapee, ton divorce est fini, sans autre formalite; si, au<br />
contraire, tu es prise dans ta course, tu connois la loi."<br />
La femme part aussitot, et court avec toute la Vitesse dont elle<br />
est susceptible, pour atteindre le but, avant que les coureurs ne<br />
I'aient atteint elle-meme; car, au signal qu'elle regoit pour commencer<br />
sa course, les temoins, qui, comme je I'ai dit, sont assis par<br />
terre, les jambes croisees, se levent, et partent apres elle pour<br />
I'attraper ; et, comme les Tchactas sont tres-bons coureurs, il est rare<br />
qu'elle parvienne au but avant eux.<br />
Lorsqu'elle parvient au poteau blanc la premiere, le mari n'a<br />
plus de droit sur elle, et son divorce est prononce par ce seul<br />
fait; mais, lorsqu'elle est atteinte par les temoins qui courent apres<br />
elle, elle est condamnee a se soumettre aux volontes erotiques de tous<br />
ceux qui I'exigent d'elle. C'est ordiairement celui que I'a attrapee<br />
dans sa course qui exerce, le premier, ses droits a cet egard; il est<br />
ensuite imite par tous successivement, s'ils le jugent a propos: ils