siOBX; - Smithsonian Institution

SWANTON] CHOCTAW SOCIAL AND CEREMONIAL LIFE 263
sont-ils fort alertes; j'en ai vu courir avec autant de vitesse qu'un
cerf.
Les enfants s'exercent a tirer des prix entr'eux avec I'arc; celui
qui tire le mieux remporte le prix de louange que lui donne un vieil-
lard, qui le nomme apprentif guerrier ; on les preiid par les sentimens,
sans les battre ; ils sont tres adroits a la sarbacane ; elle est faite d'un
roseau d'environ sept pieds de long, dans lequel ils mettent une petite
fleclie garnie de bourre de chardon, & en visant les objets, ils soufflent
dedans, & tuent souvent de petits oiseaux.
Presque toutes les assemblees des Chactas se tiennent pendant la
nuit. Quoi qu'ils soient barbares & feroces, il faut pour se concilier
leur confiance, avoir grand soin de leur tenir parole quand on leur a
fait quelques promesses, sans quoi ils vous traitent avec le dernier
mepris, en vous disant fierement que vous etes un menteur, epithete
que ces Sauvages ont donne au Gouverneur actuel qu'ils appellent
Oulabe-Mingo^ c'est-a-dire, le Chef menteur.
Quand les femmes sont enceintes, leurs maris s'abstiennent de sel,
& ne mangent point de cochon, dans la fausse opinion ou ils sont que
ces alimens pourroient faire tort a leurs enfants. Les femmes ne
font jamais leurs couches dans la cabane; elles vont accoucher dans
les bois sans recevoir aucun secours de personne.
Aussitot qu'elles sont delivrees, elles lavent elles-memes leurs enfans
; les meres leur appliquent sur le front une masse de terre pour
leur applatir la tete, & a mesure qu'ils prennent des forces, elles augmentent
la charge; c'est une beaute parmi ces Peuples d'avoir la
tete plate ; elles n'emmaillottent point leurs enfans, ni ne les garotent
point dans des linges avec des bandes.
Elles ne les sevrent que lorsqu'ils se degoutent du sein maternel.
J'en ai vu d'assez forts qui disoient a leur mere, assied-toi, que je
tete, & la mere, aussi-tot s'asseioit. Leur berceau est fait de roseaux,
les meres y couchent les enfans de maniere qu'ils ayent la tete de
trois ou quatre doigts plus basse que le corps ; c'est pourquoi I'on ne
voit jamais parmi les Sauvages de tortus ni de bossus. Elles quittent
aussi la cabane dans leurs flux periodiques, que les Sauvages
disent etre de valeur; elles sont obligees, pendant ce terns de crise,
d'appreter elles-memes leur boire & leur manger, & ne reviennent
parmi les hommes qu'apres s'etre bien purifiees. Ces Peuples croient
que s'ils s'approchoient d'une femme en cet etat, ils en tomberoient
malades, & que s'ils alloient a la guerre cela leur porteroit malheur.
Quoique les Sauvages ne considerent leur origine que du cote des
femmes, elles n'ont cependant pas la liberie de corrigcr les gargons,
elles n'ont d'autorite que sur les filles. Si une mere s'avisoit de frap-
per un gargon, elle recevroit de vives reprimandes, & seroit frappee
a son tour; mais si son petit garcon lui manque, cllc le porte a un