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258 BUEEAU OF AMERICAN" ETHNOLOGY [Bull. 103 ce uillage est prest des Chiquachas sur le chemiii des Alibamons et il y a un fort parceque ces deux nations sont tres souuent en guerre ensemble, il y en a comme uous uoye plusieurs du mesme nom. outre ces quarante cinq uillages il y en a encore plusieurs petits dont je ne sgay pas le nom, qui ont cependant leurs chef particuliers comme les grands mais comme ces uillages sont fort recules et fort petits les frangois ne les pratiquent guere et n'en ont de connoiscence que par ce qu'en disent les sauuages eux mesme. ils rapportent qu'au dessus de ches eux ils ont uu quelques fois passer des sauuages errants: il les nomment ainsi parceque ces gens la ne font point de uillages, parconsequent ne plantent, ny ne sement, et ne uiuent que de uiande; ils siiiuent les bancles de Boeufs, et ces animaux leurs seruant de nouriture, leurs fait changer de sejour autant de fois qu'ils en changent eux mesme. le soir ils couchent dans des arbres de peur des serpents ou bestes uenimeuses. ces sauuages la se sauuent a I'aspect d'autres creatures qui leurs ressemblent. M. Bossu, NouvEAux Voyages aux Indes Occidentales, Paris, 1768, Vol. 2, pp. 88-106 Cette Nation pent mettre sur pied 4000 guerriers qui marcheroient volontiers. . . . Les Chactas aiment la guerre, & ont entr'eux de bonnes ruses. Ils ne se battent jamais de pied ferme; ils ne font que voltiger; ils narguent beaucoup leurs ennemis, sans pour cela etre fanfarons; car, lorsqu'ils en viennent aux mains, ils se battent avec beaucoup de sang froid. II y a des femmes qui portent une telle amitie a leurs maris, qu'elles les suivent a la guerre. Elles se tiennent a cote d'eux dans les combats, avec un carquois garni de fleches, & les encourageant en leur criant continuellement qu'ils ne doivent pas redouter leurs ennemis, qu'il faut mourir en veritables homines. Les Chactas sont extremement superstitieux ; losqu'ils vont en guerre, ils consultent leur Manitou, c'est le Chef qui le porte. Ils I'exposent toujours du cote oil ils doivent marcher a I'ennemi; des Guerriers font sentinelle autour. lis on tant de veneration pour lui, qu'ils ne mangent point que le Chef ne lui donne la premiere part. Tant que la guerre dure, le Chef est exactment obei; mais des qu'ils sont de retour, ils n'ont de consideration pour lui, qu'autant qu'ils est liberal de ce qu'il possede. C'est un usage etabli parmi eux, que lorsque le Chef d'un parti de guerre a fait du butin sur I'ennemi, il doit le distribuer aux Guerriers, & aux parents de ceux qui ont ete tues dans les combats, pour essuyer^ disent-ils, leurs lannes. Le Chef ne se reserve rien pour lui, que I'honneur d'etre le Restaurateur de la Nation. . . .

SWANTON] CHOCTAW SOCIAL, AND CEKEMONIAL LIFE 259 Si le Chef d'lin parti de Ghactas ne reussit pas dans la guerre qu'il a entreprise, il perd tout son credit; personne n'a plus de confiance a son commandement, & il est oblige de descendre au rang de simple guerrier. Cependent admirez la variete des opinions dans les differentes Nations. II n'y a point de honte pour ceux qui laclient le pied parmi ces peuples guerriers. lis attribuent leur desertion a un mauvais reve ; si le Chef meme d'un grand parti, ayant reve le nuit qu'il perdra du monde, assure a ses Guerriers qu'il a fait un mauvais reve, ils se replient tout aussitot .sur leur village; Des qu'ils s'y sont rendus, ils font la medecine ; car ils Pemployent en toutes sortes d'affaires; puis ils retournent a I'ennemi; si dans leur route, ils le rencontrent, ils lui tuent 5 ou 6 des siens, & ils revienncnt alors sur leurs pas, aussi contents que s'ii savoient subjugue un grand Empire. Un General qui remporteroit ime victoire avec une perte de beaucoup de monde, seroit tres mal rcQU de sa Nation, parceque ces Peuples comtent pour rien la victoire quand elle est achetce au prix du sang de leurs parens & de leurs amis : aussi les Chefs de parti, ont grand soin de conserver leurs Guerriers, & de n'attaquer I'ennemi, que lorsqu'ils sont surs de vaincre, soit par le nombre, ou I'avantage & la position des lieux ; mais comme leurs adversaires ont la meme ruse, & qu'ils sgavent aussi bien qu'eux, eviter les pieges qu'on veut leur tendre, c'est le plus fin qui I'emportera ; pour cet effet, ils se cachent dans les bois le jour, & ne marchent que la nuit; s'ils ne sont point decouverts, ils attaquent au point du jour. Comme ils sont ordinairement dans des Pays converts, celui qui marche le premier porte quelque fois devant lui, un buisson fort touffu, & comme ils se suivent tons a la file, le dernier efface les traces des premiers, en arrangeant les feuilles ou la terre sur laquelle ils passent, de maniere qu'il ne rests aucun vestige qui puisse les deceler. Les principales choses qui servent a les faire decouvrir de leurs ennemis, sont la fumee de leurs feux qu'ils sentent de fort loin, & leurs pistes qu'ils distinguent d 'une maniere presqu'incroyable ; un jour un Sauvage me montra dans un endroit ou je n'avois rien appercu, I'empreinte des pieds de Frangois, de Sauvages & de Negres qui avoient passe, & le tems qu'il y avoit; j'avoue que cette connoissance me parut tenir du prodige : ou pent dire que les Sauvages, lorsqu'ils s'appliquent a une seule chose y excellent. L'art de la guerre, chez eux, comme vous voyez, consiste dans la vigilence, I'attention a eviter les surprises, & a prendre I'ennemi au depourvu, la patience & la force pour supporter la faim, la soif, I'intemperie des saisons, les travaux & les fatigues inseparables de la guerre. Celui qui a fait coup, porte en trophee la chevelure du mort, s'en fait piquer ou calquer la marque sur son corps, puis en prend le

258 BUEEAU OF AMERICAN" ETHNOLOGY [Bull. 103<br />

ce uillage est prest des Chiquachas sur le chemiii des Alibamons<br />

et il y a un fort parceque ces deux nations sont tres souuent en<br />

guerre ensemble, il y en a comme uous uoye plusieurs du mesme<br />

nom. outre ces quarante cinq uillages il y en a encore plusieurs<br />

petits dont je ne sgay pas le nom, qui ont cependant leurs chef<br />

particuliers comme les grands mais comme ces uillages sont fort<br />

recules et fort petits les frangois ne les pratiquent guere et n'en<br />

ont de connoiscence que par ce qu'en disent les sauuages eux mesme.<br />

ils rapportent qu'au dessus de ches eux ils ont uu quelques fois<br />

passer des sauuages errants: il les nomment ainsi parceque ces<br />

gens la ne font point de uillages, parconsequent ne plantent, ny<br />

ne sement, et ne uiuent que de uiande; ils siiiuent les bancles de<br />

Boeufs, et ces animaux leurs seruant de nouriture, leurs fait changer<br />

de sejour autant de fois qu'ils en changent eux mesme. le soir<br />

ils couchent dans des arbres de peur des serpents ou bestes<br />

uenimeuses. ces sauuages la se sauuent a I'aspect d'autres creatures<br />

qui leurs ressemblent.<br />

M. Bossu, NouvEAux Voyages aux Indes Occidentales, Paris, 1768,<br />

Vol. 2, pp. 88-106<br />

Cette Nation pent mettre sur pied 4000 guerriers qui marcheroient<br />

volontiers. . . .<br />

Les Chactas aiment la guerre, & ont entr'eux de bonnes ruses.<br />

Ils ne se battent jamais de pied ferme; ils ne font que voltiger;<br />

ils narguent beaucoup leurs ennemis, sans pour cela etre fanfarons;<br />

car, lorsqu'ils en viennent aux mains, ils se battent avec beaucoup<br />

de sang froid. II y a des femmes qui portent une telle amitie a<br />

leurs maris, qu'elles les suivent a la guerre. Elles se tiennent a<br />

cote d'eux dans les combats, avec un carquois garni de fleches, &<br />

les encourageant en leur criant continuellement qu'ils ne doivent<br />

pas redouter leurs ennemis, qu'il faut mourir en veritables homines.<br />

Les Chactas sont extremement superstitieux ; losqu'ils vont en<br />

guerre, ils consultent leur Manitou, c'est le Chef qui le porte.<br />

Ils I'exposent toujours du cote oil ils doivent marcher a I'ennemi;<br />

des Guerriers font sentinelle autour. lis on tant de veneration<br />

pour lui, qu'ils ne mangent point que le Chef ne lui donne la<br />

premiere part.<br />

Tant que la guerre dure, le Chef est exactment obei; mais des<br />

qu'ils sont de retour, ils n'ont de consideration pour lui, qu'autant<br />

qu'ils est liberal de ce qu'il possede.<br />

C'est un usage etabli parmi eux, que lorsque le Chef d'un parti<br />

de guerre a fait du butin sur I'ennemi, il doit le distribuer aux<br />

Guerriers, & aux parents de ceux qui ont ete tues dans les combats,<br />

pour essuyer^ disent-ils, leurs lannes. Le Chef ne se reserve rien<br />

pour lui, que I'honneur d'etre le Restaurateur de la Nation. . . .

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