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252 BUEEATJ OF AMEEICAN ETHNOLOGY [Bull. 103 en ceremonie, et la femme de ualleur du iiillage, qui a pour son distrique de decharner les os des morts; uient decharner ce cadaure, netoie bien les os, les met dans un panier de canne fort propre, qu'ils entourent de toille ou d'etoffe, ils jettent la chair dans un cliainp, et cette mesme decharneuse, sans se lauer les mains uient seruir a menger a I'assemblee. cette femme est tres concideree dans le uilage. appres le repas on uat porter les os en chantant, et heurlans, dans le charnier du canton qui est une cabanne qui n'a qu'une couuerture, dans la quelle on met ces painers, de rang sur des bastons. aux chef on fait la mesme ceremonie, a la reserue qu'aulieu de mettre les os dans des paniers on les met dans des cofFres fermant a clef dans le charnier des chefs. Lors que quelqu'uns de leurs ennemis leurs a declare la guerre ils tiennent conseil ensemble sur I'affron qu'ils ont regeu, et appres auoir resolu de faire le guerre a la nation dont ils sont insultes; ils commencent la dance de guerre, qui dure ordinairement huit jours, qui sert a encourager un chaqu'un des guerriers, qui ne mangent guere pendant ce temp : et qui font des libations de jus d'herbes que le medecin leurs donne, et dont ils se frottent, qui a la uertu disent-ils de leurs donner de la force et du courage; herbe impayable si elle estoit cogniie en Europe; appres quoy ils partent pour la guerre, dans la route lors qu'ils sont obliges d'allumer du feu pour faire a manger, ils le font d'ordinaire dans un uallon de peur d'estre decouuerts par quelques party: car en ce cas le party les suiuroit jusqu'a ce qu'il eut trouue sa belle pour fondre sur eux. ils n'at- taquent jamais leurs ennemis lors qu'ils sont esueilles: mais le soir lors qu'ils ont remarque I'endroit ou ils ueulent passer la nuit. ils taschent de les aller joindre le plus prest qu'ils peuuent: et comme la terre dans le bois est couuerte de foeiiille seiche qui font du bruit en marchant, ils ont la patience de les oster une a une auec les doits des pieds dont ils se seruent comme de la main, et si maheureusement ils cassent quelques petites branches, ils contrefont aussitost le cri de quelques oiseaux qu'ils imittent fort bien, pour faire accroire que c'est cet oiseau qui a fait le bruit, s'ils appergoiuent leurs ennemi endormy, sur tout uers la pointe du jour, ils font le cri de mort, et a linstant ils tirent tons a la fois chaqu'un sur leurs homme, et sauttent dessus le casse teste a la main pour finir de tuer ceux qui ne sont que blesses, a qui ils leuent la cheuelure, s'ils ont le temp ils les depoiiillent et s'en retournent a leurs uillage, a la uue du quel ils font le cri de guerriers qui ont fait coup, et qui apportent des cheuelures, chaqu'un uient au deuant d'eux, en ceremonie et on les introdtiit demesme sur la place, ils font des dances en marque de rejoiiissence de leurs uictoire et si quelques uns du party a quelques enfant ou neueu qui ne se soit pas trouue encore dans I'occasion ils

SwANTON] CHOCTAW SOCIAL AND CEREMONIAL LIFE 253 liiy partage la moitiee de la cheuelure qu'il a leue et le fait receuoir guerrier: cette ceremonie est, que celiiy qui se fait receuoir, souffre deux cent coups de collier, qui est un morceau de cuir de cinq on six brasses de long, large d'un doit, ploye en plusieurs double, dont les guerriers le frappent a tours de bras, sur le dos, et sur le uentre: pour luy faire comprendre qu'un guerrier doit tout endurer patiemment, mesme lors qu'il est f)ris par ses ennemis, et chanter pendant qu'on le fait souffrir, et mourir, il doit souffrir ces coups en chantant, car s'il pleuroit, il ne seroit jamais regeu, et passeroit pour une femme, et indigne d'estre aggrege dans le corps des guerriers. lors qu'ils font ces dances de ceremonie, ils portent sur leurs teste une couronne faite, d'un morceau de peau de loutre a la quelle sont attacliee autant de plumes blanches cassee, qu'ils ont tiie dhomme dans leurs uie. chaque famille a ses armes piquee sur i'estomac, et sur les bras, ils les mettent aussi sur le manche de leurs casse teste, et lors qu'ils ueulent se joindre dans le bois ils font une marque aux arbres, ou ils placent leurs armes, par ou on connoist celuy qui a fait la marque, le chemin quil a pris, et ou il est alle. Lors qu'ils attrapent quelques jeunes gens, filles fammes, ou jeune gargons, uiuans, ils les enmennent a leurs uillages et les font esclaues. il y a des nations qui les adoptent pour leurs chien ; alors ils luy font faire toutes les fonctions d'un chien, de garder la porte, de gronder quant il entre ou sort quelqu'un de manger les restes des plats, et ronger les os. lors qu'ils peuuent amener quelques prisonniers, ils le font bruler a leurs uillages, et c'est une grande joie pour eux lors- que cela arriue. Lors que les frangois sont arriues chez eux ils ne uouloint manger ny poules ny cochons parceque disoint-ils ces animeaux mangoint des ordures: mais ils s'y sont accoutumes auec les francois, et mangent de tous leurs ragoust. lors qu'ils ueulent regaler de leurs amis ils tuent un chien dont ils ont quentitee, et leurs en seruent. Lors qu'ils n'ont point de battefeu dans le bois, et qu'ils ueuUent en allumer, ils le font facillement par la contraction de deux morceaux de bois qu'ils frottent auec uitesse lun contre I'autre et font prendre de I'amadou qui est aupres. cet amadou est faite auec des champignons qui uiennent aux chesnes. Lors qu'ils ont fait la promesse de conclure une paix ils uiennent cinq ou six principeaux de la nation, portent un calumet, ou pipe, fait d'une pierre rouge comme du corail qui se trouue, en rochers aux Illinois, ce Calumet a un tuyau d'enuiron deux ou trois pieds de long entoure de plumes rouges artistement trauaille, et ou pendent huit ou dix plumes noires et blanches qui leurs sert comme d'estandar a la guerre, de seau "* dans les alliances, de continuation de fidelite * Sceau.

252 BUEEATJ OF AMEEICAN ETHNOLOGY [Bull. 103<br />

en ceremonie, et la femme de ualleur du iiillage, qui a pour son<br />

distrique de decharner les os des morts; uient decharner ce cadaure,<br />

netoie bien les os, les met dans un panier de canne fort propre, qu'ils<br />

entourent de toille ou d'etoffe, ils jettent la chair dans un cliainp, et<br />

cette mesme decharneuse, sans se lauer les mains uient seruir a<br />

menger a I'assemblee. cette femme est tres concideree dans le uilage.<br />

appres le repas on uat porter les os en chantant, et heurlans, dans le<br />

charnier du canton qui est une cabanne qui n'a qu'une couuerture,<br />

dans la quelle on met ces painers, de rang sur des bastons. aux chef<br />

on fait la mesme ceremonie, a la reserue qu'aulieu de mettre les os<br />

dans des paniers on les met dans des cofFres fermant a clef dans le<br />

charnier des chefs.<br />

Lors que quelqu'uns de leurs ennemis leurs a declare la guerre ils<br />

tiennent conseil ensemble sur I'affron qu'ils ont regeu, et appres auoir<br />

resolu de faire le guerre a la nation dont ils sont insultes; ils commencent<br />

la dance de guerre, qui dure ordinairement huit jours, qui<br />

sert a encourager un chaqu'un des guerriers, qui ne mangent guere<br />

pendant ce temp :<br />

et qui font des libations de jus d'herbes que le<br />

medecin leurs donne, et dont ils se frottent, qui a la uertu disent-ils<br />

de leurs donner de la force et du courage; herbe impayable si elle<br />

estoit cogniie en Europe; appres quoy ils partent pour la guerre,<br />

dans la route lors qu'ils sont obliges d'allumer du feu pour faire a<br />

manger, ils le font d'ordinaire dans un uallon de peur d'estre<br />

decouuerts par quelques party: car en ce cas le party les suiuroit<br />

jusqu'a ce qu'il eut trouue sa belle pour fondre sur eux. ils n'at-<br />

taquent jamais leurs ennemis lors qu'ils sont esueilles: mais le soir<br />

lors qu'ils ont remarque I'endroit ou ils ueulent passer la nuit. ils<br />

taschent de les aller joindre le plus prest qu'ils peuuent: et comme<br />

la terre dans le bois est couuerte de foeiiille seiche qui font du bruit<br />

en marchant, ils ont la patience de les oster une a une auec les doits<br />

des pieds dont ils se seruent comme de la main, et si maheureusement<br />

ils cassent quelques petites branches, ils contrefont aussitost le cri<br />

de quelques oiseaux qu'ils imittent fort bien, pour faire accroire que<br />

c'est cet oiseau qui a fait le bruit, s'ils appergoiuent leurs ennemi<br />

endormy, sur tout uers la pointe du jour, ils font le cri de mort, et<br />

a linstant ils tirent tons a la fois chaqu'un sur leurs homme, et<br />

sauttent dessus le casse teste a la main pour finir de tuer ceux qui<br />

ne sont que blesses, a qui ils leuent la cheuelure, s'ils ont le temp ils<br />

les depoiiillent et s'en retournent a leurs uillage, a la uue du quel<br />

ils font le cri de guerriers qui ont fait coup, et qui apportent des<br />

cheuelures, chaqu'un uient au deuant d'eux, en ceremonie et on les<br />

introdtiit demesme sur la place, ils font des dances en marque de<br />

rejoiiissence de leurs uictoire et si quelques uns du party a quelques<br />

enfant ou neueu qui ne se soit pas trouue encore dans I'occasion ils

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