siOBX; - Smithsonian Institution
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248 BUREAU OF AMEEICAN ETHNOLOGY [Bull. 103<br />
ils disent qii'ils leurs faut du feu neuf, et que s'ils en prenoint de<br />
celuy de la maison, cette maison seroit soiiillce, et la femme mourroit<br />
par la force de sa maladie qui augmenteroit. ils n'abittent plus<br />
auec leurs femmes peiidantA qu'elles sont en cet estat, elles se<br />
cachent de la uue des hommes : les maris se font a manger euxmesme,<br />
alors, ou uont cliez leurs uoisins.<br />
Vn jour je me trouuay chez un sauuage qui estoit allc a la chasse<br />
pour moy dez la ueille. le matin a mon reueil ne trouuans pas sa<br />
femme a la maison, et uoyans du feu dans le desert, je fus I'y trouuer,<br />
j'ignorois alors cette ceremonie, et I'ayant prie de me faire de la<br />
boliillie de petit ble, ce ne fut qu'a force de prieres que j'obtins ma<br />
demende, comme je commengois a menger, son mary arriua, je luy<br />
demenday s'il en uouloit, et m'aj^ant repondu qu'oiiy il se mit a en<br />
menger auec moy, mais le plat estant a moities il s'auisa de me<br />
demender quiesce qui me I'auoit accomode: notte qu'il auoit reconnu<br />
la cause de I'absence de sa femme par quelques meubles qui menquoint<br />
a la maison : luy ayant repondu que c'estoit sa femme qui auoit este<br />
ma ciiisinniere, le mal de coeur luy prit sur le champ et il fut uomir<br />
a la porte, puis rentrant et regardans dans le plat, il remarqua<br />
quelque choses de rouge dans la boliillie, qui n'estoit autre que la<br />
peau du ble dont il y en a des grains qui sont rouges, il me dit<br />
comment as tu le cceur de menger de ce ragoust? es que tu ne uois<br />
pas le sang qui est dedans? et alors il retourna uomir jusqua ce<br />
qu'il eut rendu tout ce qu'il auoit menge; et son imagination fut si<br />
fort frapee qu'il en fut quelques jours malade. c'est une chose<br />
qu'ils ont grand soin d'obseruer que de s'absenter dans ces temps la,<br />
p.t de se bien baigner auans de rentrer dans la maison.<br />
Lors qu'un garcon ueut se marier, il uat trouuer le pere et la mere<br />
de la fille qu'ils ont enuie d'auoir, appres auoir fait sa demende,<br />
il jette deunans la mere quelques branches de rassade de uere, et un<br />
braj^er deuans le pere, s'ils prennent le present cest marque du con-<br />
sentement, et alors le garcon emmenne la fille chez luy sans autre<br />
ceremonie, dez ce moment la mere ne paroist plus deuans son gendre<br />
si mesme ils sont obliges de demeurer dans la mesme chambre, ils<br />
font une petite separation entre eux de peur qu'ils ne se uoyent. lors<br />
que leurs femme est grosse et preste d'acoucher tant qu'elle est en<br />
trauail ils ne mangent que le soir appres soleil couche, et si c'est une<br />
fille ils obseruent ce jeune encore huit jours appres. ils sont fort<br />
jaloux. lors qu'ils trouuent leurs femme en flagranvd delict, ils se<br />
plaignent a ses parents de ce qu'ils luy ont donne une p.<br />
. . .<br />
luy coupent les cheueux et la repudient. Quelques fois le uillage<br />
prent fait et cause, attrape la femme, et Tamant et luy donnent cent<br />
coups de bastons, souuent luy coupoint le nez et les oreilles. ce<br />
dernier article ne s'executte plus, a cause de la difformite que cela