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246 BUREAU OF AMERICAN ETHNOLOGY [Bou..l03 uoyages sont ordinairement de deux ou trois mois et Ion y gaigne les deux cent pour cent: mais il faut bien scauoir leurs langue, Leurs maison n'est autre chose qu'une cabanne de morceaux de bois gros comme la jambe, enfoncee en terre, attaches ensemble auec des liannes, qui est un espece de liens fort souple, ces cabannes sont entouree de torchi sans fenestre, et dont la porte n'a que trois a quatre pieds de haut, elle sont couuertes d'ecorse d'arbre, de cipre, ou de pin, on laisse un trou au hault de chaque pignon, pour y laisser passer la fumee, car ils font leurs feu dans le milieu de leurs cabanne, qui sont escartee les unes des autres d'une portee de fusil, le dedans est entoure de lits de canne esleues de trois a quatre pieds de terre acause des puces qui y regnent en quantitee, prouenant de la mal- proprete. les sauuages lors qu'ils sont couches ne se leuent point pour faire de I'eau, mais la laissent aller a trauers les Cannes de leurs lit. pour se coucher ils ont une peau de cheureiiil ou d'ours dessous eux, et une peau de Boeuf , ou une couuerture dessus. ces lits leurs seruent de table et de siege, ils n'ont pour meuble qu'un pot de terre pour faire ciiire leurs menger, quelques terrines pour le mesme office, et quelques uents ou tamis, et paniers pour accomoder leurs mahy qui est leurs nouriture ordinaire, ils le concassent dans une pile, ou mortier de bois, qu'ils font d'un trongon d'arbre creuse auec de la braize, dont le pilon a quelques fois jus qu'a dix pieds de haut et menu comme le bras, le bout d'enhaut est une masse informe qui sert a apesentir et a donner de la force a ce pilon en retombant, de casser plus facilement le mahy, appres qu'il est ainsi casse, ils le sassent pour en separer le plus menu, ils font boiiillir le gros dans un grand peau qui tient enuiron trois ou quatre sceau d'eau, y meslent parfois de la citroiiille, ou des feues, ou des fceuilles de feues, lors que ce ragoust est presque ciiit ils jettent dedans le plus menu du mahy qu'ils auoint reserue pour epaisir I'eau, et pour assaisonnement, ils ont un pot suspendu en lair dans lequel il ya de la cendre de cottons de mahy, de cossas de feue, ou enfin de cendre de chesne, sur laquelle ayant jette de I'eau ils prennent cette laissiue qui est tombee dans un uaze prepare dessous, et en assaisonnent leurs ragoust qui se nomme sagamite. c'est ce qui leurs sert de principalle nouriture, comme aux frangois qui sont dans la colonic qui n'ont pas le moyen de uiure autrement. lis en font quelques fois du pain sans leuin, mais rarement, parceque cela depense trop de ble, et qu'il est penible a faire, n'estant qu'a forces de bras qu'ils le rediiisent en farinne, appres qu'il est petri ou ils le font boiiillir dane I'eau, ou I'entortillent de foeiiille, et le font ciiire dans la cendre, ou enfin ayant applati la paste de I'epaisseur de deux ecus, et de la grandeur des deux mains en rond, ils le font ciiire sur un morceau de pot sur la braize, ils en font

SwANTON] CHOCTAW SOCIAL Al^TD CEREMONIAL LIFE 247 aiiec du gland appres auoir rediii le gland en farinne ils le laissent dans un tamis de canne au bord d'un riiisseau, et de temp en temp jettent de I'eau dessus, par cette laissiue ils font perdre I'amertume au'il a; appres quoy ils mettent cette paste a lentour d'un morceau de bois qu'ils font ciiire au feu. lors qu'ils ont de la uiande ils la font boiiillir dans I'eau tant salle qu'elle soit sans la lauer, disans que cela luy feroit perdre son goust. lors qu'elle est ciiitte ils met- tent quelques fois de cette farinne de gland dans le bouillon, ils font aussi ciiire du mahy sans estre casse auec leurs uiande, et lors quelle est seche, ils la pillent et la mettent comme de la charpie, ils la meslent en boiiillant auec ce ble, cela n'a aucune saueur et il faut estre sauuage pour en manger. Tant que le ble est uerd c'est la le temp ou ils font le plus de regals et qu'ils I'accomodent en difFerentes sortes de facons, premierement ils le font griller au feu et le mangent demesme, bien des francois en mangent ainsi. lors qu'il est fort tendre ils le pillent et en font de la boiiillie, mais le plus estime parmi eux cest la farinne froide. c'est du ble a un degre de maturite qu'ils font boiiillir, ensuitte griller, de la boucanner et puis ils le pillent et cette farine fait le mesme effet dans I'eau froide, que la farinne de froment dans leau chaude sur le feu, et a un goust assez gratieux ; les frangois en mangent auec du lait. ils ont aussi un espece de mahy qui est plus petit que I'autre et qui uient en trois mois a maturite, celuy la ils le font boucanner puis boiiillir, sans le casser auec de la uiande, c'est un regal parmy eux que de ce petit ble boiiilli, auec un dinde ou quelques morceau de uiande grasse. lis sont fort malpropres dans leurs maisons, dans leurs boire et manger, comme sur eux, on ne uoit guere de tortu, ny bossCi parmy eux. ils sont essez bien faits, leurs femmes sont fort laides, elles sont comme esclaues de leurs maris, elles font tout dans la maison, labourent la terre, sement et reciiillent. les hommes leurs aident parfois au desert, mais ne uont jamais chercher de leau, ny du feu, sgitost qu'ils sont regus guerriers, comptemps que cela les deshonoi- roit. ils ne s'occupent uniquement qu'a la chasse, ils sont tres feneants, sournois, ils gardent une rencune par generation, le petit ills uengera une insulte faite a son bisayeul en tuant un des dessen- dants de celuy pui a fait le coup, ils esleuent leurs enfans dans cet esprit de uengence auec cela ils ne se mettent jamais en colere, aiment bien, et se sacrifiroint pour leurs amis ; sont fort patients, dans les souffrances, et endurent le supplice de la mort sans se plaindre, aucontraire, ils chantent jusqu'au dernier soupir. Lors qu'une femme se trouue incommodee, de la maladie ordinaire, aussitost elle sort de la maison, s'en escarte d'une certaine distence dans un endroit cache, elle y allume du feu auec un briquet,

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aiiec du gland appres auoir rediii le gland en farinne ils le laissent<br />

dans un tamis de canne au bord d'un riiisseau, et de temp en temp<br />

jettent de I'eau dessus, par cette laissiue ils font perdre I'amertume<br />

au'il a; appres quoy ils mettent cette paste a lentour d'un morceau<br />

de bois qu'ils font ciiire au feu. lors qu'ils ont de la uiande ils la<br />

font boiiillir dans I'eau tant salle qu'elle soit sans la lauer, disans<br />

que cela luy feroit perdre son goust. lors qu'elle est ciiitte ils met-<br />

tent quelques fois de cette farinne de gland dans le bouillon, ils<br />

font aussi ciiire du mahy sans estre casse auec leurs uiande, et lors<br />

quelle est seche, ils la pillent et la mettent comme de la charpie, ils la<br />

meslent en boiiillant auec ce ble, cela n'a aucune saueur et il faut estre<br />

sauuage pour en manger.<br />

Tant que le ble est uerd c'est la le temp ou ils font le plus de regals<br />

et qu'ils I'accomodent en difFerentes sortes de facons, premierement<br />

ils le font griller au feu et le mangent demesme, bien des francois en<br />

mangent ainsi. lors qu'il est fort tendre ils le pillent et en font de la<br />

boiiillie, mais le plus estime parmi eux cest la farinne froide. c'est<br />

du ble a un degre de maturite qu'ils font boiiillir, ensuitte griller,<br />

de la boucanner et puis ils le pillent et cette farine fait le mesme<br />

effet dans I'eau froide, que la farinne de froment dans leau chaude<br />

sur le feu, et a un goust assez gratieux ; les frangois en mangent auec<br />

du lait. ils ont aussi un espece de mahy qui est plus petit que I'autre<br />

et qui uient en trois mois a maturite, celuy la ils le font boucanner<br />

puis boiiillir, sans le casser auec de la uiande, c'est un regal parmy<br />

eux que de ce petit ble boiiilli, auec un dinde ou quelques morceau de<br />

uiande grasse.<br />

lis sont fort malpropres dans leurs maisons, dans leurs boire et<br />

manger, comme sur eux, on ne uoit guere de tortu, ny bossCi parmy<br />

eux. ils sont essez bien faits, leurs femmes sont fort laides, elles<br />

sont comme esclaues de leurs maris, elles font tout dans la maison,<br />

labourent la terre, sement et reciiillent. les hommes leurs aident<br />

parfois au desert, mais ne uont jamais chercher de leau, ny du feu,<br />

sgitost qu'ils sont regus guerriers, comptemps que cela les deshonoi-<br />

roit. ils ne s'occupent uniquement qu'a la chasse, ils sont tres<br />

feneants, sournois, ils gardent une rencune par generation, le petit<br />

ills uengera une insulte faite a son bisayeul en tuant un des dessen-<br />

dants de celuy pui a fait le coup, ils esleuent leurs enfans dans cet<br />

esprit de uengence auec cela ils ne se mettent jamais en colere, aiment<br />

bien, et se sacrifiroint pour leurs amis ; sont fort patients, dans les<br />

souffrances, et endurent le supplice de la mort sans se plaindre,<br />

aucontraire, ils chantent jusqu'au dernier soupir.<br />

Lors qu'une femme se trouue incommodee, de la maladie<br />

ordinaire, aussitost elle sort de la maison, s'en escarte d'une certaine<br />

distence dans un endroit cache, elle y allume du feu auec un briquet,

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