november-2010

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1. The Palace
Le château
2. The Grand
Canal
Le Grand
Canal
3. Alain Baraton’s
house
Maison du
jardinier Alain
Baraton
2
1
4
7
VERSAILLES MAP / PLAN DE VERSAILLES
4. Academy of
Equestrian Arts
Académie
de spectacles
équestres
5. The Swiss Lake
Pièce d’eau
des Suisses
6. The Grand Trianon
and gardens
Grand Trianon
et jardins
6
8
7. Apollo Ornamental
Lake
Bassin d’Apollon
8. Neptune
Ornamental
Lake
Bassin
de Neptune
3
Map courtesy Versailles
Carte : avec l'aimable
autorisation de Versailles
émerveiller. C’est comme si elle nous offrait le
bouquet fi nal avant de s’endormir pour l’hiver. »
Issu d’une famille de sept enfants, Alain
Baraton, qui a grandi près de Versailles, rêvait
de devenir photographe. Pour se payer une
mobylette, il accepte un boulot temporaire de
vendeur de billets au Château. Mais lorsque ses
employeurs découvrent qu’il a fait une école
agricole, il est rapidement muté aux jardins.
Aujourd’hui, à la tête d’une équipe de 70
jardiniers, il est l’auteur de nombreux ouvrages
sur l’histoire de Versailles et le jardinage. Il a aussi
sa propre chronique radio « horticulturellement
incorrecte » sur France Inter.
C’est en octobre et novembre, dit-il, que
son équipe est comblée. « Un jardinier, c’est
comme un acteur de théâtre. La pièce débute au
printemps et s’achève avec l’automne. C’est alors
que les fl eurs s’épanouissent vraiment et que
les arbres prennent leurs vraies couleurs jaune
et doré. La lumière est superbe et les premières
feuilles à tomber, donnent du mouvement et de
la vie au parc. »
Même si les fontaines sont coupées à la fi n du
mois d’octobre, la saison creuse a ses avantages.
« L’atmosphère est calme et plaisante, déclare
Baraton. Sans pique-niqueurs ni tondeuses, il
y a moins de bruit, moins de détritus et pas de
couples en train de s’ébattre dans les buissons !
Il y a une certaine mélancolie dans l’air, un
sentiment d’urgence à voir la beauté du parc
avant qu’elle ne disparaisse. Avec la chute
des feuilles, les vues sont plus dégagées et les
monuments se font visibles de plus loin. »
Loin de l’idée qu’on se fait d’un jardinier,
Baraton, 53 ans, est impeccablement vêtu et
admet qu’il ne met plus que rarement les mains
dans la terre. En cet après-midi d’octobre, les
hautes fenêtres de son bureau sur le domaine
sont grandes ouvertes à la lumière dorée. On
entend soudain des grenouilles s’époumoner de
concert… c’est la sonnerie de son téléphone.
Les murs de pierre sont couverts de plans
des jardins usés par les siècles et Alain Baraton
raconte de sa manière séduisante de conteur
comment ils accédèrent à l’existence, à l’origine,
par la volonté d’un jeune monarque en colère.
En 1661, à 23 ans, Louis XIV visite Vaux-le-
Vicomte, le domaine de son ministre des fi nances,
Nicolas Fouquet. Hors de lui à l’idée qu’un simple
sujet possède un domaine digne d’un roi, il
décrète immédiatement que son propre pavillon
de chasse et ses terres de Versailles seront
transformés en un palais et des jardins d’une
splendeur inégalable. La mission est confi ée à
l’architecte, aux décorateurs et aux jardiniers qui
ont travaillé à Vaux-le-Vicomte. Mais Versailles
METROPOLITAN 85