november-2010

Illustration: Telegramme
Frédéric mahoux
Bend it like Belgium?
— THE TALKER —
B R U S S E L S
In Brussels, when something isn’t straight or in line, we
say that it’s schieve, ie wonky. A wall, for instance, can be
schieve, but so can a guy bowling out of a bistro after a couple
of beers too many. To call someone a schievearchitekt is
positively an insult.
So when a national daily newspaper revealed that the
King Baudouin Stadium in Brussels, where the Belgian
national football team played Germany in early September,
had a schieve set of goalposts, it was pretty big news. Not least
because Belgium had lost that game – a crucial Euro 2012
qualifi er, no less.
Was it possible, people wondered, that the Germans had
benefi ted from the fact that the goalposts at one end of the
pitch are not centred? That is, they are actually 20cm closer
to one corner fl ag than the other. More than enough, surely, to
accommodate a shot that might otherwise have gone wide?
And the worst of it is that, if it hadn’t been for U2’s eagle-eyed
stage crew as they set up for a concert a week later, no one
might ever have noticed.
While football fans are gutted, others think it’s hilarious.
Everyone, of course, has their own theory, but for some it’s clear
that the groundsman who marked out the pitch must have
been schievezat – in other words, totally drunk.
For the city authorities, the matter takes on a more surreal
note, because the anchor points for both the goalposts and
the corner fl ags are apparently permanently and immutably
fi xed. The German press has had the decency not to make
too much of this business. But they also must be chuckling
quietly to themselves.
So, just as Pisa has its tower, Brussels now has its football
pitch. This could be a bad omen for our ever schieve politicians,
who are currently debating the drawing up of new regional
boundaries between Flanders, Walloon and Brussels…
La dernière histoire belge
En Bruxellois, lorsque quelque chose n’est pas
d’équerre ou bien aligné, on dit qu’il est schieve. Un
mur est schieve lorsqu’il n’est pas droit, un amateur
de bière sortant du bistrot marche parfois schieve et
un schievenarchitekt est une injure.
Aussi, lorsqu’un grand quotidien du pays
annonce qu’un des deux buts du terrain de football
du Stade Roi Baudouin était schieve lors de la
rencontre entre la Belgique et l’Allemagne, début
septembre, l’affaire fait grand bruit. Il faut dire que
la Belgique a perdu ce match qui comptait pour les
éliminatoires du prochain Euro 2012.
Les Allemands ont-ils profi té de ce que les
poteaux n’étaient pas centrés par rapport à la
largeur du terrain pour l’emporter ? Schieve de
20 centimètres, n’est-ce pas largement suffi sant
pour y loger un ballon qui serait normalement
passé à côté ? Et le pire dans l’histoire est que
personne n’aurait rien vu sans le coup d’œil des
installateurs du podium du groupe U2 qui se
produisait dans le stade, une semaine plus tard.
Les amateurs de foot en sont abasourdis pendant
que tous les autres en rient ! Et les explications vont
bon train. Pour les uns, c’est la faute du marqueur
des lignes qui devait être schievezat, comprenez,
complètement saoul. Pour les autorités de la ville,
cette histoire est surréaliste puisque les ancrages
des poteaux et des piquets de bord du terrain sont
fi xés de façon immuable dans le sol de la pelouse.
Dans la presse allemande, on a la politesse de ne pas
relever l’affaire… mais on doit bien rire sous cape !
Pise avait sa tour, Bruxelles a désormais son
terrain de football ! En plein débat communautaire
sur le traçage des nouvelles lignes des frontières
régionales entre la Flandre, la Wallonie et la Région
de Bruxelles, voilà un bien mauvais présage pour nos
schieve politiques censés tracer nos nouvelles lignes…
Frédéric Mahoux est rédacteur en chef de Bizz
et Trends Tendances et tient un blog de critique
culinaire sur mahoux.be
METROPOLITAN 11