december-2010
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Photograph: Corbis, ©Landmark Trust<br />
souci du détail était légendaire. Dans les dépendances<br />
du moulin, La Maison des amis et La Célibataire, les invités<br />
prenaient le petit déjeuner au lit dans une porcelaine<br />
assortie au couvre-lit, servi par des femmes de chambre en<br />
uniforme coordonné aux tissus de la pièce.<br />
Le moulin et ses annexes sont à présent offerts à la location<br />
via l’organisme caritatif de préservation du patrimoine<br />
britannique The Landmark Trust. Intrigant, à l’heure où va<br />
sortir W.E. le fi lm réalisé par Madonna (inspiré de l’histoire<br />
d’amour Simpson-Windsor).<br />
Après l’annonce en 1971 du cancer de la gorge du Duc,<br />
fumeur invétéré, les lieux furent vendus, passant entre les<br />
mains de divers propriétaires pour échoir en 2006 à Patrick<br />
Deedes-Vincke, un agent de photographes anglo-belge qui<br />
passa ensuite deux ans à restaurer La Maison des amis et La<br />
Célibataire. Mais en l’absence de locataires qui conviennent,<br />
Deedes-Vincke a décidé de confi er le reste de la restauration<br />
du Moulin et la location des bâtiments au Landmark Trust.<br />
De l’extérieur, les bâtisses en pierre agrémentées de<br />
volets ont peu changé depuis les années 50. Les jolis jardins<br />
n’égalent pas les plantations élaborées du Duc et de son<br />
architecte paysagiste Russell Page. Il en va de même de<br />
l’intérieur austère quoique décoré avec goût : exquis<br />
sièges et porte-serviettes de bois sombre, cuisines rusticocontemporaines<br />
aux tables en bois ciré et divans profonds. On<br />
est loin de la somptueuse maison de campagne des Windsor.<br />
Malgré tout, les vestiges du couple suffi sent à enfl ammer<br />
l’imagination. La Célibataire et La Maison des amis ont<br />
toujours leurs robinets en étoiles de mer et leurs baignoires<br />
années 50. Le vestibule de la jolie Maison des Amis a<br />
toujours ses lambris, surplombant six énormes boules<br />
de buis plantées par Page, ainsi qu’un rosier Madame A.<br />
Meilland offert par Henry Ford.<br />
La piscine des Windsor doit être recouverte, mais leurs<br />
vestiaires respectifs dans une petite tour en pierre sont<br />
toujours là, tout comme la salle à manger d’été, habillée<br />
d’arbres et d’oiseaux en céramique par le décorateur<br />
d’intérieur Stéphane Boudin, qui travailla ensuite pour<br />
Jackie Kennedy à la Maison Blanche.<br />
Dans la chambre de la Duchesse, une photo montre<br />
le plafond d’origine habillé de tentures et le couvre-lit à<br />
carreaux pastel, cadeau du Duc pour ses 56 ans. Les portes<br />
fenêtres de l’ancien salon s’ouvrent sur une rambarde en<br />
fer forgé portant les initiales W.E. qu’Édouard, ou « David »<br />
comme l’appelaient Wallis, sa famille et ses amis, aimait<br />
utiliser pour désigner son couple.<br />
Afi n de donner vie à ces détails, l’historienne du Landmark<br />
Trust, Caroline Stanford, a compilé un fabuleux album historique<br />
et photographique et a rempli les étagères d’ouvrages tels<br />
que The Windsor Style de Suzy Menkes et The Private World<br />
of the Duke and Duchess of Windsor d’Hugo Vickers. Les<br />
mémoires du Duc (dédiées à Wallis) et l’autobiographie<br />
de la Duchesse (dédiée à David) peuvent également être<br />
parcourues par les invités intéressés par tous les aspects de<br />
la vie du couple, y compris ceux plus sombres comme leur<br />
visite irréfl échie à Hitler en octobre 1937.<br />
La vie du couple au Moulin a cependant été<br />
Above:<br />
Le Moulin at<br />
Gif-sur-Yvette.<br />
Below: in<br />
a relaxed<br />
moment in<br />
the country<br />
Ci-dessus :<br />
le moulin à<br />
Gif-sur-Yvette.<br />
Ci-dessous :<br />
instant de<br />
détente à la<br />
campagne<br />
joyeuse et sans drames, sans doute parce que<br />
c’est le seul foyer qu’il ait jamais eu, comme<br />
le notait la Duchesse dans Illustrated News du<br />
2 octobre 1954. « Chaque objet nous rappelle un<br />
épisode de notre vie, un souvenir commun, un<br />
vieil ami ou un membre de notre famille. »<br />
Wallis, d’une bonne famille désargentée<br />
de Baltimore, était encore avec son deuxième<br />
mari Ernest, quand elle fut présentée en 1930 au<br />
prince séducteur par sa maîtresse de l’époque,<br />
Lady Thelma Furness. Elle apprit à le connaître<br />
dans son appartement londonien près de Marble<br />
Arch et à Fort Belvedere, retraite campagnarde<br />
favorite d’Édouard, à la limite de Windsor Great<br />
METROPOLITAN 89