Mehrsprachigkeit in Europa: Plurilinguismo in Europa ... - EURAC

François-Xavier Bogatto, Elise Mercier, Arlette Bothorel-Witz
En raisonnant, fi nalement, dans l’absolu et non plus dans le cadre scolaire ou professionnel,
le rôle hégémonique de l’anglais est revendiqué par deux tiers des élèves.
Au total, les différentes représentations de l’importance de l’allemand et de l’anglais ne
sont pas contradictoires mais déterminées par le point de vue adopté.
Parmi les critères qui fondent, sans référence à un contexte particulier, l’importance d’une
langue, le poids démographique d’une langue (nombre de locuteurs dans le monde, en Europe,
sur le territoire national) apparaît comme le facteur le plus déterminant. D’autres arguments
relevant d’une dimension identitaire (langue nationale ou régionale, langue d’origine), spatiale
ou géopolitique (langue d’un pays immédiatement limitrophe) sont plus rarement retenus.
C’est, par conséquence, en toute logique que les informateurs, invités à établir un classement
hiérarchique des langues qu’ils connaissent, attribuent le plus souvent la première place à
l’anglais, alors que le français et l’allemand se trouvent respectivement en deuxième et en
troisième positions. On notera que le classement de l’alsacien conduit à des choix très opposés :
le dialecte peut ne faire l’objet d’aucun classement, il peut aussi occuper l’une des premières
(5/20 élèves) ou des dernières positions (4/20 élèves).
2.1.2. La dimension affective des langues :
La valeur affective qui est attachée à une langue a été abordée à travers deux questions :
«quelle langue préfères-tu ? pourquoi ? «, «aimes-tu l’allemand, l’anglais?».
Il ressort du discours que les élèves qui ne marquent pas de préférence pour l’une des
LVE enseignées constituent l’exception (1/20 élèves). Toutefois, les écarts entre l’anglais et
l’allemand sont peu importants : sur les vingt élèves interrogés, onze expriment leur prédilection
pour l’anglais et neuf pour l’allemand. Les critères justifi ant la préférence pour l’une des deux
LVE ont surtout trait à des aspects didactiques et pédagogiques. Les élèves invoquent une
plus grande facilité d’acquisition (11/20 élèves), les pratiques pédagogiques des enseignants,
l’aptitude du professeur à répondre aux besoins et aux attentes des élèves et à créer une
bonne atmosphère de cours (9/20). Il arrive cependant que des informateurs (4/20) apprécient
davantage les enseignants et/ou les cours de la langue qu’ils ne considèrent pas comme leur
LVE préférée (anglais ou allemand). On notera enfi n que le comportement groupal en cours peut
infl uer sur l’appréciation positive ou négative d’une langue. Il arrive fi nalement, très rarement,
que des adolescentes justifi ent leur préférence par un critère esthétique ou social (langue des
jeunes, langue de la modernité) qui joue alors en faveur de l’anglais.
A la question de savoir si les apprenants aiment l’allemand ou l’anglais, il est remarquable
qu’un seul élève marque une aversion pour la LVE (anglais) qu’il est censé acquérir. Malgré ce
cas isolé, les attitudes que suscite l’allemand se révèlent plus réservées chez six élèves sur
vingt10 .
Lorsque les adolescents sont amenés à envisager la possibilité toute théorique de disposer,
comme par magie, de bonnes compétences dans une langue de leur choix, plus de la moitié
d’entre eux (11/20) opte pour l’une des LVE qu’ils n’apprennent pas (encore) à l’école. Leur
choix se porte majoritairement (11/20) sur des langues romanes : espagnol (8/20), italien (3)
et, exceptionnellement, sur une langue extra-européenne : le japonais (1/20). La sélection
se fonde essentiellement sur le poids démographique d’une langue, sur son statut de langue
10 Leur appréciation : „ça va“ témoigne de cette réserve.
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Multilingualism.indb 94 4-12-2006 12:25:47