f - Zeitung Le Lac, Murten

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LeLac Nr.6/2004
SONDAGE SUR L’HÔPITAL DU DISTRICT DU LAC
SONDAGE
Plus de 97% pour Meyriez / Plus de 92% pour l’obstétrique / Plus de
84% des habitants du district du Lac ont une assurance complémentaire
Les «Sympathisants de l’Hôpital du
district du Lac» – un groupement neutre
sans appartenance politique rassembleur
de l’ensemble des régions du
district du Lac – ont procédé en mai à
un sondage auprès de la population du
district du Lac sur le maintien des soins
aigus dans le district. Selon l’association,
le sondage a atteint la moitié
des électeurs adultes du district. Sur le
publi-postage de 12’000 formulaires,
4332 sondages valablement remplis
ont été retournés, dont 4182 provenaient
du district du Lac, 73 de Villarsles-Moines
et 77 de communes situées
hors du canton de Fribourg.
Le sondage donne des réponses claires
97,2% des personnes se sont exprimées
en faveur du maintien des
soins aigus à l’Hôpital de Meyriez,
92,4% demandent le maintien
del’unité d’obstétrique; en cas de fermeture
des soins aigus à Meyriez, 81%
se rendraient dans des hôpitaux hors
du canton (75,1% dans des hôpitaux à
Berne, 5,9% dans les hôpitaux de Payerne,
Aarberg, Neuchâtel et Bienne) et
15,9% dans les hôpitaux de la ville de
Fribourg, alors que seulement 2,1%
des personnes se rendraient à l’hôpital
de Tafers.
Propositions de prestations
de l’Hôpital du district du Lac
Réunies dans le groupe de travail
«Traitement hospitalier dans le district
du Lac», les délégations du Conseil
d’Etat et du district du Lac se sont
mises d’accord pour proposer aux instances
concernées une solution pour
la future offre de prestations de l’Hôpital
du Lac. Dans les grandes lignes,
cette solution contient les propositions
suivantes:
1. L’Hôpital du district du Lac assure
en journée les interventions chirurgicales
et orthopédiques légères, et
ce durant les jours ouvrables. Il offre
en outre des prestations de médecine
interne. Pour ces soins aigus, il
dispose de 20 à 25 lits.
2. L’Hôpital de Meyriez devient, avec
environ 25 lits, un centre de compétence
pour la gériatrie dans le nord
du canton. Une unité de psychogériatrie
est intégrée à ce centre.
3. Il est également prévu d’ouvrir une
H. U. Amberg,
médecin-chef
médecine interne
à l’Hôpital du
district du Lac de
1974 à 2001, s’exprime sur les propositions
ci-dessus.
M. Amberg, que pensez-vous de ces
propositions?
Il s’agit de propositions dont les détails
importants ne sont pas définis. Par
exemple, je ne comprends pas ce que
la définition «d’interventions orthopédiques
ou chirurgicales légères» signifie
ou encore ce que l’on entend par «prestations
de médecine interne». Qu’estce
que l’on entend par «investigations
plus poussées?». Ce terme ne dit pas
explicitement dans quelle mesure les
méthodes d’examens en laboratoire, la
radiologie, l’échographie, l’endoscopie
auront à être disponibles durant 24
heures. Le manque de précision ne facilite
pas le jugement de ces propositions.
Quel est le segment le plus important
d’un hôpital de soins aigus?
Mes collègues romands disent: «Un
hôpital pour soins aigus est urgence,
ou il n’existe pas». Cela est parfaite-
84,4% ont une assurance
complémentaire
Le sondage fait également ressortir le
fait que 84,4% des habitants du
district du Lac ont déjà une assurance
complémentaire et pourraient donc
aller sans problème à l’hôpital dans le
canton de Berne. 92% demandent la
mise en place d’une convention intercantonale
permettant le libre accès
aux hôpitaux bernois en cas de fermeture
de Meyriez.
Les 4182 personnes ayant répondu au
sondage ont donc clairement exprimé
leur volonté de voir les Sympathisants
s’engager fermement pour le maintien
des soins aigus à Meyriez. Si l’on compare
les Sympathisants aux partis politiques,
on peut sans doute parler du
parti le plus fort actuellement dans le
district du Lac au point de vue du nombre
de membres.
Les exigences que les Sympathisants
formulent au nom des signataires du
sondage sont les suivantes:
– le maintien de l’hôpital de soins aigus
à Meyriez, des urgences jour et nuit et
du service obstétrique
– le libre accès aux hôpitaux bernois en
cas de réduction des prestations de
l’hôpital de Meyriez ou de sa fermeture.
clinique de jour pour la psychiatrie
ambulatoire.
4. L’Hôpital de Meyriez continue à offrir,
durant la journée, une prise en
charge des urgences pour la population
de la région et les touristes. Durant
la nuit et le week-ends, les patients
des urgences sont accueillis par
le médecin-assistant de service. Si
des interventions chirurgicales ou des
investigations plus poussées sont nécessaires
durant la nuit ou pendant
le week-end, elles seront effectuées
dans des hôpitaux spécialisés.
5. L’unité d’obstétrique est fermée.
D’autres alternatives sont actuellement
en discussion pour la prise en
charge des naissances dans le
district du Lac.
6. Comme précédemment lors des restructurations
hospitalières, on recherchera
des places de travail dans
d’autres hôpitaux pour les collaborateurs
concernés.
Entretien avec le Dr. Amberg
ment vrai, car un hôpital de soins
aigus sans service des urgences 24h
sur 24h n’en est pas un.
Le médecin-assistant de service accueille
les urgences également la nuit
et les week-ends. Cela ne suffit-il pas?
Sans vouloir dénigrer les compétences
des médecins-assistants, je dois souligner
que le traitement des urgences
nécessite dans la plupart des cas une
vaste expérience. L’assistant étant encore
en formation, il ne dispose pas encore
de l’expérience qu’a un médecin.
Comme il traite l’urgence seul, il arrive
rapidement à ses limites.
Il est donc nécessaire que des spécialistes
prennent en charge les urgences?
Bien sûr. Un traitement adéquat des
urgences dans un hôpital suppose la
disponibilité, 24h sur 24, d’un interniste,
d’un chirurgien et d’un anesthésiste.
Il n’est déjà pas si simple de juger
de l’état d’un patient arrivé aux urgences!
Sans connaissances spécialisées et
sans méthode d’examen disponible à
tout instant, aussi bien au niveau du
matériel que du personnel, le traitement
des urgences dans un hôpital ne
peut pas être assuré sérieusement.
Un hôpital de soins aigus avec seulement
25 lits est-il viable?
Il s’agit d’une décision politique. Si les
moyens investis sont suffisants, une
telle entreprise est viable. Il faut toutefois
se demander si la gestion d’un tel
hôpital sera plus économique que celle
de l’hôpital de soins aigus tel qu’il existe
actuellement.
Ensuite, il faut également revoir la question
de la sécurité des patients. Je vois
mal comment elle pourrait être assurée
dans un petit hôpital de soins aigus de
25 lits avec un personnel médical et
d’encadrement réduit en conséquence.
Mais, comme je l’ai déjà souligné, il
faudrait connaître tous les détails.
Que pensez-vous de l’aménagement
du centre de gériatrie tel qu’il est
envisagé?
La gériatrie est un vaste domaine comprenant
le diagnostic, le traitement et
la prévention de problèmes et troubles
spécifiques, en général chroniques, de
patients d’un âge avancé (entre 75 et
100 ans). Tous les centres spécialisés
en gériatrie que je connais se trouvent
dans des grandes villes avec un rayon
d’action sur plusieurs centaines de milliers
d’habitants. Je m’imagine fort
bien qu’un médecin spécialiste en
gériatrie puisse tenir ses consultations,
mais je ne pense pas que l’aménagement
d’un centre régional stationnaire
avec tout le personnel spécialisé que
cela implique se justifie. Dans tous les
cas, un tel centre n’a pas de rapport
direct avec les soins aigus du district.
Quelle est votre opinion par rapport
à la psychogériatrie?
La psychogériatrie est possible dès lors
qu’il s’agit de patients calmes, et dans
ce domaine également des médecins
spécialistes et un personnel spécialisé
sont indispensables. Les problèmes
psychogériatriques dont souffrent ces
patients peuvent aller de la perte de
mémoire à la démence. Des patients
agités doivent être gardés dans un secteur
fermé. Par leurs cris, ils gêneraient
non seulement les autres patients de
l’hôpital mais également le voisinage.
Des portes et fenêtres spéciales devraient
être montées.
A quoi sert une clinique de jour lors
de traitement psychiatrique ambulatoire?
Je n’ai pas assez d’expérience dans ce
domaine, il faut demander l’avis d’un
psychiatre.
Par contre, je sais qu’il y a une grande
demande pour des places en clinique
de jour de personnes âgées souffrant
de troubles, afin que les familles qui
s’en occupent souvent 24h sur 24
puissent souffler un peu. Je connais de
nombreuses personnes dans la région
qui seraient reconnaissantes de pouvoir
placer, ne serait-ce que quelques
heures par jour, un vieillard agité nécessitant
une surveillance constante.
Une telle clinique de jour pourrait être
intégrée à un EMS.
Que pensez-vous de la fermeture envisagée
de l’unité d’obstétrique?
Je ne comprends pas du tout cette intention!
Une naissance est la chose la
plus naturelle du monde! Pourquoi
vouloir appliquer de façon stricte des
normes théoriques? Pourquoi des maison
et cliniques privées ont-elles le
droit de procéder à des accouchements
bien qu’elles ne remplissent pas la
norme imposée par la Direction de la
santé de 500 naissances par année?
Les conditions ne seraient-elles pas les
mêmes pour tous? N’est-ce pas une
mise sous tutelle pure et simple des
femmes? Celles-ci ont toujours été très
satisfaites des services de Meyriez, que
faut-il de plus?
A ma connaissance, deux des trois
gynécologues en fonction à Meyriez
ont accès à des cliniques privées à
Berne et seraient prêts, en cas de fermeture
du service à Meyriez, de traiter
leurs patientes, également celles en
chambre commune pour autant que
celles-ci disposent d’une assurance
complémentaire, à Berne, donc hors de
notre canton.
Un des objectifs de la planification
hospitalière était de réduire les
séjours en hôpitaux hors du canton.
Ces propositions aideront-elles à réaliser
cet objectif?
Je ne pense pas que cela se produira.
84% des participants au sondage a
mentionné qu’ils avaient une assurance
complémentaire pour un séjour
dans un hôpital en dehors du canton.
Si l’hôpital de Meyriez n’offre plus le
traitement souhaité, la plupart de ces
patients se rendront dans des hôpitaux
hors du canton.
Pouvez-vous résumer votre position
en quelques mots?
Des négociations sont en cours – voilà
déjà un beau succès! Ce succès, nous le
devons à Werner Zürcher, député au
Grand Conseil, à Daniel Lehmann, préfet,
à l’association des communes et
au soutien d’une grande partie de la
population.
En effet, les négociations n’avaient pas
démarré sous une bonne étoile. Ruth
Lüthi, Conseillère d’Etat, est arrivée les
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mains pratiquement vides, car elle
avait déjà distribué depuis longtemps
aux autres districts toutes les structures
en soins aigus. La délégation du
district du Lac chargée de négocier
s’est retrouvée à 5 contre 7 et il est
clair qu’elle n’a pas obtenu grandchose.
Je ne crois pas vraiment que les propositions
puissent satisfaire aux besoins
fondamentaux de la population
du district du Lac. Notre district est et
restera un cas à part, que la Direction
de la santé n’a pas traité avec le
sérieux nécessaire.
Le sondage démontre la forte tendance
du district du Lac, compréhensible,
d’ailleurs, de se tourner vers des hôpitaux
de la ville de Berne et d’autres régions
hors du canton. L’hôpital du
district du Lac de Meyriez a su y faire
face avec succès jusqu’à présent.
En fin de compte, ce sera au Conseil
d’Etat de prendre la décision finale.
J’espère seulement qu’il prendra connaissance
des résultats de ce sondage et
en tiendra compte. L’objectif de la planification
hospitalière n’était pourtant pas
d’augmenter la tendance de migration
vers d’autres cantons, n’est-ce pas?
M. Amberg, nous vous remercions
sincèrement de votre prise de position
quant aux propositions du Groupe de
travail «Traitement hospitalier dans
le district du Lac»
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