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Dirigentin / Dirigent - Schweizer Blasmusikverband

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UNISONO 13/14 • 2006 Revue des musiques<br />

Journée officielle du 17 juin en présence de Moritz Leuenberger<br />

«Il faut de la disharmonie»<br />

Le président de la Confédération était très en verve pour ouvrir officiellement la 32 e Fête fédérale de musique.<br />

Il a souligné le besoin de trouver de nouvelles sonorités, parfois au prix de certaines dissonances.<br />

Moritz Leuenberger a débuté en indiquant que<br />

«eidgenössisch», «fédéral», «federale» et «federala»<br />

sont autant de qualificatifs qui soulignent<br />

le lien traditionnel qui unit cette fête à notre pays.<br />

Le Conseil fédéral marche<br />

à la baguette<br />

«Ce lien ne se retrouve pas dans d’autres manifestations<br />

musicales. Le Concours Eurovision<br />

de la chanson, par exemple, n’est pas ouvert<br />

par le président de la Commission<br />

européenne. Par contre, il a été remporté cette<br />

année par des monstres sortis tout droit d’un<br />

film d’horreur. Pour que cela ne se produise<br />

pas ici, c’est le président de la Confédération<br />

qui donne le coup d’envoi à la Fête fédérale<br />

de musique», a plaisanté l’élu socialiste.<br />

Moritz Leuenberger a également rappelé qu’il<br />

n’y a pas un seul membre du Conseil fédéral<br />

qui n’ait pas été accueilli après son élection<br />

par une société de musique de sa commune.<br />

«La raison profonde de cette tradition est la<br />

suivante: le membre du gouvernement fédéral<br />

apprend ainsi à temps, sous une forme<br />

agréable, que, de toute manière, on le fera<br />

toujours marcher à la baguette», a expliqué le<br />

président de la Confédération.<br />

La politique suisse<br />

est comme un orchestre<br />

Le chef du gouvernement a ensuite comparé<br />

un orchestre et la politique suisse: «Dans un<br />

orchestre, chacun fait entendre sa voix, sans<br />

quoi il n’y aurait pas d’orchestre. Et, comme<br />

en politique, on y procède à de nombreux<br />

votes, notamment sur le choix des œuvres qui<br />

seront jouées, car on ne saurait tolérer que le<br />

chef d’orchestre impose ses vues, me suis-je<br />

laissé dire. La Confédération, notamment la<br />

démocratie directe, ne fonctionne que si chacun<br />

apporte sa pierre à l’édifice.»<br />

Il a ajouté: «Dans un orchestre, chaque musicien<br />

doit tout d’abord accorder son instrument<br />

en fonction d’une note de référence. Il en va<br />

de même dans notre pays, où la Constitution<br />

fédérale sert de référence en faisant état de<br />

notre volonté de vivre notre diversité culturelle<br />

en étant unis et respectueux d’autrui.»<br />

Besoin de discordances<br />

«Le monde a sans cesse besoin de nouvelles<br />

sonorités et de nouvelles combinaisons sonores,<br />

qui peuvent être ressenties dans un premier<br />

temps comme autant de discordances.<br />

Aujourd’hui, on a peine à croire qu’on ait pu<br />

qualifier de discordante, du vivant du compositeur,<br />

la symphonie en sol mineur de Mozart,<br />

alors que c’est un modèle d’harmonie.»<br />

«Ce qui importe, c’est que les nouvelles sonorités<br />

soient le fruit d’une volonté d’aboutir<br />

à une nouvelle harmonie et non de pérenniser<br />

la disharmonie, en d’autres termes de rechercher<br />

la concordance et non la discordance.<br />

La politique fédérale a toujours su<br />

relever ce défi. Elle doit continuer à le faire», a<br />

estimé Moritz Leuenberger.<br />

Le président de la Confédération, Moritz Leuenberger, pendant son discours lors de la cérémonie officielle<br />

du samedi 17 juin 2006, devant le KKL sur la place de l’Europe à Lucerne. Photos: Andy Mettler<br />

L’harmonie est une vertu<br />

confédérale<br />

Parlant de la spécificité de la Suisse, le président<br />

de la Confédération a jugé que l’on était<br />

bien loin du système politique que d’aucuns<br />

appellent de leurs vœux, où majorité et opposition<br />

s’affrontent. «Un tel système bipartite<br />

n’apporterait rien de bon à notre pays et à<br />

sa démocratie directe. Ce ne serait pas un sys-<br />

tème où deux orchestres se mesureraient<br />

dans un esprit de saine concurrence, mais un<br />

système où deux orchestres ne feraient que<br />

battre la grosse caisse, sans rien connaître à la<br />

musique, et qui, loin de donner un second<br />

souffle à notre pays, le feraient sombrer dans<br />

la cacophonie!»<br />

Et de conclure: «L’harmonie est une vertu<br />

confédérale que nous voulons cultiver tout en<br />

sachant pertinemment qu’elle est aussi faite<br />

de fausses notes et que nous devons toujours<br />

rechercher de nouvelles sonorités. Dans la<br />

perspective de la Fête fédérale de musique,<br />

nous ne créerons jamais artificiellement,<br />

comme pour le Concours Eurovision de la<br />

chanson, une équipe dont les membres au<br />

teint blafard sont incapables de localiser la<br />

Suisse sur une carte de géographie. La Fête fédérale<br />

de musique n’accueille que des orchestres<br />

qui ont été nourris au sein de la<br />

concordance fédérale, qui savent qu’aucune<br />

voix ne peut se faire entendr e seule, mais au<br />

contraire que l’harmonie est la clé – non pas<br />

de sol – mais de voûte de notre Confédération.»<br />

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