Spectrum_03_2022
MAGAZINE DES ÉTUDIANT·E·X·SDE L'UNIVERSITÉ DE FRIBOURGSTUDIERENDENMAGAZINDER UNIVERSITÄT FREIBURGMAI 2022FONDÉ PAR L'AGEFJenseits des GesetzesDie muslimische Seelsorge im Gefängnis hat Potenzial Seiten 14-15Kiffer hinter Gitter Seite 17Au bagne !L’accompagnamento spirituale in prigione page 16Le hacking éthique: en toute (il)légalité pages 18-1905.22spectrum1
- Seite 2 und 3: #darumlehrpersonWIE WEITER NACHDEM
- Seite 4 und 5: INTERNATIONALTexte Yvan Pierri, Lo
- Seite 6 und 7: GESELLSCHAFTText Lea MüllerIllustr
- Seite 8 und 9: KULTURText Helene-Shirley ErmelFoto
- Seite 10 und 11: UNIPOLITIKText Mara WehofskyFoto ZV
- Seite 12 und 13: FRIBOURGTexte Emilia AstorinaIllust
- Seite 14 und 15: DOSSIERText Selina KeiserFoto Unspl
- Seite 16 und 17: DOSSIERReddatrice Tanimara SartoriI
- Seite 18 und 19: DOSSIERTexte Maxime StaedlerIllustr
- Seite 20 und 21: DOSSIERText Alyna Readingwie viele
- Seite 22 und 23: GRÜNES BLATTText Oliver ClementeIl
- Seite 24 und 25: SEXUALITÄTText Franziska SchwarzIl
- Seite 26 und 27: ANIMAE LIBERAEText und Illustration
- Seite 28 und 29: KRITIKENMord und Todschlag - Nichts
- Seite 30 und 31: 30 spectrum 05.22
- Seite 32: L’AGEF recrute ! Der AGEF rekruti
MAGAZINE DES ÉTUDIANT·E·X·S
DE L'UNIVERSITÉ DE FRIBOURG
STUDIERENDENMAGAZIN
DER UNIVERSITÄT FREIBURG
MAI 2022
FONDÉ PAR L'AGEF
Jenseits des Gesetzes
Die muslimische Seelsorge im Gefängnis hat Potenzial Seiten 14-15
Kiffer hinter Gitter Seite 17
Au bagne !
L’accompagnamento spirituale in prigione page 16
Le hacking éthique: en toute (il)légalité pages 18-19
05.22
spectrum
1
#darumlehrperson
WIE WEITER NACH
DEM FACHSTUDIUM?
Mehr dazu an der online Info-Veranstaltung:
Mittwoch, 18. Mai 2022, 18.00 – 19.00 Uhr
2 spectrum 05.22
Jetzt anmelden!
www.phbern.ch/infoanlass-is2
ÉDITO
SOMMAIRE - INHALT
Yvan Pierri
Rédacteur en chef
Rédaction
francophone
As far back as I can
remember…
C’est sur ces mots que s’ouvre le film Les Affranchis
de Martin Scorsese qui est à mes yeux le
plus grand film sur la criminalité jamais réalisé. On
a souvent accusé Scorsese d'être irresponsable,
de traiter le crime organisé avec complaisance.
La réalité est tout autre; Martin Scorsese est honnête.
Il avait compris que le crime, malgré tout ce
qu'il a de répréhensible, est fondamentalement
fascinant. Il nous fascine en tant que contrepouvoir,
en tant que microcosme, il nous fascine
quand il est digital et enfin, il nous fascine parce
qu'il paraît intemporel, universel et parfois même
nécessaire..
Ce numéro de Spectrum tente de comprendre
ce qu'est le crime. Qui le définit, qui le pratique
et comment est-ce qu'on le vit. Maxime Staedler
s'est ainsi intéressé pour son article au hacking
éthique et à l'hacktivisme. Tanimara Sartori s’est
entretenu avec deux aumôniers de prison afin de
nous parler de la foi religieuse en milieu carcéral.
Et enfin, Emilia Astorina nous propose un coup
de projecteur sur Time Out, une structure pour
les jeunes en rupture.
Au programme ce mois-ci, un décryptage du dernier
rapport du GIEC, la sexualisation du métier
de masseur.euse et un entretien avec la cinéaste
ukrainienne Maryna Er Gorbach. Ce numéro est
également pour nous l'opportunité d'inaugurer la
page International où nous vous proposons un
extrait de notre énorme reportage en Pologne
sur la prise en charge des réfugié.e.s ukrainien.
ne.s. Les huit articles sur le sujet sont disponibles
sur le site Web du magazine…
Un autre grand événement marque la sortie de ce
numéro: les 130 ans de l'AGEF. Depuis plus d'un
siècle, l'association modère la vie culturelle des
étudiant.e.s de l'université de Fribourg. Cela fait
plus de 50 ans que Spectrum défend un journalisme
estudiantin de qualité, et ce, aussi sous l'égide
de l'AGEF. Bon anniversaire !
… I wanted to be a gangster
Alyna Reading
Chefredakteurin
Deutschsprachige
Redaktion
Verbrechen und Bestrafung
Koks unter roten Fingernägeln, Verfolgungsjagden
durch die Stadt, ein kettenrauchender Detektiv
in einem schummrigen Büro. Krimis, Mafiafilme
oder True Crime-Podcasts faszinieren mit
schaurigen Details oder glamouröser Noir-Ästhetik.
Dabei ist die Realität selten so schwarzweiss
wie ein Ford Coppola Film. Nicht immer ist klar,
weshalb Menschen Verbrechen begehen. Oder
was überhaupt als Verbrechen zählt und was
eine angemessene Strafe ist. Spectrum hat einige
Facetten der Kriminalität untersucht, die in
der Popkultur untergehen. So schreiben wir unter
anderem über die Seelsorge im Gefängnis (Seite
14-15 und Seite 16), wie ethisch Cyberverbrechen
sein können (Seite 18-19) und die Entkriminalisierung
von Cannabis (Seite 17).
Doch nicht nur das Verbrechen hat uns umgetrieben.
Yvan Pierri, Loïs Pythoud und Mathias
Cadena schreiben über die Flüchtlingspolitik in
Polen (Seite 4-5). Ausserdem durfte Spectrum
den Schweizer Romanautor Peter Stamm bei
seinem Besuch an der Uni Freiburg treffen. Freut
euch auch auf praktische Tipps zur Kompostentsorgung
in Freiburg (Seite 22), erotische Fanfiction
(Seite 24) und eine Kurzgeschichte von Mara
Wehofsky (Seite 26).
Als Studierendenmagazin schreiben wir in erster
Linie Artikel von und für Studierende. Ohne die
Unterstützung durch die AGEF wäre dies nicht
möglich. Gerne gratulieren wir der Studierendenvertretung
der Uni Freiburg zu ihrem 130-jährigen
Bestehen und hoffen weiterhin auf gute
Zusammenarbeit. Und jetzt wünschen wir euch
viel Vergnügen mit dem letzten Spectrum des Semesters.
Wobei wir natürlich hoffen, dass unsere
Rechtschreibeverbrechen auf keine allzu harte
Bestrafung stossen…
INTERNATIONAL
Quand la société civile remplace 4-5
le gouvernement
GESELLSCHAFT · SOCIÉTÉ
Vegane Sportler*innen: 6
meine Erfahrung
Invitation au voyage avec l'eikonlab 7
KULTUR · CULTURE
Agnes ist eher nicht tot 8
FIFF : un sacre politique 9
UNIPOLITIQUE · UNIPOLITIK
Bunte Boxen gegen rote Flecken 10
Un peu d'amour dans ce monde 11
de brutes
FRIBOURG
À la découverte des Apostrophes 12
DOSSIER
Au bagne ! 13-21
Jenseits des Gesetzes
PAGE VERTE · GRÜNES BLATT
Kompostieren ja, aber wo? 22
GIEC 2022 : c'est maintenant 23
qu'il faut agir !
SEXUALITÄT · SEXUALITÉ
Wenn Fantasien die Wirklichkeit 24
bestimmen
Le massage érotique, c'est fini ! 25
ANIMAE LIBERAE 26
COUPE DE GUEULE
Bonheur, amour. Antagoniste ou 27
consubstantiel ?
KRITIKEN · CRITIQUES 28-29
COMITÉ · KOMITEE 31
05.22
spectrum
3
INTERNATIONAL
Texte Yvan Pierri, Loïs Pythoud, Mathias Cadena
Photo Yvan Pierri
Quand la société civile remplace le
gouvernement
Depuis le 24 février 2022, les réfugié.e.s ukrainien.e.s affluent en
masse en Pologne. Comment le pays gère-t-il l’accueil de millions
de personnes sur son territoire ?
a Pologne pratique depuis 2015 avec l'arrivée
au pouvoir du parti Droit et Justice
L
(PiS) une politique d’état anti-réfugié très
agressive qui s’aligne avec l’idéologie conservatrice
et nationaliste du parti de Jarosław
Kaczyński. Alors que les réfugié.e.s syrien.
ne.s et iranien.ne.s continuent de mourir à
la frontière biélorusse où le gouvernement
du président Andrzej Duda a pour projet de
construire un mur afin d’empêcher ces personnes
d’entrer sur le territoire, le 24 février
2022, l’Ukraine est soudain en proie aux missiles
russes. Des millions d’Ukrainien.ne. s
sont alors contraint.e.s de fuir le pays. De
par sa situation géographique, la Pologne
représente le premier refuge des Ukrainien.
ne.s.
Comment un pays anti-immigration accueille
soudain plus de 2 millions de réfugié.e.s ?
“Il ne les accueille pas” répond Dominika
Losota, 20 ans, étudiante et activiste du climat
polonaise. Rattachée au mouvement
Fridays for Future, elle est impliquée depuis
plusieurs années dans la coordination de
campagnes d'activisme au niveau national et
international. Par ce biais, elle connaît très
bien le fonctionnement du PiS: “Il n’y avait
aucun service gouvernemental à la frontière,
et encore moins ici à Varsovie. La seule
réponse à la crise lors des premières semaines
est venue d’organisations, de groupes et
mouvements populaires ou simplement de
gens normaux qui n’avaient absolument rien
à voir avec tout ça” se remémore l’activiste.
Le gouvernement polonais s’est démarqué
par une absence quasiment totale de prise
en charge politique des réfugié.e.s : peu
d’aides financières versées aux villes, pas de
véhicules à la frontière et, surtout, pas de
camps de réfugié.e.s. La Pologne fait face à
un véritable manque d’infrastructure et de
préparation qui aura poussé la société civile
à prendre en charge les réfugié.e.s :”Toute la
mobilisation que l’on voit en Pologne vient
de gens ordinaires qui ont répondu à l’appel
de la solidarité, qui se sont dit “cette crise est
en train de se passer, faisons quelque chose
!” affirme Dominika dont la famille a hébergé
des Ukrainien.ne.s à deux reprises.
Une action collective sans précédent
Si l’organisation entre les citoyen.ne.s polonais.e.s
a pu être chaotique les premières
semaines, Dominika fait remarquer à quel
point des groupes de volontaires ont rapidement
développé des systèmes d’organisation
ingénieux permettant notamment
de désengorger les villes, de fournir de la
nourriture, des habitations et des vêtements
aux réfugié.e.s; le tout au moyen de points
de donation, de plateformes sur internet et
de groupes de discussions sur les réseaux
sociaux: “Après que certaines mairies et autres
supermarchés ont ouvert leurs portes,
nous avons vu se construire ce qu’on appelle
des “points de réceptions de réfugiés DIY”
Le soutien de la société civile au réfugie.e.s d’Ukraine
décrit Dominika. Le mouvement le plus emblématique
de ce phénomène est sans aucun
doute Grupa Centrum. De nombreux.ses
volontaires se mobilisent depuis le début de
l’arrivée des Ukrainien.ne.s à la gare centrale
de Varsovie pour gérer l’afflux de réfugié.e.s,
particulièrement massif lors des premières
semaines: “Les volontaires publiaient sur
internet des listes de choses dont les Ukrainien.ne.s
avaient besoin. Elles sont devenues
de plus en plus formelles avec le temps.
Les groupes ont commencé à s’organiser de
façon plus systémique. Les gens ordinaires
s’inscrivaient lorsqu’ils.elles pouvaient offrir
des transports ou des habitations.“ Les
premiers temps, les volontaires de Grupa
Centrum ne pouvaient compter que sur la
bonne volonté des Polonais.e.s de Varsovie:
“Dès qu’il y avait besoin de nous, ils nous
contactaient via des groupes sur Signal. Des
centaines de milliers de réfugié .e.s ont vécu
4 spectrum 05.22
Des Ukrainien.ne.s chantant à la gare centrale avec un activiste de Grupa Centrum
dans des ménages privés de Polonais.e.s ! “
se rappelle Dominika.
”Quand tout ça a commencé, il y avait énormément
de monde qui arrivait à la frontière
mais il n’y avait que des gens ordinaires
qui conduisaient jusque là-bas pour amener
les réfugié.e.s dans les villes. Il n’y avait pas
d’autres opportunités pour les Ukrainien.
ne.s” explique Marcelina Zjawinska, activiste
responsable de la Fundacja Splot Społeczny.
Avec l’aide d’autres ONG, du secteur privé
et de l’administration de l'arrondissement
Praga-Południe à l’est de la capitale, elle s’occupe
du Terminal Kultury où un centre d’intégration
pour les réfugié.e.s ukrainien.ne.s
est en train de se construire. Elle explique
comment, en lieu et place des véhicules militaires
ou des camps attendus dans ce genre
de situation, les réfugié.e.s et les activistes
présent.e.s à la frontière ukrainienne ont dû
se contenter de panneaux placés tous les
deux kilomètres indiquant: “Rendez-vous à
un point d’information.”
“C’est normal en Pologne”
L’activiste Jana Schostak présente à la frontière
reporte régulièrement la situation via
le compte Instagram heart.is.for.art où elle
tire à boulet rouge sur un système étatique
qu’elle qualifie d’”absurde”. Un sentiment
partagé par beaucoup d’activistes qui voient
aussi dans le manque d’infrastructure pour
les réfugié.e.s le symptôme d’une inaction
gouvernementale normalisée en Pologne:
“Le système de santé est merdique, tout
comme les programmes sociaux”, attaque
Mikolaj, un autre activiste du climat qui rappelle
que la Pologne a toujours eu d’énormes
problèmes de gestion: “Toute l’administration
est très compliquée à gérer. Par exemple,
si vous allez dans un bureau tenu par le
gouvernement, vous aurez souvent besoin
de prendre un jour de congé afin de pouvoir
prendre votre temps avec l’administration.”
Olga, une jeune volontaire de Grupa Centrum
ne sourcille pas quand on lui demande
si l’inaction gouvernementale l’étonne :
”C’est normal en Pologne. C’est un endroit
bizarre à vivre. Quand je vais chez le docteur,
je suis obligée de me tourner vers le
privé...“
Malgré le manque d’initiative politique de
l’administration Duda dans la crise, certains
officiels du gouvernement n’hésitent pas à
s’attribuer les mérites de l’accueil des réfugié.e.s
. La ministre de la Famille, du Travail
et de la Politique sociale Marlena Maląg a
même affirmé que “la Pologne s’était montrée
à la hauteur du défi en aidant les Ukrainien.ne.s
qui, en ces temps difficiles de guerre,
cherchaient refuge” 1. Une citation qui
agacent particulièrement Mikolaj: “Je suis
vraiment outré quand le gouvernement se
prend tout le mérite. “Nous représentons
les Polonais.e.s et les Polonais.e.s aident les
Ukrainien.ne.s donc nous aussi, on aide les
Ukrainien.ne.s et on peut nous féliciter.”
C’est leur logique et ça n’a pas de sens !”
Marcelina se réjouit même ironiquement
que le gouvernement ne la dérange pas
dans son entreprise au Terminal Kultury :
“ J’espère que tout éventuel argent venant
de l’UE ou d’ailleurs n’ira pas dans les poches
du gouvernement parce qu’ils ne font
rien.” Mais Marcelina garde espoir, faisant
remarquer à quel point la mobilisation générale
de la société civile est sans précédent
: ”C’est peut-être la conséquence positive de
la crise. Il y a eu une auto-gestion un peu
anarchique de la crise qui a bien marché”,
explique la responsable du centre d’intégration
qui s’étonne en souriant de voir la Pologne
vivre un tournant majeur : “On est en
train de devenir un pays multiculturel, c’est
assez cool…”. P
Retrouvez l’article
au complet dans
notre dossier :
« Reportage dans
l’Est Sauvage »
1 Notes from Poland, https://notesfrompoland.com/2022/03/14/poland-passes-law-expanding-support-for-ukrainian-refugees/
05.22
spectrum
5
GESELLSCHAFT
Text Lea Müller
Illustration Lukas Lauener
Vegane Sportler*innen:
meine Erfahrung
Veganismus ist ein grosser Trend, auch im Sport. Aber wie gesund ist
es tatsächlich, wenn sich Sportler*innen vegan ernähren?
port gehört für mich zum Alltag und ein
S wichtiger Teil des Sports ist die Ernährung.
Ich habe mir die Frage, ob Veganismus
im Sport gesund oder eher ungesund ist, gestellt,
als ich meine Maturaarbeit geschrieben
habe. Viermal wöchentlich trainiere
ich Leichtathletik und mein Trainer besteht
darauf, dass wir uns bewusst ernähren, um
im Training und an Wettkämpfen unsere
Bestleistung zu erbringen. Unsere Nahrung
sollte möglichst vielfältig sein, damit wir alle
nötigen Nährstoffe für unseren Stoffwechsel
aufnehmen können. Mein erster Gedanke:
Veganismus kann dem Körper also nur
schaden, weil man auf etwas verzichtet.
Schaden oder Erfolgsgeheimnis
Es ist tatsächlich so, dass gewisse Nährstoffe,
wie z.B. Vitamin B12, verhältnismässig
am meisten in tierischen Produkten
vorkommen. Trotzdem bin ich bei meiner
Recherche auf Sportler*innen gestossen,
die auch mit veganer Ernährung Erfolge erzielt
haben. Als Beispiel Carl Lewis. Er ist
ein US-amerikanischer Leichtathlet, der in
einem Interview zugab, dass er seine besten
Erfolge dem Veganismus verdankt: «I've
found that a person does not need protein
from meat to be a successful athlete. In fact,
my best year of track competition was the
first year I ate a vegan diet. »
Tatsächlich gibt es Studien, die beweisen,
dass vegane oder vegetarisch lebende Menschen
gesünder und auch länger leben. Das
scheint aber vor allem an der Tatsache zu
liegen, dass sich (gesundlebende) Veganer*innen
bewusster ernähren, bzw. sich
mehr Gedanken über ihre Ernährung machen.
Equilibrium oder Mangel
Die Ernährung und Sport faszinieren mich
schon lange. Mir war klar, dass ich es am eigenen
Leib erfahren wollte. Was würde mit
meinem Körper passieren, wenn ich mich
vegan ernähren würde, vor allem wenn ich
Sport triebe? Und die wichtigste Frage, die
ich mir gestellt habe: Werde ich einen Mangel
erfahren, wenn ich auf etwas verzichten
muss?
Um mein Experiment möglichst wissenschaftlich
zu gestalten, liess ich meine Werte
beim Arzt überprüfen, um meine Ausgangslage
zu kennen. Nach sechs Monaten
strikter veganer Ernährung habe ich die
«I've found that a person
does not need protein
from meat to be a successful
athlete. In fact, my best
year of track competition
was the first year I ate a
vegan diet.»
Carl Lewis
Tests wiederholt und die Resultate haben
mich sehr verblüfft.
Auf wissenschaftlicher Ebene war ich gesünder
als je zuvor. Meine Werte waren alle
überdurchschnittlich gut und fast alle Werte
haben sich verbessert oder blieben gleich.
Zum Beispiel habe ich meinen Cholesterinwert
stark verringern können, was darauf
hinweist, dass ich gesunde Fette zu mir genommen
habe. Mein Eisenwert ist konstant
geblieben, obwohl ich in der Vergangenheit
immer mit Eisenmangel zu kämpfen hatte.
Natürlich habe ich mich in meinem Experiment
aber nicht nur auf die wissenschaftlichen
Daten verlassen, sondern habe auch
ein Tagebuch geführt, in dem ich mein
Wohlbefinden vor und nach dem Sport, sowie
durch den Tag hinweg notiert habe.
Als Auswertung kann ich sagen, es gab zwar
eine kurze Phase zu Beginn meines Experiments
von ein bis zwei Wochen, in denen
ich mich wirklich schlapp gefühlt habe, vor
allem nach dem Sport. Ob das aber wirklich
der Ernährung zuzuschreiben war, ist fraglich.
Und trotz dieser kurzen Phase konnte
ich im Training gut mithalten und habe sogar
meine Leistung verbessert.
Mindset-Wechsel?
Ich war erstaunt über mein Ergebnis. Nie
hätte ich es erwartet, dass sich mein Körper
und meine Leistungen verändern – besser
gesagt, verbessern können – nur durch eine
Umstellung der Ernährung. Ich habe mich
zwar fitter gefühlt, doch ich musste deutlich
mehr Zeit in die Planung meines Essens investieren.
Zu Beginn habe ich sehr lange im
Supermarkt gebraucht, bis ich die richtigen
veganen Produkte gefunden habe und musste
auch oft das Kleingedruckte lesen. Es war
nicht leicht auf meine Lieblingsspeisen zu
verzichten. Natürlich gibt es viele Ersatzprodukte,
doch es ist und bleibt nicht das
Gleiche. Nach meinem Selbstversuch habe
ich mich so gut es ging weiter vegan ernährt,
doch irgendwann musste ich mir eingestehen,
dass mir die Zeit und Motivation fehlte,
um mich strikt vegan zu ernähren. Ich bin
immer noch vegetarisch unterwegs und verzichte
so gut es geht auf tierische Produkte.
Es war ein sehr spannendes Experiment.
Besonders interessant war es, auf medizinischer
Ebene zu sehen, dass Veganismus
sehr gut möglich ist, ohne einen Mangel zu
entwickeln, sofern man sich gut über seine
tägliche Nahrung informiert. P
6 spectrum 05.22
SOCIÉTÉ
Texte Manon Becker
Illustration Immersive Sound Festival
Invitation au voyage avec l’eikon-
Les élèves de l'eikonlab ont eu carte blanche pour présenter une installation
lors de la nouvelle édition de l’Immersive Sound Festival.
u 6 au 10 avril, les fribourgeois.es ont
D été invité.e.s à se plonger dans une
expérience immersive unique au sein des
locaux du Nouveau Monde lors de la nouvelle
édition de l’Immersive Sound Festival.
Après trois ans d’interruption, le public
fribourgeois a pu découvrir pendant cinq
jours un programme riche et percutant autour
de l’expérimentation musicale avec des
concerts en chaises longues, une installation
de Couleur 3, des dance floors immersifs et
égalementt un projet de l’eikonlab.
Jocelyn Raphanel, régisseur son, directeur
technique du théâtre Équilibre et créateur
du festival nous explique : « cette année,
nous avons fait une extension sur tout le
domaine des arts, que ce soit les arts plastiques,
visuels, lumineux ou sonores. ». Avec
un jeu de haut-parleur impressionnant -32
dans la salle de concert, 32 dans le dôme et
16 mis en place pour le projet d’eikon, - Jocelyn
nous explique que chaque son est abordé
de manière différente : “Dans la partie
concert, les sons sont directement manipulés
dans l'espace par l'ingénieur du son en
fonction de ce que le.la musicien.ne fait.
C’est une véritable interaction live !”, nous
explique-t-il. C’est avec la volonté de démocratiser
les événements immersifs avec
des styles musicaux inattendus et avec des
prix réduits que Jocelyn a imaginé le festival
: “Pour l'instant, la musique contemporaine
et la musique classique accaparent encore
trop ce genre d’événements”, confie-t-il. Ce
sont donc plusieurs artistes et musicien.ne.s
aux univers variés tels que Sophie Hunger,
Florian Favre, Laure Betris ou encore Cédric
Blaser qui se sont succédés pendant
près d’une semaine sur la scène du Nouveau
Monde.
Parmi cette multitude d’événements, les
élèves de quatrième année de l’eikonlab, le
bureau de recherche et développement de
l’école en arts appliqués d’eikon, ont eu la
chance de pouvoir investir l’Aile Est de l’Ancienne
Gare pour présenter une installation
cinétique envoûtante “Croisement - Kreuzung”
autour de la thématique du train qui
faisait appel aux émotions qui traversent les
voyageur.euse.s. “ Croisement - Kreuzung
démarre par ce petit mouvement rotatif des
manivelles qui permettait autrefois aux roues
de locomotives de fonctionner.”, explique
Martial Mingam, responsable de l’eikonlab.
Bénéficiant d’une carte blanche, les élèves
de l’eikonlab ont pu laisser libre cours à leur
créativité autour de l’installation qui croisait
mouvements, projections et réflexions, le
tout accompagné par une ambiance sonore
envoûtante réalisée par le musicien fribourgeois
Nathan Gros. Gabriel Klopfenstein, 20
ans, en formation à l’eikonlab nous explique:
“Nous nous sommes orientés assez naturellement
vers le thème du train car il nous
permettait d’être assez libre, notamment au
niveau des jeux de lumière. Et puis le croisement
entre l'installation et le son de Nathan
s'entremêlait vraiment bien. Cela a été un
dépaysement comparé à ce qu'on a l'habitude
de faire !”. L'installation invitait ainsi le
public au voyage par un jeu de miroirs qui
se reflétaient sur les murs de l’ancienne gare,
accompagné par des sons qui rappelaient
ceux des manivelles de locomotives. “Cela
reste tout de même abstrait même si on
peut facilement reconnaître les formes. Il y a
surtout une liberté d'interprétation pour les
visiteurs qui est intéressante", raconte Lou
Aumann, 19 ans, en formation à l’eikonlab.
Pari réussi pour les élèves de l'eikonlab qui,
à travers cette installation, nous ont fait perdre
la notion du temps en nous plongeant
dans un état méditatif presque angoissant.
De son côté, l’Immersive Sound Festival a
fait salle comble et on se réjouit déjà de la
prochaine édition! “J’aimerais présenter de
l'immersive art urbain et un plus grand jeu
de lumière l'année prochaine. Et puis plus
tard, on pourrait proposer une semaine du
son avec toutes les thématiques qui l’entourent”,
a d’ailleurs confié Jocelyn. En attendant
la prochaine édition, vous pourrez
retrouver le projet de dôme immersif réalisé
en collaboration avec Couleur 3, lors de sa
tournée en suisse et notamment au Paléo
Festival. P
05.22
spectrum
7
KULTUR
Text Helene-Shirley Ermel
Foto Johanna A. Ullrich
Agnes ist eher nicht tot
Der Schweizer Schriftsteller Peter Stamm hielt am 6. April eine
Lesung an der Universität Freiburg. Mit Spectrum sprach er über
seine Schriftstellerkarriere.
Wann haben Sie mit dem Schreiben
begonnen? Wovon handelte
Ihre erste Geschichte?
Ich war keiner dieser Autor*innen, die mit
zehn Jahren ihre ersten Bücher geschrieben
hatten. So ungefähr mit zwanzig habe
ich entschieden, dass ich schreiben will. Ich
habe vorher schon gern geschrieben, auch
in der Schule. Es war jedoch nie so, dass ich
dachte, ich schreibe jetzt ein Buch.
Mein erstes Buch spielt in Soglio, einem
Bergdorf im Bergell. Es war schon eine Beziehungsgeschichte,
wie ich sie heute auch
schreibe, aber es war viel zu durchgeplant,
viel zu gewollt. Es war auf jeden Fall gar
nicht gut.
An welchem Werk hat Ihnen die Arbeit
am meisten Freude bereitet?
Also im Grunde ist es von Buch zu Buch
nicht so verschieden. Bei dem Buch, das ich
gerade geschrieben habe, hatte ich wirklich
grossen Spass, weil die Erzählerin eine sehr
lustige Person ist. Ich wollte immer ein lustiges
Buch schreiben und ich glaube, jetzt ist
es mir zum ersten Mal gelungen. Obwohl
gewisse Leute sagen, es sei überhaupt nicht
lustig, finde ich es ziemlich lustig.
Spiegeln die Beziehungen in Ihren
Büchern Ihre eigenen Beziehungen
wieder?
Natürlich, wenn ich nie verliebt gewesen
wäre, würde ich nicht über verliebte Leute
schreiben. Ich schreibe oft über kreative
Menschen, die in kreativen Berufen arbeiten.
Natürlich hat das damit zu tun, dass ich
diese Berufe einfach kenne und mich gut in
sie hineinfühlen kann. Ich habe so ein Spektrum
von Figuren, die ich beschreiben kann,
aber nie die Absicht gehabt, irgendwas über
mich zu veröffentlichen.
Das Ende ihres Debütromans
«Agnes» ist relativ offen. Wissen Sie
selbst, warum?
Wenn meine Enden offen sind, dann weiss
ich auch nicht mehr. Es ist nicht so, dass ich
das Ende weiss, es aber nicht verrate. Das
wäre fies. Wenn es nicht im Buch entschieden
ist, dann ist es auch in meinem Kopf
Peter Stamm an der Lesung in der Miséricorde
«Man sollte sich nicht
täuschen und glauben, es
gäbe eine Wirklichkeit.
Das Buch ist das Buch,
mehr ist da nicht.»
Peter Stamm
nicht entschieden. Ich kann meine Bücher
natürlich interpretieren, aber die Interpretation
ändert sich über die Jahre. Damals
habe ich gedacht, Agnes ist tot. Heute denke
ich, sie ist eher nicht tot. Das steht nicht
im Buch, das ist meine persönliche Meinung
als Leser und nicht als Autor. Man sollte sich
nicht täuschen und glauben, es gäbe eine
Wirklichkeit. Das Buch ist das Buch, mehr
ist da nicht.
«Agnes» ist 1998 erschienen. Wieso
sind Ihre Romane noch relevant?
Naja, ob sie das sind… Ich hoffe, dass Literatur
eine längere Halbwertszeit hat als ein
Zeitungsartikel. Letztendlich muss immer
das Publikum entscheiden, ob sie noch relevant
sind. Mir ist erst aufgegangen, als
ich mit «Agnes» in Schulen war, dass dieses
Bildnis-Thema heute noch viel stärker ist,
als es damals war – dieses Sich-ein-Bild-machen
von den anderen, von sich selbst. Wir
haben oft gesagt, es ist fast ein Facebook-
Roman. Es geht darum, wie wir Bilder von
uns machen und diese Bilder wiederum eine
Wirkung auf uns haben und uns schaden
können.
Welchen Ratschlag würden Sie denen
geben, die auch gerne irgendwann
vom Schreiben leben möchten?
Ich sage immer, ich kann diesen Beruf niemandem
empfehlen, aber ich finde es den
tollsten Beruf überhaupt. Es ist kein Beruf,
den man bei der Berufsberatung empfohlen
kriegt, weil es wahnsinnig schwierig ist. Man
muss das Schreiben ernst nehmen und viel
arbeiten. Viel lesen und viel leben vor allem.
In meinem nächsten Buch geht es um einen
Autor; der wichtigste Satz für ihn wäre vielleicht
I don’t give a shit. Einfach sagen, es
ist mir egal, was die Leute denken. Wenn
ich Erfolg haben will, muss ich meinen Weg
gehen und nicht den Weg, den sich andere
für mich vorstellen. Ob es dann gelingt, ist
eine andere Frage. Wenn man es aber nicht
einmal versucht, dann hat es überhaupt keinen
Sinn. P
Das volle Interview
findet ihr hier
8 spectrum 05.22
CULTURE
Texte Yvan Pierri
Illustration Noor Amdouni
FIFF : un sacre politique
La 36ème édition du FIFF a sacré le film Klondike de Maryna Er
Gorbach du Grand Prix. Un prix amplement mérité pour ce film narrant
les affres de la guerre du Donbass. Entretien avec sa réalisatrice…
la guerre et l’esthétique de la violence sont
vraiment devenus partie intégrante de l’Entertainment.
Quand on vient d’un endroit où
les gens meurent vraiment et qu’on voit
dans ces événements culturels que le sang
constitue un divertissement, mon défi a été
de trouver un langage cinématographique
adéquat pour faire un film sur la guerre avec
un fort message anti-guerre sans promouvoir
pour autant cette esthétique de la violence.
C’est pour ça que nous sommes parti.e.s
sur cette mise en scène très impersonnelle.
Nous devions prendre le.la spectateur.trice
international.e et le.la mettre dans une
position d’observateur.trice de la situation.
Je ne pense pas, en tant qu’autrice, avoir la
possibilité de mettre le.la spectateur.trice au
cœur des événements au moyen d’une dramaturgie
exagérée. Je pense devoir proposer
au public international un langage unique
d’observateur.trice qui pourra toucher leur
imagination et, de là, peut-être leur cœur et
enfin leur compréhension analytique de la
situation.
olik et Irka vivent dans une ferme du
T village Hrabove dans le Donbass ukrainien.
En proie aux bombardements, leur vie
va définitivement basculer le jour où l’avion
du Malaysian Airlines Flight 17 s’écrase
brutalement dans les environs du village.
Film épatant à plus d’un titre, sa réalisatrice,
Maryna Er Gorbach, s’est vue décerner le
Grand Prix du Festival du Film de Fribourg.
Un sacre qui, bien qu’amplement mérité,
entre forcément en résonnance avec l’invasion
russe de l’Ukraine survenue le 24 février
2022, quelques semaines seulement avant
le début du Festival. Entretien avec Maryna
Er Gorbach, jeune voix d’un cinéma ukrainien
que, selon ses termes, on ne « fait que
découvrir ».
Spectrum: Qu’est-ce qui vous a donné
l’idée de réaliser Klondike ?
Maryna Er Gorbach : Le silence et l’omission
des médias internationaux de la situation
à la frontière russo-ukrainienne. Car
cette guerre dure depuis 8 ans. Les gens en
Europe aujourd’hui sont tellement surpris
par l’armée ukrainienne parce qu’ils ignoraient
le fait qu’il y avait la guerre tout ce
temps-là. Je pense que ça ne faisait pas la une
parce qu’ils ne réalisaient pas que Poutine
occupait vraiment la région du Donbass et
la Crimée. C’était vraiment traité un peu à
la légère. Quand nous avons diffusé le film
à Sundance, les médias internationaux ont
commencé à enfin écrire « guerre en Ukraine
». C’était une victoire pour l’industrie culturelle
et cinématographique de l’Ukraine.
Ce fut une victoire parce que nous avions
enfin apporter cette idée qu’il y a une guerre
en Ukraine et pas juste un « conflit local ».
Est-ce que le projet a beaucoup évolué
entre le début de l'écriture et le
film que nous avons pu découvrir au
FIFF ?
Non. Le projet a très peu évolué. Nous avions
ce concept et nous nous y sommes tenu.e.s.
Nous avons beaucoup voyagé dans
les différents festivals et j’ai constaté que
Bien que la guerre du Donbass dure
depuis 8 ans, vous avez choisi de
vous concentrer sur le crash du
MH17, Pourquoi cela ?
J’ai pensé qu’utiliser cette tragédie me permettrait
d’avoir une dramaturgie très forte.
Dans notre film, il y a un couple de néerlandais
en deuil qui occupe une petite place. Ce
sont des étranger.ère.s dans une situation
tragique. Cet événement me permettait de
montrer que tout le monde est absolument
le.la même dans une situation tragique, qui
qu’ils.elles soient , étranger.ère ou non. Dans
notre monde contemporain où le président
de la Fédération russe peut simplement dire
à la télévision qu’il peut utiliser l’arme nucléaire,
je ne sais pas vraiment qui n’est pas en
danger. Je pense que le crash du MH17 montre
que tant que les crimes restent impunis,
les criminels politiques auront le champ libre
pour continuer à les commettre. Ce sera
juste de plus en plus grand… P
Retrouvez le
reste de notre
long entretien ici
05.22
spectrum
9
UNIPOLITIK
Text Mara Wehofsky
Foto ZVG
Bunte Boxen
gegen rote Flecken
An der Universität Freiburg befinden sich in einigen Toiletten seit neustem
bemalte Boxen mit kostenlosen Hygieneprodukten. Spectrum hat sich gefragt:
Warum eigentlich? Claire Lacour, Mitglied bei EquOpp, klärt auf.
as haben Schnittblumen, Hundefutter,
W Viagra und die elektronische Ausgabe
des Tageanzeigers gemeinsam? Richtig,
sie werden mit dem reduzierten Schweizer
Mehrwertsteuersatz von 2,5% besteuert.
Interessanterweise werden Menstruationsprodukte
immer noch mit dem Normalsatz
von 7,7% besteuert. Menstruationsprodukte
sind für Menschen, die unter Periodenarmut
leiden, ein Luxusprodukt. Die Studierendenorganisation
EquOpp der Universität
Freiburg will dem entgegenwirken.
Was habt ihr genau gemacht?
In unseren Menstruationsboxen aus Holz
befinden sich Tampons und Binden.
EquOpp wird sich einmal im Monat ums
Auffüllen kümmern, aber es wäre natürlich
toll, wenn dies auch von anderen übernommen
würde.
Unser Projekt entwickelten wir in mehreren
Phasen: Zuerst die «Bauphase», danach die
«Installationsphase», die wir in Zusammenarbeit
mit dem Hausmeister der Universität
durchgeführt haben. Nun schauen wir mal,
wie die Boxen ankommen, wie und ob sie
genutzt werden und inwiefern sich andere
Studierende daran beteiligen. Unser Projekt
entspricht auch Initiativen an anderen Universitäten
(z. B. in Genf oder an der ETH
Zürich) und einer Bewegung auf der Ebene
der kantonalen Politik.
Was hat euch dazu motiviert, kostenlose
Menstruationsprodukte in den
Toiletten der Universität bereitzustellen?
Periodenarmut bedeutet, dass sich menstruierende
Menschen nur wenige oder gar keine
Hygieneprodukte leisten können. In der
Schweiz sind vor allem Obdachlose und in
prekären Verhältnissen lebende Menschen,
aber auch Studierende mit knappen Budgets,
jeden Monat von dieser zusätzlichen
finanziellen Belastung betroffen. Wenn diese
Produkte nicht zugänglich sind, kann es
zu unangenehmen oder sogar gefährlichen
Situationen kommen, wie z. B. der Verwendung
von weniger hygienischen Produkten.
Daher ist es wichtig, dass diese Produkte
zugänglich sind, vor allem in Schulen und
anderen öffentlichen Gebäuden. Dadurch
verhindern wir, dass die Betroffenen wegen
ihrer Menstruation der Schule oder Arbeit
fernbleiben müssen. Wir sensibilisieren
auch für das Problem, indem diese Boxen
zur Verfügung gestellt werden.
Wie wurde das Projekt angenommen?
Habt ihr hierzu Feedback erhalten?
Bisher haben wir sehr positive Rückmeldungen
erhalten, entweder anonym, indem
uns eine Nachricht in dem dafür vorgesehenen
Feld auf den Boxen hinterlassen wurde,
oder per E-Mail und Instagram. Unser Projekt
hat auf eine klare Nachfrage reagiert.
Wir wurden auch gefragt, warum es nur Boxen
in Damentoiletten gibt, obwohl sie auch
von Transpersonen benötigt werden. Eine
Box war für eine Männertoilette gedacht,
wir haben uns aber entschieden, diese in die
Behindertentoilette (PER 10) zu stellen, da
wir momentan nur über eine kleine Anzahl
an Boxen verfügen.
Ist es nur eine kurzfristige Idee oder
soll dies ein permanentes Projekt an
der Uni Freiburg werden?
Die Idee war von Anfang an, dass EquOpp
dieses Pilotprojekt über einen Zeitraum von
sechs Monaten laufen lässt. Danach soll es
von der Universität auf kantonaler Ebene
übernommen und zu einer fixen Einrichtung
werden. Wir wünschen uns, dass
mehr Boxen vom Kanton aufgestellt werden.
Diesbezüglich befinden wir uns noch
im Gespräch. P
10 spectrum 05.22
UNIPOLITIQUE
Texte Alison Eugénie Bender
Illustration Christian Schmid
Un peu d'amour
dans ce monde de brutes
L’article UniPolitique de cette édition vous propose, dans le cadre des 130
ans de l’AGEF et dans l’intention d’amener un peu de baume au cœur à nos
lecteurs et lectrices, une enquête exclusive sur une toute nouvelle présence
charmante à Miséricorde : Misette Chagef
L
e chat domestique, ou de son petit nom
latin Felis silvestris catus, ferait partie
intégrante de la vie de nombreux Homo
sapiens depuis seulement 8’000 à 10’000
ans, soit bien plus tardivement que l’autre
immanquable compagnon qu’est le chien,
nous tenant compagnie depuis 100'000 ans
déjà. Il faut dire qu’apprivoiser un animal à
la fois proie et prédateur comme nos petits
félins demandent bien plus de temps et de
confiance mutuelle pour aboutir à une relation
stable au travers des âges. Ce rapport
complexe à entretenir et difficile à maîtriser
a amené les chats à porter toutes sortes de
symboliques elles-aussi multiples et instables
selon les lieux et les époques.
Aujourd’hui le maneki-neko, ou chat portebonheur
japonais, le Nyan Cat, inoffensif
mème, ou, plus généralement, le règne à la
fois du “trop mimi” et du “trop drôle” des
chats et chatons sur internet dominent sur la
vision de ces félins dans la culture populaire.
Cependant ils ont aussi connu l’idolâtrie et
la divinisation de l’Égypte pharaonique, tout
comme l’exécration et la diabolisation dans
une partie de l’Europe médiévale. Et bien
c’est sur ce sujet aussi essentiel que sérieux
que Misette, nouvelle mascotte vivante de
l’Université, nous invite involontairement
à débattre : qu’apporte ce fauve en venant
s’immiscer dans la vie des étudiant·e·s de
Miséricorde, le bon ou le mauvais œil ? Doiton
lui ériger un temple ou l’éloigner à l’aide
d’exorcismes variés ?
Il faut dire que cette histoire est des plus
mystérieuses. Au courant du semestre d’automne
dernier, des étudiant·e·s rapportent
au comité de l’AGEF avoir ressenti une présence
particulière et non-humaine dans les
couloirs de Miséricorde et en particulier
dans les auditoires de Droit. Certain·e·s faisant
preuve de plus d’audace et partant à sa
recherche finissent par mettre la main sur la
créature : un chat d’entre deux âges, au pelage
tigré et aux yeux d’argent.
Misette, le chat de l’université
Le comité décide qu’il vaut mieux tenter
d’amadouer la bête que de la laisser errer
sans contrôle au milieu du campus. À force
de croquettes, pâtés et câlins, l’animal se laisse
apprécier et fait même du stock de sacs
en toile du bureau de l’AGEF son lit favori.
Mais de nombreuses interrogations persistent
: d’où vient ce félin sorti de nulle part
? Vient-il porter de bonnes ou de mauvais
augures ? Cherche-t-il à prendre le contrôle
des membres du Comité grâce à son charme
millénaire et, si oui, dans quel but ?
Toujours est-il que l’animal s’est vu attribuer
les noms de Misette Chagef, le premier évoquant
Miséricorde et le second sa désormais
proximité avec l’AGEF et son comité. Le félin
a également obtenu le titre d’official cat
from UniFr et un compte instagram dédié,
@misette_chagef. S’il vous arrive de croiser
l’élégante créature, n’hésitez pas à capturer
cet instant aussi unique que mystique et à
le transmettre sur Instagram. Aussi si vous
remarquez une quelconque habitude de
l’animal, que d’autres félins le rejoignent ou
que quelqu’un le recherche, n’hésitez pas à
contacter notre journal ou l’AGEF.
Enfin si vous constatez qu’il se repose, ne
tentez pas de vous en approcher, non pas
que ça soit dangereux, mais tant que nous
n’avons aucune preuve concrète de son
hostilité, la moindre des choses est de lui garantir
hospitalité et quiétude. De même s’il
semble s'ennuyer, n'hésitez pas à le divertir
si le cœur vous en dit. À force de patience
et de persévérance, peut-être qu’en s’alliant
toutes et tous nous finiront par réduire les
interrogations autour de ses origines et, qui
sait, à connaître un peu mieux les intentions
et l’esprit de cette fabuleuse créature … pour
le meilleur ou pour le pire … P
AGEF
Misette Chagef
05.22
spectrum
11
FRIBOURG
Texte Emilia Astorina
Illustration Les Apostrophes
À la découverte des Apostrophes
Spectrum propose un portrait des Apostrophes, une troupe de théâtre
unie et motivée avec deux de leurs membres, Marion et Amélie.
la troupe doivent pouvoir avoir un rôle attribué
s’ils.elles le souhaitent”. Cette année,
il a été décidé d’interpréter une pièce d’une
auteure québécoise qui date de 2014.
« Small Talk », se construit en deux axes, le
premier suit Justine, une jeune femme âgée
de 25 ans et qui ne parvient pas à discuter de
banalités, si bien qu’elle n’a pas d’amis. Cependant
tout au long de l’histoire, elle apprend
à s’en faire et à socialiser. Le second
axe suit Timothée dont on ne peut révéler
qu’une seule chose à son sujet : il cherche un
lieu qui lui échappe.
vez-vous déjà entendu parler de la troupe
de théâtre « les Apostrophes » ? Si
A
tel n’est pas le cas, pas de panique, l’équipe
de Spectrum a rencontré leur metteuse en
scène, Marion, ainsi qu’Amélie, comédienne
et l’une des responsables communication de
la troupe.
Qui sont les Apostrophes ?
La troupe de théâtre les Apostrophes se
compose des étudiant.e.s de l’université de
Fribourg puisqu’elle en est la troupe. Qu’on
débute les études ou que l’on soit en train
d’écrire sa thèse, cela ne fait pas de différence,
de même qu'être novice dans le monde
du théâtre ou déjà comédien chevronné,
chacun sera à son aise avec les Apostrophes.
En effet, comme l’expliquent Marion
et Amélie, toutes deux membres de la troupe,
tout le monde est bienvenu.
Une troupe ouverte à tous.tes
Nul besoin de passer un casting,
même lors de la distribution des rôles.
En effet, les deux membres de la
troupe insistent sur le caractère collectif
des Apostrophes. Le choix de la pièce est
discuté lors d’une assemblée et les rôles
donnés respectent les envies des un.e.s et
des autres et c’est surtout la démonstration
de motivation qui fait foi. Marion, la metteuse
en scène de cette année ajoute : “je me
sens très chanceuse de l’ambiance et du dévouement
dont font preuve mes coéquipier.
ère.s”. La troupe se retrouve tous les mardis
soir à l’université pour leur répétition. Si le
début de l’année est rythmé par des ateliers
d’improvisation ou des exercices pour la
voix, dès le mois d’octobre, une fois la pièce
choisie, les répétitions se concentrent surtout
autour des représentations publiques
à venir, mais les ateliers demeurent tout de
même.
Le choix de la pièce
Marion explique: ”les metteur.euse.s en
scène sont très libres concernant les pièces
et la seule contrainte à respecter, c’est
le nombre de personnages qui doit être au
minimum de vingt, car tous les membres de
Comment gère-t-on le trac ?
À la question : avez-vous le trac avant de
monter sur scène ? Amélie et Marion ne
peuvent réprimer un énorme sourire et répondent
par l’affirmative. Cependant elles
renchérissent rapidement et expliquent
leurs trucs et astuces pour faire descendre le
trac, mais précisent: " Être stressé avant une
représentation, c’est positif car ça produit de
l’adrénaline et c’est ce qui permet aux comédien.ne.s
de parler fort et de se lancer dans
le spectacle”. Si certains membres de la troupe
préfèrent s’isoler pour gérer leur stress,
d’autres apprécient rester en petits groupes
et discuter. D’autres encore, ont besoin d’un
“gros câlin” ou de respirer profondément et
de méditer. Au final, peu importe la méthode
car selon Amélie et Marion, au moment
d’être sur scène, les répliques reviennent en
tête et tout se passe bien ! P
Si vous souhaitez en savoir d’avantages
sur cette intrigue et que vous êtes curieux.euse.s
de voir la mise en scène
des Apostrophes, alors vous aurez la
possibilité d’assister à leurs représentations
du 19 au 22 mai 2022. De plus,
cette saison, la troupe a la chance de
bénéficier de quelques musicien.ne.s
qui s’occupent de créer une bandeson
spécialement pour elle. Les représentations
auront lieu au théâtre de la
cité, en basse-ville de Fribourg. Il est
possible de réserver des places pour le
prochain spectacle
des Apostrophes,
« Small Talk », sur
leur page internet
avec le QR code
suivant.
12 spectrum 05.22
Au bagne !
-
Jenseits des Gesetzes
Idée originale Yvan Pierri
Die muslimische Seelsorge im Gefängnis hat Potenzial
Seiten 14-15
L’accompagnamento spirituale in prigione
page 16
Kiffer hinter Gitter
Seite 17
Le hacking éthique : en toute (il)légalité
pages 18-19
wie viele wären wir
Seite 20
Démystifions Time Out
page 21
05.22
spectrum
13
DOSSIER
Text Selina Keiser
Foto Unsplash
Die muslimische Seelsorge im
Gefängnis hat Potenzial
In Freiburg sitzen so viele Muslim*innen wie Christ*innen
in Haft. Welche Rolle spielt neben der christlichen eigentlich
die muslimische Seelsorge im Gefängnis?
42.2% der Gefangenen in den Anstalten
von Bellechasse im Kanton Freiburg
sind muslimisch, 47.4% christlich. Dennoch
ist die Anzahl muslimischer Seelsorger*innen
in Gefängnissen verschwindend klein.
Die Interpretation der Zahl von Muslim*innen
im Gefängnis kann der Nummer eine
falsche Bedeutung beimessen. «Es gibt die
Tendenz, diese Zahlen so zu lesen, als ob
der Islam an sich kriminogen ist», meint Dr.
Mallory Schneuwly Purdie vom Schweizerischen
Zentrum für Islam und Gesellschaft
(SZIG). «Damit sieht es so aus, als ob
die Personen im Gefängnis wären, weil sie
muslimisch sind», sagt sie. Denn obwohl das
Land, laut Schneuwly Purdie, den Ruf eines
«El Dorados» geniesst, ist es schwierig, eine
Aufenthaltsbewilligung zu erhalten. Ohne
die entsprechenden Papiere ist es für Migrierende
jedoch unmöglich, in der Schweiz
ihren Lebensunterhalt zu verdienen. Diese
Rechtslage zwingt viele von ihnen in die
Parallelwirtschaft und dadurch ins Gefängnis.
Unter ihnen befinden sich auch viele
Muslim*innen. Denn zurzeit sind es mehrere
muslimische Länder, deren Bevölkerung
aufgrund von instabilen Regierungen und
Wirtschaftssystemen emigrieren muss. Dabei
sind viele der inhaftierten Muslim*innen
nicht praktizierend. Sie sind so muslimisch
wie viele Schweizer*innen christlich: aufgrund
ihrer Herkunft. Doch wie ergeht es
den Gefangenen, bei denen der Glaube eine
zentrale Rolle im Leben spielt?
Das Gewicht des Glaubens im Gefängnis
Bei Eintritt ins Gefängnis wird eine Person
von der Institution «de-personalisiert». Vieles,
was ihre Identität ausmacht, wird ihr
genommen. Aus ihr wird eine Nummer, ein
Nachname. «Im Gefängnis bist du kein Vater,
keine Mutter mehr, kein Fussballcoach
oder Hockeyfan», sagt Schneuwly Purdie.
Neben einem 15 Kilogramm Paket mit Schuhen
und Sportkleidern lässt sich der Glaube
an Gott leichter mitnehmen. Die Religion
wiegt nichts. Im Gefängnis beginnt ein Prozess
der Rekonstruktion der Identität. Der
Glaube kann diese unterstützen, hilft, einen
Sinn im Dasein zu finden. Das Gefängnis hat
einen intensivierenden Effekt auf das Praktizieren
der Muslim*innen. Gefangene haben
Zeit, das Angebot ist da. Einzig ein Kreuzchen
muss auf ein Papier gesetzt werden, um
am Freitagsgebet teilzunehmen. Sie werden
hingeführt und wieder abgeholt. Der Glaube
gibt Rechte, sodass je nach Interpretation
auch während dem Ramadan im Gefängnis
«Im Gefängnis bist du
kein Vater, keine Mutter
mehr, kein Fussballcoach
oder
Hockeyfan»
Mallory Schneuwly Purdie
gewisse Dinge wie Änderungen der Mahlzeiten
erlaubt sein könnten. Kurzum: Der
Glaube ermöglicht, in einem Umfeld zu verhandeln,
indem sonst kaum eine Form der
Selbstbestimmung möglich ist.
Die Rolle der Seelsorge
Das Gefängnis ist für viele Menschen eine
Grenzerfahrung, die ihre Identität in Frage
stellt. Institutionen wollen verhindern, dass
Muslim*innen in diesem Moment eine islamistische
Radikalisierung erleben. Im Kontext
der Möglichkeit einer Radikalisierung
im Gefängnis ist jedoch wichtig zu wissen,
dass es meist nicht die immigrierten Ausländer*innen
sind, die sich radikalisieren.
Oft sind es konvertierte Schweizer*innen
und Muslim*innen der zweiten oder dritten
Generation, die Kontakt zu radikalen Gruppierungen
haben, wobei es in der Schweiz
aktuell nur eine Handvoll solcher Fälle gibt.
Das Gefängnis unterscheidet bei der Prävention
von Radikalisierung zwischen unterschiedlich
religiösen Personentypen. So
gibt es Personen ohne radikale Gedanken
oder Bezug dazu, während andere bereits
vor ihrer Inhaftierung eine radikale Denkweise
besassen. Dieses fundamentalistische
Gedankengut kommt beispielswiese aus
dem salafistischen Milieu. Zuletzt gibt es
jene Personen, die man islamistische Terrorist*innen
nennt. Sie sind Attentäter*innen,
welche in der Schweiz sehr selten sind, oder
Personen, die, wie oben erwähnt, Kontakt
mit Organisationen wie der Al-Qaida hatten
oder diese finanziert haben, und nun dafür
in Haft sitzen. Bei der Prävention der Ra-
14 spectrum 05.22
dikalisierung stehen vor allem die Personen
im Fokus, die bisher keinen Bezug zu radikalen
Elementen hatten. Viele Neuzugänge im
Gefängnis sind äusserst fragil. Die Rekonstruktion
der Identität mit dem Glauben beginnt
mit Fragen wie «Was sage ich in einem
Gebet?», «Wie wasche ich mich richtig vor
dem Gebet?». Wird nun eine Person aus der
dritten Kategorie zur Ansprechperson und
Autorität in diesem Bereich, kann eine radikale
Form des Glaubens in die Identitätskonstruktion
einfliessen. Es ist daher von
grosser Hilfe, wenn ein Gefängnis stattdessen
eine*n Seelsorger*in als Ansprechperson
vorweisen kann . Damit das möglich ist,
muss die Seelsorge jedoch verfügbar und zugänglich
sein. Diese Verfügbarkeit scheitert
oft am Misstrauen des Gefängnisses gegenüber
der muslimischen Seelsorge und dem
fehlenden Professionalisierungsgrad der
Seelsorger*in selbst.
Essenziell: Vertrauen von Seite der
Institution und Professionalisierung
der Seelsorge
Nach Schneuwly Purdie ist zurzeit nur in einem
Schweizer Gefängnis ein muslimischer
Seelsorger zu hundert Prozent angestellt. In
anderen sind es oft Ehrenamtliche, die vor
allem für das Freitagsgebet in die Gefängnisse
kommen. Da sie keinen Arbeitsvertrag
haben und oftmals nicht bezahlt werden,
kommt es vor, dass diese freiwilligen muslimischen
Betreuer (die grosse Mehrheit
ist männlich) aus beruflichen oder persönlichen
Gründen nicht am vereinbarten Tag
im Gefängnis erscheinen. Da ihre Aufgaben
nicht klar sind, informieren sie manchmal
das Gefängnis nicht über ihre Abwesenheit.
Damit stehen die Gefangenen am Freitagmorgen
im Gebetssaal und niemand ist da.
Schneuwly Purdie betont, wie wichtig
das Vertrauen der Institution des Gefängnisses
in die Seelsorgenden ist. Viele der
Gefängnisse haben Angst, dass ein Imam
die Insassen radikalisieren könnte. Dieses
Vertrauen ist jedoch, angesichts des tiefen
Niveaus der Professionalisierung der Seesorgenden,
auch schwierig aufzubauen. Die
meisten Ehrenamtlichen hätten keine zertifizierte
theologische Ausbildung und wenig
Ahnung von Seelsorge. Bei Institutionen,
die schon zwanzig Jahre mit einem muslimischen
Seelsorger zusammenarbeiten, hat
sich aber gezeigt: Die muslimische Seelsorge
ist ein klares Plus. Ein solcher Seelsorger
kennt die Insassen. Er spürt, wenn die
hyper-instabile Gefängnisstimmung kippt.
Auch ist der Seelsorger eine Ansprechperson
für die anderen Gefängnisangestellten.
Er kann Beobachtungen einordnen und
weiss Rat, wenn sich ein Insasse einen Bart
wachsen lässt, oder sich weigert, einer Frau
die Hand zu schütteln.
Die Seelsorge muss eine Partnerin der Institution
sein, muss für grosse Fragen der Insassen
verfügbar sein: «Wieso bin ich hier?»,
«Wer will ich sein?», «Was mache ich, wenn
ich hier rauskomme?» Sie muss die Regeln
des Gefängnisses kennen, muss wissen, wie
wichtig die eigene Pünktlichkeit im Gefängnis
ist, weil sich gewisse Insassen in den
Gängen nicht sehen dürfen und darf fundamentalistischer
Hetze keinen Platz bieten.
Für viele Gefangene in Schweizer Gefängnissen
bietet der Islam Trost, Selbstbestimmung
und Kraft. Dafür braucht es ausgebildete
Seelsorger*innen. Es reicht nicht, wenn
der Seelsorger eigentlich Busfahrer ist und
am Freitag für die Gebetsstunde die Buslinie
neben dem Gefängnis kurz einem Kollegen
übergibt. P
SZIG: Dr. Mallory Schneuwly Purdie
Die Forscherin spezialisiert sich unter anderem auf die Rolle des Islams und der Muslim*innen in europäischen Gefängnissen. Anfang
2022 publizierte das SZIG in Freiburg i.Ue. die neuste Version des Papers zur muslimischen Seelsorge im Spital, im Justizvollzug, im
Bundesasylzentrum und zur Armeeseelsorge. Im September 2022 wird eine sechzehntägige Ausbildung von muslimischen Seelsorgenden
in diesen Bereichen stattfinden. Dabei wird es um das Grundprinzip der Seelsorge gehen: Den Menschen ins Zentrum zu stellen,
keine Normen zu konstruieren.
05.22
spectrum
15
DOSSIER
Reddatrice Tanimara Sartori
Illustrazione Tanimara Sartori
L' accompagnamento spirituale
in prigione
La parola prigione viene spesso abbinata a sbarre, malessere e
solitudine, e difficilmente si immaginano le figure religiose al
di fuori dai ruoli di evangelizzatori e convertitori dei perduti…
a libertà di religione fa parte dei diritti
L fondamentali che le prigioni svizzere si
impegnano a garantire ai detenuti. Sebbene
l’immagine maggiormente abbinata alle
prigioni, sicuramente in parte influenzata
dal mondo cinematografico, sia legata alle
sbarre, alla solitudine, alla violenza e ad un
senso di malessere, all’interno delle prigioni
Svizzere operano i cappellani di prigione,
importanti figure nell’accompagnamento
religioso. Spectrum ha raccolto le testimonianze
dei cappellani Yves Dawans, che lavora
per l’Armée du Salut au Service des Prisons
e che conduce la sua missione in cinque differenti
prigioni, e Joël Bielmann, cappellano
di Marly e dintorni e operante alla prigione
Bellechasse e alla prigione centrale di Friborgo.
Ci hanno parlato del loro mestiere…
Quali sono i compiti e i doveri di un
cappellano all’interno di una prigione?
Il compito di un cappellano di prigione è
soprattutto legato all’ascolto, all’accompagnamento
spirituale e allo scambio durante
incontri privati, visite o colloqui richiesti
dai detenuti stessi, come anche all’animazione
di celebrazioni religiose e momenti di
lettura della Bibbia. Oltre ad attenersi alla
propria missione spirituale, un cappellano
di prigione deve anche “rispettare al meglio
le regole della casa” come spiega Joël: “ad
esempio per quanto riguarda il rispetto di
orari legati agli ateliers, come anche legati
alla possibilità dei detenuti di uscire dalle
loro celle”. In una prigione sono presenti
differenti livelli di sicurezza, che implicano
uno spazio d’azione più o meno ampio per
i detenuti.
Perché svolgere la vostra missione
all’interno di un carcere?
Si tratta di un impiego a metà tempo proposto
dai superiori gerarchici dopo un lungo
periodo di servizio come agente pastorale,
accettato come ci racconta Yves : “dopo un
buon momento di riflessione e di preghiera,
che mi hanno convinto ad accettare questo
incarico, che non rimpiango”. Si tratta di
un compito quindi svolto con entusiasmo
e senza obbligo: “Sono contento e mi entusiasma
il fatto di incontrare tutte queste
persone” dice Joël: “non so mai cosa mi attende”
continua il cappellano.
Quale rapporto avete con i detenuti?
“Ho un buon contatto con i detenuti” ci
dice Joël, “ogni persona è differente, ma generalmente
c’è molto rispetto per l’autorità
religiosa” spiega Yves. In ogni caso, nessuno
riferisce di essere mai stato oggetto di minacce
o di lesioni fisiche. I cappellani operano
su richiesta, e prestano il loro servizio
a qualsiasi persona lo desideri, indipendentemente
dalla fede professata: “hanno delle
attese nei nostri confronti, che non sempre
posso soddisfare” racconta Joël, riferendo
per esempio alle richieste materiali di alcuni
detenuti. Non si tratta di imporre la propria
presenza ma si tratta di “avere l’attitudine
all’ascolto” continua il cappellano di Marly.
Inoltre il cappellano di prigione è legato al
segreto professionale, rappresentando così
una delle rare figure all’interno delle prigioni
con le quali i detenuti possano parlare
senza la paura di ripercussioni istituzionali.
Qual è l’importanza della religione
all’interno di un carcere?
“La prigione avvicina a Dio” secondo la testimonianza
di un detenuto. Inoltre “la fede
offre delle risorse di cui i detenuti non credenti
sono privi” ci spiega Yves secondo le
sue osservazioni, :“molti detenuti si rivolgono
verso il loro Dio per far fronte a questa
situazione di crisi di vita, per trovarvi aiuto
e conforto”. Come spiega Joël, le storie che
maggiormente emergono riguardano “il
modo di gestire l’incertezza” legata al proprio
futuro, e, continua: “Non sapere cosa gli
accadrà genera della sofferenza”. La presenza
dei cappellani di prigione ha un effetto
positivo, se non terapeutico, sui detenuti,
aiutandoli ad alleviare la sofferenza legata
alla loro condizione. P
16 spectrum 05.22
DOSSIER
Text und Illustration Pauline Anne Meyer
Kiffer hinter Gitter
Die am weitesten verbreitete illegale Substanz in der Schweiz
ist Cannabis. Heute noch kriminell, morgen bereits legalisiert?
Die Diskussion läuft.
ährend einige Cannabis als eine gefährliche
Einstiegsdroge sehen, ist für
W
andere die Legalisierung längst überfällig.
Sollten Kiffer*innen wirklich als Kriminelle
gelten? In einigen Staaten ist der Freizeitkonsum
bereits erlaubt. Auch in Deutschland
hat die Ampelkoalition im letzten Jahr
grünes Licht für die Legalisierung gegeben.
Wie steht es um die Schweiz?
Rechtslage in der Schweiz
Der Konsum von Cannabis mit über 1%
THC Gehalt ist in der Schweiz verboten.
Dies bestimmt das Betäubungsmittelgesetz.
Der berauschende Wirkstoff im Cannabis
ist das THC (Tetrahydrocannabinol). Er
wirkt euphorisierend und leicht halluzinogen.
Zweck des Verbots ist es insbesondere,
Personen vor negativen gesundheitlichen
sowie sozialen Folgen zu schützen. Wer
dennoch einen Joint raucht, riskiert eine
Ordnungsbusse in der Höhe von 100 Franken.
Der Besitz von bis zu 10g Cannabis
bleibt straffrei. Indem man den Besitz gestattet,
werden Konsument*innen aus der
Strafbarkeit herausgeholt. Das ist das Ziel
der Entkriminalisierung. Bei einer Legalisierung
würden zusätzlich der Erwerb und
Verkauf erlaubt werden.
«Cannabis kein Brokkoli»
Wer regelmässig viel kifft, beeinträchtigt gemäss
verschiedenen Studien langfristig seine
Hirnleistung. Zudem erhöht Kiffen das
Risiko, an Depressionen, Angststörungen
oder einer Psychose zu erkranken. Cannabis
ist kein harmloses Kraut. Grund genug für
ein Verbot? Die Antwort lautet nein! Spätestens
dann, wenn man seine Augen auf
den Alkohol- und Nikotinkonsum richtet.
Doch auch hier gehen die Meinungen auseinander.
Die deutsche Politikerin Daniela
Ludwig hält fest: «Nur weil Alkohol gefährlich
ist – unbestritten – ist Cannabis kein
Brokkoli.» Die Pflanze dürfe nicht bagatellisiert
werden.
Alkohol und Nikotin? Ja. Cannabis?
Nein.
Im direkten Vergleich mit Alkohol und Nikotin
schneidet sie aber gleich ab, wenn
nicht sogar besser. Gemäss BAG sterben
in der Schweiz jährlich 9500 Menschen
vorzeitig an den Folgen des Zigarettenrauchens.
An den Folgen des Alkoholkonsums
sterben jährlich 1600 Personen, oftmals an
alkoholbedingter Leberzirrhose. Eine höhere
Sterblichkeit bei Cannabiskonsumierenden
ist unbekannt. Eine Suchtgefahr besteht
bei allen Drogen. Bei Cannabis halten Forschende
aber fest, dass die Entzugserscheinungen
schwächer sind als bei Alkohol und
Nikotin.
Verbot und Prävention
Ob Cannabis, Alkohol, Nikotin oder andere
Drogen: Übermass ist immer gefährlich. Daher
ist es für die Gesellschaft umso wichtiger,
in Präventionsmassnahmen zu investieren.
Bei Nikotin und Alkohol geschieht dies
durch breite Aufklärung über die Folgen,
aber auch über Werbeverbote. Zudem soll
die erhobene Steuer den Konsum unattraktiver
machen. Das Verbot von Cannabis hat
seine präventive Wirkung jedoch verfehlt.
Fast ein Drittel der Schweizer Bevölkerung
hat Cannabis schon einmal probiert. Über
200'000 Schweizer*innen geben an, regelmässig
zu kiffen.
Schwarzmarkt und Jugendschutz
Konsument*innen müssen die Droge auf
dem Schwarzmarkt kaufen, was Risiken mit
sich bringt. So können sie sich nie ganz sicher
sein, was sie rauchen. Es kann sich um
mit Tabak, Sand, Zuckerwasser oder chemischen
Substanzen gestrecktes Gras handeln.
Dadurch sind Stärke und Effekt unbekannt.
Im Laden kann jede*r ein Bier kaufen und
weiss genau, es enthält 4.5 Volumenprozent
Alkohol. Konsument*innen können sich auf
die Wirkung einstellen. Bei Cannabis von
der Strasse müssen sie vorsichtiger sein.
Vor zwei Jahren war in Basel synthetisches
Cannabis im Umlauf, mit einer 200-fachen
Wirkung. Der Konsum kann fatale Folgen
haben. Die Stiftung «Sucht Schweiz»
kommt zum Schluss, dass beispielsweise in
den US-Bundesstaaten, in denen Cannabis
legal ist, der Schwarzmarkt langsam zurückgeht.
So würden Jugendliche nicht gezwungen
sein, sich bereits in jungen Jahren in ein
kriminelles Milieu zu begeben.
Ob in der Schweiz das Verbot bleibt
oder eine Legalisierung bevorsteht,
ist offen. Es bleibt spannend, wie sich
die Legislative entscheiden wird. Vielleicht
wird die Konsumentensouveränität
auch bald fürs Kiffen anerkannt. P
05.22
spectrum
17
DOSSIER
Texte Maxime Staedler
Illustration Gwendoline Schenck
Le hacking éthique : en toute
(il)légalité
Le hacking éthique, activité légale, est un aspect méconnu
de la sécurité informatique, qui est souvent confondu – à
tort – avec l’hacktivisme, le plus souvent illégal. Éclairage
avec l’anthropologue David Bozzini.
u début des années 1980 naît ce qu’on
A peut appeler le hacking éthique, dans
une ère pré-internet. De jeunes individu.e.s
doués en informatique s’amusent avec des
programmes et systèmes d’exploitation, et
se plaisent à dénicher les failles et les vulnérabilités
qu’ils renferment. Rapidement,
il.elle.s se mettent à communiquer aux
entreprises concernées – on peut penser à
Microsoft, Lotus… - pour les informer de
ces défaillances afin de les faire corriger car
elles représentent un potentiel danger.:«
Généralement, les entreprises étaient dans
le déni, et le sont parfois encore. La réponse
envers les hackers éthiques a été parfois
violente, que ce soit en attaquant les personnes
légalement, en menaçant de s’attaquer à
elles, ou simplement en ne répondant pas »
résume David Bozzini, anthropologue intéressé
par la sécurité informatique.
Les prémices du hacking éthique
« Au bout d’un moment, ces gens en ont
eu marre de se faire taper sur les doigts
ou d’être complètement ignoré.e.s », poursuit-il.
En 1984, le Chaos Computer Club
(CCC), créé trois ans plus tôt, prévient la
Deutsche Bundespost que son système Bildschirmtext
(BTX, l’équivalent allemand du
minitel, ndlr.) comporte une faille de sécurité,
mais la mise en garde est ignorée par
la poste allemande. Peu de temps après, les
hackers se sont rendu.e.s compte que la poste
avait corrigé cette vulnérabilité et qu’elle
n’existait plus.
Devant ce manque flagrant de considération,
le CCC a trouvé un autre moyen pour
se faire entendre : Utilisant une autre vulnérabilité,
ils.elles ont détourné 134'000
deutschemark sur le compte du CCC, avant
de les rendre le lendemain devant la presse.
L’affaire fait grand bruit, le Chaos Computer
Club se fait connaître et révèle ainsi au
grand public l’existence de failles au sein de
18 spectrum 05.22
ce système de transaction financière réputé
jusque-là sûr : « C’est un des premiers cas de
divulgation publique de vulnérabilités et qui
donne cette image du hacker qui aime bien
s’amuser, titiller le pouvoir et se moquer de
lui, » commente l’anthropologue.
Cet exemple illustre bien la pensée des hackers
éthiques : Leur recherche de vulnérabilité
s’inscrit dans une volonté de contribuer
à la sécurité informatique. Il.elle.s ne
cherchent pas l’enrichissement personnel et
ne poursuivent pas d’activités criminelles.
Internet change la donne
Avec la démocratisation d’internet dans le
courant des années 1990 et au début des
années 2000, ces problèmes de sécurité
informatique deviennent de plus en plus
prégnants, avec des personnes malintentionnées
qui créent des virus en exploitant
les failles révélées par les hackers éthiques.
Il faut préciser que les hackers éthiques contactent
systématiquement les entreprises
et ne divulguent les failles sur des forums
spécialisés qu’en absence de réponse de la
part de celles-ci : « Il y a toujours un déni
des entreprises », relève David Bozzini. De
larges pans d’internet sont ainsi bloqués à
plusieurs reprises, à cause de virus et autres
worms créés par des personnes malintentionnées.
nérabilité qui correspond à leurs attentes.
C’est donc une nouvelle manière de faire
de la sécurité informatique, qui permet de
recevoir des bugs et des vulnérabilités de
l’extérieur et de la part de n’importe qui, et
que les entreprises promeuvent même par le
biais de rémunérations.
Des chasses aux bugs, ou bug bounties, sont
régulièrement organisées à cette fin, et offrent
des primes conséquentes aux hackers
inventif.ve.s. Ces bug bounties existent notamment
dans le domaine de la blockchain
(système permettant notamment aux
crypto-monnaies comme le Bitcoin ou les
contrats intelligents d’Ethereum de fonctionner,
ndlr.) : « La blockchain est une technologie
qui devrait assurer la décentralisation
et la sécurité de l’information, mais qui n’est
évidemment pas invulnérable. Et comme il
y a des enjeux financiers énormes, si un bug
est dans la blockchain, en quelques secondes
des personnes peuvent détourner des milliards
en tout anonymat. » explique l’anthropologue.
Dans la même veine que les bug bounties, des
hacking events sont organisés. Il s’agit d’inviter
les hackers à travailler sur de nouvelles
technologies afin de dénicher des bugs, à
nouveau contre espèces sonnantes et trébuchantes.
De même, il y a de plus en plus
d’entreprises spécialisées dans la sécurité informatique.
Pour n’en citer qu’une, Hackerone
protège Nintendo, PayPal, Toyota, le
département de la défense des États-Unis…
La place de l’hacktivisme
Par comparaison, des groupements tels
qu’Anonymous se désignent eux.ellesmêmes
comme des hacktivistes, et agissent
avec des motifs politiques. « Dans le cas de
ce collectif, ce sont des attaques qui n’impliquent
pas la découverte de nouvelles
vulnérabilités, mais l’utilisation de vulnérabilités
existantes et d’outils qui sont en
libre accès afin d’exercer des activités plus
Les entreprises se sentent donc obligées de
répondre. Petit à petit se met en place une
collaboration difficile entre ces hackers éthiques,
qui reçoivent enfin une part de reconnaissance,
et les entreprises actives dans
l’informatique. David Bozzini constate : « Ce
n’est que depuis très récemment qu’existe un
système qui permet des rétributions pour ce
travail-là. Il y a un marché des vulnérabilités,
un marché défensif qui s’est mis en place il
y a une dizaine d’années. Auparavant, tout
cela était complètement bénévole ».
De nos jours, les géants du net proposent à
n’importe qui d’attaquer leur système contre
rétribution s’il.elle.s trouvent une vulou
moins légales. », analyse l’anthropologue.
Étant donné son arsenal de compétences
journalistiques et techniques, Anonymous
est un des groupements d’hacktivistes les
plus médiatisés. Leur image, dont l’utilisation
comme symbole du masque de V, issu
de comic et du film V pour Vendetta, y est
sans doute pour beaucoup.
La question de l’hacktivisme se décline de
plusieurs manières. Outre Anonymous,
Wikileaks est un emblème majeur de la liberté
de la presse et de la liberté d’informer.
Sa raison d'être est de donner une audience
aux lanceur.euse.s d'alertes et aux fuites d'information,
tout en protégeant leurs sources.
Plusieurs millions de documents relatifs à
des scandales de corruption, d'espionnage et
de violations de droits de l'Homme concernant
des dizaines de pays à travers le monde
ont été publiés sur le site depuis sa création
en 2006. Rappelons que Julian Assange, son
représentant le plus célèbre, est sur le point
d’être extradé aux USA au moment de la rédaction
de cet article.
Citons également Aaron Swartz, fervent
partisan de la liberté numérique qui aura,
entre autres, contribué au libre accès d’articles
scientifiques, avant de se suicider à
l’âge de 26 ans, sous la pression d’un procès
imminent. Enfin, il existe pléthore de
fondations et d’organisations qui militent
pour la liberté sur internet et pour le droit
à la protection des données : Access Now,
Electronic Frontier Foundation ou encore
la Quadrature du Net ne sont que quelques
exemples piochés dans la multitude. Bien
entendu, des individus peuvent être à la fois
hacktiviste et hacker éthique.
Rappelons-nous qu’internet reste un univers
assez jeune et en constante mutation.
Il y a fort à parier que le hacking éthique et
l’hacktivisme ont encore de beaux jours devant
eux ! P
05.22
spectrum
19
DOSSIER
Text Alyna Reading
wie viele wären wir
wie viele wären wir
das verbrechen schläft nie
höchstens im gleichen bett wie du
in zürich
rückt die polizei fünfzehnmal pro tag aus
wegen häuslicher gewalt
in der schweiz
überlebt jede woche eine frau einen mordversuch durch ihren partner
überlebt jede zweite woche eine frau
nicht
dunkelziffer unbekannt
opfer unbenannt
jane doe
jane doe
das sind einzelfälle
bereits sieben einzelfälle bis und mit april
im falle vieler einzelfälle hiesse es womöglich
struktur
sexarbeiterinmuttertransfrau
im strassengrabenflusswohnzimmer
flache gräber
ein mord ist kein «familiendrama»
ein femizid ist kein offizieller begriff in der schweiz
wie viele
wie viele einzelfälle
müssen wir noch ausgraben?
wie viele wären wir
wenn wir nicht eine weniger wären?
jane doe schläft unruhig
staub in den lungen
heiser bis zur trunkenheit
eine faustvoll worte in den himmel
ni una menos verdammt nochmal
¡Ni una menos!
Als Reaktion auf die wiederholten
Femizide in der Stadt Juarez in
Mexiko schrieb Aktivistin und Dichterin
Susanna Chávez 1995: «Ni una
mujer menos, ni una muerta más»
(dt. «Nicht eine Frau weniger, nicht
eine Tote mehr»). Seither wehren sich
Frauen und Transpersonen weltweit
mit diesem Ausruf gegen Femizide
und patriarchale Gewalt.
Der Europarat formulierte 2011 die
«Konvention zur Verhütung und Bekämpfung
von Gewalt gegen Frauen
und häuslicher Gewalt», umgangssprachlich
als «Istanbul-Konvention»
bezeichnet. Diese wertet häusliche
Gewalt explizit als Menschenrechtsverletzung.
In der Schweiz ist die
Istanbul-Konvention 2018 in Kraft
getreten. Dennoch fehlen Erhebungen
darüber, welches Ausmass diese Gewalt
annimmt und welche Ursachen
dafür verantwortlich sind.
Das Projekt «Stopp Femizide» liefert
Statistiken und Aufklärung: «Um Gewalt
gegen Frauen möglichst umfassend
zu dokumentieren, zählen wir
nicht nur Femizide in Folge häuslicher
Gewalt, sondern auch die Femizide,
in denen die Täter keine Beziehung
zu den Opfern hatten, Fälle von rassistischen,
homo-, transphoben und
behindertenfeindlichen Motiven, und
solche an Sexarbeiterinnen.» Ausserdem
fördert das Projekt angemessene
mediale Berichterstattung, deren Fokus
nicht auf den Tätern liegen soll.
Mehr dazu online
bei stopfemizid.ch
20 spectrum 05.22
DOSSIER
Texte Emilia Astorina
Illustration Marie Schaller
Démystifions Time Out
Une structure semi-fermée pour les adolescent.e.s en « rupture ».
Qu’en est-il réellement ?
L
'image d’un établissement pour des jeunes
en difficultés ou en rupture avec la
société pâtit souvent des fausses croyances
de la société elle-même. Si Time Out accueille
effectivement des adolescent.e.s sous
mandat civil ou pénal, ce n’est guère une
structure carcérale.
Time Out c’est quoi ?
Avec la collaboration de la responsable
pédagogique et de la psychologue de l’établissement,
Spectrum se propose d’éclaircir
certains points sur cette structure “semi-ouverte”,
accueillant des adolescent.e.s
pendant 16 semaines. Le principe de Time
Out est avant tout d’établir une évaluation
de la personne admise et de sa situation. Ce
n’est pas un endroit à visée carcérale malgré
le côté semi-fermé de la structure et la
nécessité d’une ordonnance de placement
d’une justice civile ou pénale pour y séjourner.
Comme l’explique la responsable pédagogique
de l’établissement : « les 16 semaines
c’est ce qui définit le temps qu’il nous faut
pour l’observation, l’évaluation et l’intervention
et puis après pour concrétiser les
projets et la suite pour qu’elle soit pérenne
». L’interdisciplinarité est de mise puisque
les jeunes admis.e.s bénéficient notamment
de l’accompagnement d’éducateur.trice.s ,
d’une psychologue, d’une art-thérapeute,
d’un enseignant spécialisé, mais également
d’une pédopsychiatre consultante.
Comment travaille-t-on à Time Out ?
S’il y a une chose primordiale et fondamentale
pour les professionnel.le.s qui travaillent
dans l’établissement, c’est d’établir un
lien de confiance avec le.la jeune. En effet,
la psychologue de Time Out, Madame Uva
insiste sur ce point : « Le lien social est notre
premier outil de travail. C’est un peu ça qui
permet de proposer des choses à ces jeunes
et de faire en sorte qu’ils.elles y adhèrent.
C’est quelque chose qui se crée au fil des semaines.
Au début, lorsque le.la jeune arrive,
il.elle est plutôt dans la contrainte et plus on
avance dans le placement, plus il.elle accepte
l‘aide. Il y a même des jeunes qui ont de
la peine à partir car le lien est assez intense,
parce qu’ils.elles sont tout le temps là, les
éducateur.trice.s sont tout le temps avec eux
.elles et la “semi fermeture” permet aussi ce
lien. Sinon certain.e.s seraient dans la fuite ».
À cela, la responsable pédagogique, Madame
Brunisholz ajoute : « Certain.e.s’imaginent
que Time Out est une structure carcérale,
et ils.elles se demandent comment dans
un cadre fermé comme celui-là -parce que
nous sanctionnons parfois les jeunes -, on
peut être dans le lien ». Elle met l’emphase
sur l’effet catalyseur qu’un cadre normatif
peut avoir : « Être tout le temps dans la fuite,
ça ne les aide pas à être des adolescent.e.s
ou des adultes épanoui.e.s. Il y un aspect
comportementaliste et prédictible, ils.elles
savent que quand il y a un « non », c’est un «
non ». Et quand le lien prend, c’est fort. Dix
ans après, certain.e.s nous donnent encore
des nouvelles et viennent ici nous voir ».
Pour ce qui est du quotidien à Time Out, les
journées sont toutes rythmées de la même
manière. Il y a des heures fixes et des activités
diverses qui sont entrecoupées par des
moments en chambre. Les repas sont pris
en commun et les activités sont proposées
en groupes de deux, trois au maximum. Elles
permettent d’établir une évaluation des jeunes
et ne sont pas purement occupationnelles.
« Elles servent à faire un premier bilan
d’observation et d’évaluation des jeunes et,
dans un second temps, ces mêmes activités
seront reprises dans des projets personnels.
De plus, elles sont souvent des découvertes
pour eux.elles et les aident à trouver aussi ce
qu’ils.elles aiment. »
Les jeunes ont également des entretiens individuels
et adaptés à leurs besoins et leurs
compétences.
Après Time Out
Selon la responsable pédagogique : « ici
on essaie de les outiller pour la suite. Mais
on doit aussi faire face aux réalités extérieures
de ce qu’on leur propose. Certains
bénéficiaires auront encore besoin de professionnel.le.s
autour d’eux ». À cela sa collègue
ajoute : « C’est aussi pour ça les seize
semaines, ils.elles ont besoin d’être un peu
plus outillé.e.s et les interventions avec eux.
elles leur permettent aussi d’être un peu plus
solides à leur sortie de Time Out et la transition
vers autre chose peut se faire plus en
douceur également. Car au final, c’est quand
même très protégé comme contexte, même
si les jeunes ne le disent pas. La “semi-fermeture”
fait un peu un effet « cocon » et la
réalité extérieure peut aussi être violente
parfois. »
Finalement, tout ceci montre bien que
l’image de Time Out et des “jeunes en rupture”
est altérée par des stéréotypes finalement
assez éloignés de la réalité... P
05.22
spectrum
21
GRÜNES BLATT
Text Oliver Clemente
Illustration Unsplash
Kompostieren ja, aber wo?
Wo man Grüngut in Freiburg entsorgen kann und warum
dies wichtig ist.
Bestimmt haben sich schon viele Studierende
in Freiburg gefragt, wo sie ihre
Küchen- und möglicherweise Gartenabfälle
entsorgen können. Zu oft finden sich diese
stofflich wertvollen Abfälle im normalen
Hauskehrrichtsack wieder. So enthält ein
durchschnittlicher Kehrrichtsack in der
Schweiz ungefähr einen Drittel Bioabfälle.
Problematisch ist dies insofern, als die Stoffe
sinnvoll verwendet werden könnten, statt
sie einfach mit dem Hausmüll zu verbrennen
und dabei unnötig CO2 freizusetzen.
Organische Abfälle finden einerseits als
Dünger im Garten oder der Landwirtschaft
Verwendung. Dazu müssen die Abfälle kompostiert,
das heisst von Kleinstlebewesen zu
nährstoffreichem Humus zersetzt werden.
Gemäss «Swissrecygling» erhöht Hummus
die Rückhaltefähigkeit von Wasser, ist bodenverbessernd
und kann so den Einsatz
von chemischem Dünger vermindern. Andererseits
kann organischer Abfall aber
auch zu Biogas umgewandelt werden und
damit als erneuerbare Energie zum Heizen
oder zur Stromproduktion genutzt werden.
Wo entsorgen?
In der Stadt Freiburg gibt es unterschiedliche
Möglichkeiten Küchen- und Gartenabfälle
zu entsorgen. So bietet der Botanische
Garten der Universität Freiburg die kostenlose
Entsorgung von organischen Abfällen
an. Durch eine trichterförmige Röhre rutschen
die mitgebrachten Küchenabfälle direkt
auf den Kompost des Gartens. Erlaubt
sind dabei weder Speisereste noch Etiketten
oder Teebeutel. Auch kompostierbare
Abfallsäcke dürfen nicht auf dem Kompost
deponiert werden. Diese können in bereitgestellte
Abfalleimer geworfen werden.
Eine weitere Möglichkeit ist, das Grüngut
durch die Stadt abholen zu lassen. Jeden
Dienstag sammeln Angestellte der Stadt
Freiburg die organischen Abfälle ein. Dafür
muss ein normierter Grüncontainer mit einer
offiziellen Klebeetikette (und Andresse
des*r Besitzer*in) vor 06:45 Uhr am Strassenrand
deponiert werden. Wie der Bota-
nische Garten verbietet auch die Stadt Freiburg
die Entsorgung von Speiseresten und
kompostierbaren Abfallsäcken. Als dritte
Möglichkeit kann Grüngut direkt zur Sammelstelle
Neigles unterhalb der Poyabrücke
gebracht werden, wo es später zu Biogas
oder zum sogenannten Reifekompost für
die Landwirtschaft umgewandelt wird.
Für nicht wenige Studierende scheinen diese
Möglichkeiten aber unpraktisch zu sein,
sei es, weil sie entweder zu weit weg vom
Botanischen Garten oder der Sammelstelle
Neigles wohnen oder aber, weil sie als Wochenaufenthalter*innen
und Mieter*innen
vom Entscheid der Immobilienbesitzer*innen
abhängig sind, ob ein Grüncontainer in
ihrem Quartier angeschafft wird oder nicht.
Städtische Umfrage
Den Freiburger Behörden scheint das Problem
des ungenügenden Angebots zur Entsorgung
von Küchen- und Gartenabfällen
bekannt zu sein, wie eine im Sommer 2020
durchgeführte Umfrage der Stadt nahelegt.
Auf die Frage, ob es einen Abfall gebe, über
den man nicht wisse, wie er zu entsorgen
sei, war Kompost- Grün- und Lebensmittelabfälle
mit 38% die meistgenannte Antwort.
Auf die Frage welcher Hausmüll direkt bei
den Haushalten gesammelt werden sollte,
gaben 40% der Befragten Grünabfälle an.
Schliesslich verneinten 49% der Befragten
Stadtfreiburger*innen die Aussage, dass genügend
Arten von Abfällen an den Sammelstellen
der Stadt gesammelt werden. Alle
diese Antworten weisen darauf hin, dass das
jetzige Grünabfallmanagement der Stadt
Freiburg von einem erheblichen Teil der Bevölkerung
als nicht ausreichend betrachtet
wird. Als Reaktion auf den Mangel hat das
Centre Fries einen öffentlichen Kompost
aufgestellt, in dem Studierende ihren Kompost
(ohne Zitrusfrüchte, die schwerer abbaubar
sind) entsorgen können. Doch auch
das Fries kann den städtischen Bedarf nicht
abdecken. Es wird höchste Zeit, dass die Behörden
ein angepasstes Grüngutkonzept in
Freiburg einrichten. Und bis dahin erspäht
man wohl in der Nacht von Sonntag auf
Montag hier und da Studierende, die durch
die Strassen huschen, um ihren Kompost
entgegen aller Vorschrift in der nächstgelegenen
Grüntonne (übrigens oft neben Restaurants
anzutreffen) zu entsorgen. P
22 spectrum 05.22
PAGE VERTE
Texte Adeline Mougel
Illustration Adeline Mougel
GIEC 2022 : c’est maintenant qu’il
faut agir !
Il vaut mieux prévenir que guérir. Il est moins coûteux et plus efficace
d’agir en amont comme l’atteste le 6e volet du GIEC. Spectrum
examine ce rapport d’un peu plus près.
Qu’est-ce que le GIEC ?
Depuis 1988, le groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du
climat (GIEC) réunit des scientifiques du
monde entier. Ces volontaires alertent les
gouvernements et les populations sur le climat.
Pour ce faire, l’organisation analyse le
changement climatique. Des conséquences
sont scientifiquement prouvées, des scénarios
d’évolutions sont émis et des stratégies
d’adaptation possibles sont imaginées à travers
le monde.
Le rapport du GIEC n’a pas pour vocation
de mener des études scientifiques sur le climat
et cherche au contraire à synthétiser
près de 14'000 publications scientifiques
rédigées par plus de 250 auteurs..
Qu’est-ce que le rapport du GIEC ?
Le rapport du GIEC contient 3 volets. Le
premier analyse l’état de la planète Terre et
le changement climatique. Le second volet
porte sur l’impact du réchauffement climatique
sur les écosystèmes régionaux et mondiaux.
Le dernier volet se concentre sur les
solutions possibles.
Catastrophes météorologiques, montée
des eaux, sécheresse, famine, maladies, les
conséquences du réchauffement climatique
sont multiples. Qu’est-ce qui peut être retenu
de ce dernier rapport du GIEC ?
L’activité humaine
D’après le sixième rapport du GIEC, l’activité
humaine ne joue plus un rôle « extrêmement
probable » sur le réchauffement
climatique. Elle est désormais « certaine »
comme les scientifiques l’affirment : « les
augmentations observées des concentrations
de gaz à effet de serre depuis environ
1750 sont, sans équivoque, causées par les
activités humaines 1 ».
Un œil sur le méthane
Le méthane est le deuxième gaz à effet de
serre qui dégrade la couche d’ozone. Celleci
est essentielle car elle protège des rayons
solaires ultraviolets.
L’élevage de bétail est aussi responsable en
grande partie de l’émission de cette particule
nocive tout comme les énergies fossiles,
les déchets et les décharges. À noter que
l’émission de méthane croît régulièrement
depuis des décennies et qu’elle réchauffe
plus vite la planète que le CO2.
Des puits de carbones insuffisants
Les forêts et les océans absorbent le dioxyde
de carbone. Ils représentent des puits de
carbone. Les émissions de CO2 sont supérieures
aux capacités d’absorption ce qui explique
le manque d’efficacité des réservoirs
naturels.
Des espaces naturels vont fleurir
Reforestation, maintien des zones humides,
préservation et entretien des puits de
carbone, transformation des pratiques agricoles
et de la gestion des sols, les solutions
sont multiples et nécessaires pour la transition
écologique. Elles ne sont envisageables
qu’avec des changements structurels
au niveau politique, social et économique.
Le rapport du GIEC met l’emphase sur la
gestion des espaces naturels, le but étant
d’absorber l’excédent de carbone circulant
dans l’atmosphère.
+ 1.5°C se rapprochent à grand pas
Si nous voulons limiter le réchauffement à
1.5 degré, il faut atteindre la neutralité carbone
d’ici 2050. Le plus tôt est le mieux.
Pour atteindre cet objectif, les expert.e.s du
GIEC s’accordent sur le fait que les émissions
devraient atteindre leur pic en 2025 au
maximum, mais il est fort probable qu’elles
l’atteignent dès 2022. L’une des grandes
priorités est de baisser progressivement
les émissions de CO2 et de méthane afin
de parvenir à cet équilibre. Chaque année
supplémentaire sans réduire les émissions
de gaz à effet de serre augmente les risques
climatiques. Ce qui engendre des coûts plus
élevés supportés par la collectivité.
On vit tous.tes sur la même planète. C’est
pourquoi chaque action, à son échelle,
compte. Recyclage, alimentation moins carnée,
économie d’eau et d’électricité, chaque
bonne action aide à baisser son empreinte
carbone pour que la planète, et donc la société,
en bénéficie… P
Un temps d’action limité
« Les éléments scientifiques sont sans
équivoque : le changement climatique
menace le bien-être de l’humanité et
la santé de la planète. Tout retard dans
l’action mondiale concertée nous ferait
perdre un temps précieux et limité pour
instaurer un avenir viable», Hans-Otto
Pörtner, physiologiste et biologiste marin.
1 Rapport GIEC 2022: https://climate.selectra.com/fr/actualites/rapport-giec-2022
05.22
spectrum
23
SEXUALITÄT
Text Franziska Schwarz
Illustration Emanuel Hänsenberger
Wenn Fantasien die
Wirklichkeit bestimmen
Fanfiction ist eine beliebte Art, um Lieblingsfilme, -bücher und
mehr zu ergänzen. Sex kommt dabei nie zu kurz.
enn Jugendliche regelmässig am
W Abend in ihrem Bett sitzen und Pornos
schauen, machen sich alle Sorgen. Dies
vermittelt den Jugendlichen womöglich ein
verzerrtes Bild von Sex und Beziehungen.
Wenn jemand aber jeden Abend im Bett
sitzt und eine Fanfiction darüber liest, wie
eine gewöhnliche Teenagerin an One Direction
verkauft wird und sich über mehrere
Kapitel in einen der englischen Sänger verliebt,
erregt das kaum Aufsehen. Verwunderlich,
wenn wir bedenken, wie sexuell
explizit diese Geschichten sein können und
wie jung manche sie lesen. Auf Webseiten
wie Wattpad, Archive of our own (Ao3)
oder auch Tumblr kann jede und jeder geschriebene
Pornographie finden. Der Fantasie
sind dabei keine Grenzen gesetzt. Obwohl
Amateur*innen die Werke auf diesen
Seiten schreiben, können sie den Blick der
Leser*innen auf Sex und Intimität bis ins Erwachsenenleben
stark beeinflussen.
"Porn Without Plot"
Fanfiction kann als geschriebene Pornographie
gesehen werden. Viele der Autor*innen
bezeichnen ihre Werke selbst als Porno.
Fanfiction stellt für einige den ersten Kontakt
mit Sex dar. Wenn Jugendliche keine
umfangreiche sexuelle Aufklärung erhalten
haben, kann also Fanfiction beeinflussen,
wie sie Sex und Intimität wahrnehmen. Vergewaltigung,
toxische Beziehungsstrukturen
und brutale Darstellungen von Sex sind
oft zu finden, ohne dass diese kritische reflektiert
werden. Bei einer Umfrage der Universität
von Ontario in Kanada bestätigten
die befragten Student*innen, dass diese Geschichten
sich darauf ausgewirkt hatten, wie
sie Intimität im echten Leben wahrnahmen.
Die Student*innen sagten jedoch, dass nicht
das Lesen selbst negative Folgen hatte, sondern
der Fakt, dass sie nicht darüber reden
konnten. Fanfiction ist mit viel Scham verbunden.
Wenige Leute die Fanfiction lesen
oder sogar schreiben, erzählen offen davon.
Die gelesenen Fantasien werden im eigenen
Kopf weiterentwickelt und können bestim-
men, wie Sexualpartner*innen ausgewählt
werden. Umso problematischer ist dies,
da "Violence", "Abuse", "Non-Consensual"
und "Rape" zu den 100 meistgebrauchten
Schlagwörtern auf Ao3 im Jahr 2021 zählten.
Eine schwierige Situation entsteht,
wenn die sexuellen Extreme, die in Fanfiction
vorkommen können, nicht angemessen
und offen angesprochen werden.
Ein Mittel zur Selbstentdeckung
Frauen sind die dominierende Kraft in der
Fanfiction-Welt. Deshalb ist es für viele ein
Ort, an dem sie ihre eigene Sexualität besser
ausleben können. Vor allem im Vergleich
zu traditionellen Pornos schafft erotische
Fanfiction einen Platz, in dem weibliche
Anliegen im Mittelpunkt stehen. Es ist kein
Wunder, dass gerade junge Frauen, die ihre
sexuellen Bedürfnisse zum ersten Mal entdecken,
sich Fantasien hingeben, in denen
ihre Lieblingsfiguren oder Stars ihnen ihre
volle Aufmerksamkeit schenken. Dies umfasst
in erotischen Fanfictions nicht nur
den beschriebenen Sex, sondern auch die
darum entwickelten Beziehungen. Sogar
die Geschichten, die selbst von den Autor*innen
als Porno beschrieben werden,
bieten eine Handlung und Hintergründe
für die Figuren.
Das Darstellen von extremen Situationen in
Fanfiction kann auch positiv sein. Fanfiction
kann einen Raum schaffen, in dem diese Extreme
auf ethische Art und Weise erkundet
werden können. Anders als bei visueller
Pornographie, geschieht alles im Kopf der
Leser*innen, ohne Schauspieler*innen zu
schaden. Ausserdem hat Zustimmung in
Fanfiction einen grösseren Wert als in anderen
erotischen Medien. Lange ermöglichte
nur Fanfiction LGBTQ+ Fans sich in ihren
Lieblingsgeschichten repräsentiert zu sehen.
LGBTQ+ Charaktere mit glücklichen
Geschichten waren und sind auch heute
noch nicht sehr verbreitet, vor allem in den
grossen und erfolgreichen Medienfranchisen.
Trotz problematischer Aspekte bietet
erotische Fanfiction für viele – wenn sie
angemessen kontextualisiert und enttabuisiert
wird – eine Alternative zu klassischer
Pornografie. P
Einen
ausführlicheren
Artikel zum Thema
findet ihr hier
24 spectrum 05.22
SEXUALITÉ
Texte Marine Lanzi
Illustration Marine Lanzi
Le massage érotique, c’est fini !
Depuis plusieurs années, la massothérapie est devenue une véritable
pratique médicale, reconnue pour ses nombreux bienfaits.
a massothérapie représente l’une des
L plus anciennes formes de thérapie.
Elle remonte à l’Antiquité, notamment en
Orient, dans les médecines traditionnelles
chinoises et indiennes. Le massage était pratiqué
pour favoriser la santé et la guérison,
tout en étant associé aux huiles essentielles
et aux herbes thérapeutiques. En Occident,
avec la montée du christianisme, la pratique
ne fut plus valorisée, malgré les preuves de
ses nombreux bienfaits. Le christianisme
condamnait la pratique du toucher, qu’il jugeait
inappropriée. Le côté semi-sexuel et
ambigu du massage l’a rapidement associé à
une pratique érotique et immorale, perdant
de fait sa valeur thérapeutique.
Mais, depuis plus de vingt ans , la massothérapie
est peu à peu associée à un moment
de détente. Le massage devient un outil essentiel
à la routine beauté et bien-être de
beaucoup d’individus. Surtout depuis le début
de la pandémie, les instituts et les salons
de massage remarquent une augmentation
du nombre de visiteur.euse.s. Avec le confinement,
les individus ressentent de plus
en plus le besoin de prendre du temps pour
eux. La vision du massage comme une pratique
érotique, c’est fini ! Et pour les professionnels.les
c’est un soulagement.
Poser un cadre professionnel au massage
Comme le dit Megan Pillonel, massothérapeute
et esthéticienne à l’Institut Pause
Douceur de Fribourg : « je peux comprendre
l’idée sexuelle du massage, avec le toucher, la
caresse, cela peut vite partir dans la sexualisation
du geste. Après, je pense que c’est
dans la manière de présenter le massage et
de l’expliquer, qu’on évite le malentendu. »
Ainsi, l’une des meilleures approches pour
éviter la confusion avec un massage érotique
se trouve dans le type de discours et la présentation.
Le fait de parler et d’expliquer le
déroulement de la séance permet de poser
un cadre clair, et d’indiquer qu’il ne s’agit pas
d’un lieu propice aux massages sexuels.
Le consentement du toucher n’est donc pas
explicitement évoqué. Il est sous-entendu
au travers du professionnalisme du-de la
praticien.ne. De manière générale, la séance
commence par une explication du déroulement
du massage, des zones qui vont être
massées, et des habits à retirer et ceux à garder,
avant la séance. En presque dix ans de
carrière, Megan déclare : “ Je n’ai jamais eu
de remarques sexistes, je ne sais pas si c’est
de la chance ou quoi, mais les hommes qu’on
reçoit ont toujours été dans la bienveillance.
” Elle précise tout de même qu’il existe
quelques instituts qui préfèrent arborer une
affiche sur la porte avertissant qu’il ne s’agit
pas d’un lieu pour les massages érotiques.
L’évolution de l’idée du massage
Depuis les dix dernières années, Megan a
pu constater une évolution des mentalités,
même si elle admet que : “ les hommes sont
parfois gênés de venir la première fois. Ils
doivent quand même entrer dans un endroit
qui, à la base, est dédié plutôt aux femmes.
” Le massage n’est plus simplement réservé
aux sportifs, mais s’ouvre à différentes méthodes.
En effet, le métier de masseur-se est
une profession en expansion. D’une part,
il existe actuellement différents types de
massage : californien, ayurvédique, suédois,
énergétique, etc… D’autre part, de nombreux
hommes pratiquent la massothérapie. De
fait, l’arrivée des hommes, dans la profession,
a permis d’atténuer l’impact des stéréotypes
sexuels associés aux masseuses.
Autre aspect important de l’évolution du
métier de masseur-se, de plus en plus de
médecins et de spécialistes recommandent
la massothérapie, comme une médecine alternative.
La démocratisation de la pratique
dans les cercles professionnels permet également
de la rendre plus légitime.
Megan de conclure: « Il y a dix ans, il y avait
plus une image sexuelle du massage, tandis
que maintenant, la massothérapie est devenue
une banalité. Heureusement, cette
image a un peu évolué... ». P
05.22
spectrum
25
ANIMAE LIBERAE
Text und Illustration Mara Wehofsky
2112 - The colony
verything and everybody is synthetic
E here: only the richest of the rich could
afford to leave the dying earth behind. Everything
here had to be built, and everything
needed had to be brought. But everything is
not enough anymore, for nobody here.
The flat and soil-red buildings are our new
home now. Everybody knows everybody.
For some, the arrival on this red stone flying
through space was difficult, they had been
used to glamor and glory, but life here is better
described as hard and boring. Money as
a concept has been abandoned.
Everybody here is a scientist. We harvest
our vegetables, grains, and fruit inside of big,
perfectly round holes filled with bright white
synthetic soil; every single item looks the
same, nothing has a smell. Well, that is not
true. Smell has become something foreign
to us, as the breathable air inside our station
stinks because of the filtering chemicals
used to make it breathable. To put it better,
everything stinks of metal and oil.
Everybody needs to work, everybody contributes
to keeping us alive, and every breath
taken by anybody is a fight against the sheer
emptiness surrounding us. We fight against
an atmosphere so deadly to us it becomes
ironic at times. But laughing is something
people here hardly do. We are supposed to
laugh when we are finished building a place
we could call home.
At night we sit together. The dark sparkly
sky is something everybody has memorized
here, and we look up to find earth, small as
any other star. Together we admire her, in
silence.
Everybody here knows the painful truth.
And we all feel it, inside of us, as we deeply
drown in loneliness, all together. Humanity
thought that this would be our start as
an intergalactic force, conquering the cosmos,
victory after victory. Humanity never
thought it might be like this, trying to live
inside of death itself. Humanity thought it
would be easy, and prestigious. But in reality,
we humans are overcoming what it once
meant to be human. We must build our new
heaven, in this red and dry world, but it will
always stink of metal and oil.
Because we thought that going away would
be easy. We are infants who lost their mother.
We chose it to be this way.
The colony is our last chance. P
26 spectrum 05.22
COUP DE GUEULE
Texte Joan Laissue
Photo Pixabay
Bonheur, amour. Antagoniste
ou consubstantiel ?
« L’expérience nous enseigne que bonheur et jouissance sont de pures
chimères qu’une illusion nous indique au loin ; qu’au contraire la souffrance,
la douleur sont réelles, qu’elles se font connaître elles-mêmes
immédiatement sans avoir besoin d’illusion et de délais. » A. Schopenhauer
l est en effet assez complexe de penser
I qu’Arthur Schopenhauer puisse proposer
une pensée eudémonique décente de par le
pessimisme qu’on lui reconnaît. Pourtant, ce
penseur complet a pris soin de s’attarder sur
la question. Selon lui, le bonheur est une notion
négative, c’est-à-dire, l’inverse d’un état
naturel. Douleur, souffrance, ennui, envie et
angoisse sont intrinsèquement liés à la condition
humaine qui porte en elle la Volonté
et ses désirs. Le bonheur ne serait alors par
définition que l’absence inédite de déplaisir
et de souffrance. Ce phénomène se contemple
directement dans la conception du
désir. Ce dernier suscite souffrance et ennui
lorsqu’il ne peut être satisfait. Mais dès sa
satisfaction, le déplaisir ne s’évanouit qu’un
très bref instant avant de laisser place à une
quête nouvelle de satisfaction. C’est ainsi
que, proportionnellement à la nature de l’individu,
il n’y a que l’instant d’où intervient
le trouble émotionnel - au sein de l’existence
ordinairement morne - qui nous émeut
de manière perceptiblement forte, qu’il en
soit d’une profonde morosité ou d’une vive
allégresse. Mais à nouveau, cet état, aussi
sensible puisse-il être, cessera en des délais
très brefs ; l’illusion se dissipe. En résumé,
nous pourrions exprimer cette pensée par
la doctrine aristotélicienne suivante : « Le
sage n’aspire pas au plaisir mais à l’absence
de souffrance ».
Mais est-il totalement inconcevable d’imaginer
une ivresse existentielle ? Une ontologie
immanente d’une jouissance objective ?
Dépasser l’amour ?
Nietzsche proposait alors comme sortie
de cette condition précaire de souffrance,
l’acceptation et même l’affirmation de ces
aspirations naturelles au bonheur, en les dépassant
alors. Mais cet amour de son propre
sort, n’est-il pas à nouveau, un stratagème de
la nature afin de ne plus ressentir ce dégoût
constant ?
Le monde des représentations n’est que l’expression
du monde de la volonté, c’est-à-dire,
une illusion constamment entretenue par
«L’amour, c’est l’ennemi ; [..] le
Génie de l’espèce est un industriel
qui ne veut que produire.
Il n’a qu’une pensée, pensée
positive et sans poésie, c’est la
durée du genre humain»
Arthur Schopenhauer
la condition humaine. S’il y a un sujet philosophique
des plus axiomatiquement acceptés,
c’est certainement l’amour. Ce dernier
serait en effet chimérique, un « au-delà »
intellectuel, une transcendance toute particulière.
C’est certainement ce qui fait qu’un
examen métaphysique de l’amour est chose
particulièrement complexe et de facto contraire
à l’ordre naturel. Si une telle opinion
est réversive, elle devient nécessaire lors de
l’analyse de notre paradigme sur l’amour. Si
celui-ci n’est en effet que l’instrumentalisation
de la volonté conséquemment à la condition
humaine afin d’immortaliser l’espèce, il
faut dès lors conjecturer que l’« intellĕgĕre »
n’est en mesure que de donner une opinion
favorable aux phénomènes qui elle-même la
conçoivent. Comme d’après la proposition
de Nietzsche : « Il y a toujours un peu de
folie dans l'amour mais il y a toujours un peu
de raison dans la folie. » ; il faut également
se demander si accepter la fatalité du genre
humain n’édifie pas également une pertinence
alors inexpérimentée ? Une expérimentation
éclairée et lucide de la fantasmagorie
élaborée par notre nature intrinsèque n'a-telle
pas un intérêt existentiel et nécessaire à
l’étude ontologique du genre humain et de
ses affects ? Ou alors, cette nature, doit-on la
nier pour avoir accès aux plus hautes sphères
de la raison et de l'objectivation (pour
autant qu’elles existent) ? P
05.22
spectrum
27
KRITIKEN
Mord und Todschlag – Nichts für
schwache Nerven!
lles rund um Verbrechen, Mord und Todschlag
A ist Thema des internationalen True Crime Podcasts
der deutschen Journalistinnen Linn Schütze
und Leonie «Leo» Bartsch. True Crime, das bedeutet
die Fälle sind nicht erfunden, sondern beruhen
auf wahren Begebenheiten, die die beiden recherchiert
haben. Einmal in der Woche veröffentlichen
sie eine Folge auf Spotify, die aber auch über Apple
Podcast und weitere Anbieter zugänglich ist.
Die Fälle handeln von international bekannten Serienmörder*innen
wie beispielsweise Ted Bundy
oder erschütternden Morden, wie derjenige der
«Black Daliah». Aber sie greifen auch Leos Lieblinge
auf: ungeklärte Fälle, sogenannte „Cold Cases“.
Die beiden decken ebenfalls weniger populäre Fälle
auf, die bisher nur am Rande der Öffentlichkeit behandelt
wurden, aber nicht weniger grausam sind.
Der kolumbianische Drogenbaron Pablo Escobar ist
weltbekannt. Die Tatsache, dass sein Geschäft und
seine Machenschaften auf dem Fundament stehen,
das die Kolumbianerin Griselda Blanco gelegt hat,
wissen die Wenigsten. Der Podcast fasst die Fälle
übersichtlich zusammen und setzt sie stets in einen
zeitlichen und historischen Kontext.
Doch was macht diesen True Crime Podcast aussergewöhnlich?
Leo und Linn trinken dazu meistens Wein oder andere
alkoholische Getränke. Das gefällt womöglich
nicht allen und führt teilweise zu unangebrachten
oder absurden Witzen. Aber eines ist klar, es lockert
die Stimmung auf und das ist bitter nötig. Denn die
Fälle, die sie in ihrem Podcast aufrollen sind nichts
für schwache Nerven!
In meinen Augen eine der spannendsten Folgen
handelt von der bereits erwähnten Kolumbianerin
Griselda Blanco und trägt den Titel: «Die Kokainkönigin:
Warum hat Griselda Blanco keine eigene
Netflix Serie?». Wenn Ihr wissen wollt, was in den
kolumbianischen Drogenkartells vor Pablo Escobar
geschah, wie es dazu kam, dass Griselda Blanco bereits
als Jugendliche ihren ersten Mord beging und
wie sie zu ihrem Beinamen „The Godmother“ kam,
drückt Play. In diesem Sinne, wie es Linn und Leo
sagen würden: «Cheers!»
Ella Lory
Mord auf Ex
Leonie Bartsch & Linn Schütze
2019 - heute
120 Episoden
Im Kopf einer Psychopathin
ch nehme dir das, was du mir angetan hast, nicht
I übel. Du warst mir so lange ein perfekter Ehemann,
bis du es nicht mehr sein konntest. Und du
warst der beste Vater der Welt. Daran gibt es keinen
Zweifel. Ich liebe dich. Sogar jetzt noch.» Sind das
die letzten Worte einer Psychopatin oder doch nur
einer liebenden Ehefrau?
Colleen Hoover ist für ihre emotionalen Liebesromane
bekannt, aber mit dem Buch Verity hat sie
einen hervorragenden Psychothriller geschrieben,
den man einfach nicht aus der Hand legen kann. Er
bringt Dich dazu an der Wahrheit zu zweifeln und
erhält die Spannung bis zum Schluss aufrecht!
Verity handelt von der jungen Autorin Lowen Ashleigh,
die ein Angebot bekommt, das sie unmöglich
ablehnen kann: Sie soll die gefeierten Psychothriller
von Starautorin Verity Crawford zu Ende schreiben.
Diese ist seit einem Autounfall, der unmittelbar auf
den gewaltsamen Tod ihrer beiden Töchter folgte,
geistig nicht mehr ansprechbar.
Lowen akzeptiert – auch, weil sie sich zu Veritys
Ehemann Jeremy hingezogen fühlt. Während ihrer
Recherchen im Haus der Crawfords findet sie Veritys
Tagebuch und liest darin Erschreckendes: Hinter
der Maske der gefeierten Starautorin verbirgt
sich eine zutiefst gefährliche Psychopathin, die die
Mitschuld am Tod ihrer eigenen Töchter trägt und
auch ihren eigenen Unfall inszeniert hat. Je mehr sie
im Tagebuch liest, desto mehr denkt sie über Verity
Crawford zu erfahren, doch ist es die Wahrheit?
Selten hat mich ein Buch so gepackt wie dieses hier.
Hoover hat es wirklich geschafft die Sicht einer Psychopatin
so spielerisch leicht darzustellen, dass man
selbst beim Lesen das Gefühl hatte in Veritys Kopf
zu sein.
Zwischen Hass, Verachtung und natürlich etwas Romanze
bietet dieses Buch alles, was ich mir erhofft
habe. Ich empfehle das Buch allen, die nicht vor Nervenkitzel
und etwas Wahnsinn zurückscheuen und
natürlich etwas Romantik vertragen können.
Lea Müller
Verity
Colleen Hoover
2020
368 Seiten
28 spectrum 05.22
CRITIQUES
Furies Nocturnes
es traits de Robert de Niro, Jodie Foster, Harvey
L Keitel et Cybill Shepherd ont sculpté une œuvre
majeure nommée Taxi Driver . Ce film, réalisé par
Martin Scorsese, est sorti en 1976. Il fait partie des
pionniers dans le genre du drame psychologique.
En effet, l’histoire porte une attention particulière
sur la psychologie de Travis Bickle, incarné par
Robert de Niro. Ce dernier revient de la guerre du
Viêt Nam. Solitaire, dépressif et victime d’insomnie,
Travis Bickle devient chauffeur de taxi nocturne
pour occuper ses nuits. Il fait ensuite la rencontre
de Betsy.
La singularité du protagoniste la convainc de prendre
un café avec lui, puis un rancard. Toutefois, il n’y
a aucune suite puisqu’elle est offensée par l’endroit
incongrue où Travis l’emmène, un cinéma pornographique.
Rejeté et dépressif, ses pensées s’assombrissent
et son dégoût pour New York s’accroît.
Derrière son volant, nombre de crimes se déroulent
sous les yeux de Travis Bickle. Soudainement, le
film prend un tournant. Le protagoniste décide de
nettoyer la ville des délinquants et ce, à sa manière.
Il achète de multiples armes illégalement. Il se prépare
physiquement et mentalement à combattre. «
C’est à moi que tu parles ? » prononcé plusieurs fois
devant le miroir est une scène, improvisée par de
ls ne font plus de films romantiques feel good
"Icomme dans le début des années 2000”. Laissez-moi
alors poser un genou à terre et vous présenter
Marry Me.
Un couple surprenant et improbable est apparu sur
les grands écrans en février 2022. Jennifer Lopez
dans le rôle d’une pop star de renommée mondiale
qui lui va si bien et Owen Wilson en professeur de
maths à la vie tranquille.
Basé sur le roman graphique de Bobby Crosby publié
en 2012, le film met en scène l'histoire d’amour
entre Kat Valdez et Charlie Gilbert. Kat Valdez et
Bastian, un couple de chanteurs de musique latine
extrêmement célèbre, prévoient de se marier en
chantant leur titre Marry Me lors d’un de leurs concerts.
Plus qu’une simple mise en avant publicitaire,
c’est l'occasion pour Kat de faire oublier au monde
ses deux divorces et de redorer son image. Mais en
plein concert elle apprend que Bastian l’a trompée.
Désespérée, elle choisit d’épouser un membre du
public portant une pancarte sur laquelle est inscrit
Marry Me, et dont le propriétaire n’est autre que
Charlie Gilbert (Owen Wilson). Pour le bien de sa
réputation, Kat propose de rester mariée et Charlie
accepte cette relation avec curiosité et bienveillance.
S'ensuit une série d’événements qui rapprocheront
l'improbable couple. Mais la relation entre
Niro, devenue culte. Le film dans son ensemble est
d’ailleurs un classique. Solitaire et incompris, Robert
de Niro nous offre une remarquable prestation.
On vit à travers ses yeux ce monde torturé, fou et
sombre. Perdu, souffrant et incompris, il ne se sent
à sa place nulle part et il ne sait pas comment agir
dans de nombreuses circonstances, au travail ou
face aux femmes. Ce qui explique les nombreuses
maladresses du protagoniste tel qu’emmener Betsy
dans un cinéma pornographique. Il ne comprend
pas les conventions sociales. Je salue la prestation
de Cybill Shepherd qui incarne Betsy. Jodie Foster
excelle aussi dans le rôle d’Iris Steensman, jeune
prostituée effrontée et rebelle. Il est déjà possible
de flairer le talent de la jeune actrice âgée de 12 ans
seulement à l’époque.
Pour conclure, ce film fait incontestablement partie
des grands piliers du cinéma. Les brillantes prises
de vue de Martin Scorsese avec le script riche et cru
rédigé par Paul Schrader ont créé un chef d’œuvre
influençant un grand nombre de réalisateur.trice.s
et acteur.trice.s. Taxi Driver donne la liberté de lire
entre les lignes et les plans. La fin est la cerise sur
le gâteau. Ouverte, vive et trouble, elle laisse libre
cours à notre imagination…
Une comédie romantique
rafraîchissante
Kat et Charlie se trouve menacée lorsque Kat recommence
à passer du temps avec son ex Bastian
pour la promotion de la chanson Marry Me.
Ce film apporte une véritable bouffée d’air frais
dans le cinéma de 2022 sans aucune mention de
pandémie ou tout autre catastrophe planétaire, juste
une histoire d’amour qui défie les probabilités.
Le film remplit son objectif de divertissement à
merveille grâce à d’excellents acteurs.trice.s et à
une narration rythmée par les concerts de Kat et
les cours de maths de Charlie. Les protagonistes
sont agréables à suivre tout au long du film, ce qui
rend facile de s’identifier à eux mais aussi de se réjouir
de leur bonheur. Charlie est un homme compréhensif
et empathique ce qui change de l’habituel
protagoniste masculin immature qui se retrouve
sans le vouloir dans une relation amoureuse. Kat,
quant à elle, est une femme sûre d’elle et accomplie
qui fait tout ce qu’elle peut pour avoir la meilleure
carrière possible. Ce couple d’opposés qui s'attirent
un peu cliché est mu par une réelle alchimie,
mise en avant par les nombreuses scènes de dialogues
qui les rapprochent naturellement.
Marry Me, comme de nombreuses comédies romantiques,
peut ne pas attirer la curiosité du public
parce que “on sait très bien ce qui va se passer”,
cependant cette rom-com réchauffe assez le cœur
pour en valoir le détour.
Adeline Mougel
Taxi Driver
Martin Scorsese
1976
114 min
Laurie Nieva
Marry Me
Kat Coiro
2022
112 min
05.22
spectrum
29
30 spectrum 05.22
COMITÉ · KOMITEE
Photo Florence Valenne
Comité
Komitee
Von links nach rechts: Manon Becker, Alison Eugénie Bender, Helene-Shirley Ermel, Oliver Clemente, Emilia Astorina, Franziska Schwarz,
Alyna Reading, Tim König, Yvan Pierri, Jérôme Meyer, Pauline Meyer
Folgt uns auf
Suivez-nous sur
IMPRESSUM · MAI 2022
Rédaction-en-chef·fe · Chefredaktion
Unipolitique · Unipolitik
Culture · Kultur
Web
Couverture · Titelbild
Layout
Correction · Korrektur
Info · Abonnement
Site web · Website
Administration
Marketing
Prochaine parution · Nächste Ausgabe
Yvan Pierri, Alyna Reading
Alison Eugénie Bender, Pauline Meyer
Emilia Astorina, Helene-Shirley Ermel
Manon Becker, Franziska Schwarz
Gwendoline Schenck
Tim König
Annika Koepp, Melissa Lambelet, Oliver
Clemente, Leïla Dorsaz
redaction@spectrum-unifr.ch
abo@spectrum-unifr.ch
student.unifr.ch/spectrum/
Loïs Pythoud
Jérôme Meyer
19.09.2022
Photographes · Fotograf·innen
Illustrations · Illustrationen
Contributions · Mitautor·innen
Florence Valenne, Yvan Pierri, Johanna A. Ullrich
Lukas Lauener, Mara Wehofsky, Pauline Meyer,
Emanuel Hänsenberger, Gwendoline Schenck,
Marie Schaller, Noor Amdouni, Christian Schmid,
Tanimara Sartori, Adeline Mougel, Marine Lanzi
Manon Becker, Alison Eugénie Bender, Helene-
Shirley Ermel, Ella Lory, Pauline Meyer, Yvan Pierri,
Alyna Reading, Lea Müller, Selina Keiser, Franziska
Schwarz, Mara Wehofsky, Maxime Staedler, Emilia
Astorina, Joan Laissue, Tanimara Sartori, Oliver
Clemente
Depuis 1958, Spectrum est le journal des étudiant·e·s de l’Université
de Fribourg. Entièrement créé par elleux, le magazine
est également bilingue. Chaque étudiant·e peut participer à sa
conception et ainsi faire ses premiers pas dans le journalisme.
Spectrum paraît six fois par an et est gratuitement à la disposition
de la communauté estudiantine dans les locaux de
l’Université, ainsi que sur Internet.
Tirage : 1'065.
Das Studierendenmagazin Spectrum gibt es seit 1958. Es wird
von Studierenden der Universität gestaltet und ist zweisprachig.
Alle Studierenden können mitmachen und dabei Erfahrungen
im Journalismus sammeln. Spectrum erscheint sechsmal
im Jahr und liegt kostenlos an der Uni und auf dem Internet auf.
Auflage: 1'065.
05.22
spectrum
31
L’AGEF recrute ! Der AGEF rekrutiert !
Plusieurs postes rémunérés sont mis au concours. Si tu souhaites t’investir dans le
vie universitaire, postule !
Es werden mehrere bezahlte Stellen ausgeschrieben. Wenn du dich am
Universitätsleben beteiligen möchtest, bewirb dich!
Read more : agef.ch
Lettre aux politicien·n·e·s du Canton de Fribourg |
Schreiben an Politiker·innen des Kantons Freiburg
A l’occasion de nos 130 ans, nous désirons sensibiliser le monde politique aux
problématiques des étudiant·e·s. Notre lettre est à lire sur notre site internet.
Anlässlich unseres 130-jährigen Jubiläums möchten wir die Politik für die Probleme
der Studierenden sensibilisieren. Unser Brief ist auf unserer Website zu lesen.
Thèmes abordés :
Précarité étudiante
Santé mentale
Situation financière de l'UniFR
Egalité des chances
Infrastructures
Erasmus+ / Horizon Europe
Entrée sur le marché du travail
Angesprochene Themen :
Studentische Ungewissheit
Die mentale Gesundheit
Finanzielle Situation der UniFR
Chancengleichheit
Infrastruktur
Erasmus+ / Horizon Europe
Eintritt in den Arbeitsmarkt
www.agef.ch 32 spectrum 05.22 | Instagram @agefrib