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Spectrum_5_2020

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PRISE DE POSITION

Texte Zélie Schneider

Photo Zélie Schneider

Petite introduction à l’écriture

inclusive

Il existe de nombreuses manières d’écrire en inclusif :

aucune n’est officiellement juste, donc aucune n’est fausse

non plus !

Un petit exemple pour montrer la variété que propose l'écriture inclusive

’écriture inclusive s’impose de plus en

L plus ces dernières années. Comme pour

tout changement dans la langue française,

elle ne fait cependant pas l’unanimité. C’est

vrai que c’est étrange et inhabituel les premières

fois qu’on la rencontre, ça accroche,

la lecture est peut-être moins fluide, on peut

ne pas avoir l’impression que ce soit si important

que ça.

Pourtant, à force, on finit par s’y habituer,

comme on s’habitue à tous les prénoms les

plus excentriques une fois que l’on apprend

à connaître la personne, comme on a pris

l’habitude d’utiliser des anglicismes en français,

comme on a appris à dire qu’un homme

et dix femmes sont « présents ».

Pour se familiariser à l’écriture inclusive, il

est intéressant de savoir d’où elle vient et

à quoi elle sert vraiment. Premièrement, la

règle de grammaire que nous apprenons dès

l’école primaire, « le masculin l’emporte sur

le féminin », n’a pas toujours été de mise en

français. Jusqu’au dix-septième siècle, l’accord

de proximité était de mise, c’est-à-dire

que l’adjectif s’accordait avec le nom qui en

était le plus proche dans la phrase, par exemple

« deux hommes et une femme sont présentes

». Il a été activement décidé de ne plus

utiliser l’accord de proximité car le masculin

était plus « noble ». Ensuite, il a été prouvé

par de nombreuses études scientifiques

qu’inconsciemment nos représentations

mentales changent et deviennent plus proches

de la réalité si l’on utilise des formes inclusives

et non pas uniquement le masculin.

L’impact de l’écriture inclusive est donc réel

et peut avoir des influences immédiates, ce

n’est donc pas « se tromper de combat » ou

« vouloir compliquer la langue pour rien ».

Différentes formes

Il existe différentes manières de rendre un

texte inclusif. La plus discrète est d’utiliser

un mot neutre, par exemple en remplaçant

« le lecteur » par « le lectorat » ou de reformuler

une phrase pour éviter un mot qui ne

serait pas inclusif. Ensuite, on peut utiliser

la double forme – les participantes et participants

– de préférence par ordre alphabétique

pour ne pas mettre par réflexe toujours

le masculin en premier et ne pas tomber

dans une forme de galanterie. Enfin, on peut

modifier les mots pour les rendre inclusifs,

en utilisant différents signes de ponctuation,

parfois des majuscules ou en inventant un

nouveau mot par un mélange des formes

au féminin et au masculin. Tout est permis,

l’écriture inclusive n’étant de toute manière

pas reconnue officiellement ! Pour les signes

de ponctuation, celui qui s’impose de plus

en plus est le point médian, qui a cela d’in-

téressant qu’il n’a pas d’autre utilisation en

français contemporain. Pour les inventions,

il y a par exemple le pronom « iel » ayant

l’avantage d’être ni genré, ni binaire ou la forme

« toustes » permettant d’éviter le point

médian. On peut également fusionner certains

mots pour arriver aux « nouvelleaux »

d’une association ou aux « formateurices »

en écriture inclusive. De nouveaux caractères

typographiques ont également été inventés

par un étudiant, dans le cadre de son

projet de fin d’études nommé « l’inclusif·ve »,

ils en valent le détour !

Vraiment inclusive ?

Certaines voix s’élèvent, à juste titre, pour

remettre en question l’inclusivité véritable

de l’écriture inclusive. D’un point de vue

pratique, les logiciels qui permettent de lire

à haute voix les textes pour les personnes

malvoyantes ne permettent pas (encore ?)

de déchiffrer les formes inclusives avec un

point médian ou un tiret. Ces formes peuvent

aussi rendre la lecture plus compliquée

pour des personnes ayant des difficultés à

lire de manière générale. Du point de vue

de la représentativité, parler d’écriture « inclusive

» alors qu’elle représente de manière

binaire uniquement le féminin et le masculin

revient à ne pas reconnaître que certaines

personnes se sentiront exclues. Il existe des

alternatives en utilisant notamment des astérisques

et/ou des « x » à ajouter en plus de

la forme au féminin, pour que les personnes

trans et non-binaires puissent aussi se sentir

concernées. P

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