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SOCIÉTÉ
Texte Meredith Stella et Velia Ferracini
Illustration Claire Polin
Tinder 2.0, le vaccin des
célibataires ?
La pandémie de coronavirus a un impact sur les relations
amoureuses. Comment l'application Tinder s'intègre-telle
dans cette période ?
du XIXe au milieu du XXe siècle. Selon un
article du New York Times, la dark academia,
même si les prémisses existaient avant le
coronavirus, a pris de l'importance dans ce
contexte car elle a pour but de ramener à
une époque où l’école avait lieu de manière
classique, et non par Zoom. Loin du monde
réel, les jeunes rêvent, par la virtualité,
aux anciens modes de vie. Dans cette
même vogue, il s'agit de s'interroger sur le
rôle potentiel de Tinder comme recréateur
d'échanges épistolaires : l'application
va-t-elle muter d'un site de rencontre à un
instrument culturel ?
e coronavirus et les confinements qui en
Ldécoulent affectent les relations sociales
et notamment la recherche de nouvelles histoires
amoureuses. En effet, il est difficile de
rencontrer quelqu'un sans sortir de chez soi
et cela peut provoquer, chez les célibataires,
un sentiment d'isolement. Dans ce contexte,
Tinder joue un rôle majeur puisqu'il offre
une « alternative » aux rencontres réelles.
En témoigne la hausse de 27% des messages
envoyés (chiffre de Match Group) durant la
première vague de coronavirus. Avant la
pandémie, les applications de rencontres
suscitaient de nombreux préjugés et il existait
une honte chez leurs utilisateur·rice·s.
Avec la « virtualisation » du social, de plus
en plus de gens passent au-delà de ces préjugés
et s'inscrivent sur les plateformes de
rencontre.
De ce fait, la pandémie affecte le social :
prenons par exemple l'Angleterre où les relations
sexuelles ont été interdites entre personnes
de domiciles différents. La situation
sanitaire affecte donc le relationnel, pénètre
dans l'intime et Tinder réagit en proposant
une nouvelle normalité par la virtualité :
mais cette alternative permet-elle vraiment
de compenser la distanciation ?
Tinder : une nouvelle forme d'échanges
épistolaires ?
Pendant le Covid, les échanges ont donc
augmenté sur Tinder, permettant de maintenir
une séduction et posant la question
suivante : cette « virtualisation » des relations
va-t-elle devenir une nouvelle forme
de communication ? D'une certaine mani ère,
entretenir une conversation Tinder ressemble
aux échanges épistolaires qui étaient
jadis la norme des rapports à distance.
En étudiant les tendances nées durant la
pandémie, il semblerait qu'une nostalgie du
passé se soit déployée au niveau culturel.
Dans cette même lignée, la dark academia,
un style de vie venu de Tiktok, s'est manifestée
chez les jeunes et est désignée comme
une esthétique centrée autour de la littérature,
de la découverte de soi et d'une passion
pour la connaissance et l'art. Elle idéalise les
écoles prestigieuses de la période du milieu
Tinder et coronavirus : flambée économique
?
Le confinement a été bénéfique aux applications
de rencontre, tel Tinder qui est
actuellement en tête du marché. Le journal
Le Parisien, ainsi que Les Numériques, le
confirment : le 29 mars l’application a enregistré
trois milliards de “swipes“ (une fonction
pour sélectionner vos prétendant·e·s :
à droite on aime, à gauche on n’aime pas),
un record absolu alors que la moitié de l’humanité
était bloquée chez elle. Covid oblige
: le monde est confiné et la volonté de
communiquer avec l’extérieur devient plus
forte. C’est d’ailleurs en rendant la fonction
« passeport » gratuite, une fonction des abonnements
Tinder Gold ou Plus, que l’application
a su convaincre ses utilisateur·rice·s.
Cette fonction permet de « swiper » des personnes
du monde entier, en sélectionnant
simplement un lieu. On le voit donc : Tinder
profite du coronavirus. Il l'instrumentalise.
Dans le journal économique de l’Agefi, John
Plassard (directeur adjoint chez Mirabaud
Banque) pronostique un profit économique
de 4,2% par année. Il semblerait donc que
la pandémie soit bénéfique à certains. Les
couples créés en période Covid seraient-ils
placés sous la même étoile que l’application
Tinder ? P
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