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Spectrum_5_2020

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SOCIÉTÉ

Texte Meredith Stella et Velia Ferracini

Illustration Claire Polin

Tinder 2.0, le vaccin des

célibataires ?

La pandémie de coronavirus a un impact sur les relations

amoureuses. Comment l'application Tinder s'intègre-telle

dans cette période ?

du XIXe au milieu du XXe siècle. Selon un

article du New York Times, la dark academia,

même si les prémisses existaient avant le

coronavirus, a pris de l'importance dans ce

contexte car elle a pour but de ramener à

une époque où l’école avait lieu de manière

classique, et non par Zoom. Loin du monde

réel, les jeunes rêvent, par la virtualité,

aux anciens modes de vie. Dans cette

même vogue, il s'agit de s'interroger sur le

rôle potentiel de Tinder comme recréateur

d'échanges épistolaires : l'application

va-t-elle muter d'un site de rencontre à un

instrument culturel ?

e coronavirus et les confinements qui en

Ldécoulent affectent les relations sociales

et notamment la recherche de nouvelles histoires

amoureuses. En effet, il est difficile de

rencontrer quelqu'un sans sortir de chez soi

et cela peut provoquer, chez les célibataires,

un sentiment d'isolement. Dans ce contexte,

Tinder joue un rôle majeur puisqu'il offre

une « alternative » aux rencontres réelles.

En témoigne la hausse de 27% des messages

envoyés (chiffre de Match Group) durant la

première vague de coronavirus. Avant la

pandémie, les applications de rencontres

suscitaient de nombreux préjugés et il existait

une honte chez leurs utilisateur·rice·s.

Avec la « virtualisation » du social, de plus

en plus de gens passent au-delà de ces préjugés

et s'inscrivent sur les plateformes de

rencontre.

De ce fait, la pandémie affecte le social :

prenons par exemple l'Angleterre où les relations

sexuelles ont été interdites entre personnes

de domiciles différents. La situation

sanitaire affecte donc le relationnel, pénètre

dans l'intime et Tinder réagit en proposant

une nouvelle normalité par la virtualité :

mais cette alternative permet-elle vraiment

de compenser la distanciation ?

Tinder : une nouvelle forme d'échanges

épistolaires ?

Pendant le Covid, les échanges ont donc

augmenté sur Tinder, permettant de maintenir

une séduction et posant la question

suivante : cette « virtualisation » des relations

va-t-elle devenir une nouvelle forme

de communication ? D'une certaine mani ère,

entretenir une conversation Tinder ressemble

aux échanges épistolaires qui étaient

jadis la norme des rapports à distance.

En étudiant les tendances nées durant la

pandémie, il semblerait qu'une nostalgie du

passé se soit déployée au niveau culturel.

Dans cette même lignée, la dark academia,

un style de vie venu de Tiktok, s'est manifestée

chez les jeunes et est désignée comme

une esthétique centrée autour de la littérature,

de la découverte de soi et d'une passion

pour la connaissance et l'art. Elle idéalise les

écoles prestigieuses de la période du milieu

Tinder et coronavirus : flambée économique

?

Le confinement a été bénéfique aux applications

de rencontre, tel Tinder qui est

actuellement en tête du marché. Le journal

Le Parisien, ainsi que Les Numériques, le

confirment : le 29 mars l’application a enregistré

trois milliards de “swipes“ (une fonction

pour sélectionner vos prétendant·e·s :

à droite on aime, à gauche on n’aime pas),

un record absolu alors que la moitié de l’humanité

était bloquée chez elle. Covid oblige

: le monde est confiné et la volonté de

communiquer avec l’extérieur devient plus

forte. C’est d’ailleurs en rendant la fonction

« passeport » gratuite, une fonction des abonnements

Tinder Gold ou Plus, que l’application

a su convaincre ses utilisateur·rice·s.

Cette fonction permet de « swiper » des personnes

du monde entier, en sélectionnant

simplement un lieu. On le voit donc : Tinder

profite du coronavirus. Il l'instrumentalise.

Dans le journal économique de l’Agefi, John

Plassard (directeur adjoint chez Mirabaud

Banque) pronostique un profit économique

de 4,2% par année. Il semblerait donc que

la pandémie soit bénéfique à certains. Les

couples créés en période Covid seraient-ils

placés sous la même étoile que l’application

Tinder ? P

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