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MAGAZINE DES ÉTUDIANT·E·S
DE L'UNIVERSITÉ DE FRIBOURG
STUDIERENDENMAGAZIN
DER UNIVERSITÄT FREIBURG
NOVEMBRE · NOVEMBER 2020
AFFILIÉ À L'AGEF
L'humain migrateur
Quid de l’équivalence des diplômes en Suisse ? page 12
La vie après le génocide de Rwanda page 14
Von Identität und Integration
Mythos Schweiz Seite 10
«Jeder hat das Recht auf ein schönes Zuhause!” Seite 15
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Möchtest du deine Leidenschaft für den Journalismus ausleben dich in einer Universitätsorganisation
engagieren? Interessierst du dich für Soziale Medien, Internet und aktuelle Themen? Bist du unabhängig,
zuverlässig und bereit, Verantwortung zu übernehmen?
Dann ist die Stelle als Verantwortliche*r Marketing bei uns genau das richtige für dich!
Das Studierendenmagazin SPECTRUM sucht auf Januar 2021 eine*n
Deine Aufgaben
Verantwortliche*n Marketing
• Anzeigekunden suchen und die Werbeflächen im Spectrum planen, verteilen, füllen.
• Du stehst in Kontakt mit interessierten Werbekunden, antwortest auf deren Mails und stehst ihnen
als Auskunftsperson zur Verfügung.
• Das Team bei der Organisation von internen und externen Anlässen unterstützen.
• Planung und Umsetzung der Vermarktung der Printausgaben in enger Zusammenarbeit mit der
Administration.
• Übersetzen von Texten der internen Kommunikation vom Französischen ins Deutsche.
Dein Profil
• Du studierst an der Universität Freiburg und bist interessiert an Journalismus, Kommunikation und
Marketing.
• Du sprichst fliessend Deutsch und hast gute Französischkenntnisse.
• Du möchtest Erfahrung im Bereich Journalismus oder Marketing sammeln.
• Du bist bereit, selbstständig und seriös zu arbeiten und ergreifst gerne die Initiative.
• Du bist motiviert, eng mit der Chefredaktion und der administrativen Leitung zusammenzuarbeiten.
Über uns
In unserem kleinen, zweisprachigen Team herrscht eine offene und familiäre Atmosphäre. Wir treffen uns
ca. 2-4 Mal pro Monat, um uns bei den Komitee- und Redaktionssitzungen auszutauschen und
organisieren zudem auch ausseruniversitäre Teamtreffen (Medienessen etc.), bei denen man sich besser
kennenlernen kann. Als Komiteemitglied wird man ausserdem für die Arbeit entlöhnt.
Erkennst du dich in diesem Profil wieder und bist interessiert? Dann freuen wir uns auf dein
Bewerbungsschreiben und CV.
Céline Haueter
Verantwortliche Marketing
redaction@spectrum-unifr.ch
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EDITO
SOMMAIRE - INHALT
Leonardo Mariaca
Rédacteur en chef en
intérim
Rédaction
francophone
Katharina Schatton
Chefredakteurin
Deutschsprachige
Redaktion
PRISE DE POSITION Petite
introduction à l'écriture inclusive
UNIPOLITIK
Studieren ohne Matura?
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CULTURE · KULTUR
Un prix Goncourt en Suisse ?
Aufbruch ohne Annemarie
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Demain sera meilleur
En pleine seconde vague de COVID-19, le dernier
numéro de Spectrum de l’année 2020 paraît avec
pour thème la migration ! Entre les feux en Australie,
la pandémie mondiale, le Brexit, l’élection
de Polanski, l’affaire Darius Rochebin, le décès
de Kobe Bryant et de sa fille et celle de Georges
Floyd, 2020 a été une année pour le moins difficile.
Toutefois, rappelons-nous de 2020 également
comme l’année qui a vu condamner Harvey Weistein,
comme celle où le peuple américain a dit non
à Donald Trump, comme l’année où l’écologie est
enfin devenue une priorité en Europe et comme
celle où le monde s’est rendu compte de l’importance
des infirmier·ère·s et des médecins.
À travers ce dossier sur la migration, nous aborderons
avec Lara Diserens la thématique de l’aide
aux migrant·e·s, que ce soit dans le cadre du
bénévolat ou dans le cadre professionnel (16-17).
Ensuite, notre rédactrice Smilla Schär nous parlera
de l’identité nationale sous un regard historique
et psychologique (10-11). Moi-même je vous
amènerai à la rencontre des Sœurs hospitalières
de Sainte-Marthe (14) pour qu’elles nous parlent
de la reconstruction du Rwanda après le génocide.
L’équipe vous parlera ensuite de l’entretien
de naturalisation qu’il est nécessaire de réussir à
Fribourg pour être déclaré·e Suisse (13).
Puis nous nous tournerons vers notre déjà très appréciée
page Sexualité, avec le duo Meredith Stella
et Velia Ferrachini qui nous parleront de l’application
Tinder (24), et nous fourniront quelques conseils
épicés. Florence Valenne vous fera découvrir
le nouveau média fribourgeois « Frapp » (20).
C’est un programme complet sur lequel toute
l’équipe a énormément travaillé. Défiant la fatalité
de cette année, nous nous sommes retroussé
les manches pour vous offrir du travail de qualité.
Pour ma part, succéder à Sylvain Cabrol était une
surprise, mais travailler avec lui a été un honneur.
Je le remercie pour son travail et pour l’équipe
qu’il a su construire. Que ce soit chez les germanophones
ou les francophones, nous sommes là
pour écrire, pour s’émerveiller, pour affirmer que
oui, demain sera meilleur.
Brüche
Nicht alles hat einen Anfang und ein Ende, mit
dem wir uns zufriedengeben können. Manchmal
müssen wir akzeptieren, dass etwas aufhört,
ohne abgerundet zu sein. Oder etwas anfängt,
ohne sich anzumelden. Gerade werden unser aller
Biografien von denselben Umständen auf die
unterschiedlichsten Arten geprägt. Aber nicht nur
Pandemien sind plötzlich einfach da. Umweltkatastrophen,
Kriege oder Wirtschaftskrisen melden
sich auch nicht an, bevor sie Menschenleben
arge Knicke verpassen.
Von Folgen solcher Brüche im weitesten Sinne
soll im Dossier dieser Ausgabe die Rede sein:
Von Immigration, Integration und der Frage nach
nationaler Identität. So beschreibt meine Kollegin
Smilla Schär auf den Seiten 10 und 11 anschaulich,
wie das Gemeinschaftsbewusstsein eines
Landes wie der Schweiz keinesfalls in Stein gemeisselt
ist. Vielmehr wird es aktiv von inneren
und äusseren Einflüssen geformt, zum Beispiel
von Einwanderung. Weiter hat Redakteurin Estelle
Zahner den Einbürgerungsprozess des Kantons
Freiburg unter die Lupe genommen und sich
dazu mit einem Betroffenen unterhalten (S. 13).
Auf der Seite findet sich ausserdem ein QR-Code
zum Einbürgerungstest, wo ihr euch selbst
auf die Probe stellen könnt: Wie viel Schweizer*in
steckt in euch? Integration beschränkt sich aber
nicht auf bürokratische Prozesse: Chantal Mathys
hat für ihren Artikel mit einem afghanischen Geflüchteten
gesprochen, der für ein Jahr in einer
Freiburger Studierenden-WG gewohnt hat (S. 15).
Neben dem Dossier ist unser Verantwortlicher
des Ressorts Unipolitik der Frage nachgegangen,
wie es kommt, dass es an der Uni Studierende
ohne Maturität gibt (S. 5). Alyna Reading,
Verantwortliche fürs Ressort Kultur, schreibt über
die kontroverse Journalistin und Fotografin Annemarie
Schwarzenbach (S. 7).
Auch Spectrum selbst hat in letzter Zeit einen
Bruch erlebt: Leider mussten wir uns bereits
von Sylvain Cabrol verabschieden, der die französischsprachige
Redaktion zu Anfang dieses
Semesters geleitet hat. Die Zusammenarbeit mit
Sylvain war ungemein bereichernd. Nichtsdestotrotz
bin ich davon überzeugt, dass das gesamte
Team – für die Übergangszeit und womöglich darüber
hinaus – in Leonardo Gomez Mariaca einen
ebenso fähigen Nachfolger gefunden hat.
TRIBUNE Equopp
DOSSIER L'humain migrateur ·
Von Identität und Integration
PLUME
KOMMENTARE
FRIBOURG · FREIBURG
Frapp : le nouveau média
fribourgeois
Eine Gemüsekiste für Nachhaltigkeit
und gegen mageres Budget
CRITIQUES · KRITIKEN
SOCIÉTÉ · GESELLSCHAFT
Tinder 2.0, le vaccin des
célibataires ?
Wie dunkle Mächte werkeln
COUP DE GUEULE If you want
the spotlight, take the struggles
too
SEXUALITÄT Easy, Rokitansky
KURZGESCHICHTE Für gute
Freunde
MUSE
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PRISE DE POSITION
Texte Zélie Schneider
Photo Zélie Schneider
Petite introduction à l’écriture
inclusive
Il existe de nombreuses manières d’écrire en inclusif :
aucune n’est officiellement juste, donc aucune n’est fausse
non plus !
Un petit exemple pour montrer la variété que propose l'écriture inclusive
’écriture inclusive s’impose de plus en
L plus ces dernières années. Comme pour
tout changement dans la langue française,
elle ne fait cependant pas l’unanimité. C’est
vrai que c’est étrange et inhabituel les premières
fois qu’on la rencontre, ça accroche,
la lecture est peut-être moins fluide, on peut
ne pas avoir l’impression que ce soit si important
que ça.
Pourtant, à force, on finit par s’y habituer,
comme on s’habitue à tous les prénoms les
plus excentriques une fois que l’on apprend
à connaître la personne, comme on a pris
l’habitude d’utiliser des anglicismes en français,
comme on a appris à dire qu’un homme
et dix femmes sont « présents ».
Pour se familiariser à l’écriture inclusive, il
est intéressant de savoir d’où elle vient et
à quoi elle sert vraiment. Premièrement, la
règle de grammaire que nous apprenons dès
l’école primaire, « le masculin l’emporte sur
le féminin », n’a pas toujours été de mise en
français. Jusqu’au dix-septième siècle, l’accord
de proximité était de mise, c’est-à-dire
que l’adjectif s’accordait avec le nom qui en
était le plus proche dans la phrase, par exemple
« deux hommes et une femme sont présentes
». Il a été activement décidé de ne plus
utiliser l’accord de proximité car le masculin
était plus « noble ». Ensuite, il a été prouvé
par de nombreuses études scientifiques
qu’inconsciemment nos représentations
mentales changent et deviennent plus proches
de la réalité si l’on utilise des formes inclusives
et non pas uniquement le masculin.
L’impact de l’écriture inclusive est donc réel
et peut avoir des influences immédiates, ce
n’est donc pas « se tromper de combat » ou
« vouloir compliquer la langue pour rien ».
Différentes formes
Il existe différentes manières de rendre un
texte inclusif. La plus discrète est d’utiliser
un mot neutre, par exemple en remplaçant
« le lecteur » par « le lectorat » ou de reformuler
une phrase pour éviter un mot qui ne
serait pas inclusif. Ensuite, on peut utiliser
la double forme – les participantes et participants
– de préférence par ordre alphabétique
pour ne pas mettre par réflexe toujours
le masculin en premier et ne pas tomber
dans une forme de galanterie. Enfin, on peut
modifier les mots pour les rendre inclusifs,
en utilisant différents signes de ponctuation,
parfois des majuscules ou en inventant un
nouveau mot par un mélange des formes
au féminin et au masculin. Tout est permis,
l’écriture inclusive n’étant de toute manière
pas reconnue officiellement ! Pour les signes
de ponctuation, celui qui s’impose de plus
en plus est le point médian, qui a cela d’in-
téressant qu’il n’a pas d’autre utilisation en
français contemporain. Pour les inventions,
il y a par exemple le pronom « iel » ayant
l’avantage d’être ni genré, ni binaire ou la forme
« toustes » permettant d’éviter le point
médian. On peut également fusionner certains
mots pour arriver aux « nouvelleaux »
d’une association ou aux « formateurices »
en écriture inclusive. De nouveaux caractères
typographiques ont également été inventés
par un étudiant, dans le cadre de son
projet de fin d’études nommé « l’inclusif·ve »,
ils en valent le détour !
Vraiment inclusive ?
Certaines voix s’élèvent, à juste titre, pour
remettre en question l’inclusivité véritable
de l’écriture inclusive. D’un point de vue
pratique, les logiciels qui permettent de lire
à haute voix les textes pour les personnes
malvoyantes ne permettent pas (encore ?)
de déchiffrer les formes inclusives avec un
point médian ou un tiret. Ces formes peuvent
aussi rendre la lecture plus compliquée
pour des personnes ayant des difficultés à
lire de manière générale. Du point de vue
de la représentativité, parler d’écriture « inclusive
» alors qu’elle représente de manière
binaire uniquement le féminin et le masculin
revient à ne pas reconnaître que certaines
personnes se sentiront exclues. Il existe des
alternatives en utilisant notamment des astérisques
et/ou des « x » à ajouter en plus de
la forme au féminin, pour que les personnes
trans et non-binaires puissent aussi se sentir
concernées. P
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UNIPOLITIK
Text Stefan Müller
Illustration Solveig Pillionel
Studieren ohne Matura?
Der übliche Eintritt von Studierenden in die Uni erfolgt über
eine Matura. Wie kommt es also, dass es trotzdem Studierende
gibt, die keine Mittlere Reife besitzen?
as verfassungsmässige Recht auf Bil-
hat in der Schweizerischen Politik
Ddung
und Gesellschaft einen hohen Stellenwert.
Schliesslich bestimmt unter anderem eine
umfassende und qualitativ hochstehende
Ausbildung über die Chancen auf dem
Arbeits markt. Die universitäre Ausbildung
mit dem Doktortitel stellt dabei den höchsten
Abschluss der tertiären Bildungsstufe
in der Schweiz dar. Dieser Werdegang
ist jedoch an die Bedingung der Matura
geknüpft.
Doch warum soll das so sein? Wenn jemand
nach der Lehre zehn Jahre arbeitet und sich
spezialisiert, warum soll dieser Mensch
nicht auch an der Uni zugelassen werden?
Die Idee der Matura
Man könnte auf den ersten Blick meinen,
wer eine Matura absolviert hat, wird den
Ansprüchen eines universitären Studiums
gerecht. Nebst der Intelligenz kann die
Matura wissenschaftliches Arbeiten, einen
gewissen Durchhaltewillen und Interesse
für Detailtreue nachweisen. Allgemein
könnte man sagen, dass die Matura einem
Menschen Reife, Kompetenz, Intelligenz
und die Fähigkeit attestiert, ein Studium zu
meistern.
Heisst das also, dass ein Mensch ohne Matura
diese Attribute nicht trägt? Das ist zu
verneinen, meint die Universität Freiburg.
Sie hat darum das Programm 30+ kreiert,
welches Menschen ab dreissig Jahren erlaubt,
mit einer Bewerbung und nach einer
Prüfung, ein Studium zu beginnen.
Die Uni Freiburg als Vorreiterin
Der Professor für römisches Recht, Felix
Wubbe, initiierte das 30+-Programm nach
dem zweiten Weltkrieg, zunächst nur an der
rechtswissenschaftlichen Fakultät. Die Veranlassung
für Wubbe war, dass er bei den
jungen Menschen eine durch den Krieg verursachte
Beeinträchtigung der schulischen
Laufbahn wahrnahm. Er sah, dass nicht die
Intelligenz oder die Motivation, sondern die
äusseren Umstände bei manchen Lernenden
ursächlich dafür waren, dass eine Matura
nicht in Frage kam. Solche äussere Umstände
können aktuell natürlich andere sein,
wie zum Beispiel Familie oder Gesundheit.
Deshalb wurde die Idee 30+ beibehalten.
Von Beginn an bestand der Grundge danke
darin, dass eine Person durch ihre Lebenserfahrung
die fehlende Matura wettmachen
kann. Wenn zusätzlich die Prognose für ein
erfolgreiches Rechtsstudium durch eine
Eignungsprüfung gemacht wird, lässt man
die Person für das Studium zu.
Mit der Zeit übernahmen die anderen Fakultäten
das Programm, jeweils mit eigenen
Zulassungskriterien und -verfahren.
In der Westschweiz haben sich solche Programme
an den Universitäten allgemein
etabliert. In der Deutschschweiz hat die
Luzerner Rechtsfakultät jüngst ein 30+ Programm
aufgestellt. Auf Anfrage hält die Uni
Zürich leider an einer allgemeinen Prüfung
auf Maturitätsniveau wegen der Flexibilität
und der hohen Anforderungen ihrer Fakultäten
fest.
Wer nimmt an dem Programm teil?
Die Universität führt keine Statistiken über
die 30+ Studierenden. Nach Einschätzung
der 30+ Kommission der rechtswissenschaftlichen
Fakultät ist jedoch die Dropout-Rate
sehr gering und einige der 30+
Studierenden befinden sich unter den Top-
Studierenden. Der Grund dafür seien die
relativ strengen Zulassungsbedingungen.
Viele Interessierte bewerben sich kurz nach
dem dreissigsten Geburtstag. Ausnahmsweise
gibt es aber auch deutlich ältere Kandidierende,
die zum Teil über fünfzig Jahre
alt sind. Bei den Interessierten, welche als
Polizist*innen oder Anwaltsgehilf*innen
arbeiten oder gearbeitet haben, liegt das
Durchschnittsalter bei Mitte dreissig. Der
geschätzte Gesamtdurchschnitt liegt bei 32
bis 33 Jahren.
Persönlich habe ich ebenfalls vom Programm
30+ profitiert. Als Familienvater
und Polizeiangehöriger habe ich 2017 nach
20 Jahren Berufserfahrung auf diesem Weg
das Studium der Rechtswissenschaften begonnen.
Ich empfinde dies als meine beste
berufliche Entscheidung. P
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CULTURE
Texte Manon Savary et Maxime Corpataux
Photo Florine de Torrenté
Un prix Goncourt en Suisse ?
Des étudiant·e·s passionné·e·s de littérature s’adonnent
chaque année à la sélection de leur prix Goncourt au sein
de notre université fribourgeoise. Inerview de Valentin
Kolly, responsable fribourgeois du Goncourt suisse.
L’interviewé Valentin Kolly en pleine lecture
ous aimerions savoir au préalable en
Nquoi consiste le prix littéraire Goncourt,
et plus particulièrement pourquoi se
retrouve-t-il dans des universités suisses ?
« Le Goncourt est un prix qui récompense
un roman de la rentrée littéraire », explique
Valentin Kolly assistant-diplomé en littérature
française. Originellement uniquement
français, l’idée d’une sélection parallèle du
Goncourt est apparue en 1998 en Pologne,
puis s’est développée dans différents pays.
« Le Goncourt suisse quant à lui existe
depuis 2015. Le prix en terre helvétique est
mis en place au départ par trois universités :
celles de Fribourg, de Neuchâtel et de la
Suisse italienne. Depuis, d’autres universités,
notamment alémaniques, se sont jointes au
processus. »
Quel processus ?
« Dès septembre, un mail est envoyé à tou·te·s
les étudiant·e·s en lettres pour les inviter à
participer à la sélection du Goncourt suisse »,
nous informe Valentin Kolly. Il ajoute :
«Néanmoins, la participation d’étudiant·e·s
de toutes les facultés est la bienvenue. Il n’y
a aucun prérequis.» Le jury est composé des
étudiant·e·s motivé·e·s qui se doivent de départager
les quinze oeuvres préalablement
sélectionnées par l’Académie Goncourt.
« Ce procédé demande de l’investissement
de la part des participant·e·s et se déroule
sur environ deux mois », nous expilque
Valentin Kolly.
Le déroulement du choix est partagé en
plusieurs étapes : une première discussion
amène à l’établissement d’une short-liste
d’environ cinq oeuvres. Le jury fribourgeois
débat par la suite de sa sélection face aux
autres universités dans le but de nommer
le·la lauréat·e helvétique. Pour finir, l’annonce
du·de la grand·e lauréat·e s’effectue
traditionnellement à la Résidence de France
à Berne.
Un prix symbolique
« Contrairement au prix Goncourt officiel,
dont l’obtention garantit une notoriété et
des retombées financières considérables, le
choix suisse est avant tout une récompense
symbolique dont l’intérêt principal est de
mener à un échange entre auteur·rice et
lecteur·rice·s », développe Valentin Kolly.
Il est de coutume d’inviter le·la lauréat·e
pour discuter avec les étudiant·e·s de son
roman et de son travail d’écriture. Par ce
biais, le Goncourt helvétique apporte aussi
beaucoup au jury. Notre interviewé ne
peut que le confirmer : « Alors que les
études de lettres privilégient plutôt une
approche objective des œuvres, les étudiant·e·s
sont encouragé·e·s à travers ce
projet à développer un avis subjectif et critique.
Cette expérience octroie le potentiel
de mettre en pratique les outils analy-
tiques appris en cours, et s’accompagne de
nombreux avantages et reconnaissances ».
Il continue : « La sélection du Goncourt
permet aux étudiant·e·s de se frotter à une
littérature très contemporaine, tandis que
l’enseignement universitaire a tendance à
privilégier des textes plus anciens. »
Quel place pour la littérature ?
Ce prix permet la découverte et la promotion
de nouveaux·lles auteur·rice·s et de nouveaux
styles : « Chaque œuvre est unique,
même s’il est possible de relever certaines
tendances de la littérature contemporaine.
On retrouve notamment des récits historiques
ancrés dans les conflits mondiaux du
XXème siècle ou des enquêtes familiales dans
un style proche de celui d’Annie Ernaux »,
remarque le responsable fribourgeois. La
littérature se replie-t-elle derrière un carcan
ou une école dictée par l’Académie ou
les tendances contemporaines ? «Impossible
à dire, mais on constate que, malgré tout, des
OVNIs peuvent surgir à chaque sélection, ce
qui apporte une touche indéniable d’originalité
et de découverte à nos lectures », répond
Valentin Kolly.
Pour terminer la discussion, notre interviewé
nous confie que selon lui, le monde
littéraire est trop peu médiatisé : « Le Goncourt
lui offre, pour un temps, une visibilité
accrue. Ainsi, puissent tous les Goncourts
permettre eux aussi la mise en avant de la
littérature contemporaine ! »
De plus, scoop de la rédaction : notre
assistant-dîplomé nous confie son coup de
coeur de cette année: «Thésée, sa vie nouvelle,
de Camille de Toledo, aux éditions Verdier.
Faites-moi confiance ! » P
Choix suisse du
Prix Goncourt :
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KULTUR
Text Alyna Reading
Foto ZVG
Aufbruch ohne Annemarie
Das Zentrum Paul Klee entdeckt die Schriftstellerin und
Journalistin Annemarie Schwarzenbach neu als Fotografin.
Aufbruch ohne Ziel zeigt Schwarzenbachs Blick auf eine Welt
im Umbruch.
auch persönliche Fotos von engen Freun -
dinnen, wie zum Beispiel Erika Mann oder
Barbara Hamilton-Wright. Die Broschüre
zur Ausstellung beschreibt diese Fotos als
«lust volles Bild von moderner und selbstbe
wusster Weiblichkeit». Es sind fröhliche
Bilder, die in starkem Kontrast stehen zu
den Porträts von US-amerikanischen Arbeiterfrauen
in abgerissenen Kleidern.
Die Fotos aus einem von der Wirtschaftskrise
gebeutelten Amerika weisen auf die
soziale Ungleichheit und den Rassismus
hin. «Der künstlerische Wert ihrer Fotos
liegt auch in ihrer historischen Bedeutung»,
erklärt Waldmeier. Sie dokumentieren die
Geschichte einer Welt im Umbruch. Gleichzeitig
zeichnen sie aber auch ein intimes Bild
von Schwarzenbachs Rast- und Heimatlosigkeit.
«Ihre Bilder sind zeitlos», findet
Waldmeier.
Annemarie Schwarzenbach: Margot Lind in Sils, Engadin, Schweiz 1936 Schweizerisches
L iteraturarchiv | Schweizerische Nationalbibliothek, Bern, Nachlass Annemarie Schwarzenbach.
nnemarie Schwarzenbach (1908-
A1942) führte ein abenteuerliches,
wider sprüchliches und tragisches Leben:
Wander lust, Drogensucht, Homosexualität
und Exil. Schwarzweissfotos von ihr in
Männer kleidern faszinieren uns bis heute.
Selbst sah sie sich als Schriftstellerin,
doch bei genauerer Untersuchung ihres
umfang reichen Nachlasses stösst man laut
Museums kurator Martin Waldmeier auf
«fantastische Fotografien».
Wort und Bild
«Mitte der 1930er Jahre entwickelte sich
der Fotojournalismus in der Schweiz gerade
erst», erklärt Waldmeier im Gespräch mit
Spectrum. Schwarzenbach schrieb ungefähr
dreihundert Reportagen, die sie auch
bebilderte. In ihrer Sonderrolle als Schweizerin
und Diplomatengattin konnte sie
selbst nach Ausbruch des Zweiten Weltkriegs
als Fotografin international tätig sein.
Die Ausstellung versucht, die ästhetische
und thematische Vielfalt ihres Werks
wieder zugeben. Schwarzenbach nutzte
ihre Kamera unkonventionell: Ihre Fotos
sind weder avantgardistisch noch pittoresk,
sondern erzählen Geschichten.
Als freischaffende Journalistin reiste
Schwarzenbach, wohin es sie zog: nach
Schweden, Russland, in die USA, die Türkei,
den Irak. Ihre Reportagen und Fotos spiegeln
ihre Interessen und die Widersprüche
ihrer Zeit wider. Die Ausstellung löst den
Zusammenhang zwischen Text und Bild
nicht auf. Auszüge aus Romanen, Reportagen
und Briefen begleiten die Bilder und
lassen uns noch einmal durch die Linse von
Schwarzenbachs Leica sehen.
Moderne und selbstbewusste Weiblichkeit
Die Auswahl der Fotos reicht von Landschaftsbildern
über Fotoporträts bis hin
zu Schnappschüssen, die während ihrer
Reisen entstanden. Darunter befinden sich
Etwas Wesentliches
Das Interesse an Schwarzenbachs Werk
flaute nach ihrem frühen Tod ab. Erst in
den 1980er Jahren wurde sie wiederentdeckt
und einige ihrer Romane posthum
veröffentlicht. Sie verwandelte sich in eine
Ikone und lange überschattete ihre faszinierende
Biografie ihr Werk.
Mit der Ausstellung versucht Waldmeier
erneut ihr künstlerisches Schaffen in den
Mittelpunkt zu rücken: «Statt Annemarie
Schwarzenbach anzuschauen, wollte ich
zeigen, wie sie die Welt angeschaut hat.»
Ihre Bilder entführen uns in fremde Täler
und auf altbekannte Berggipfel. Frauen
lachen in die Kamera, Männer schieben ein
Auto durch einen Fluss im Irak.
Ihre Bilder zeigen uns ihre Reisen, aber
dieses Mal ohne Schwarzenbach. Was hat sie
damals gesucht? Und was suchen wir, wenn
wir ihre Bilder betrachten? Es ist dieselbe
Frage, die Schwarzenbach einer Freundin
in einem Brief stellt: «Was ist es, das mich
zu immer neuem Aufbruch treibt? Was will
ich erfahren? Etwas Wesentliches.» P
11.20
spectrum
7
TRIBUNE
Texte Equopp
Nous demandons mieux
La campagne contre le harcèlement sexuel et le sexisme
de l’UNIFR est vastement insuffisante pour véritablement
adresser ces problématiques. La « tolérance zéro » affichée
par l’UNIFR est diluées dans des slogans trop prudents,
qui n’interpellent - et ne font réfléchir - personne.
es problématiques cruciales du sexisme
Là l’Université et du harcèlement subi
en son enceinte touchent particulièrement
EquOpp. Nous nous sommes donc
réjoui·e·x·s lorsque nous avons appris que
l’Université de Fribourg avait mis au point
une campagne de prévention sur ces sujets.
Cette campagne comporte trois visuels,
traduits en trois langues (français, anglais et
allemand), et un événement centré autour de
témoignages liés à la thématique qui devait
avoir lieu au Centre Fries, annulé à cause de
la pandémie. Les slogans sont les suivants :
«le harcèlement sexuel ne fait partie ni des
études, ni du travail. » « Ici, on fait des blagues
! Mais déplacées ou osées, c’est du harcèlement.
» et « 64% d’entre vous connaissent
une victime. Combien en parleront ? ».
Nous saluons les efforts réalisés, qui vont
dans le sens d’une reconnaissance du
problème. Nous comprenons également
qu’il est difficile d’organiser une campagne
en temps de pandémie. Nous savons
cependant que des idées pour élargir ou
approfondir cette campagne ont été rejetées
bien avant que les restrictions actuelles
soient une réalité. Nous ne critiquons ainsi
ici pas le travail fait par l’organisateur de la
campagne, mais bien l’attitude générale de
l’ Université face à celle-ci.
En tant que Commission, il est de notre
devoir de faire tout ce qui est en notre
pouvoir pour tendre vers le plus d’équité
possible au sein de l’UNIFR ; il est donc important
que nous puissions rester critiques
quant aux agissements de l’Université, pour
tendre vers une véritable amélioration des
conditions d’études pour tou·x·te·s et participer
à un discours qui se doit d’être nuancé
et multiple. Dans cet esprit, ces slogans, loin
d’être audacieux ou novateurs, peuvent être
à notre sens critiqués.
Le premier slogan manque de pertinence.
Le harcèlement fait bel et bien partie de
nos réalités durant les études ; cependant, il
ne devrait pas être ainsi. Une position plus
ferme, plus claire, aurait permis de ressentir
un véritable soutien de la part de l’ Université
en tant qu’étudiant·e·x·s victimes de harcèlement
ou de discriminations sexistes.
Le deuxième, qui souligne que les blagues
douteuses vont trop loin, est pertinent mais
ne souligne qu’une infime partie du problème,
occultant toutes les autres formes normalisées
de harcèlement sexiste. La légende
de ce visuel sur la page web dédiée à cette
campagne porte bien plus à réflexion sur
toutes sortes de comportements communs :
le ressenti de la personne prime sur l’intention
de l’auteur·trice de la blague. On
peut en effet généraliser ce constat à tout
comportement sur le lieu de travail.
Quant au dernier slogan, celui-ci est pertinent
car il porte sur une vérité statistique
tout à fait réelle qui souligne l’ampleur du
problème. Cependant, il ne permet pas une
véritable prise de conscience de la gravité
du phénomène, en particulier en sachant
que les statistiques sont souvent balayées
par beaucoup sous prétexte que la définition
du harcèlement est « trop large ». En
effet, la tendance est en général à la légitimation
des comportements sexistes parce
qu’ils ne seraient « pas graves ». Ce que la
campagne de l’UNIFR ne souligne pas, c’est
que la même étude qu’elle cite affirme que
les formes de harcèlement les plus fréquentes
sont les contacts, étreintes ou baisers
non souhaités (59% des répondantes). Une
des conclusions de cette étude est qu’il « est
nécessaire de discuter de manière plus large
(…) sur le contexte social en lien avec les agressions
sexuelles ». Cette campagne ne permet
ni une telle discussion, ni une réflexion
de fond sur les causes du harcèlement et
plus largement du sexisme.
Les moyens à la disposition de l’ Université
pourraient permettre la mise en œuvre
d’une campagne bien plus importante,
permettant de traiter plus d’aspects de ces
problématiques urgentes et trop souvent
prises à la légère. En l’état, les discriminations
sexistes à l’UNIFR, dont fait partie
le harcèlement, ne sont qu’effleurées. Nous
aurions souhaité un message fort, qui nous
garantit que l’UNIFR protège avec tous les
moyens à sa disposition ses étudiant·e·x·s
et employé·e·x·s, pour qu’ielles puissent
étudier et travailler dans des conditions à
la hauteur de la réputation de l’Université.
Nous ne sommes plus du temps des vagues
déclarations d’intention, ou des positionnements
à demi-mots. Le temps de la tolérance
ou de l’indifférence envers le harcèlement et
le sexisme doit être révolu. P
8 spectrum 11.20
L'HUMAIN
MIGRATEUR
-
VON IDENTITÄT
UND INTEGRATION
Idée originale Leonardo Mariaca
10-11 Mythos Schweiz
12 Quid de l’équivalence des diplômes étrangers en
Suisse ?
13 Worum geht es bei der Einbürgerung wirklich?
14 La vie après le génocide de Rwanda
15 "Jeder hat das Recht auf ein schönes Zuhause!”
16-17 L’intégration des réfugié·e·s à Fribourg, entre
affaire d’État et engagement individuel
11.20
spectrum
9
DOSSIER
Text Smilla Schär
Fotos ETH Bibliothek Zürich, ZVG
Mythos Schweiz
Wir Schweizer*innen lieben Käse und Schoggi, unsere
direkte Demokratie und Neutralität und das Matterhorn.
Stimmt das? Und wer soll überhaupt dieses Wir sein?
Auch die Landesausstellungen dienten als Mittel zur Bildung nationaler Identität.
Die Wir-Rhetorik ist beliebt in Zeiten
von Corona: «Wir müssen jetzt
zusammenhalten», «Wir müssen einander
Sorge tragen». Dieses Wir ist im Moment
vielleicht breiter gefasst als oft zuvor. Nicht
selten hiess es nämlich in gesellschaftlichen
und politischen Debatten stattdessen «wir
Schweizer*innen». Wer wird in dieser
nationalen Identität mitgefasst und wer
wird ausgegrenzt?
Die Formung der nationalen Identität
Auf der offiziellen Webseite der Eidgenössischen
Migrationskommission wird die
nationale Identität wie folgt beschrieben:
«Die Förderung der nationalen Identität
beschränkt sich nicht auf die «Definition»
der Staatsangehörigkeit. Nationalstaaten
sind bestrebt, eine «nationale Kultur» zu
schaffen, welche das «Staatsvolk» als eine
kulturell homogene Nation erscheinen
lässt.» Die entsprechenden Papiere zu
haben, scheint also nicht auszureichen,
um zum Wir zu gehören. Stattdessen ist
die Rede davon, aktiv eine nationale Kultur
aufzubauen. Eine nationale Identität ist
somit auch etwas Konstruiertes, eine
Geschichte, die wir selbst erzählen und
verändern. Dazu kann vieles gehören:
Werte, ein Entstehungsmythos des Landes,
gewisse Bräuche, aber auch Musik und
Kleider. Oftmals wird uns all das präsentiert,
als sei es ganz von alleine so entstanden
und nicht aktiv geformt worden. Ein
Blick in die Vergangenheit überzeugt vom
Gegenteil.
Geistige Landesverteidigung
Die Geschichte der Schweizer Identität
wurde immer wieder vorsätzlich
umgeschrieben oder erweitert. Tradition
ist nicht nur geworden, Tradition wurde
gemacht. Besonders in Krisensituationen
galt das Vermitteln einer gemeinsamen
nationalen Identität als Erfolgsmittel, um
das Wir zu stärken. Ein beeindruckendes
Beispiel des bewussten Einsatzes dieses
Mittels sind die Landesausstellungen, auch
Landis genannt.
Die Landi von 1939 fiel in die Anfangszeit
des Zweiten Weltkrieges und wurde stark
genutzt für die sogenannte «Geistige
Landesverteidigung». Die Schweizer
Verbundenheit sollte gestärkt werden, die
Werte und Bräuche gefestigt. Man betonte
10 spectrum 11.20
Psychotherapeut Alain Bochud
ein Bild der Schweiz als Volk von Bergbäuer*innen,
das schon lange nicht mehr
der Realität entsprach. Ein Trachten- und
ein Schwingfest illustrierten dieses Bild
eindrücklich.
1964 an der Landesausstellung in Lausanne,
inmitten des Kalten Krieges also, gab es den
Riesen Gulliver, der den Besucher*innen
mit der Auswertung eines von ihnen ausgefüllten
Fragebogens aufzeigte, wie ihr
Bild der Schweiz im Vergleich zu anderen
dastand. Die Fragen ergeben ein Abbild
dessen, was als schweizerisch galt: «Kann
man ein guter Schweizer sein und erst um
9 Uhr aufstehen?» Vierzig Prozent meinten
Nein. Ganze 53 Prozent waren der Ansicht,
man könne kein «guter Schweizer» sein,
ohne gleichzeitig ein guter Soldat zu sein.
Leider sind heute nur die Antworten auf
einen kleinen Teil der Fragen auffindbar,
weil der Bundesrat eine Auswertung der
Antworten verbot. Sie scheinen wohl
nicht seinem Verständnis der nationalen
Identität entsprochen zu haben.
Nationale Identität und Migration
Die nationale Identität besteht immer auch
in der Abgrenzung zum «Anderen»: Das ist
unsere Kultur, das die Ihre. Was aber, wenn
man in die Schweiz einwandert aus einem
Land, das zu einem solchen «Anderen»
gehört?
Laut dem Freiburger Psychotherapeuten
Alain Bochud können die Reaktionen auf
eine Konfrontation mit der neuen nationalen
Identität sehr unterschiedlich ausfallen.
Sie lassen sich aber mit der Theorie
des Kinderpsychiaters und Psychotherapeuten
Jean-Claude Métraux grob in
vier verschiedene Integrationsmodelle
einteilen, je nachdem, wie mit dem Spannungsfeld
zwischen der Herkunftskultur
und der Schweizer Kultur umgegangen
wird.
Die eine Reaktion, bei der man die
Kultur seines Herkunftslandes komplett
ablehnt, ist die Assimilation. Für viele
Schweizer*innen sei Integration auch
heute noch synonym mit Assimilation,
meint Alain Bochud. «In der Hoffnung auf
eine verbesserte Situation oder weil sie
tatsächlich herzlich empfangen wurden,
passen sich manche Migrant*innen in allen
Aspekten komplett der Schweizer Kultur
an. Sie werden quasi schweizerischer als
die Schweizer*innen», beschreibt Alain
Bochud diese Reaktion. Die gegenteilige
Reaktion ist die Ghettoisierung, bei der
man die Kultur des Landes, in das man
immigriert, komplett ablehnt und an der
Kultur des Herkunftslandes festhält. Laut
Bochud komme es vor allem dazu, wenn
die Migrant*innen Angst hätten, ihre
bisherige Kultur zu verlieren.
Das dritte Integrationsmodell tritt auf,
wenn Menschen sowohl die Herkunftskultur
wie auch die Schweizer Kultur
ablehnen, was zu einer doppelten Marginalisierung
führt. «Oftmals trifft das auf
die zweite Generation zu. Die Kinder der
Migrant*innen fühlen sich hin- und hergerissen
zwischen den zwei Kulturen und
lehnen aus der Sorge, einer gegenüber
illoyal zu sein, als Gegenreaktion beide ab»,
erklärt Alain Bochud. «Die Auswirkungen
davon sind nicht zu unterschätzen.
Migrant*innen der zweiten Generation
sind überrepräsentiert in den Statistiken
zu psychischen Problemen und Drogenabhängigkeiten.»
Zuwanderung als Chance
Das Leben mit zwei verschiedenen
Kulturen kann aber auch eine Chance
sein. So beim vierten und laut Jean-Claude
Métraux idealen Integrationsmodell der
kreativen Integration. «Die Eingewanderten
suchen sich aus beiden Kulturen
das Beste aus und kreieren so ihre eigene
Kultur. Nicht nur die Migrant*innen
selber profitieren davon, sondern auch die
Schweiz.» So beeinflussen die Zugewanderten
auch stets die nationale Identität
der Schweiz. Die Trachten, die Musik
und die Entstehungsmythen haben nicht
mehr viel mit der heutigen Schweiz zu
tun, insofern sie überhaupt jemals der
Wirklichkeit entsprachen. Bochud meint
dazu: «Wir verändern uns so schnell, dass
wir uns der Veränderung manchmal gar
nicht bewusst sind. Die Geschichte, die uns
in der Schule über die Schweizer Identität
erzählt wird, ist veraltet. Unter anderem
dank der Migration sind wir längst keine
Klischee-Schweizer*innen mehr. Mit und
dank den Zugewanderten sind wir alle zu
Überschweizer*innen geworden.». P
Der Psychotherapeut Alain Bochud
arbeitete während acht Jahren mit
Süchtigen, dann zehn Jahre als
Schulpsychologe; er ist ausserdem
seit zwei Jahren für die Association
Ensemble Fribourg tätig. Dort bildet
er Migrant*innen im Verständ nis und
Umgang mit Gewalt aus, damit sie
das Erlernte in ihren jeweiligen Gemeinschaften
anwenden können.
11.20
spectrum
11
DOSSIER
Texte Mériem Ottet
Illustration Claire Polin
Quid de l’équivalence des
diplômes étrangers en Suisse ?
La Suisse est un des pays au monde attirant le plus d’étudiant·e·s
étranger·ère·s. Qu’en est-il des équivalences des
diplômes ? Petite mise au point avec une rédactrice de
Spectrum ayant vécu l’expérience.
d’équivalence académique, car celle-ci varie
d’un organisme de formation à un autre et
aussi elle dépend du diplôme étranger. Les
services d’immatriculations procèdent au
cas par cas en traitant les demandes. Afin
d’être le mieux informé·e, le meilleur conseil
à suivre est donc de se renseigner auprès de
l’école concernée.
a question des équivalences des diplô-
se pose lorsque, étant détenteur·ri-
Lmes
ce d’un diplôme étranger, on recherche
un emploi en Suisse, et plus encore si on
souhaite poursuivre ses études dans une des
universités ou des hautes écoles helvétiques.
Dans la première situation, il s’agit d’une
reconnaissance professionnelle, dans la
seconde d’une reconnaissance académique.
Une équivalence pour travailler en
Suisse
L’accès à l’emploi en Suisse est possible avec
directement un diplôme étranger. Mais dans
ce cas-là, le poste en question doit faire
partie des professions non réglementées.
C’est-à-dire que ce sera à l’employeur·euse
de décider de l’acceptation du diplôme
étranger. Ces professions concernent, par
exemple, les journalistes, les employé·e·s de
commerce, les chimistes, les restaurateur·e·s,
les designers. En revanche, d’autres professions
sont, elles, réglementées, comme celles
des domaines de la santé, de l’enseignement,
du droit, du travail social et d’autres
encore. Dans ces dernières catégories, le ou
la candidat·e doit procéder à une demande
d’équivalence. Suivant la comparaison entre
le diplôme d’origine et les exigences suisses,
il est possible que le·la candidat·e doive suivre
une formation complémentaire, des
stages ou passer des tests d’aptitudes. À la
fin de la procédure, la personne ne reçoit
pas de diplôme suisse mais une équivalence
qui lui permettra d’accéder à ces professions
réglementées.
Si le·la postulant·e est un·e ressortissant·e
des États membres de l’UE/AELE, il lui est
possible de raccourcir la procédure en s’inscrivant
à la procédure d’enregistrement accéléré
et en respectant quelques règles. Ces
dernières peuvent être renseignées auprès
des autorités compétentes qui sont différentes
d’un domaine à un autre.
Une équivalence pour étudier en Suisse
La reconnaissance académique ressort
quant à elle de la responsabilité de l’université
ou de la haute école approchée. Elle a
lieu au moment de la demande d’admission
et selon les cas, un examen d’admission
peut être exigé. Il est difficile de dresser un
parcours type de la procédure de demande
Une expérience personnelle
Mon modeste parcours illustre presque à
la lettre les paragraphes précédents. En
effet, algérienne et diplômée de l’Université
de Lausanne en sciences du langage
et de la communication, j’ai pu trouver du
travail dans le domaine du marketing et de
la rédaction, car non seulement le diplôme
était suisse mais en plus il s’agissait là d’un
domaine de professions non réglementées.
Mais voulant par la suite reprendre mon
activité dans l’enseignement – car j’étais enseignante
de français en Algérie, avant mon
arrivée en Suisse – j’ai constaté que seul un
diplôme suisse pouvait m’ouvrir cette voie.
En réalité et afin d’accéder plus rapidement
à la profession, j’avais tenté une demande
d’équivalence professionnelle auprès de la
CDIP (Conférence suisse des directeurs
cantonaux de l’instruction publique). Mais
les démarches administratives de mon pays
d’origine étaient tellement lentes (pour ne
pas dire bloquées) que la CDIP m’a conseillée
de me tourner directement vers l’Université.
C’est donc l’Université de Fribourg qui
a examiné mon dossier et j’ai été admise avec
des reconnaissances académiques partielles.
Aujourd’hui je me sens chanceuse et je suis
très heureuse de me (re)former avec des exigences
suisses. P
12 spectrum 11.20
DOSSIER
Text Estelle Zahner
Illustration Noëmi Amrein
Worum geht es bei der
Einbürgerung wirklich?
Schweizer Staatsbürger*in zu werden, ist nicht einfach.
Es erfordert viel Bürokratie, Zeitaufwand und Wille. Was muss
man, neben dem Wissen zum Schweizer System, sonst noch
vorweisen können?
sie den Antrag gestellt haben, abgelehnt
werden. Dies kann daran liegen, dass sie
ihren öffentlichen Pflichten nicht nachkommen,
wie zum Beispiel ihre Steuern zu zahlen,
oder daran, dass sie Einträge in ihrem
Strafregister haben. Weitere Ablehnungsgründe
sind unter anderem, keine Schweizer
Amtssprache zu sprechen oder als schlecht
integriert beurteilt zu werden.
nterschieden wird bei einer Einbür-
in der Schweiz zwischen einer
Ugerung
ordentlichen und einer erleichterten Einbürgerung.
Um eine ordentliche Einbürgerung
zu beantragen, ist es erforderlich, eine
Aufenthalts bewilligung der Kategorie C zu
besitzen und seit mindestens zehn Jahren
in der Schweiz zu wohnen. Die erleichterte
Einbürgerung gilt für Personen, die mit
einem oder einer Schweizer*in verheiratet
sind. Im Gegensatz zur ordentlichen Einbürgerung
müssen die Antragssteller*innen
hier nur fünf Jahre in der Schweiz gelebt
haben. Das Einbürgerungsver fahren unterscheidet
sich aber in manchen Bereichen
von Kanton zu Kanton, ja sogar von Gemeinde
zu Gemeinde.
Kein Test, sondern eine Diskussion
«In Freiburg werden keine Einbürgerungstests
durchgeführt», betont Christophe
Maillard, Dienstchef beim Amt für institutionelle
Angelegenheiten, Einbürgerungen und
Zivilstandswesen (IAEZA). Die Einbürgerung
beginnt in Freiburg beim IAEZA. Nach
Einreichung und Prüfung der Dokumente
kommt es zu einem Gespräch der antragsstellenden
Person mit einem*r Angestellten
des IAEZA. Im ersten Teil dieses Gesprächs
werden vor allem Fragen zum beruflichen,
schulischen und privaten Hintergrund der
Person gestellt. Danach folgen Fragen zur
Schweiz und zu Freiburg, vor allem in den
Bereichen Geographie, Geschichte, politisches
Leben, politische Institutionen und
Kenntnisse der Traditionen. Potenzielle
Fragen reichen also von «Womit beschäftigen
Sie sich in Ihrer Freizeit?» bis zu «Wie
viele Bezirke gibt es im Kanton Freiburg?»
Maillard erklärt: «Ich glaube, dass sich diese
Fragen nicht sehr von denen unterscheiden,
die in anderen Kantonen gestellt werden.
Der Unterschied besteht darin, dass es sich
nicht um einen Test, sondern um eine Diskussion
handelt.» Diese Gespräche würden
den lokalen und kantonalen Behörden die
Möglichkeit geben, die Kandidat*innen
kennenzu lernen und abzu schätzen, ob
und in welchem Mass die Person am Umfeld,
in dem sie lebt, interessiert ist und
daran teilnimmt. Ein Betroffener, der das
Einbürgerungsver fahren vor einigen Jahren
bestritten hat, bestätigt: «Wir hatten den
Eindruck, dass es nicht wichtig war, ob wir
alle Bezirke oder die Namen der Politiker
auswendig kannten. Es ging vor allem um
unsere Motivation, Schweizer*innen zu
werden und darum, ob wir Zeit und Mühe
in den Einbürgerungs prozess investiert
hatten.»
Ablehnung trotzdem möglich
Nach den Gesprächen können Personen
trotzdem durch die Gemeinde, in der
Intensive Vorbereitung dennoch
wichtig
Obwohl es kein Test ist, muss man sich für
dieses Gespräch gut vorbereiten. Antragsteller*innen
können an kosten losen Kursangeboten
der Einbürge rungskomission
teilnehmen. Die Kurse erklären die politische
Struktur der Schweiz, sowie die
Gewaltenteilung und die verschiedenen
Regierungsorgane. Es gibt auch ein ganzes
Kapitel über die Geschichte der Schweiz
und ihre Gründung mit einer Auswahl an
Ereignissen und deren Daten. Auch die Geographie
des Kantons ist im Kurs Thema.
Handelt es sich bei diesem Freiburger
Modell um ein sinnvolles Einbürgerungsverfahren?
Der Betroffene, der hier gerne
anonym bleiben möchte, antwortet darauf
folgendermassen: «Bevor ich dieses Einbürgerungsverfahren
mitsamt den Gesprächen
begonnen hatte, fand ich es ein bisschen albern,
zumal ich mein ganzes Leben in der
Schweiz gelebt habe und dieses Land besser
kenne als jedes andere. Mittler weile denke
ich aber, dass es eine vernünftige Art und
Weise ist, die Motiva tion von Einbürgerungsbewerber*innen
zu beurteilen.» Dies
führt er vor allem darauf zurück, dass es im
Einbürgerungs prozess nicht nur um das
Auswendiglernen des Schweizer Systems
geht, sondern vor allem darum, die Antragsteller*innen
kennenzu lernen und zu beurteilen,
wie gut sie in die hiesige Gesellschaft
integriert sind. P
11.20
spectrum
13
DOSSIER
Texte Leonardo Mariaca
Photos Wikipedia, Leonardo Mariaca
La vie après le génocide du
Rwanda
Il y a 26 ans, une vingtaine de religieuses ont échappé
au génocide rwandais. Sœur Félicité Mukabeza et Sœur
Marie-Emmanuel Minot témoignent.
n juin 1994, le quotidien roman La
ELiberté publie un article intitulé
« Fribourg veut aider le Rwanda ». Une
vingtaine de Sœurs Hospitalières de
Sainte-Marthe venaient d’échapper au génocide
rwandais et avaient trouvé refuge
à la maison Sainte-Marthe de Brünisberg,
à Fribourg. Sœur Marie-Emmanuel Minot,
alors responsable des Sœurs Hospitalières
au Rwanda, résidant dans la paroisse de
Kabgayi au centre du Rwanda explique :
« Le génocide a débuté le 7 avril 1994. Nous
avions plusieurs communautés réparties
sur le territoire du pays, il a d’abord fallu les
rassembler. Nous avons ensuite formé deux
groupes, sans savoir ce qu’il adviendrait de
l'autre. Mon groupe et moi avons atteint la
frontière de la République démocratique du
Congo. » C’est de là-bas que les sœurs ont
pu être rapatriées en Suisse le 20 juin 1994.
« Il y a une épreuve durant notre fuite qui
m’a particulièrement marquée, confie Sœur
Marie-Emmanuel Minot, c’était lorsque les
milices nous ont arrêtées et ont mis de côté
nos sœurs Tutsis. Les milices nous ont dit
de continuer notre route sans elles. Mais les
sœurs Hutus se sont avancées et ont déclaré
qu’elles ne partiraient pas sans les autres. Ça
a été un témoignage d’unité pour ces gens,
qui nous ont toutes laissées partir. »
Le 6 avril 1994, les présidents rwandais et
burundais Juvénal Habyarimana et Cyprien
Ntaryamira meurent à la suite d’un attentat
: un missile abat leur avion alors qu’ils
Soeur Félicité Mukabeza (à gauche) et Soeur Marie-Emmanuel Minot (à droite) passent actuellement le
confinement à la maison Sainte-Marthe de Brünisberg à Fribourg.
s’apprêtaient à atterrir à Kigali, capitale du
Rwanda. C’est l’élément déclencheur du
génocide des Tutsis, un groupe ethnique
représentatif de 15 % de la population du
Rwanda, par les Hutus, un groupe ethnique
qui, lui, représente 80 % de la population.
Sœur Félicité Mukabeza témoigne : « Les
Sœurs Hospitalières de Sainte-Marthe
sont une congrégation religieuse qui a pour
mission d’aider les malades et les miséreux.
Nous sommes installées au Rwanda depuis
1970. Nous y avons construit des maternités
et des centres de soin. »
Retour au bercail
Arrivées à Fribourg, une vingtaine de Sœurs
sont accueillies et aidées à la maison mère
et par d'autres congrégations de Fribourg.
Le deuxième groupe resté au Rwanda les
rejoint en septembre 1994. Elles passeront
ces mois d’exil sans avoir de nouvelles de
leurs familles. La communauté fribourgeoise
a accueilli les jeunes femmes pour
une durée allant de quelques mois à deux
ans. « Certaines sont restées plus longtemps
car elles ont pu suivre des études, explique
Sœur Félicité Mukabeza. Après le génocide,
nous sommes progressivement retournées
au Rwanda. Moi et Sœur Marie-Emmanuel
faisions partie des premières à repartir,
en janvier 1995. » Sur place, leur première
mission a été de retrouver les familles des
sœurs. Les religieuses sont ainsi parties
à leur recherche dans un pays en pleine
reconstruction. Les contrôles sont fréquents,
la milice rôde et les maisons des
communautés sont désormais habitées par
des militaires. « Il a fallu de longues négociations
et de nombreuses démarches pour que
les militaires acceptent de quitter la maison
de la communauté de Ruhuha et le centre
de santé », affirme Sœur Marie-Emmanuel
Minot. Elle ajoute : « Mais petit à petit nous
avons pu reprendre notre mission d’aide aux
malades. Nous étions là pour aider le peuple
rwandais, sans distinction d'ethnie, en soignant
les corps et les cœurs blessés. »
Aujourd’hui, le Rwanda a bien changé.
Si les difficultés d'entente entre les deux
ethnies n’ont pas complètement disparu, il
est possible d’assister à des mariages entre
des membres des deux ethnies. Les Sœurs
Hospitalières de Sainte-Marthe continuent
de fournir aide et soins à la population
rwandaise. « Si je peux donner un conseil
aux jeunes pour que de telles horreurs ne
se reproduisent plus jamais, s’exprime sœur
Félicité Mukabeza, c’est d’être curieux de
l’Histoire. Il faut comprendre les raisons
qui ont amené à de tels massacres pour que
ceux-ci ne recommencent plus jamais. Soyez
bons les uns envers les autres. Aidez ceux
qui ont besoin d’aide. » P
14 spectrum 11.20
DOSSIER
Text Chantal Mathys
Illustration Emanuel Hänsenberger
«Jeder hat das Recht auf ein
schönes Zuhause!»
So der Slogan des Vereins Jolie Maison, der geflüchtete Menschen
bei ihrer Wohnungssuche unterstützt. Zu ihnen gehört
auch Sultan aus Afghanistan. Spectrum erzählt er von seiner Suche
nach Privatsphäre.
s ist ein verregneter Dienstagabend in
EFreiburg. Unter meinem aufgespannten
Regenschirm warte ich vor dem Café Ancienne
Gare auf meinen Interviewpartner.
Pünktlich zur vereinbarten Zeit erscheint
ein junger Mann, ein strahlendes Gesicht
lacht mich an. «Bist du Chantal?», fragt er
mich. Gemeinsam betreten wir das Café auf
der Suche nach einem freien Tisch. Gegenüber
von mir nimmt der 26-jährige Afghane
Platz. Seit fünf Jahren ist Sultan nun in der
Schweiz. Terror und Korruption, die sein
Heimatland beherrschen, trieben ihn dazu,
es zu verlassen. Familie und Freunde hat er
seitdem nicht mehr persönlich gesehen.
Erste Schritte in der Schweiz
Nach Einreise in die Schweiz und dem Erhalt
eines Ausweises für Asylsuchende,
teilte er sich mit anderen Geflüchteten ein
Viererzimmer, das ihm ein Betreuungs- und
Integrationsunternehmen zugeteilt hatte.
«Sich zu viert ein Zimmer zu teilen, ist
schwierig. Ich wollte diesen Zustand ändern.»
Ein Schweizer Freund machte ihn
auf eine Internetanzeige eines Zimmers in
Freiburg aufmerksam. Mit einem afghanischen
Freund besichtigte er das Zimmer.
«Mit einem monatlichen Budget von 300
Franken ist es unmöglich, ein Einzelzimmer
zu finden. Deshalb legten mein Freund und
ich das Geld zusammen und wollten uns gemeinsam
ein Zimmer teilen.»
Jolie Maison als Retter in der Not
Doch auch mit dem nötigen Geld kamen
Probleme auf: «Als Asylsuchende können
wir keinen Mietvertrag abschliessen.»
Und hier kam Jolie Maison ins Spiel, ein in
Freiburg ansässiger Verein, der geflüchtete
Menschen bei ihrer Suche nach einer Wohngemeinschaft
begleitet. «Nach Zusage des
Zimmers erledigte Jolie Maison den Rest,
alles rund um den Mietvertrag und andere
rechtliche Dinge.» So ermöglichte die Organisation
ihnen Kontakt zu zwei Schweizer
Mitbewohner*innen. Dieser Kontakt wäre
ansonsten nur sehr schwer zugänglich für
geflüchtete Personen, die meist in abgeschotteten
Zentren wohnen. «Besonders
schön fand ich, als sie mich an meinem Geburtstag
überraschten. Sie überreichten mir
Geschenke und kochten mein Lieblingsgericht
Kabuli Palau (ein afghanisches Reisgericht
mit Lamm, Rosinen und Karotten)»,
erzählt er. In seinem Heimatland werden
Geburtstage normalerweise nicht gefeiert.
Doch auch die Schweizer Küche hat er lieben
gelernt, «Wie zum Beispiel Fondue!»,
fügt er mit einem Zwinkern hinzu.
Zukunftspläne auf Kurs
Nicht nur auf kulinarischer Ebene eröffneten
sich neue Welten für Sultan: Er besuchte
Französischkurse und absolvierte ein Praktikum
bei einem Sanitätsunternehmen. Dort
hat er zwischenzeitlich auch eine vierjährige
Lehrstelle zum Sanitätsinstallateur erhalten.
Doch das reicht ihm nicht: «In einigen Jahren
möchte ich eine eigene Sanitätsfirma
aufbauen. Ich will selbstständig sein.» Seine
mehrjährige Anstellung änderte auch seinen
Aufenthaltsstatus in der Schweiz. Daher
hat er die Wohngemeinschaft vor einigen
Monaten verlassen. Denn: Bei Erhalt eines
Ausbildungsplatzes hat er Anspruch auf ein
eigenes Zimmer – eines, das er sich mit niemandem
mehr teilen muss. Das Beisammensein
mit seinen Mitbewohner*innen bleibt
ihm wohlig in Erinnerung. «Die Zeit in der
WG fühlte sich wie zwei, drei Tage an, nicht
wie ein ganzes Jahr. Wir haben viel gelacht.»
Das Gespräch neigt sich dem Ende zu. Wir
verabschieden uns und Sultan verschwindet
in der Dunkelheit, kehrt zurück in seine
vier Wände, die erstmals ihm allein gehören.
«Ich muss noch lernen. Ich habe einen
Test in der Berufsschule», sind seine letzten
Worte. Sultan baut sich selbst eine lebenswerte
Zukunft auf, denke ich, als auch ich
mich auf den Heimweg mache. P
Der Verein Jolie Maison vermittelt
zwischen Personen, die in Freiburg
ein freies WG-Zimmer haben und
Geflüchteten, die eines suchen.
Jolie Maison ermöglicht den gegenseitigen
Kontakt und begleitet
die Zimmerbesichtigung sowie den
administrativen Prozess. Mehr Informationen
gibt es auf joliemaison.
org.
11.20
spectrum
15
DOSSIER
Texte Lara Diserens
Photo Lara Diserens
Illustration Antoine Bouraly
L’intégration des réfugié·e·s à
Fribourg, entre affaire d’État et
engagement individuel
Le canton mise sur la collaboration de deux organismes
mandatés et de l’engagement bénévole pour remplir
sa mission d’intégration des réfugié·es. Un partage de
responsabilité qui semble fonctionner, pour la plupart du
temps.
négativement, car l’insertion est un voyage
comblé d’obstacles et de ce fait il ne s’accomplit
pas en cavalier seul. Accueillir des
réfugié·e·s implique de les soutenir et de les
guider.
n 2000, elle est écologique, en 2008,
Eéconomique, aujourd'hui, sanitaire.
Assurément, notre époque est rythmée par
la crise. L’année 2015 connaît quant à elle
la plus importante crise migratoire depuis
la 2ème guerre mondiale. Les nombreux
conflits au Moyen-Orient sont à l’origine
d’un exil massif vers l’Europe. Pour échapper
à la guerre, des millions de personnes
sont condamnées à fuir. La route est dangereuse,
les chances minimes, l’espoir lointain.
Face à l’urgence, les pays européens tirent la
sonnette d’alarme et ouvrent leurs portes,
avec plus ou moins de bonne volonté.
Aujourd’hui, 3,7% des requérant·e·s d’asile
en Suisse sont pris·e·s en charge par l’État
de Fribourg. Comment et par qui cette responsabilité
est-elle assumée dans le canton ?
L’ORS, bras droit du canton
Le canton de Fribourg mandate deux
organismes pour la prise en charge des
réfugié·e·s : l’ORS et Caritas Suisse. Depuis
2008, l’ORS s’engage dans l’intégration des
réfugié·e·s et des requérant·e·s d’asile dans
une même optique : encadrer, accompagner
et intégrer. Leur démarche d’encadrement
se déroule en trois phases. Après la prise
en charge et l’hébergement dans les foyers,
des programmes d’occupation et d’accompagnement
social garantissent une intégration
adéquate dans la société, sur la voie de
l’indépendance. C’est bel et bien la destination
espérée : avoir toutes les clés en main
pour poursuivre son propre chemin. Le
processus peut paraître infantilisant. Mais
en réalité, il serait erroné de le connoter
Les engagements de Caritas
L’accompagnement des réfugié·e·s ressort
aussi de la responsabilité de Caritas. Outre
ses différents services d’intégration, l’association
assure des projets sous le signe de
l’éducation et de la communication. Chaque
projet se concentre sur une population particulièrement
fragile. Envole-moi favorise
l’encadrement des mineur·e·s non accompagné·e·s
(MNA) et des jeunes adultes
réfugié·e·s. Ensemble s’adresse à la population
migrante touchée par des traumatismes.
Le service d’interprétariat communautaire
et celui de prévention du racisme
cultivent de leur côté une compréhension
mutuelle, basée sur le respect et l’écoute.
D’une perspective sociale, professionnelle,
administrative, ou encore juridique, Caritas
couvre des besoins essentiels à une intégration
réussie de cette population dans le
canton.
UNA : refugees meet students
Des prestations restreintes dans l’offre des
cours de langues, c’est la constatation sur
laquelle UNA à vue le jour. L’association estudiantine
se forme en 2016 avec l’ambition
d’offrir un accès facilité à l'apprentissage de
la langue, en favorisant le lien social et les
16 spectrum 11.20
Eléonore Zermatten, responsable de UNA.
interactions. Un échange spontané entre
étudiant·e·s et réfugié·e·s : c’est le caractère
mis en avant par la présidente, Eléonore
Zermatten. « UNA se différencie des autres
associations dans la mesure où elle est gérée
par des étudiant·e·s. Naturellement, les
jeunes réfugié·e·s sont plus susceptibles de
s’identifier à nous qu’aux éducateur·rice·s
professionnel·le·s des centres, parfois moins
accessibles et plus formel·le·s ». Aujourd’hui,
la palette des langues enseignées s’est élargie,
tout comme les projets proposés par
l’association. « Certains réfugié·e·s donnent
à leur tour des cours d’arabe ou de farsi, la
langue persane. Les soupers organisés au
Centre Fries leur donnent l’occasion de
nous faire découvrir la cuisine de leur pays »,
explique l’étudiante de 31 ans. Loin d’être
unilatérales, ces activités se veulent participatives,
en donnant l’occasion aux réfugié·e·s
d’organiser eux·elles-mêmes certaines activités,
tout en transmettant leur culture.
ORS x UNA à demi-mots
Malgré sa bonne volonté, l’association doit
encore faire face à des challenges. L’accès aux
femmes en fait partie. D’après Eléonore, les
femmes réfugiées, souvent mère de famille,
peinent à venir aux activités, contrairement
aux hommes. La prise en charge des enfants
à l’Université reste compliquée, et constitue
à l’évidence une entrave à leur participation.
Autre bémol : les relations avec l’ORS,
responsables des foyers du Bourg et de la
Poya. Les cafés-rencontres organisés dans
ces locaux ne sont pas possibles sans leur
autorisation. Si l’ORS semble preneuse des
projets soumis par UNA, leur contribution
est de l’ordre du minimum. « La limite entre
notre statut d’association indépendante ou
de bénévoles pour l’ORS est parfois floue »,
nous précise la présidente. Lorsqu’on l’interroge
sur ses attentes envers l’institution,
Eléonore s’explique : « Nous n’attendons rien
de leur part… à part un soutien au niveau de
la visibilité de nos activités. L’ORS doit faire
office de relai : ils doivent encourager les
gens à s’intéresser aux activités que l’on met
en place pour eux ». Pour le moment, UNA
doit rendre des comptes à l’ORS si elle souhaite
poursuivre ses projets dans les foyers…
dans l’espoir d’une collaboration plus étroite
à l’avenir.
Un don loin d’être unilatéral
Joan Laissue est étudiant en philosophie et
anthropologie sociale. Il dispense des cours
de français oral à UNA. Pour le bénévole,
cet engagement n’est pas un don unilatéral,
mais plutôt un partage de connaissances
culturelles dans lequel il trouve son compte.
Pour lui, ces moments d’échanges dépassent
le but pédagogique formel d’un cours traditionnel.
« L'objectif est avant tout de créer
du lien social. Les cours de français ne sont
qu'un service supplémentaire qui s'intègrent
dans cette lignée ! Synthétiquement, on
peut dire qu’on crée un point d'ancrage de
façon linéaire pour elleux, sans que cela soit
administratif ou au travers d'institutions étatiques
». Du débat aux activités théâtrales,
sans oublier la grammaire, la barrière de la
timidité se brise peu à peu au travers du dialogue.
Le jeune homme est convaincu que la
langue n’est pas une barrière si impénétrable
qu’elle n’y paraît pour communiquer. De
son expérience, ce n’est pas là le problème
majeur rencontré par les apprenant·e·s :
« Parler de barrière sociale par incompréhension
de la langue en Suisse est insuffisant.
Certaines personnes qui pratiquent
un français plus que correct continuent à
éprouver des difficultés d’intégration. La
difficulté qui revient le plus est celle de s’enraciner
dans le tissu social suisse, très hermétique.
» P
Le saviez-vous ? LAsi
La loi sur l’asile (LAsi) constitue la
base de référence au niveau fédéral
en Suisse. Les États doivent se
soumettre aux dispositions légales
en mettant en place les infrastructures
nécessaires à l’accueil des
requérant·e·s d’asiles. L’intégration
des réfugié·e·s doit passer par des
mesures d’accompagnement et
d’intégration sociale, financières et
professionnelles. La loi stipule entre
autres les procédures de demande
d’asile et les règles à appliquer dans
les centres d’hébergement.
Le saviez-vous ? La différence
entre un·e migrant·e, un·e réfugié·e
et un·e demandeur·euse d’asile
L’Unesco définit un migrant comme
une « personne qui vit de façon
temporaire ou permanente dans
un pays dans lequel elle n’est pas
née » et « qui a acquis d’importants
liens sociaux avec ce pays ». Le ou
la migrant.e peut être considéré.e
comme légal.e ou illégal.e. Sa migration
est durable ou temporaire, maritime
ou terrestre.
La convention de Genève (1951) définit
un réfugié comme une personne
qui « craignant avec raison d’être
persécutée du fait de sa race, de
sa religion, de sa nationalité, de son
appartenance à un certain groupe
social ou de ses opinions politiques,
se trouve hors du pays dont elle a la
nationalité et qui ne peut ou, du fait
de cette crainte, ne veut se réclamer
de la protection de ce pays ».
Un demandeur d’asile est un.e réfugié.e
qui n'a pas encore obtenu ce
statut de la part du pays dans lequel
il ou elle souhaite s’établir.
Pour en savoir plus sur les projets de Caritas
Suisse à Fribourg, visitez la rubr ique Asile
et Migration de caritas.ch.
Tu es intéréssé·e à rejoindre UNA ? Ça
tombe bien ! L’association recherche un·e
responsable pour les cours de langue et de
renforts dans le comité d’organisation de
conférence. Renseigne-toi sur leur page
Facebook UNA – refugees meet students
UNIFR et leur Instagram @una.unifr.
11.20
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PLUME
Texte Velia Ferracini
Photos Velia Ferracini
Et ce jour-là, il y a du vent.
Je me retourne,
quelqu'un m'observe.
Ses traits sont déformés par les rafales gelées qui arrivent
du port dans un hurlement strident. Je plisse les yeux et
remonte de ce geste les verres, opaques de buée, qui me
servent de guide dans l'Islande de ma jeunesse.
Rien. Je ne vois rien de cette terre de glace et de flammes
que j'aimerais peindre à jamais en moi. Enregistrer.
Pourtant,
je ne vois rien.
Enfin,
si.
Du blanc à perte de vue et, dans ce blanc
qui s'estompe, une silhouette qui ondule et s'approche,
gibbeuse.
En arrière plan, l'océan, traînée cosmos, se repose à perte
de vue. Son relief est si plat qu'aucun point ne se découpe
dans ma vision de vide. Une nouvelle fois, j'ai l'impression
maintenant des lames plus foncées au sommet de l'estampe,
mais je ne me figure pas mieux le visage mystère,
toujours effacé, qui vient à ma rencontre.
S'agit-il d'un rêve ? Est-ce un amant de mes nuits qui s'est
matérialisé, tout en restant fidèle à son faciès de songe ?
Une autre bourrasque me bouscule. La silhouette disparaît.
J'aimerais la rattraper, comprendre comment elle
s'évapore. Je cligne, elle se dessine encore.
En la scrutant attentivement, on dirait qu'une cicatrice
infinie sépare le corps sur la longueur, qu'il est sur le point
de se déchirer. Comme si, à tout moment, la tache allait se
repousser en deux parties distinctes, qui ne seraient pas
pour autant plus perceptibles.
J'aimerais qu'elle devienne nette, qu'elle prenne la forme
d'une geisha dans une robe de soie ou d'un guerrier maori
tatoué de sa vie. La marque me fait signe.
En y réfléchissant,
c'est certainement ma mère.
de tâtonner dans l'espace dont les contours flous m'assourdissent,
m'asphyxient.
Je ramène ma concentration à cet horizon éclaté.
Une tache d'aquarelle, cendrée, se dessine sur la toile
vierge. Je ferme les yeux et tente d'imaginer son détail :
une chevelure charbon, un sourire rivière et des paupières
de feu. Les traits jaillissent dans le noir de ma tête, se colorent,
se remplissent.
Une goutte de pluie s'écrase sur ma joue et mon regard,
ouvert sous cette caresse, éclate mon esquisse.
Retour du tableau blanc, cadré de sombre, avec une éclaboussure
grise, diffuse, en son centre.
Je sens pourtant qu'elle s'avance, qu'elle me traverse de sa
vision qui semble, au contraire de la mienne, capable de
m'étudier. Impression d'être une cellule criblée par son œil
microscope, alors que je me démène à inspecter le même
élément avec un vieux cul de bouteille, fêlé et souillé de
poussière.
Le ciel s'est obscurci, le point s'est agrandi. Je décèle
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KOMMENTARE
Schrödingers Bisexualität
Text Alyna Reading
Ähnlich wie von Vampiren scheint auch von bisexuellen Menschen
für viele ein faszinierender Schauer auszugehen. Was sind diese
Fabelwesen, die weder homo-, noch heterosexuell sind? Nur beim
Sex zu dritt können bisexuelle Personen ihre wahre Gestalt annehmen,
wo sie sowohl Männer wie auch Frauen lieben können
(nicht-binäre oder intersexuelle Personen werden selten in solche
Realitätsfiktionen miteinbezogen). Sind sie mit einer Person
des gleichen Geschlechts zusammen, sind sie im Grunde homosexuell
und andersherum halt hetero. Wie Schrödingers Katze, die
sowohl tot als auch lebendig ist, ehe man die Kiste öffnet, sind bisexuelle
Menschen sowohl hetero- wie homosexuell, ehe sie in einer
Beziehung sind. In diesem Moment offenbart sich ihre wahre Natur
und alles ergibt wieder Sinn.
Diese Geisteshaltung glänzt durch zwei Vorteile. Dank ihr kann
man bisexuelle Personen besser verstehen als sie sich selbst. Sie
sind nicht bisexuell, sondern verwirrt (dabei gelten bisexuelle Männer
meistens als heimlich schwul und bisexuelle Frauen als hetero;
denn wie sollte es auch angehen, dass jemand Frauen Männern vorziehen
würde?). «Schrödingers Bisexualität» erlaubt es einem nicht
nur, eine paternalistische Haltung gegenüber bisexuellen Personen
einzunehmen, sondern auch, das eigene Weltbild nicht zu hinterfragen.
Wir schubladisieren gerne und im Sinne Marie Kondos müssen
wir dazu Überflüssiges rauswerfen. Am einfachsten lässt sich die
Menschheit in dualistischen Begriffen denken: Mann oder Frau,
hetero- oder homosexuell, Migros oder Coop.
Bisexualität funkt dazwischen, denn sie lässt sich nicht sauber
einordnen. Also wird das Phänomen wegrationalisiert. Bisexuelle
Menschen haben sich noch nicht entschieden oder vielleicht stehen
sie eben auch einfach auf flotte Dreier. Dabei braucht man kein*e
Quantenmechaniker*in zu sein, um zu erkennen, dass dieser Dualismus
reine Folklore ist: Es gibt Menschen, die nicht ins binäre System
Mann/Frau passen, es gibt Asexuelle, Pansexuelle, Polysexuelle,
Omnisexuelle. Menschen sind vielseitig. Für wen das zu kompliziert
ist, habe ich gute Neuigkeiten! Um bisexuellen und anderssexuellen
Personen mit Respekt zu begegnen, braucht man eigentlich nur
eines: Respekt.
Prekaritätsbewusstsein und
Sichtbarkeit
Text Yuval Hug
Wenn ich mir die Listen der an der Universität behandelten Wissenschaftler*innen
und ihrer Texte anschaue, schlägt sich offensichtlich
nieder, was meine Befürchtung war: Der Tenor des Wissenschaftskomplexes
ist durch den Konsum von weissen Männern
bestimmt, der nicht selten folgende Maxime zur Hand nimmt:
Akkumulation.
Die Taktik ist schlau gewählt: Ein Gedanke wird von verschiedenen
Personen konsumiert, deren Gedanken produziert und wiederum
konsumiert werden. Da für sie die Möglichkeit besteht, gehört zu
werden, werden diese Gedanken in den wissenschaftlichen Kanon
aufgenommen. Somit entsteht ein sich selbst reproduzierender
Komplex, der das zulässt, was der Nachfrage und seiner Marktstruktur
entspricht.
Ich spreche mich nicht dafür aus, dass neben «Mann» auch «Frau»
an der Universität Platz haben muss. Weisser liberaler Feminismus
ist genau jener, der sich der akademischen Struktur beugt und der
sich in die Reproduktions- und Auschliessungsmechanismen dieses
stets elitären Komplexes einschleust. Beharrend auf seinen Privilegien
empfängt er den Genuss weisser binärer Wahrheiten. Ich stehe
also nicht für das Fördern weisser Frauen, als ohnehin privilegiertere
Gruppe, im akademischen Bereich ein.
Der Ausschluss – und damit ist nicht direkt der Ausschluss vom Studieren
gemeint – bezieht sich darauf, was oder wer gelesen wird.
So geht es nicht darum, die Frauenquote zu erhöhen. Es geht nicht
darum, mehr Frauen – wobei dieser Begriff nicht einmal stringente
Anwendung findet – zu lesen, damit der TERF- und SWERF-Feminismus
möglicherweise Ruhe gibt, während man dem Sicherstellen
seines Wohlstandes nachgehen kann. Vielmehr soll aufgezeigt werden,
mit welchen Strukturen und Mechanismen wir es tagtäglich zu
tun haben.
So frage ich dich erneut: Welche Grundlagen werden postuliert?
Welche Handlungen und Gedanken werden angestossen, wenn
Schriftstellerinnen (nicht generisches Femininum) in den Vorlesungen
zwar genannt werden, aber nur dazu dienen, andere Schriftsteller
(nicht generisches Maskulinum) zu beleuchten? Welche Theorien
und wessen Gedanken werden verbreitet? Und vor allem: Was tun
wir als Studierende, indem wir das Obige hinnehmen?
Precariousness und Precarity, Vulnerabilität und Betrauerbarkeit sind
Begriffe, mit denen wir uns künftig auseinandersetzen sollten, wenn
wir uns in einem sich selbst reproduzierenden Diskurs- und Machtkomplex
zurechtfinden wollen.
11.20
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FRIBOURG
Texte Florence Valenne
Photos Florence Valenne
Frapp : le nouveau média
fribourgeois
Un nouveau média fribourgeois s’installe dans le paysage
médiatique suisse. Entrevue du projet avec Maxime
Seydoux, co-directeur de Frapp.
Initialement créée par la société anonyme
MEDIAparc en mai 2020, Frapp
est une nouvelle application mobile et
Web (frapp.ch). L’idée du départ était
de former une synergie numérique des
quatre médias, à savoir la RadioFr, la
Télé Vaud-Fribourg, skipper et Fristyle,
dont les derniers ont été rachetés par
MEDIAparc. Ainsi, le contenu audiovisuel
de l’application est fourni par ses
partenaires la RadioFr et la Télé Vaud-
Fribourg. Ensuite, Skippr qui était une
plate-forme de news singinoise, met
actuellement à disposition des infos
en langue allemande. De plus, Fristyle,
qui était un guide culturel, s’occupera
du volet culturel et présentera de
bons plans à ne pas manquer dans le
territoire fribourgeois. De base, l’application
Frapp relève principalement de
l’actualité régionale, mais aussi nationale
et internationale. Sous la direction
de Maxime Seydoux et Lukas Schneuwly,
une équipe bilingue de dix collaborateur·rice·s
travaille exclusivement à
nourrir ce nouveau média. « Il y avait un
vide à combler », explique M. Seydoux.
« De nos jours, il est impossible d’exister
en tant que média sans être présent de
manière numérique », poursuit-il. Ainsi,
Frapp serait une offre supplémentaire et
complémentaire aux autres médias de la
région.
C'est dans les bureaux de MEDIAparc à Villars-sur-Glâne que la nouvelle application se déploie
L’info qui frappe
Résolument tournée vers l’avenir, cette
application simple d’utilisation entend
tirer le meilleur parti de l’ère digitale.
En effet, sa particularité réside dans sa
forme mélangée de vidéos, d’audios,
de photos et de texte. L’utilisateur·rice
a donc le choix de lire, d’écouter ou de
voir une info. En effet, pour les infos
d’une grande importance, l’utilisateur·rice
aura toujours le choix des trois
possibilités. Correspondant à la spécificité
du canton et édités quotidiennement,
le contenu est proposé en français
et en allemand. La culture et le côté
divertissement est également un point
fort de l’application. Ainsi, à côté du
contenu purement informatif, se trouvent
des rubriques de culture, de sport,
d’humour ou encore de loisirs. L’agenda
régional donnant un aperçu sur les trois
prochains mois des grandes manifestations
fribourgeoises, des représentations
de théâtre ou de festivals enrichi
l’offre. Cet agenda, limpide et structuré,
comble véritablement une lacune dans
l’offre existante. Côté divertissement,
Frapp propose des boîtes à questions
avec des célébrités fribourgeoises ou
des concours. Le concept de Frapp est
d’offrir du contenu taillé aux attentes de
toutes et de tous les Fribourgeois·es.
Ouvert au peuple
Le nom du média a pour origine deux
mots : Fribourg et application. Le logo
noir et blanc incarne le drapeau des Fribourgeois·es.
Ce lien créé avec le canton
ne se limite pas qu’au design ou à
la façade. Il s’agit, en effet, d’une application
interactive « ouvert(e) à tous les
Fribourgeois », souligne M. Seydoux.
« Le but est de mettre en valeur tout
le canton de Fribourg », poursuit-il.
Frapp donne en effet une grande place à
tou·te·s ses lecteur·rice·s. Tout le monde
a le droit de proposer des articles et de
participer au contenu du média. Frapp
alloue ainsi d’une tribune interactive et
participative, qui favorise les échanges
et permet une certaine démocratisation
du numérique. L’application s’adaptera
constamment aux intérêts et aux envies
de ses utilisateur·rice·s. Sa proximité
avec le public se traduit aussi par son
contenu 100% gratuit. Indirectement
financée par la redevance Billag, M.
Seydoux certifie que la gratuité indirecte
de l’application ne se traduit pas par une
mauvaise qualité du contenu. Profondément
attaché aux valeurs fondamentales
du journalisme, ce média saura certainement
se montrer digne de qualité. P
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FREIBURG
Text Ella Lory
Foto ZVG
Eine Gemüsekiste für Nachhaltigkeit
und gegen mageres Budget
Studierende sind oft knapp bei Kasse. Mit einem kleinen Budget
zu ausreichend und gesundem Gemüse kommen, dabei etwas
Gutes für die Umwelt tun und ab und zu sogar selbst anpacken?
Das geht.
Der Verein TaPatate hat auf dem Hof
von René Birnbaum in Wallenbuch
im Jahr 2017 das Projekt «Gemüse kiste»
gestartet. Das ist zwar nicht der offizielle
Name des Projekts, liefert jedoch
eine passende Beschreibung. TaPatate
bedeutet auf Mundart «DiHärdöpfu»
und spiegelt die Ideen und Werte der
regionalen, landwirtschaftlichen Produktion,
des saisonalen Gemüseanbaus
wider. «Ta» («Di») soll ausserdem die
Mitarbeit von jedem einzelnen Vereinsmitglied
darstellen.
Als Vereinsmitglied von TaPatate erhält
man jede Woche eine «Gemüsekiste»
gefüllt mit biodynamisch angebautem
Gemüse und teilweise auch Früchten.
Das Gemüseabo wird jeweils für ein
ganzes Jahr bezogen. Die Mitgliedschaft
bei TaPatate liefert aber nicht nur einmal
wöchentlich einen Gemüsekorb,
sondern auch einen direkten Einblick
in den Obst- und Gemüseanbau: Das
Abonnement bedingt nämlich zudem,
dass jedes Vereinsmitglied vier Halbtage
im Jahr auf den Hof kommt und selbst
mitanpackt.
Als René Birnbaum die Idee dazu kam,
waren einige Biologie- und Umweltstudierende
begeistert davon und beteiligten
sich. «Das Schöne daran ist, dass die
Gemüseesser*innen aktiv werden und
nicht mehr nur passiv konsumieren»,
sagt Manon, die als Biologiestudierende
selbst Teil des Projekts geworden ist.
Sie berichtet im Interview, dass viele
Leute die Arbeit auf dem Hof unterschätzen.
Nach getaner Arbeit verschiebe
sich dann oftmals die Sicht auf landwirtschaftliche
Berufe und nicht perfekt
geformtes, leicht krummes Gemüse werde
gleich anders betrachtet.
Corina ist Studentin hier in Freiburg
und gemeinsam mit ihren zwei WG-Mitbewohnerinnen
seit fünf Wochen Teil
von TaPatate. Aktuell befinden sie sich
noch in der zweitletzten Woche der Probephase.
Corina erzählt, dass sie jeden
Mittwoch ab 17:00 Uhr ihre «Gemüsekiste»
bei der blueFACTORY in Freiburg
abholen können. Dort hat der Verein ein
Warendepot. Das selbständige Abholen
beruht auf Vertrauensbasis.
Was waren die Gründe für die Entscheidung
der WG? «Im Vordergrund
lag unser Anliegen, einen Schritt weiter
in Richtung Nachhaltigkeit zu gehen»,
sagt Corina. Als Einstieg bot sich der
Wechsel zum vegetarischen Lifestyle an
– und das hiess unter anderem, viel Gemüse
zu essen. Über einen Bekannten
erfuhr die WG dann vom Projekt «Gemüsekiste»
von TaPatate und war gleich
angetan von der Idee. Ein weiteres Plus
aus Corinas Sicht war es, endlich zu lernen,
welche Gemüseart wann in Saison
ist und was überhaupt in unserer Umgebung
angebaut werden kann. Letzte
Woche erhielten sie beispielsweise die
Yaconwurzel. Etwas völlig Neues für
die drei Mitbewohnerinnen. Wie diese
Wurzel schmeckt und was man daraus
machen kann, wussten sie bisher nicht.
Auf die gleiche Art und Weise fand Corina
heraus, dass «Schoggikuchen» mit
Randen der beste überhaupt ist.
Der einzige Knackpunkt: die Semesterferien.
Ursprünglich wollte die WG über
den Sommer hinweg das Abo pausieren,
was leider nicht möglich ist. TaPatate
bot ihnen aber an, selbständig eine Vertretung
zu suchen, die das Gemüsepaket
in dieser Zeit übernimmt.
Das Zwischenfazit der WG zum Probeabo
ist Begeisterung: Die drei Mitbewohnerinnen
wollen definitiv weitermachen.
Es sei eine coole Sache, bei der
man einen Einblick in die Vielfältigkeit
der Schweizer Gemüseküche erhält.
«Langweilig ist die Kiste jedenfalls nicht
und sie hält immer eine kleine Überraschung
bereit, die zum Experimentieren
herausfordert.» Vor allem mache sie
aber Spass und Lust aufs Kochen. TaPate
freut sich über alle neuen, aufgestellten
und motivierten Mitglieder. P
Die Kosten für ein kleines Gemüse abo
(1-2 Pers.) betragen 1'100 pro Jahr.
Das grosse Gemüseabo (2-4 Pers.)
kostet das Doppelte. Ausserdem gibt
es noch die Möglichkeit eines Obstoder
Kaffeeabonnements. Zum Preis
kommen noch die Kosten pro Person
für einen Anteilschein im Verein à 250
CHF hinzu.
Die Seite von
TaPatate findest
du hier:
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CRITIQUES
Le Cœur de Siddharta
Que recherchons nous ? Quel est ce bout du
voyage que l’on tente tou·te·s d’atteindre ? La
sagesse, répond Siddharta dans le roman d’Herman
Hesse, parut en allemand en 1922. Rien à voir avec
Siddharta Gautama, soit Bouddha avec qui il partage
le nom et l’époque. Notre histoire se déroule en
Inde. Siddharta est un jeune homme ; fils de brahmane,
soit de professeur, il est né riche, intelligent,
destiné à embrasser le chemin respectable de son
père. Pourtant, quelque chose lui manque. Il sent
un creux dans sa poitrine, un vide à l’âme qu’il doit
remplir. Un jour, des Shramanes, des moines errants,
passent dans son village. Réalisant que ce qui fait
défaut à son cœur, c’est une élévation spirituelle, il
décide de les suivre contre l’avis de son père. Ainsi
débute l’aventure de Siddharta, qui va rapidement
quitter les moines pour partir seul à la recherche
de la sagesse. Entre quête spirituelle, amours, chagrins
et aventures, l’œuvre d’Herman Hesse dépeint
toute la complexité de la vie d’un homme ou d’une
femme. Siddharta est simple. Loin d’être un héros, il
est conscient de n’être qu’un humain un peu perdu,
comme tout le monde. Et comme tout le monde, il
va tomber amoureux, se lier d’amitié, rechercher la
gloire, rechercher la richesse, être déçu, échouer,
chercher autre chose, encore et encore. Siddharta
est un homme normal à la poursuite de sens. On
en sort changer de sa lecture, tant même les plus
cartésien·ne·s comprendront la douceur de cette
histoire. On souffre avec son protagoniste. On partage
son sentiment d’injustice lorsqu’il se demande
« Pourquoi moi ? ». On s’interroge sur l’utilité de la
souffrance et de l’échec. Et parfois, sans crier gare,
le voilà qui gagne. On assiste alors à ses victoires, et
l’on est fier·ère avec lui. Alors on sourit, comprenant
que cet instant n’aurait pas été possible sans tous les
sacrifices précédents. Car, comme il le dit lui-même :
« Ce n'est pas dans les discours ni dans le penser que
réside la grandeur ; mais dans ses actes, dans sa vie. »
Leonardo Mariaca
Siddharta
Herman Hesse
Librairie Générale Française
(pour sa version française)
1975 en français (1922 en
allemand)
217 pages
De Tenebris Cordis : des podcasts
pour frissonner
Le temps est morose, l’hiver installé. Assis∙e
confortablement dans un fauteuil et enroulé∙e
dans un plaid chaud et moelleux, pourquoi ne pas
écouter un podcast horrifique ?
La chaîne de podcast « De Tenebris Cordis » propose
depuis 2019 des podcasts sur des personnages
ayant existé. Leur petit plus ? Ils ont commis des
crimes horribles ou ont subis d’abominables expériences,
parfois les deux.
Voici un résumé de deux de mes épisodes préférés :
La Saponificatrice
Leonarda Cianciulli est l’exemple parfait de la
femme qui réussit à se débrouiller seule, durant la
période extrêmement difficile de l’Italie des années
30. Elle se prétend médium, bonne voisine, fait des
petits gâteaux et fabrique même des savons artisanaux.
Une « mama » italienne comme on les aime. Le
petit hic ? Ces ingrédients, bien que naturels, sortent
un peu de l’ordinaire : ils sont tirés des cadavres des
personnes qu’elle a assassinées. La dame nous donne
ainsi une leçon contre le gaspillage : pourquoi nous
contenter d’enterrer des victimes, quand on peut
s’en laver les mains, voire le corps, et les manger ?
La Catillon
Fribourg le 15 Septembre 1731. Sur la colline du
Guintzet, une femme est brûlée vive. S’imaginant sa
lente agonie, l’auditeur·rice ne peut que se demander
quels pêchés ont bien pu la mener à un destin
si tragique ?
Catherine Repond, surnommée la Catillon, est probablement
la sorcière la plus célèbre de l’histoire fribourgeoise.
Si les accusations de sorcellerie qui la
menèrent au bûcher semblent pour le moins infondées,
les tortures qu’on lui a infligées sont, elles, bien
réelles. Cet épisode est un exemple concret de la
possibilité qu’avaient certains notables de l’époque
de se débarrasser des femmes qui les gênaient. Pour
ce faire, il n’y avait qu’à crier à la sorcellerie.
À vous de découvrir la suite !
L’autrice, Tiziana Galley, semble avoir découvert le
secret d’une histoire réussie : l’intérêt pour un passé
macabre peut se conjuguer à des thèmes toujours
d’actualité. Une femme se retrouve face à la misogynie
des personnes au pouvoir et est impunément
assassinée, une mère en vient à des atrocités face à
la pauvreté extrême. Dans son dernier podcast, intitulé
Delphine Lalaurie, nous percevons même une
critique de la condition des personnes noires dans
l’Amérique profonde, elle n’aurait pas tant évolué
que cela entre le 18ème siècle et aujourd’hui.
Petit plus ? Ce type de média peut être écouté en faisant
autre chose. On se laisse complètement immerger
dans l’histoire grâce à l’utilisation de bruitages et
de musiques. Je vous déconseille, cependant, de vous
y risquer lors de vos nuits solitaires et peu éclairées,
vous risqueriez de perdre en témérité.
Jodie Nsengimana
« La Saponificatrice » et « La
Catillon » par Tiziana Galley, Le
5 Mars 2019 et le 1er octobre
2020, durée 17 et 18 min
Scanne pour
découvrir !
22 spectrum 11.20
KRITIKEN
Wenn Kinder Geheimnisse haben
Martina Borgers Buchtitel Wir holen alles nach
passt ungewollt gut zu diesem ungewöhnlichen
Jahr. Doch obwohl das Buch vergangenen
Frühling erschienen ist, hat es nichts mit der Corona-Pandemie
zu tun.
Stattdessen erzählt Martina Borger in ihrem Roman
die Geschichte von Sina, der alleinerziehenden Mutter
eines achtjährigen Sohnes, und verknüpft diese
geschickt mit jener von Ellen. Einer Pensionärin,
die zwar zufrieden mit ihrem Leben, manchmal
aber doch etwas einsam ist. Sina versucht allen
Ansprüchen gerecht zu werden, was ihr jedoch nie
vollständig gelingt. Auf der Arbeit in der Agentur
möchte sie ihren launigen Chef zufriedenstellen,
am Abend ihrem Sohn Elvis etwas kochen und
Zeit mit ihm verbringen sowie Zweisamkeit mit
ihrem neuen Partner Torsten geniessen. Ellen, die
zuerst nur Elvis’ Nachhilfelehrerin ist, hat das, was
Sina so gut gebrauchen könnte: Zeit und Geduld.
Aus einer Notsituation heraus passt Ellen während
der Sommerferien auf den stillen Jungen auf und
schnell stellt sich heraus, dass sich die beiden
prächtig verstehen. Doch dann verändert sich das
Ver halten des Jungen plötzlich und Ellen entdeckt
blaue Flecken an seinem Körper. Elvis weigert sich,
darüber zu sprechen, was ihm widerfahren ist und
so spinnt sich langsam ein Netz aus Gerüchten und
Misstrauen um die Familie.
Martina Borgers Schreibstil ist unaufgeregt, jedoch
voller Liebe zum Detail. Der Roman ist kein packender
Krimi, aber die Figuren sind so realistisch, dass
man das Buch dennoch kaum aus der Hand legen
kann. Durch den gekonnten Wechsel zwischen
den zwei Perspektiven – Sina und Ellen – wird die
Geschichte von zwei Seiten beleuchtet, was ein
stimmiges Gesamtbild abgibt. Obwohl das Buch
ernste Themen anspricht, ist es keineswegs schwer
verdaulich.
Die Perspektive von Sina als alleinerziehende Mutter
mit Vollzeitjob ist sehr aktuell. Die Zerrissenheit
der jungen Frau wird anschaulich dargestellt und
so können sich Leser*innen gut in sie hineinversetzen.
Dass ihrem Sohn etwas Schlimmes passiert
ist, worüber er aber nicht sprechen möchte, lässt die
junge Mutter zusätzlich an ihren Fähigkeiten zweifeln.
Beruf und Familie unter einen Hut zu bringen
und dabei immer zu wenig Zeit zu haben, ist eine
Herausforderung, der sich heutzutage viele Mütter
stellen müssen. Darauf spielt auch der Buchtitel an.
Natalie Meleri
Wir holen alles nach
Martina Borger
2020
Diogenes
304 Seiten
Blut, Brüste, Büsi!
Das wichtigste Mittel der Medien heisst: Auffallen!
Wie fällt man auf? Durch Kontraste.
Egal, ob das, was unsere Aufmerksamkeit erhascht,
auch wirklich relevant ist.
Medien werden auch als die vierte Gewalt im Staat
bezeichnet. Diese Funktion entsteht hauptsächlich
durch die Verantwortung, die ihnen zufällt. Diese
gesellschaftspolitische Verantwortung und das privatwirtschaftliche
Wettbewerbsfeld, dem die Medien
ausgesetzt sind, führen jedoch zu Spannungen.
Matthias Zehnder beschreibt, wie Medien entstanden
sind, was sie in der heutigen Zeit am Leben hält
und wie wir als Konsument*innen auf sie reagieren.
Er fokussiert sich dabei auf die Aufmerksamkeit,
welche ein kostbares Gut darstellt. Zehnder zeigt,
wie Sensationen und Skandale das Sachliche
verdrängen. Als Folge dieses Mechanismus entsteht
Populismus. Aufregung garantiert Quote – in den
Medien sowie in der Politik. «Medien und Politik
verstärken sich gegenseitig. Beide sind abhängig von
der Droge ‹Aufmerksamkeit›», schreibt Zehnder. Als
Beispiel dient ihm unter anderem die Instrumentalisierung
der Medien durch Donald Trump. Mit der
«Drei-B-Formel» bringt Zehnder den Boulevardjournalismus
auf den Punkt: «Blut, Brüste, Büsi».
Gewaltdarstellungen, Sex und der «Jöö-Effekt» erreichen
das Publikum am direktesten.
Er vergleicht unseren Medienkonsum ausserdem
mit dem Nahrungsangebot: Verlockende
Zuckerbomben, die den schnellen Hunger stillen
und Vollwertnahrung, die meistens teurer ist,
weil sie aufwändiger hergestellt wird. Gleich wie
Übergewicht und Fehlernährung in unserer Gesellschaft
zunehmen, führt das sogenannte «Braincandy»
zu informativer Fehlernährung, Mangelbildung
durch Überinformation und geistiger
Adipositas bei gleichzeitiger Unterernährung des
Verstandes.
Das grosse Plus dieses Buches ist die packende und
unterhaltsame Sprache des Autors. Es ist schnell
gelesen und deswegen perfekt für einen regnerischen
Abend. Ausserdem stellt es einen direkten
Bezug zum Leben als Medienkonsument*in her. Ich
erkannte mich in verschiedenen Lebenssituationen
und konnte mir das ein oder andere Schmunzeln
nicht verkneifen.
Wer auf der Suche nach wissenschaftlichem Aufarbeiten
oder einer Abhandlung über alternative
oder sachliche Medien ist, der wird enttäuscht. Im
Zentrum stehen die Aufmerksamkeit und wie Medien
gnadenlos um sie kämpfen. Ein gelungenes
Werk, um geistig aufzuwachen!
Stefan Müller
Die Aufmerksamkeitsfalle
Matthias Zehnder
2017
Zytglogge
125 Seiten
11.20
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23
SOCIÉTÉ
Texte Meredith Stella et Velia Ferracini
Illustration Claire Polin
Tinder 2.0, le vaccin des
célibataires ?
La pandémie de coronavirus a un impact sur les relations
amoureuses. Comment l'application Tinder s'intègre-telle
dans cette période ?
du XIXe au milieu du XXe siècle. Selon un
article du New York Times, la dark academia,
même si les prémisses existaient avant le
coronavirus, a pris de l'importance dans ce
contexte car elle a pour but de ramener à
une époque où l’école avait lieu de manière
classique, et non par Zoom. Loin du monde
réel, les jeunes rêvent, par la virtualité,
aux anciens modes de vie. Dans cette
même vogue, il s'agit de s'interroger sur le
rôle potentiel de Tinder comme recréateur
d'échanges épistolaires : l'application
va-t-elle muter d'un site de rencontre à un
instrument culturel ?
e coronavirus et les confinements qui en
Ldécoulent affectent les relations sociales
et notamment la recherche de nouvelles histoires
amoureuses. En effet, il est difficile de
rencontrer quelqu'un sans sortir de chez soi
et cela peut provoquer, chez les célibataires,
un sentiment d'isolement. Dans ce contexte,
Tinder joue un rôle majeur puisqu'il offre
une « alternative » aux rencontres réelles.
En témoigne la hausse de 27% des messages
envoyés (chiffre de Match Group) durant la
première vague de coronavirus. Avant la
pandémie, les applications de rencontres
suscitaient de nombreux préjugés et il existait
une honte chez leurs utilisateur·rice·s.
Avec la « virtualisation » du social, de plus
en plus de gens passent au-delà de ces préjugés
et s'inscrivent sur les plateformes de
rencontre.
De ce fait, la pandémie affecte le social :
prenons par exemple l'Angleterre où les relations
sexuelles ont été interdites entre personnes
de domiciles différents. La situation
sanitaire affecte donc le relationnel, pénètre
dans l'intime et Tinder réagit en proposant
une nouvelle normalité par la virtualité :
mais cette alternative permet-elle vraiment
de compenser la distanciation ?
Tinder : une nouvelle forme d'échanges
épistolaires ?
Pendant le Covid, les échanges ont donc
augmenté sur Tinder, permettant de maintenir
une séduction et posant la question
suivante : cette « virtualisation » des relations
va-t-elle devenir une nouvelle forme
de communication ? D'une certaine mani ère,
entretenir une conversation Tinder ressemble
aux échanges épistolaires qui étaient
jadis la norme des rapports à distance.
En étudiant les tendances nées durant la
pandémie, il semblerait qu'une nostalgie du
passé se soit déployée au niveau culturel.
Dans cette même lignée, la dark academia,
un style de vie venu de Tiktok, s'est manifestée
chez les jeunes et est désignée comme
une esthétique centrée autour de la littérature,
de la découverte de soi et d'une passion
pour la connaissance et l'art. Elle idéalise les
écoles prestigieuses de la période du milieu
Tinder et coronavirus : flambée économique
?
Le confinement a été bénéfique aux applications
de rencontre, tel Tinder qui est
actuellement en tête du marché. Le journal
Le Parisien, ainsi que Les Numériques, le
confirment : le 29 mars l’application a enregistré
trois milliards de “swipes“ (une fonction
pour sélectionner vos prétendant·e·s :
à droite on aime, à gauche on n’aime pas),
un record absolu alors que la moitié de l’humanité
était bloquée chez elle. Covid oblige
: le monde est confiné et la volonté de
communiquer avec l’extérieur devient plus
forte. C’est d’ailleurs en rendant la fonction
« passeport » gratuite, une fonction des abonnements
Tinder Gold ou Plus, que l’application
a su convaincre ses utilisateur·rice·s.
Cette fonction permet de « swiper » des personnes
du monde entier, en sélectionnant
simplement un lieu. On le voit donc : Tinder
profite du coronavirus. Il l'instrumentalise.
Dans le journal économique de l’Agefi, John
Plassard (directeur adjoint chez Mirabaud
Banque) pronostique un profit économique
de 4,2% par année. Il semblerait donc que
la pandémie soit bénéfique à certains. Les
couples créés en période Covid seraient-ils
placés sous la même étoile que l’application
Tinder ? P
24 spectrum 11.20
COUP DE GUEULE
Texte Kaziwa Raim
Illustration monarchnc.org
If you want the spotlight, take the
struggles too
Certains·e·s privilégié·e·s tentent de prendre la place des
personnes socialement vulnérables.
ernièrement, les problématiques
Drencontrées par plusieurs groupes
minorés attirent enfin l’intérêt de la scène
média tique, et ce jusqu’en Suisse. Féminicides,
lois LGBTQIA+-phobes, racisme
systémique, la parole se libère et les gens
se penchent davantage sur les discriminations
que ces catégories sociales subissent.
Si ce change ment me soulage et me donne
de l’espoir pour une société meilleure, j’ai
également constaté un phénomène auquel
je ne m’attendais pas. En effet, certain·e·s
privilégié·e·s profitent de ce mouvement
pour se faire passer pour un membre de
ces catégories sociales vulnérables alors
qu’ils·elles n’ont rien à voir avec elles, détournant
par conséquent l’intérêt des médias
vers eux·elles et privant ainsi les personnes
qui font réellement partie de ces catégories
de pouvoir s’exprimer publiquement. Et ça,
ça me répugne au plus haut point.
Une question de représentation
Je ne peux pas et je ne veux pas parler pour
des catégories qui ne me concernent pas
directement, c’est pourquoi je prendrai
ici l’exemple des personnes racisées qui
subissent le racisme systémique, étant
moi-même une femme racisée. Depuis que
le mouvement Black Lives Matter a pris
de l’ampleur, on parle beaucoup plus des
discriminations que subissent les personnes
racisées dans les pays occidentaux dont la
Suisse. Sur les plateaux télé’ de la RTS et sur
les réseaux sociaux, on a vu se succéder des
personnes racisées et des problématiques
raciales dont on n’avait jamais entendu parler
auparavant et je dois dire que ce phénomène
me fait du bien parce que pour une
fois, je me sens représentée, prise en compte,
comprise - je préciserai ici que je parle
des problématiques raciales en général et
pas seulement de BLM, n’étant moi-même
ni afro descendante ni noire.
You’re not oppressed if you’re white
or white passing
Alors où est le problème, me direz-vous ?
D’une part, dès l’instant où on a commencé
à parler de racisme, certaines personnes
blanches (majoritairement occidentales)
ont sauté sur l’occasion pour crier au
prétendu « racisme antiblanc » afin de
détourner le débat des problèmes rencontrés
par les personnes racisées. Dois-je rappeler
que si la grande majorité des sociologues
contestent la notion de « racisme antiblanc »,
c’est parce que cette dernière n’a rien de
pertinent dans des sociétés où les personnes
blanches sont en position de domination ?
D’autre part, il faut impérativement faire
la différence entre l’expérience d’une personne
racisée et celle d’une personne issue
d’un autre pays que la Suisse et qui a un
« white passing », c’est-à-dire qui peut passer
pour blanche. Ici, la distinction est essentielle
parce que là où la première subira
du racisme, la seconde sera susceptible de
subir de la xénophobie mais pas du racisme
à proprement parler. Dans son article Le
white passing, la lutte antiraciste et moi publié
en 2017 sur Roseaux par Margot, celleci
reconnaît le privilège que lui accorde son
white-passing : « La liste des discriminations
racistes que je n’ai jamais subies est longue
et me montre à quel point je suis avantagée
par rapport aux racisé·e·s dont la couleur
de peau et/ou les traits font directement
référence à un imaginaire raciste néocolonialiste.
» Ainsi, l’expérience d’une personne
racisée est éminemment différente de
celle d’une personne qui a un white passing,
quelles que soient ses origines.
Or dans le cadre de mon engagement militant
antiraciste, j’ai rencontré des personnes
qui cherchaient par tous les moyens
à parler « en tant que personne racisée »
dans différents médias alors qu’elles avaient
clairement un white passing, et je n’ai
simplement pas les mots pour décrire à
quel point ce comportement me dégoûte
tant il est problématique. Il me semble évident
qu’il faut laisser la place aux personnes
racisées aussi bien dans l’espace publique
que dans les médias ou sur les réseaux, parce
qu’elles sont les seules personnes légitimes
pour parler de leurs expériences. Personne
n’a jamais demandé à être racisée et à subir
des discriminations raciales, alors par pitié,
que tu sois blanc·he ou white passing, ne
t’empresse pas de « voler la vedette » aux
personnes racisées « ‘cause if you want
the spotlight, you gotta take the struggles
too. » P
11.20
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GESELLSCHAFT
Text Matthias Venetz
Fotos Peter Pfister, Pixabay
Wie dunkle Mächte werkeln
QAnon, Wahlfälschung, Deep State, 9/11. Verschwörungstheorien
sind in den Medien allgegenwärtig.
Sind sie tatsächlich auf dem Vormarsch? Der Historiker
Prof. Damir Skenderovic versucht einzuordnen.
eit acht Wochen diskutiert Herr Skenderovic
mit zwanzig Studierenden
S
über Verschwörungstheorien. Inzwischen
nur noch online. Dem Professor für Zeitgeschichte
ist es wichtig, Themen mit
Gegenwartsbezug zu wählen. Ein Mittel,
die eigenen Lehrveranstaltungen zu bewerben?
Mitnichten. «Durch die Geschichtswissenschaft
lernen wir, wie Verschwörungstheorien
funktionieren, nach welchen
Mechanismen sie ablaufen, welche Ziele sie
verfolgen», lautet seine Überzeugung. Denn
Verschwörungstheorien sind nicht erst mit
den Sozialen Medien aufgekommen. Allerdings
spielen diese eine zentrale Rolle in
ihrer Verbreitung. Tendenz steigend.
Die Anhänger*innen von Verschwörungstheorien
scheinen sich zunehmend zu radikalisieren.
Einige schrecken auch nicht
vor Gewalt zurück. Nicht nur in Amerika.
Auch in Westeuropa steigt das Gewaltpotential.
So bekannte sich beispielsweise der
Attentäter von Hanau als QAnon- Anhänger.
Teile der Gesellschaft beobachten diese
Ent wicklungen mit Besorgnis und fragen
sich: Was tun? Eine Patentlösung kennt
auch die Geschichtswissenschaft nicht. Ihre
Antworten sind komplexer, vielschichtiger.
«Krisen» und Krisenempfinden
Immer wieder kamen Verschwörungstheorien
in der Geschichte auf. Schon in
der Antike, vor allem aber in der Moderne.
«Die interessante historische Entwicklung
beginnt mit der Französischen Revolution»,
erklärt Skenderovic. Diese ist ein
wichtiger Referenzpunkt der europäischen
Geschichte und gleichzeitig zentral für die
Entwicklung von Verschwörungstheorien.
Vielen Verschwörungstheoretiker*innen
galt sie als Ausgangspunkt. Denn die Revolution
war für sie nicht ein Sieg der
Aufklärung, sondern die Machtübernahme
undurchsichtiger verschworener Eliten,
Freimaurer und Illuminaten.
Professor Skenderovics Seminar zu Verschwörungstheorien zieht diskussionsfreudige Studierende an.
Später gerieten vor allem Juden immer
wieder ins Fadenkreuz von Verschwörungstheorien.
Der Liberalismus, der
Bolschewismus, der Börsencrash von 1929,
sogar der Erste Weltkrieg. Allesamt das
Machwerk jüdischer Verschwörer*innen.
«Es gibt Kontinuitäten. Gewisse Muster
und Narrative, die immer wieder in den
Verschwörungstheorien auftauchen»,
erklärt Skenderovic. Weshalb reichen diese
Kontinuitäten dennoch nicht aus, sie zu
entkräften?
Viele Verschwörungstheorien teilen nicht
nur gewisse Muster, ihre Narrative dienen
einem Zweck. Cui bono? – Wem nützt es?
Diese Frage stellt Skenderovic auch seinen
Studierenden. Die Antwort beinhaltet für
ihn zwei Seiten. Für die Anhängerschaft solcher
Theorien spielt oft Krisenempfinden
eine zentrale Rolle. Ob eine Krise existiert
oder nicht, ist zweitrangig. Ihr Empfinden
kann ausreichen. «Es beginnt die Suche
nach Erklärungen, nach Antworten.» Es
müssen einfache Antworten auf komplexe
26 spectrum 11.20
Abstruse Verschwörungstheorien kursieren nicht erst seit es die Corona-Pandemie gibt.
Fragen sein. Vor allem aber muss ein Gemeinschaftsgefühl
entstehen. «Auf der Produktionsseite
von Verschwörungstheorien
geht es oft um Macht, Machterhalt und auch
darum, Feindbilder zu kreieren», erklärt
Skenderovic. Bestimmte Bevölkerungsgruppen
stehen im Visier und werden als Sündenböcke
dargestellt.
Ungebrochene Anziehungskraft
Verschwörungstheoretiker*innen sind stets
darum bemüht, Beweise für ihre Ansichten
zu liefern. Ein «Verschwörungs-Bestseller»
sind die «Protokolle der Weisen von Zion».
Das Dokument erzählt von einer fiktiven
Verschwörung einflussreicher Juden, welche
nach der Weltherrschaft streben. Es hat eine
grosse Zahl von Leser*innen erreicht. In der
Zwischenkriegszeit genauso wie während
des Nationalsozialismus. Sie werden bis
heute rezipiert. Die ägyptische Fernsehserie
«Reiter ohne Pferd» beispielsweise griff
vor zwanzig Jahren die «Protokolle» auf und
übte damit nicht nur Israelkritik, sondern
schürte handfesten Antisemitismus. Das
Thema ging europaweit durch die Presse.
Seit hundert Jahren steht fest, die «Protokolle»
sind eine Fälschung. Ungeachtet
dessen wird dieser fiktive Text teilweise bis
heute als Tatsachenbericht gelesen.
Fakten und Fiktion liegen in Verschwörungstheorien
oft nahe beieinander. «Das
Verhältnis zur Wirklichkeit ist ambivalent,
sie bieten eine Interpretation, eine Imagination
von Wirklichkeit», sagt Skenderovic.
Nicht selten haben sie einen direkten Realitätsbezug.
Skenderovic führt die Ermordung
John F. Kennedys an. Sicher scheint
für viele in dieser Hinsicht nur eines zu
sein: Der Präsident wurde erschossen. Verschwörungstheorien
setzen nun bei den
Erklärungen, Motiven und Hintergründen
an. Sie stellen Fragen. «Und dann kommen
andere Erklärungen und Begründungen ins
Spiel, als jene, die in offiziellen Berichten,
wie dem «Warren Report», erwähnt sind»,
erklärt der Professor. Alternative Fakten,
also? Klingt vertraut.
Staat im Staate
Vieles an aktuellen Verschwörungstheorien
ist abstrus. Doch gewisse Grundmuster und
Mechanismen finden ihren Weg bis auf die
grosse politische Bühne. «Die Vorstellung
des «Deep State» ist ein zentrales Moment.»
Skenderovic spielt auf Versuche der Republikaner
in den letzten zehn Jahren an, den
Staat als Bedrohung und Gefahr für alle zu
präsentieren. «Der Staat wird als korrumpiert
dargestellt, als stünde er nicht im
Dienst der Bevölkerung. Im Gegenteil.» Das
hat System. Die Mechanismen, die skurrilen
Verschwörungstheorien zu Grunde liegen,
findet man nicht nur in Internetforen. Sie
sind längst Teil des politischen Betriebes
geworden. Nicht nur in den USA.
Skenderovic wird mit seinen Studierenden
weiter diskutieren. «Mit analytischer und
historischer Distanz», wie er sagt. Er will
damit aber auch für die Gegenwart sensibilisieren:
«Über Parteien wie UKIP, oder
die AfD, kommen Verschwörungstheorien
in die etablierte Politik hinein und beeinflussen
politische Entscheidungsfindungsprozesse.»
P
Damir Skenderovic ist seit 2011
Professor für Zeitgeschichte an der
Universität Freiburg i. Üe. Zuvor hatte
er verschiedene Lehraufträge im Inund
Ausland inne. 2004 erhielt er die
Doktorwürde an der hiesigen Universität
und 2010 wurde er habilitiert. Zu
seinen Forschungsschwerpunkten
gehören die Geschichte der radikalen
Rechten, die historische Migrationsforschung,
die 68er-Bewegung, sowie
Gegenkulturen.
11.20
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27
SEXUALITÄTEN
Text Zarina Fäh
Illustration Zarina Fäh
Easy, Rokitansky
Sex ist nicht gleich Sex. Weil Körper nicht gleich Körper ist.
Heutzutage kann mit minimal invasiver
Chirurgie eine sogenannte
Neovagina gebildet werden. Nach
der Operation sei die Patientin* bereits
nach sechs Wochen bereit
für Geschlechtsverkehr. Von den
nicht-chirurgischen Eingriffen berichtet
das Kantonsspital nicht.
enschliche Anatomien sind so divers
Mwie Persönlichkeiten – davon sind
Sexualorgane nicht ausgenommen. Das
ist nicht, was uns die paar Bildchen in den
Sexualkundebüchern weismachen wollen.
Einige Personen fühlen sich durch damit
verbundene Erwartungen in eine Schublade
gesteckt, der sie nicht entsprechen können
und das vielleicht gar nicht wollen. Gestützt
auf den Erfahrungsbericht einer Person mit
dem MRKH-Syndrom, die gerne anonym
bleiben möchte, soll dieser Artikel zum Entdecken
auffordern.
Die Diagnose
Hallo Rokitansky.
Darf ich dir erzählen, was du eh schon lange
weisst? Du wirst mit 14, 15, 16 lange Tage
warten und mit 17, 18, 19 wird es dich so
langsam plagen; deine Tage lassen warten.
Du wirst früher oder später in Wartesälen
sitzen. Dann auf grossen Stühlen, unten
ohne, oben mit. Etwas ist falsch. Ein zweiter
grosser Stuhl, ein zweites Mal fast nackt.
Ein zweites Mal Stirnrunzeln, weil auch der
Ultraschall nichts sagt. Und weiter, vom
MRI zur Diagnose. Du hast das Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser-Syndrom
(MRKH).
Vier Personen, die du nicht kennst, mussten
ihre stolzen Namen auf deine Schande pflastern.
Sie haben’s halt entdeckt. Du auch,
Rokitansky, du auch. Heute, an diesem unspeziellen
Tag in unspeziellen LED-Licht-
Räumen, entdeckst du, dass du eine* von
5’000 bist.
Das Kantonsspital Baden sagt zum
MRKH-Syndrom Folgendes: Es sei
ein angeborener Zustand, in dem Personen
des weiblichen biologischen
Geschlechts keine oder keine vollständig
ausgebildete Vagina und
Gebärmutter haben (Wer sich jetzt
fragt, «Boah krass, wie sieht das denn
aus?», soll kurz «Vagina» googeln. Sie
ist nicht gleich Vulva). Das Eindringen
in die Vagina ist also ausschliesslich
(sehr) kurzen Sexspielzeugen, Fingern
oder Penissen vorbehalten (das
Kantonsspital bevorzugt die Formulierung,
dass normaler Geschlechtsverkehr
nicht möglich sei). Auch
eine Schwangerschaft ist diesen
Personen ohne eine Operation nicht
möglich.
Das Realisieren
Vielleicht wirst du dir denken: «Ach so, ja
ohne Mens kann ich leben», oder «Evolutionstechnisch
gesehen ist es also völlig
Wurst, ob es mich gibt oder nicht», oder
nur in Schlaufe: «Wieso ich? Wieso ich?»
Glaub mir, du wirst viele Kinder sehen in
den nächsten Tagen. Und Scheisse, Rokitansky,
was die Menschen heute schwanger
sind! Und wenn du dich dann fragst, wer
die andern sind, dann wirst du von «Halb-
Frauen» auf ihrem Weg durch Schmerzen
zur Vollkommenheit erfahren.
Sie werden sofort fragen, wann und wo und
wer bezahlt’s? Stopp. Lass mich dir was sagen,
denn das haben sie verpasst: «Easy,
Rokitansky. Du musst das nicht, du darfst
es.» Sie werden dir alle Behandlungen lesen
wie die Leviten fürs Sein wie du bist und
dabei die simpelste komplett vergessen:
Einfach mal lassen wie’s ist. Klar, so bist
du anders, doch das sind so viele auch. So
viele müssen vor dem Sex noch rasch etwas
erklären und von so vielen wirst du vor dem
Sex noch etwas Neues lernen.
Du bist nicht allein
Das MRKH-Syndrom ist nur eine Anatomie
unter vielen, welche aus der gesellschaftlich
definierten Norm fallen.
Zum Bespiel leben zwischen ein und
zwei Prozent der Weltbevölkerung
mit einer Anatomie, welche zur Intersexualität
gezählt wird (MRKH ist da
nicht dabei). Das sind ungefähr gleich
viele, wie es Rothaarige auf der Welt
gibt.
In diversen Artikeln zu den verschiedenen
Anatomien sind die Wörter «Operation»
und «Scham» häufig. Letztere sollte gar
nicht nötig sein und ersteres nur, wenn sich
das die betroffene Person auch wünscht.
Und wünschst du dir das, Rokitansky, dann
beginnst du den Weg so, wie du ihn beenden
wirst: Vollkommen. Und ich sag nicht, es
wird einfach. Ich sag nicht, weine nicht. Ich
sag nicht, sei nicht wütend. Ich sag nicht,
frag dich nicht: Warum ich? Warum ich? Ich
sag bloss, dass du so schön bist, wie du bist.
Nimm’s easy, Rokitansky. Lache auch mal
drüber. Denn sie werden dich gleich fragen,
wann du die OP möchtest, und nicht: «Was
ist deine Sexualität?» P
28 spectrum 11.20
KURZGESCHICHTE
Text Anja Blaser
Für gute Freunde
ia steigt wie jeden Morgen in die Bahn Richtung Universität.
LAls sie einen Platz gefunden hat, setzt sie die Kopfhörer auf und
dreht laut auf. «…Sehen wir uns einmal pro Jahr und reden kurz vom
Glück, dann jubelt meine Hoffnung. ‘Da!’ Die Freundschaft ist zurück…»
singt sie in Gedanken mit. Abwesend schaut sie aus dem Fenster
in die Dunkelheit hinaus. Die Hochhäuser der Grossstadt türmen
sich gewaltig um sie herum auf und scheinen sie fast zu erdrücken.
Als sie auf ihr Handy schaut, um das nächste Lied auszuwählen,
leuchtet der Bildschirm auf. Katja hat ihr wieder einmal eine riesenlange
Whatsapp-Nachricht geschrieben. Sie sei gestresst wegen
ihrer Seminararbeit, bei der sie hinterherhinkt. Wieder einmal sei
sie am Wochenende zu nichts gekommen. «Das war ja klar», denkt
sich Lia. Nach den ganzen Instagram-Stories, wie Katja betrunken
mit ihrer Clique wild die Nacht durchtanzt, hatte sie auch nichts
anderes erwartet. Wie hiessen die alle noch gleich? Paula, Mirko
und? Die weiteren Namen kommen ihr nicht in den Sinn. Sie hat
noch niemanden davon persönlich getroffen – eingeladen wurde
sie ja nie.
Wie immer versucht Lia, Katja zu beruhigen, und bietet ihr neben
lieben Worten ihre Hilfe an.
«Echt? Das würdest du tun?», antwortet Katja ihr offenbar völlig
erstaunt. Aber Lia ist klar, dass Katja das nur spielt. Sie weiss genau,
dass Lia ihr hilft – wie immer.
Ein paar Zeilen überspitzter Dankbarkeit weiter kehrt Katja zurück
zum Thema und möchte sich mit Lia wegen der Arbeit treffen.
«Komm, wir treffen uns heute Abend. Um 19 Uhr beim Bahnhofplatz?»,
klingt es von Katja, mehr, wie beschlossene Sache als
eine Frage. «Mist», denkt sich Lia, da hatte sie eigentlich schon mit
ihrem Freund etwas vorgehabt. Naja, dann telefonieren sie halt
heute nur und treffen sich morgen. Katja braucht ihre Hilfe. Und
so bringt sie nur ein kurzes «Klar, kein Problem.» als Antwort hin.
Die Kirchenuhr schlägt gerade zur vollen Stunde, als Lia über den
Bahnhofplatz läuft und dem Strom aus gehetzten Menschen auszuweichen
versucht. Sie hat sich bereits daran gewöhnt, dass Katja
immer zu spät kommt. Trotzdem eilt sie zum Treffpunkt. Noch ist
niemand zu sehen. Doch heute kommt Katja bereits fünf Minuten
später, fast pünktlich.
«Hey, lange nicht gesehen? Wie geht es dir?», begrüsst Lia sie erstaunt
über die ungewöhnlich kurze Wartezeit.
«Hey, ich kann leider nicht lange bleiben, ich habe danach noch
Training. Hier wäre alles, was ich bisher zur Seminararbeit habe.
Danke vielmals, du bist meine Rettung», streckt sie ihr einen Stapel
Blätter entgegen und beginnt schon wieder von ihrem großartigen
Wochenende zu erzählen.
«…Tobi war echt süss. Du musst unbedingt das nächste Mal mitkommen.
Da finden wir bestimmt auch einen Süssen für dich…»,
Lia lächelt nur. Katja kann nicht wissen, dass sie einen Freund hat.
Es hat sich bisher nie ergeben, es ihr zu erzählen. Gerade als sie
diese Chance nutzen will, hebt Katja ihre Tasche vom Boden auf
und scheint bereits wieder auf dem Sprung zu sein.
Die beiden verabschieden sich und Lia macht sich auf den Heimweg.
Zu Hause angekommen, setzt sie sich direkt an die Arbeit. Völlig
darin vertieft, rast die Zeit, bis Lia müde auf ihr Handy blickt. Zwei
verpasste Anrufe von ihrem Freund. Das hat sie, so fokussiert auf
die Arbeit, völlig vergessen. Und jetzt ist es bereits kurz vor 23 Uhr.
Der Abend ist gelaufen. Sie beschliesst sich bettfertig zu machen. So
kann sie morgen etwas früher aufstehen, um ihre eigenen Sachen zu
erledigen, welche sie wegen der Seminararbeit aufgeschoben hat.
Am nächsten Morgen sendet sie Katja als erstes die Seminararbeit.
Danach setzt sie sich an ihre Aufgaben, bis sie sich kurz vor 9 Uhr
fertig macht für die Uni und das Haus verlässt in Richtung Bahnhof.
Sie steigt in die Bahn ein, sucht sich schnell im Gedränge einen
Sitzplatz und setzt dann ihre Kopfhörer auf. Als sie auf ihr Handy
schaut, leuchtet der Bildschirm auf. Katja.
«…danke für die super Arbeit… kann immer auf dich zählen… unsere
wertvolle Freundschaft…», überfliegt sie die Nachricht.
Noch etwas müde lächelt sie vor sich hin. Sie freut sich und ist froh,
dass Katja mit der Arbeit zufrieden ist. Lia sieht, dass Katja gerade
online ist.
«Kein Problem! Ich freue mich, dass ich dir helfen konnte. Es war
schön, dich wieder einmal zu sehen», antwortet sie ihr deshalb
s chnell.
Guten Freunden hilft man doch gerne.
Katja schreibt… Gespannt wartet Lia, was folgt.
«Ja, war toll wieder einmal zu sehen, wie es dir geht.» Und dann
erzählt Katja erneut von ihren Plänen für das nächste Wochenende
– zu denen Lia wieder einmal nicht eingeladen ist. P
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Peintures Lara Diserens
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Meredith Stella, Stefan Müller
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Lara Diserens, Natalie Meleri
Noëmi Amrein
Lisa Schneider
Dana Kissling, Mériem Ottet
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Emma Lopez-Pesenti
Céline Haueter
22.02.2021
Photographes · Fotograf·innen
Illustrations · Illustrationen
Contributions · Mitautor·innen
Indra Crittin, Zélie Schneider, Florine de Torrenté,
Leonardo Mariaca, Lara Diserens, Velia Ferracini,
Florence Valenne
Noëmi Amrein, Solveig Pillionel, Claire Polin,
Emanuel Hänsenberger, Antoine Bouraly, Zarina
Fäh, Lara Diserens
Manon Savary, Maxime Corpataux, Anja Blaser,
Zélie Schneider, Stefan Müller, Alyna Reading,
Smilla Schär, Matthias Venetz, Estelle Zahner,
Mériem Ottet, Leonardo Gomez Mariaca, Chantal
Mathys, Lara Diserens, Velia Ferracini, Yuval Hug,
Florence Valenne, Ella Lory, Jodie Nsengimana,
Natalie Meleri, Zarina Fäh
Depuis 1958, Spectrum est le journal des étudiant·e·s de
l’Université de Fribourg. Entièrement créé par elleux, le
magazine est également bilingue. Chaque étudiant·e peut
participer à sa conception et ainsi faire ses premiers pas dans
le journalisme. Spectrum paraît six fois par an et est gratuitement
à la disposition de la communauté estudiantine dans les
locaux de l’Université, ainsi que sur Internet.
Tirage : 1.500.
Das Studierendenmagazin Spectrum gibt es seit 1958. Es
wird von Studierenden der Universität gestaltet und ist
zwei sprachig. Alle Studierenden können mitmachen und dabei
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