ASFL SVBL Bulletin 2020/4

la construction constitue un levier
très efficace en faveur du climat»,
confirme Anna Wälty, responsable
de la formation dans le
cadre du Programme Climat.
Construire en bois: doublement
efficace
Le bois est le puits de carbone
par excellence: sur les 500 kg
que pèse un m 3 de bois, près de
la moitié est du carbone. Cela représente
une tonne de CO 2 stocké.
Les constructions en bois permettent
d’emmagasiner le CO 2
pour une longue durée. Elles
constituent donc un double avantage
du point de vue climatique:
non seulement elles fixent le CO 2 ,
mais elles se substituent à des
matériaux comme le béton, l’acier
ou les briques, dont la fabrication
produit beaucoup de CO 2 .
Les charpentiers jouent donc un
rôle décisif en matière de protection
du climat; d’autant plus que
800 jeunes se lancent chaque
année dans une formation de
la branche, qui crée par ailleurs
quelque 300 nouveaux postes par
an. Le programme climat s’emploie
donc à réviser le certificat fédéral
de capacité (CFC) charpentier
/charpentière: à la demande
de l’association Holzbau Schweiz,
les services de formation de l’Office
fédéral de l’environnement
(OFEV) et de l’Office fédéral de
l’énergie ont mandaté une analyse
de base visant à déterminer
les principaux aspects liés au climat,
à l’environnement et à l’énergie
et à identifier les possibles
recoupements. Cette analyse permettra
de formuler les compétences
à intégrer au plan de formation.
En outre, les supports
pédagogiques existants seront
examinés sous l’angle de l’énergie
et de la protection du climat
et, au besoin, complétés. Dans le
domaine de la formation professionnelle
supérieure, la Confédération
soutient la création d’un
«lab» numérique pour l’artisanat
du bois ; par une série d’articles
publiés dans les magazines d’associations
professionnelles First»
et «Wir Holzbauer», elle sensibilise
la branche aux questions de ressources
et aux innovations ayant
trait à la gestion de l’énergie, de
l’environnement et du climat.
Des combustibles respectueux
du climat
Un bâtiment moyen consomme
le plus d’énergie non pas lors de
sa construction, mais tout au long
de sa durée de vie, car il doit être
chauffé. «La situation pourrait
éventuellement s’inverser à l’avenir,
si l’utilisation des technologies
de chauffage les plus efficaces se
généralise», explique Anna Wälty.
En effet, le bois peut aussi jouer
un rôle important dans le domaine
du chauffage: chaque kg
d’huile de chauffage remplacé
par du bois soulage l’atmosphère
de plus de 3 kg de CO 2 .
Les poêliers-fumistes mettent
leurs compétences à profit pour
construire toutes sortes de chauffages
au bois, de la cheminée
au chauffage central le plus moderne.
Les ramoneurs et les spécialistes
du contrôle des installations
de combustion, veillent
quant à eux à ce que les installations
de chauffage soient réglées
de manière optimale et bien nettoyées.
En effet, une installation
propre et correctement utilisée
reste plus longtemps fonctionnelle,
consomme moins de combustibles,
émet relativement peu
de polluants et offre une meilleure
sécurité.
La Confédération s’engage pour
la formation et le perfectionnement
dans ces branches importantes
pour le climat: l’OFEV
soutient une offre de cours en
ligne innovante, élaborée par les
branches concernées. Sur la plateforme
en ligne www.point-of-fire.
ch, les professionnels trouvent
des conseils de collègues expérimentés.
Sous l’onglet «boîte à outils»,
ils peuvent suivre un cours
en ligne sur la discussion avec la
clientèle et apprendre de manière
ludique, dans un quizz, à mieux
connaître les habitudes de leurs
clients en termes de chauffage.
D’autres outils y sont disponibles
en téléchargement sous forme
d’argumentaires et de fiches d’information
sur la propreté des
chauffages à bois.
Investir en respectant le climat
La protection du climat revêt une
importance croissante non seulement
dans la production et l’entretien
de biens matériels, mais
aussi dans la finance, pilier du secteur
des services, qui s’engage de
plus en plus pour sensibiliser et
former la relève. Ainsi, de nombreuses
hautes écoles proposent
des cours sur les rapports entre finance
et développement durable
dans leurs cursus de Bachelor en
finance. Ces cours sont toutefois
majoritairement facultatifs. Le sujet
n’est pas abordé dans les formations
professionnelles de base
ni dans les formations professionnelles
supérieures.
Les stratégies de placement des
établissements financiers constituent
un important bras de levier
pour influencer l’économie
et améliorer sa compatibilité climatique:
plus une banque investit
dans des entreprises durables,
plus elle agit en faveur de la protection
du climat. La Confédération
a donc élaboré un test gratuit
et anonyme à l’usage des
banques, des caisses de pension
et des assurances qui leur permet,
sur une base volontaire, de
tester la compatibilité climatique
de leurs portefeuilles. L’Association
suisse des banquiers re-
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