Slavische Philologie - Archiv

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Prosper M^rimee's Mystifikation kroat. Volkslieder. 83
Je voudrois voir s'allumer les orages, et lire aux triples feux de la
foudre balancee sur ma tete les caracteres adorös qu'a trac^s la main
de ma belle . .
Qui le croiroit! parmi quelques touffes eparses d'une herbe sterile
que j'ötois pres de foul er, etincelle tout-ä-coup une mouche *) brillante
qui vole en cercles rapides et multipli^s ä la pointe des feuilles qu'elle
caresse et qu'elle eclaire.
Le foyer d'une flamme vive et mobile qui brüle dans son sein,
s'^tend et rayonne sur ses alles agit^es, il s'^panche en traits ardents de
tous les anneaux de son corps flexible, et l'illumine d'une aur^ole de
clart^s eblouissantes.
Je saisis d'une main avide l'insecte favorable ä mes voeux, l'insecte
k qui ramoui* protecteur a confiö une lumiere facile ä cacher, et
tour ä tour tutelaire et discrete, pour embellir les veiUes des amants.
Je le rapproche de la lettre ch6rie, en faisant passer sur chaque
ligne tous les points de l'insecte agile oü s'egare en tremblant sa lumiere
capricieuse. Aucun de ses jets radieux n'est perdu pour mes regards
aucune des douces confidences de la bien-animee ne sera perdue pour
mon coeur.
Gräces soient rendues ä ton heureux secours, o bienfaisante Atolle
des prairies, tendre Luciole aux alles de feu, toi, le plus beau et le plus
innocent de tous les animaux de la terre et du ciel, rayon impörissable
d'amour.
Comment exprimerai-je le bonheur que je te dois ! comment peindre
ton cbarme et la gräce, jolie Luciole, le plus ravissant des mysteres
d'une belle nuit, toi qui rends des esp^rances ä l'amour inquiet, qui
pretes des consolations ä l'amour jaloux
Quand le
soleil descend dans ses magnifiques palais de l'Occident,
il te laisse derriere lui pour l'enchantement des nuits d'^tö. II te laisse
Dans l'original, osa, une guepe.
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