Slavische Philologie - Archiv

Quelques remarques sur la langue polabe. 179
consonnes dentales non palatales.
M. Koblischke dit que la langue polabe
n'avait point la qualitö palatale des consonnes. Les cinq types avec ces
consonnes, notamment päs^ vül'a^ sonü^ l'äude^ divöte ne valent rien Selon
son opinion parce qu'elles n'ont pas la qualite palatale du polonais, du
sorabe et du grand russe. Cette deraiere raison est bizarre : du fait qu'un
phenomene n'est pas identique ä ceux des autres langues on ne peut pas
en döduire qu'il n'existait point dans la langue polabe. Du reste, M. K.
ne donne pas un seul mot d'explication de ces cinq cas qui ne peuvent
s'expliquer autrement que par l'acceptation du caractere au moins demipalatale
de ces consonnes dans nne ancienne ^poque du polabe. II est ä
regi'etter que M. K. qui cite la duretö du petit russe comme un parallele
n'a pas connu l'article de M. Sachmatov (Archiv, XXV, 222 ss.) avec son
excellent parallele entre le polabe et le petit russe (p. 237— 8). II
y
aurait trouve l'explication de ces cinq cas avec les consonnes palatales,
la preuve de l'existence autrefois de cette qualite devant ces consonnes
qui l'ont maintenant perdue (notamment inqz^ Jöd'nq), les lois de la perte
de la qualite palatale devant t et r. II est donc aise de constater qu'on
a d^jä fait gä et la sur le polabe des observations splendides, mais il faut
connaitre la littörature avant de dire qu'on ne s'est pas encore ^mancip^
de l'influence de Schleicher. M. K., comme je Tai d^jä dit, est un philologue,
mais il manque de röflexions sur les questions linguistiques gönörales.
D'oü il lui arrive d'enoncer parfois avec une grande conscience de soimeme
des opinions gönerales non motivees. Ainsi il dit que la transition
de ti en ty n'est pas possible, bien que M. Sachmatov l'ait demonti-ee
(quelques suppositions dans cet article peuvent etre l'opinion personnelle
de l'auteur, mais la possibilitö du changement de ü en ty j est suffisamment
prouvöe).
Quelques lignes plus loin M. K. dit que la döpalatalisation
de toutes les consonnes dans une langue n'est jamais possible.
C'est aussi une affirmation par trop hasardeuse. Je puis nommer un
dialecte polonais, celui de la Varmie septentrionelle , oü toutes les
consonnes palatales sont devenues non palatales (cf. M. 1 P. III, 437).
II s'agit dans ce cas, il est vi-ai, d'une influence de la langue aUemande,
mais cela n'y fait rien : il y a donc beaucoup de cas oü nous ne connaissons
pas la cause d'un fait phonetique et l'influence d'une langue dtrangere
existe peut-etre parfois lä oü nous ne l'admettons pas.
Quant au polabe,
justement le fait que la döpalatalisation n'est pas universelle, que cette
langue n'a pas une durete absolue prouve que ce proces n'est pas con9u
sous l'influence allemande, ce qu'on voit d'ailleurs d'apres le grand
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