Slavische Philologie - Archiv

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Prosper M^rimee's Mystifikation kroat. Volkslieder. 95
et se pendant au cou de son frere
»La grande honte, mon frere,
»de me söparer de cinq enfants.»
(dit-elle)
Le bey garde le silence, il ne dit mot,
mais fouillant dans sa poche de soie,
il en tire (et lui remet) la lettre de röpudiation,
afin qu'elle reprenne son douaire entier,
et qu'elle revienne avec lui chez sa mere.
Quand la Turque eut lu la lettre,
eile baisa se8 deux fils au front,
ses deux fiUes sur leurs joues vermeilles,
mais pour le petit enfangon au berceau,
eile ne pouvait du tout s'en separer.
Son frere, la prenant par la main,
ä gi-and' peine l'eloigna de l'enfant,
puis, la pla^ant derriere lui
sur son cheval,
partit avec eile pour sa blanche maison.
Chez ses parents eile ne demeura que peu de temps,
peu de temps, pas meme uue semaine.
La Turque ötait belle et de bonne famille,
poui" sa beaut^ on la demanda de toutes parts,
et avec le plus d'instance, le kadi d'Imoski.
La dame supplie son frere
»Veuille ne me donner ä personne,
»de peur que mon pauvre coeur ne se brise,
»par piti6 de mes petits orphelins«.
Mais le bey de cela n'eut point souci,
et l'accorda au kadi d'Imoski.
La Turque supplia encore son frere,
d'öcrire sur une feuille de blanc papier,
pour l'envoyer au kadi d'Imoski
»L'accordöe (disait-elle) te salue courtoisement,
»et courtoisement te demande par cette lettre,
»quand tu rassembleras les nobles svats,
» et que tu viendras la chercher dans la blanche maison,
»d'apporter une longue couverture (volle) pour eile
»afin qu'en passant devant la demeure de l'aga,
»eile ne voie point ses petits orphelins.«