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Prosper Merimee's Mystifikation kroat. Volkslieder. 93
Ils passerent devant la maison de l'aga; sea deux filles, du haut du
balcon, ont reconnu leur mere; ses deux fils sortent ä sa rencontre, et
— »Arrete, notre mere cherie*)! viens goüter avec nous!«
La malheureuse mere crie au stari-svat:
— »Au nom du ciel! mon frere stari-svat, fais arreter les chevaux
appellent ainsi leur mere
pres de cette maison, que je puisse donner quelque chose ä mes
orphelius.«
Les chevaux s'arreterent pres de la maison, et eile donna des cadeaux
ä ses enfants. A ses deux fils eile donne des souliers brod^s d'or;
ä ses deux filles des robes bigarrees; et au petit enfant qui etait encore
au berceau, eile envoie une petite tunique**).
Asan-Aga a tont vu, retire ä I'ecart; il appelle ses deux fils:
— Venez ä moi, mes orphelins : laissez lä cette mere sans coeur qui
vous a abandonnes!
aussitot,
La pauvre mere pälit, sa tete frappa la terre, et eile cessa de vivre
de douleiu' de voir ses enfants orphelins.
1) On sait que le celebre abbe Fortis a traduit en vers italiens cette belle
ballade. Venant apres lui, je n'ai pas la pretention d'avoir fait aussi bien;
mais seulement j'ai fait autrement. Ma traduction est litterale, et c'est lä son
seul merite.
Le scene est en Bosnie, et les personnages sont musulmans, comme le
prouvent les mots d'aga, de cadi, etc.
2) II nous est difficile de comprendre comment la timidite empeche une
bonne epouse de soigner un mari malade. La femme d'Asan-Aga est musulmane,
et, suivant ses idees de decence. eile ne doit jamais se presenter devant
son mari sans etre appelee. II parait cependant que cette pudeur est outree,
car Asan-Aga s'en est irrite***). Les deux vers illyriques sont remarquablement
concis, et par cela meme un peu obscurs:
divorce.
Oblaziga mater i sestriza
A gliubovza od stida ne mogla.
Vinrent la mere et la sceur,
Mais la bien-aimee par honte ne put t).
3) Knigu oprochienja. Mot ä mot, un papier de liberte; c'est l'acte du
*) In der späteren Ausgabe: »Arrete, mere cherie . . .«
**) Später: une Chemisette.
***) In der späteren Ausgabe : s'en irrite.
j-)
In der Ausgabe vom J. 1827 kommen die zwei letzten Verse nicht vor.