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Slavische Philologie - Archiv

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92 T. Matic,<br />

La dame, en entendant*) ces paroles, se renferme dans son appartement<br />

toute triste et accablee. Voilä que des pas de chevaux retentissent<br />

pres de sa maison, et la pauvre femme d'Asan-Aga, court**) ä<br />

son balcon poui* se precipiter. Mais ses deux filles ont suivi ses pas:<br />

— »Arrete, mere cherie! ee n'est point notre pere Asan-Aga, c'est<br />

notre oncle Pintorovich-Bey.<br />

— »Ah! mon frere, grande honte! il me repudie, moi qui lui ai<br />

donne cinq enfants!«<br />

Le bey garde un morne silence ; il th-e d'une bourse de soie rouge<br />

un ecrit qui lui rend sa liberte^). Maintenant eile pourra reprendre la<br />

coui'onne de marine, aussitot qu'elle aura revu la demeure de sa mere.<br />

La dame a lu cet ecrit: eile baise le front de ses deux fils et la bouche<br />

vermeille de ses deux filles; mais eUe ne peut se separer de son dernier<br />

enfant, encore au berceau. Son frere, sans pitie, l'arrache avec peine ä<br />

son enfant, et, la plagant siu* son cheval, il rentre avec eile dans sa maison<br />

blanche. Elle resta peu de temps dans la maison de ses peres.<br />

Belle, de haut lignage, eUe fut recherchee bientot par les nobles seigneui'S<br />

du pays. Entre tous se distinguait le cadi d'Imoski.<br />

L'infortunee s'arrete;<br />

eile serre dans ses bras son frere chöri.<br />

La dame implore son frere<br />

— »Ah! mon frere, puisse-je ne te pas survivre! Ne me donne ä<br />

personne, je t'en conjure^); mon coeiu- se briserait en voyant mes enfants<br />

orphelins.<br />

Ali-bey ne l'ecoute point ; il la destine au cadi d'Imoski.<br />

Elle lui fait encore une derniere priere: qu'il envoie au moins une<br />

blanche lettre au cadi d'Imoski, et qu'il lui dise:<br />

— La jeune dame te salue, et, par cette letti-e, eile te fait cette<br />

priere : Quand tu viendras avec les nobles svati, apporte ä ta fiancee un<br />

long volle qui la couvre tout entiere, afin qu'en passant devant la maison<br />

de l'aga,<br />

eile ne voie pas ses orphelins.<br />

Quand le cadi eut lu cette blanche letti'e, il rassembla les nobles<br />

svati. Les svati allerent chercher la mariee, et, de sa maison, ils partirent<br />

avec eUe tout remplis d'allegresse.<br />

*) In der Ausgabe 1827 »en entendant«, später nur »entendant«.<br />

**) In der späteren Ausgabe : croyant que son mari sapproche, court ....

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