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PSC 8-9-10 - bei der Föderation der Schweizer Psychologinnen und ...

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14<br />

DOSSIER: la démence<br />

PSYCHOSCOPE 8-9/20<strong>10</strong><br />

souvenir et l’accuse de ne jamais la lui avoir donnée.<br />

Par conséquent, elle se plaint surtout de son mari et<br />

minimise ses troubles.<br />

L’examen neuropsychologique met en évidence des<br />

troubles de la mémoire épisodique antérograde (capacité<br />

à mémoriser de nouvelles informations contextualisées),<br />

non aidés par l’indiçage. Après avoir appris 16<br />

mots en condition d’encodage contrôlé, elle ne peut<br />

en redonner que quelques-uns spontanément (rappel<br />

libre), et le score ne s’améliore que très peu avec l’indiçage<br />

sémantique (par exemple: «Il y avait un nom de<br />

fleur.»). Après un délai, la performance est encore appauvrie.<br />

La mémoire épisodique rétrograde (informations<br />

contextualisées mémorisées avant le début de la<br />

maladie) est atteinte dans une moindre mesure. On<br />

constate également une baisse des capacités d’attention<br />

divisée (allouer ses ressources attentionnelles sur différentes<br />

tâches simultanées) et de la mémoire de travail<br />

(traiter et maintenir des informations à court terme<br />

pendant une opération cognitive). Sur le plan du langage,<br />

on constate un manque du mot, plus marqué pour<br />

les noms propres.<br />

Avec l’évolution, la mémoire antérograde se péjore jusqu’à<br />

un oubli à mesure et la mémoire rétrograde baisse,<br />

avec une fréquente atteinte de la mémoire sémantique<br />

(altération des connaissances générales non contextualisées,<br />

par exemple penser qu’un escargot a 4 pattes).<br />

La langage s’appauvrit, avec l’utilisation de mots tiroirs<br />

comme «truc» ou «machin» pour combler le manque<br />

du mot. A l’écriture, il y a plus de fautes d’orthographe,<br />

puis une désorganisation du code même du langage<br />

écrit. On constate une altération des praxies constructives<br />

(copie de dessins tridimensionnels ou d’une figure<br />

complexe) et idéomotrices (mimer des gestes ayant une<br />

signification) avec la présence du corps pris comme objet<br />

(lorsque la personne fait semblant de se laver les<br />

dents, elle met alors son doigt dans la bouche, comme<br />

s’il était la brosse à dents), ainsi que des gnosies visuelles<br />

(capacités de reconnaissance visuelle). Les capacités<br />

de raisonnement baissent également, jusqu’au jour où<br />

se pose la question de la capacité de discernement.<br />

Profil neuropsychologique «type» d’une dépression<br />

En questionnant Madame D, on réalise que les informations<br />

qu’elle se plaint d’oublier finissent par lui<br />

revenir, mais souvent trop tard, quand elle n’en a plus<br />

besoin.<br />

Ses plaintes sont nombreuses, elle se sent fatiguée et<br />

déprimée. Elle peut faire remonter l’apparition des<br />

troubles à l’embauche des jeunes collaborateurs dans<br />

son travail, suivie par une aggravation lorsque son fils<br />

cadet est parti de la maison.<br />

L’examen neuropsychologique met en évidence des<br />

troubles mnésiques épisodiques antérogrades carac-<br />

térisés par des difficultés d’accès au matériel appris.<br />

Lorsqu’elle apprend des mots en condition d’encodage<br />

contrôlé, elle en redonne très peu en rappel libre, soulignant<br />

à chaque fois son incapacité et son impression<br />

«d’être nulle». En revanche, en condition de rappel indicé,<br />

les performances sont bonnes. On constate également<br />

un fléchissement des capacités attentionnelles<br />

et de la mémoire de travail, mais le reste des fonctions<br />

testées – langage, praxies (capacité à exécuter un geste<br />

et à planifier une séquence de gestes qui ont un sens),<br />

gnosies (capacité de reconnaissance), capacités de raisonnement<br />

– sont entièrement dans la norme.<br />

Profil neuropsychologique «type» d’un MCI (mild<br />

cognitive impairment) mnésique<br />

En questionnant Madame M et son fils, on a l’impression<br />

qu’elle se débrouille relativement bien dans la vie<br />

quotidienne, malgré la plainte mnésique. Les troubles<br />

de la mémoire ont débuté de manière insidieuse et évoluent<br />

progressivement depuis environ une année.<br />

L’examen neuropsychologique met en évidence des<br />

troubles mnésiques épisodiques antérogrades isolés.<br />

Dans un test avec encodage contrôlé, le rappel libre se<br />

situe en dessous des normes et les performances sont<br />

partiellement aidées par l’indiçage. En revanche, tout<br />

le reste de l’examen est bon. Le langage, les praxies, les<br />

gnosies, les fonctions exécutives (ensemble de processus<br />

cognitifs de haut niveau permettant un comportement<br />

flexible et adapté au contexte) et les capacités de<br />

raisonnement sont dans les normes.<br />

A chaque profil sa prise en charge<br />

Lorsqu’on suspecte une probable maladie d’Alzheimer,<br />

comme chez Madame A, il est indispensable de suivre<br />

l’évolution avec un ou plusieurs bilans afin de pouvoir<br />

confirmer (ou infirmer) le caractère dégénératif de l’atteinte<br />

et de pouvoir, si nécessaire, mettre en place un<br />

soutien et des aides à domicile, ainsi que des informations<br />

à l’entourage.<br />

Le médecin traitant peut rapidement proposer un traitement<br />

à base d’inhibiteur des cholinestérases (Aricept®<br />

(Denepezil), Excelon® (Rivastigmine), Reminyl®<br />

(Galantamine)…) afin de freiner le déclin.<br />

La prise d’un tel traitement permet de diffèrer le moment<br />

où il est nécessaire d’institutionnaliser les personnes<br />

atteintes de la maladie d’Alzheimer, mais ne guérit<br />

pas la maladie.<br />

Lorsqu’on suspecte une dépression, comme chez Madame<br />

D, le médecin peut prescrire des médicaments antidépresseurs.<br />

Après quelques semaines, les difficultés<br />

cognitives devraient commencer à diminuer. Un bilan<br />

neuropsychologique après 6 à 9 mois peut permettre<br />

d’objectiver la diminution des troubles ou la normalisation<br />

du tableau. Une prise en charge psychothéra-

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