PSC 8-9-10 - bei der Föderation der Schweizer Psychologinnen und ...
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DOSSIER: la démence<br />
PSYCHOSCOPE 8-9/20<strong>10</strong><br />
souvenir et l’accuse de ne jamais la lui avoir donnée.<br />
Par conséquent, elle se plaint surtout de son mari et<br />
minimise ses troubles.<br />
L’examen neuropsychologique met en évidence des<br />
troubles de la mémoire épisodique antérograde (capacité<br />
à mémoriser de nouvelles informations contextualisées),<br />
non aidés par l’indiçage. Après avoir appris 16<br />
mots en condition d’encodage contrôlé, elle ne peut<br />
en redonner que quelques-uns spontanément (rappel<br />
libre), et le score ne s’améliore que très peu avec l’indiçage<br />
sémantique (par exemple: «Il y avait un nom de<br />
fleur.»). Après un délai, la performance est encore appauvrie.<br />
La mémoire épisodique rétrograde (informations<br />
contextualisées mémorisées avant le début de la<br />
maladie) est atteinte dans une moindre mesure. On<br />
constate également une baisse des capacités d’attention<br />
divisée (allouer ses ressources attentionnelles sur différentes<br />
tâches simultanées) et de la mémoire de travail<br />
(traiter et maintenir des informations à court terme<br />
pendant une opération cognitive). Sur le plan du langage,<br />
on constate un manque du mot, plus marqué pour<br />
les noms propres.<br />
Avec l’évolution, la mémoire antérograde se péjore jusqu’à<br />
un oubli à mesure et la mémoire rétrograde baisse,<br />
avec une fréquente atteinte de la mémoire sémantique<br />
(altération des connaissances générales non contextualisées,<br />
par exemple penser qu’un escargot a 4 pattes).<br />
La langage s’appauvrit, avec l’utilisation de mots tiroirs<br />
comme «truc» ou «machin» pour combler le manque<br />
du mot. A l’écriture, il y a plus de fautes d’orthographe,<br />
puis une désorganisation du code même du langage<br />
écrit. On constate une altération des praxies constructives<br />
(copie de dessins tridimensionnels ou d’une figure<br />
complexe) et idéomotrices (mimer des gestes ayant une<br />
signification) avec la présence du corps pris comme objet<br />
(lorsque la personne fait semblant de se laver les<br />
dents, elle met alors son doigt dans la bouche, comme<br />
s’il était la brosse à dents), ainsi que des gnosies visuelles<br />
(capacités de reconnaissance visuelle). Les capacités<br />
de raisonnement baissent également, jusqu’au jour où<br />
se pose la question de la capacité de discernement.<br />
Profil neuropsychologique «type» d’une dépression<br />
En questionnant Madame D, on réalise que les informations<br />
qu’elle se plaint d’oublier finissent par lui<br />
revenir, mais souvent trop tard, quand elle n’en a plus<br />
besoin.<br />
Ses plaintes sont nombreuses, elle se sent fatiguée et<br />
déprimée. Elle peut faire remonter l’apparition des<br />
troubles à l’embauche des jeunes collaborateurs dans<br />
son travail, suivie par une aggravation lorsque son fils<br />
cadet est parti de la maison.<br />
L’examen neuropsychologique met en évidence des<br />
troubles mnésiques épisodiques antérogrades carac-<br />
térisés par des difficultés d’accès au matériel appris.<br />
Lorsqu’elle apprend des mots en condition d’encodage<br />
contrôlé, elle en redonne très peu en rappel libre, soulignant<br />
à chaque fois son incapacité et son impression<br />
«d’être nulle». En revanche, en condition de rappel indicé,<br />
les performances sont bonnes. On constate également<br />
un fléchissement des capacités attentionnelles<br />
et de la mémoire de travail, mais le reste des fonctions<br />
testées – langage, praxies (capacité à exécuter un geste<br />
et à planifier une séquence de gestes qui ont un sens),<br />
gnosies (capacité de reconnaissance), capacités de raisonnement<br />
– sont entièrement dans la norme.<br />
Profil neuropsychologique «type» d’un MCI (mild<br />
cognitive impairment) mnésique<br />
En questionnant Madame M et son fils, on a l’impression<br />
qu’elle se débrouille relativement bien dans la vie<br />
quotidienne, malgré la plainte mnésique. Les troubles<br />
de la mémoire ont débuté de manière insidieuse et évoluent<br />
progressivement depuis environ une année.<br />
L’examen neuropsychologique met en évidence des<br />
troubles mnésiques épisodiques antérogrades isolés.<br />
Dans un test avec encodage contrôlé, le rappel libre se<br />
situe en dessous des normes et les performances sont<br />
partiellement aidées par l’indiçage. En revanche, tout<br />
le reste de l’examen est bon. Le langage, les praxies, les<br />
gnosies, les fonctions exécutives (ensemble de processus<br />
cognitifs de haut niveau permettant un comportement<br />
flexible et adapté au contexte) et les capacités de<br />
raisonnement sont dans les normes.<br />
A chaque profil sa prise en charge<br />
Lorsqu’on suspecte une probable maladie d’Alzheimer,<br />
comme chez Madame A, il est indispensable de suivre<br />
l’évolution avec un ou plusieurs bilans afin de pouvoir<br />
confirmer (ou infirmer) le caractère dégénératif de l’atteinte<br />
et de pouvoir, si nécessaire, mettre en place un<br />
soutien et des aides à domicile, ainsi que des informations<br />
à l’entourage.<br />
Le médecin traitant peut rapidement proposer un traitement<br />
à base d’inhibiteur des cholinestérases (Aricept®<br />
(Denepezil), Excelon® (Rivastigmine), Reminyl®<br />
(Galantamine)…) afin de freiner le déclin.<br />
La prise d’un tel traitement permet de diffèrer le moment<br />
où il est nécessaire d’institutionnaliser les personnes<br />
atteintes de la maladie d’Alzheimer, mais ne guérit<br />
pas la maladie.<br />
Lorsqu’on suspecte une dépression, comme chez Madame<br />
D, le médecin peut prescrire des médicaments antidépresseurs.<br />
Après quelques semaines, les difficultés<br />
cognitives devraient commencer à diminuer. Un bilan<br />
neuropsychologique après 6 à 9 mois peut permettre<br />
d’objectiver la diminution des troubles ou la normalisation<br />
du tableau. Une prise en charge psychothéra-