Abendprogramm (PDF) - Philharmonie

Ilse Weber, vers 1930 Karel Švenk, vers 1940
de jeux radiophoniques, elle était célèbre dans les pays de langue
allemande. Arrivée à Terezín avec son mari et son plus jeune fils
(l’aîné avait été accepté en Grande-Bretagne), elle se consacra surtout
aux enfants, en particulier à l’infirmerie, leur chantant ses
poèmes accompagnés à la guitare. Lorsqu’au début octobre 1944,
son mari fut sur la liste des départs, elle ne voulut pas le quitter
mais à l’arrivée à Auschwitz, seul lui fut reconnu apte au travail
et elle fut aussitôt poussée vers la chambre à gaz avec son petit
garçon. Selon des témoins, elle lui chanta une dernière fois sa berceuse
«Wiegala». C’est aussi son enfant et le thème de la séparation
qui sont chantés dans «Und der Regen rinnt» (Et la pluie tombe).
Karel Švenk (1917–1945) était également une figure bien connue
de la scène pragoise comme clown, chanteur de cabaret, écrivain,
metteur en scène et compositeur. Il avait monté en 1942 un spectacle
satirique en langue tchèque, La carte d’alimentation, qui comportait
de nombreuses allusions à la vie à Terezín. Il se terminait
cependant par un chant d’espoir «Všechno jde!» (Tout est possible!) dont
le succès fut tel qu’il fut repris dans d’autres spectacles et devint
ainsi une sorte de marche ou d’hymne de Terezín. D’auteur anonyme,
le «Terezín-Lied» transpose sur un air de Gräfin Mariza d’Emmerich
Kálmán, un texte mettant en évidence les beaux côtés de
Terezín, mais cet optimisme forcé est, ici aussi, lourd de sens.
Robert Dauber (1922–1945) était le fils de Dol (Adolf) Dauber,
un musicien très connu à Prague car il dirigeait un orchestre de
salon portant son nom dont les disques avaient beaucoup de
succès. Il ne fut pas arrêté mais il ne put empêcher son fils d’être
envoyé à Terezín. Bon violoncelliste, celui-ci participa à un quatuor
qui s’était formé et à des représentations de Brundibár avant
d’être envoyé à Auschwitz puis à Dachau où il mourut du typhus
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