civitas 5-2012 - Schw. StV

Le doctorat structuré, garant de
l’acquisition de compétences ?
von Bastien Brodard
Selon une étude de l’Office fédéral de la Statistique (OFS), les titulaires d’un doctorat sont avant tout motivés par des raisons
intrinsèques. La réalisation d’un doctorat en suivant une école doctorale aboutirait à une meilleure acquisition des compétences
par rapport aux autres formes de cursus.
Les travaux empiriques portant sur le doctorat
en Suisse ne sont pas légions. En 2010,
l’Office fédéral de la Statistique (OFS) a complété
cette lacune en publiant une étude intitulée:
«La formation et la situation professionnelle
des titulaires d’un doctorat». Les
données utilisées sont issues d’une enquête
menée en 2007 auprès des personnes nouvellement
diplômées et abordent plusieurs
thématiques dont notamment les motivations
des doctorants et l’acquisition des
compétences durant leur formation.
Foto: zVg
Motivation intrinsèque des diplômés
Les motivations intrinsèques, résultant des
aspects du contenu en soi comme la volonté
de vouloir écrire un travail scientifique ou
l’intérêt pour une thématique particulière,
représentent la plus importante source de
motivation lors de la réalisation d’un doctorat.
Ainsi dans l’enquête, les détenteurs d’un
doctorat ont d’abord expliqué avoir effectué
leurs recherches pour leur envie de réaliser
un travail scientifique (4,3 sur une échelle de
1, ne s’applique pas du tout dans mon cas, à
5, s’applique totalement), puis en raison de
leur volonté d’acquérir des connaissances
spécialisées (3,9) et ensuite pour l’intérêt
pour un thème particulier (3,9). Les raisons
extrinsèques jouent également un rôle dans
le choix d’effectuer un doctorat, néanmoins
à une moindre échelle. La volonté d’améliorer
ses chances d’insertion sur le marché
du travail et/ou de carrière professionnelle
(3,4) en serait le premier motif suivi de près
par la volonté d’obtenir des qualifications
supplémentaires pour la profession exercée.
Selon la recherche effectuée par l’OFS,
bien que les motifs intrinsèques viennent
toujours en tête des motivations évoquées,
leur intensité diffère selon les voies d’études.
Les doctorants réalisent avant
tout un doctorat pour leur envie de
réaliser un travail scientifique et la
volonté d’acquérir des connaissances
spécialisées. (Source image: Université
de Fribourg, © Charly Rappo).
Ainsi, la volonté de réaliser un travail scientifique
(4,4) et la volonté de mener une carrière
scientifique (3,3) seraient plus marqué
chez les doctorants en sciences exactes et
naturelles que la moyenne de leurs collègues
toutes voies d’études confondues. Pour
leur part, les doctorants en sciences économiques
seraient les plus fortement motivés
par les perspectives de carrière et les chances
d’insertion dans la vie professionnelle (3,6).
Néanmoins, les détenteurs de doctorat en
droit (3,4) et en sciences exactes et naturelles
(3,4) seraient également relativement
sensibles à cette thématique.
L’acquisition des compétences, fonction
de la forme d’encadrement
Selon les titulaires d’un doctorat, le diplôme
permettrait en premier lieu l’acquisition de
Typologie des formes de
doctorat telles que définies
par l’OFS
Doctorat de forme traditionnelle: concerne
l’ensemble des personnes qui ont suivi
moins de quatre types de formations (mais
aucune école doctorale). L’encadrement a
essentiellement été assuré par le directeur
ou la directrice de thèse, bien qu’un encadrement
de faible à moyenne intensité par
d’autres professeurs d’université ou d’autres
scientifiques ait été possible.
Doctorat de forme mixte: concerne l’ensemble
des personnes qui ont suivi au
moins quatre types de formations (mais
aucune école doctorale) et/ou qui n’ont pas
essentiellement été encadrées par le directeur
ou la directrice de thèse.
Doctorat structuré (école doctorale):
concerne l’ensemble des personnes qui
ont déclaré avoir suivi une école doctorale,
indépendamment du type d’encadrement et
du nombre de types de formations suivies.
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