Gottes Bodenpersonal - Schw. StV

Il faut offrir aux jeunes,
de manière gratuite
et désintéressée, une écoute,
un soutien sur leur chemin
personnel.»
sur la foi. «Il faut ici bien distinguer le service
de l’aumônerie de celui de la médiation,
voire de la psychologie scolaire, et j’ai pu à
plusieurs reprises aiguiller des élèves vers
le médiateur; ce dernier s’occupe plutôt du
‹comment›, moi je gère le ‹pourquoi›. Je le
précise bien lors de mes passages dans les
classes pour présenter l’aumônerie. Mais
c’est vrai que des questions liées à la médiation
peuvent déclencher des questions
existentielles par rapport à la foi.» Il faut
bien reconnaître cependant que les élèves ne
se bousculent pas au portillon et que dans
ce champ d’action, Jean-Marc Wild ne rencontre
qu’une poignée d’élèves. Autre axe,
celui des activités menées dans les classes,
avec la collaboration des enseignants en
religion de l’établissement. «Nous formons
d’ailleurs une équipe», souligne Jean-Marc
Wild. Cette année, les discussions dans
les classes se sont focalisées sur la gestion
du deuil, par le biais d’une activité, menée
avec le soutien de l’association Vivre avec la
mort, spécialisée dans l’accompagnement
du deuil... «Le but ici est simplement de
souligner l’importance d’un deuil, d’encourager
les élèves à accepter leurs différentes
émotions et à trouver les ressources qui les
entourent.» Jean-Marc Wild apprécie par
ailleurs ces passages dans les classes, que ce
soit pour cette activité ou pour présenter son
service. «L’écoute des élèves est globalement
toujours bonne, on sent qu’ils sont attentifs
et que certains se posent des questions.»
Mais c’est bien souvent dans les activités
mises en place par l’aumônerie que
les questions concernant la foi surgissent.
Notamment lorsqu’il est possible de faire
un lien entre l’activité en question et des
problématiques spirituelles. Et Jean-Marc
Wild de citer en exemple une sortie de
grimpe effectuée aux Gastlosen, activité
qui a laissé un souvenir extraordinaire à
l’aumônier, comme aux participants. «Il y
avait également des enseignants qui étaient
présents, et nous avons effectué avec les
élèves des ateliers qui permettaient de lier
ce qu’ils vivaient pendant l’activité et de
faire une réflexion qui allait du côté de la
foi, en utilisant par exemple la parabole du
roc et du sable. Cela devenait un véritable
échange sur la spiritualité. En outre, ce que
j’ai énormément apprécié dans cette activité,
c’est l’union qui s’est créée autour de
ces 24 élèves, qui venaient pourtant tous de
classes différentes.»
C’est parfois autour d’un film que se
cristallisent les discussions, étant donné que
l’aumônerie propose également une activité
intitulée Ciné-crêpes, qui consiste à regarder
un film puis d’en discuter autour d’un
repas. Jean-Marc Wild se souvient que le
film «Into the Wild» avait suscité un débat
passionnant: «Les élèves se sont posé beaucoup
de questions sur les choix, sur l’importance
d’être soi-même, de trouver sa voie,
de goûter à sa liberté; d’autres avaient de la
peine avec le scénario qui relate pourtant
une histoire vraie.» Bref, un débat splendide,
entre une poignée de participants. Les
séances attirent en général une dizaine de
spectateurs. Dans l’ensemble, l’aumônier a
eu quelque 150 participants pour l’ensemble
de ses activités en une année, dont 40 élèves
pour une sortie en raquettes. Un nombre
modeste, certes, mais qui correspond aux attentes
et qui doit être mis en regard avec les
nombreuses sollicitations et activités qu’ont
déjà les adolescents aujourd’hui.
Il est clair que les élèves qui participent
à ces activités ne sont pas tous forcément
attirés par l’Eglise, certains ne sont pas
croyants, mais cependant cela permet de
donner une autre image de l’aumônerie et de
modifier parfois l’opinion de certains adolescents.
Cependant l’aumônier se défend de
faire du prosélytisme. «N’ayant jamais aimé
cela, même en paroisse, je ne veux en aucun
cas le faire, ni donner l’impression que
c’est le cas. Je ne suis pas un prêtre déguisé.
Photo: jap
12 civitas 03 / 04 2010