Ecclesia semper reformanda - Schw. StV

«À Vatican II, l’Église
s’est faite conversation»
de Maude Bonvin et Bastien Brodard
Jugé suranné par les uns, trop progressiste
par les autres, le concile Vatican II n’a eu de
cesse de se remettre en questions. Et cela dès
son instauration, il y a 50 ans déjà. Le point
avec François-Xavier Amherdt, professeur
de théologie pastorale à l’Université de Fribourg
et Michel Salamolard, prêtre du diocèse
de Sion.
Non, depuis le
concile précédent, Vatican I (1870), qui avait
défini l’infaillibilité pontificale et la primauté
de juridiction du pape sur toute l’Église
catholique, beaucoup pensaient que les
conciles seraient désormais inutiles et que
tout serait décidé par le pape. Quand Jean
XXIII, qualifié de pape de transition, fit part
de son intention de convoquer un concile, ce
fut la stupeur.
En
convoquant le IIe concile œcuménique du
Vatican, Jean XXIII, a, en effet, surpris
beaucoup de monde, y compris parmi les
membres actifs de l’Église.
Pour la première fois, l’Église n’y
a prononcé aucun anathème. Elle s’est, en
effet, située dans un nouveau rapport avec le
monde de ce temps, non plus en surplomb,
comme dépositaire de la vérité, mais en partenaire,
désireux d’entrer en dialogue avec la
société contemporaine. À Vatican II, l’Église
s’est faite conversation.
Les nombreux changements engendrés
par le IIe concile œcuménique du Vatican
ne sont, en réalité, pas des innovations,
mais des redécouvertes de la grande tradition
catholique, comme par exemple, la
prise de conscience de l’Église comme communion
et non d’abord comme institution
hiérarchique.
L’essence du changement se situe
dans l’appel universel à la sainteté. Ce principe
invite tous les fidèles à prendre une part
active dans la vie de l’Église, en témoignant
au quotidien de leur foi et en participant à
l’annonce de l’Évangile. Le bon Pape, Jean
XXIII, a, en effet, voulu faire de Vatican II
une nouvelle Pentecôte en revenant aux
sources de la foi et en proposant à l’ensemble
des baptisés une dynamique de vie issue de
Dieu lui-même. Dès lors, l’Église n’est plus
présentée comme une société parfaite hiérarchisée,
mais comme le peuple de Dieu, le
corps du Christ et le temple de l’Esprit, au
sein duquel tous les membres ont la même
dignité.
À cela s’ajoute le dépoussiérage de
la liturgie comme par exemple l’usage de
la langue vernaculaire en lieu et place du
latin. Sans oublier la reconnaissance claire
de la liberté de conscience et de la liberté
religieuse. De ce fait, les valeurs spirituelles
présentes dans les autres religions sont reconnues.
François-Xavier Amherdt, Professor für Pastoraltheologie an der Universität Freiburg und Michel
Salamolard, Priester der Diözese Sion, diskutierten über das Zweite Vatikanische Konzil und über
seine Folgen. Für Professor Amherdt hat die Kirche während des Konzils eine neue Beziehung zur
modernen Welt geschaffen; sie tritt nicht mehr als Hüterin der Wahrheit auf, sondern als Partnerin,
gewillt mit der Gesellschaft in einen Dialog zu treten. Mit dem Vatikanum II hat sich die Kirche ins
Gespräch gebracht. Michel Salamolard sieht in diesem Konzil auch die Öffnung einer Kirche, die
Die Kirche hat es mit diesem Konzil gewagt, sich zu hinterfragen sowie offen über Handlungs- und
Denkmuster zu debattieren.
sehen beide im Vatikanum II primär die Bedeutung des Bewusstwerdens der Kirche als Gemeinschaft
und nicht mehr als hierarchische Institution und der Aufruf an die Kirche, die Gläubigen
einzuladen, aktiv Anteil am kirchlichen Leben zu nehmen, als Zeugen des Glaubens und in der
Verkündung des Evangeliums.
Zwar räumen beide ein, dass sich seit dem Ende des Konzils 1965 die Welt rasant verändert hat
alität
des Konzils gehen ihre Meinungen auseinander. Für Michel Salamolard bestand das Ziel des
Konzils nicht darin, die Kirche an die moderne Welt anzupassen, sondern einen neuen Zugang zur
Welt zu ergründen, der nicht auf Angst oder Ablehnung gründet, sondern auf Vertrauen.
Die Anpassung hat vor allem darin bestanden, das Denken, die Sprache, die katholische Liturgie,
die ein wenig verkalkt waren, zu erneuern. Professor Amherdt stellt seinerseits fest, dass sich
zahlreiche Stimmen erheben, darunter jene des ehemaligen Mailänder Kardinals von Mailand Carlo
miert
werden muss.
civitas 1-2012 11