DOC~UMENTA - Sant'Alfonso e dintorni

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honne heure le P. Petcherine pour la predication, mais en meme
temps c'est ce qui lui a instille une horreur pour la tyrannie et un amour
pour la lihe~te, que la religion n'a pu deraciner plus tard. I1 avait, et
je ne doute pas qu'il ait conserve, toutes les plus helles qualites qu'on
peut desirer a un pretre et a un religieux, a cette exception pres.
J'ai toujours eu pour lui heaucoup d'estime, mais il n'a jamais
pu avoir ma con:fiance comme directeur de conscience, et je n'ai non
plus jamais pu reussir a gagner la sienne pour un moment. La foi
etait toujours pour moi inseparahle de l'enseignement infaillihle de
l'Eglise, et tout en admirant les fleurs et les fruits qui sont les vertus
et les oeuvresdes saints, je [p. 16] ne les ai jamais pu envisager que
comme provenants indispensahlement de l'arhre qui est l'Eglise. Pour
le P. Petcherine la foi etait trop isolee de l'Eglise, et partant les vertus
et les honnes oeuvres, qui sont l'apanage de la perfection du
chretien et du religieux, n'etaient pas a ses yeux assez identifiees avec
le principe qui leur donne la vie et doit la leur conserver.
J' ai toujours ete touche de cette difference qui existait entre
lui et moi, et tout en admirant ses helles qualites et ses vertus, j'ai
toujours eu une secrete apprehension qu'il serait peut-etre un jour
victime de son enthousiasme pour le liheralisme qui n' est dans le
fond que la liherte qui s'isole de l'enseignement de l'Eglise. I1 fut
du reste tres fidele a ohserver les moindres regles, sauf la reddition
du compte de conscience ( 141). [ ... ]
Je consacrai a cette intention [l'etahlissement des ecoles catholiques
pour les enfants en Angleterre et surtout a Falmouth] toutes
mes prieres [ ... ]. J' entrepris alors de veiller entr' autres tous les jeudis
jusqu'a minuit devant le T. S. Sacrement pour obtenir cette grace,
et le P. Petcherine se joignit volontiers a moi tout le temps que nous
fumes a Falmouth. [ ... ]
[p. 27 ... ] Le 14 Novembre 1846 (142) on m'envoya comme
troisieme Pere a Falmouth le P. Rudeau [p. 28] et je fus force de le
congedier le 27 Avril 1847 apres un dernier acte de folie qui ne me
permettait plus de le garder. Des son arrivee il s'etait entr'autres
imagine que le P. Petcherine lui en voulait. Je passerai outre une
serie d'actes qui me causaient presque chaque jour des alarmes, pour
rapporter ce qui me decida a le renvoyer.
(141) Nach den damals geltenden Konstitutionen der Redemptoristen war jeder
Pater und Bruder verpflichtet, einmal im Monat dem Hausoberen einen detaillierten
Gewissensbericht (ratio conscientiae) zu geben.
(142) CPB li 292 gibt den 16. November 1846 als Datum der Ankunft von P. Rudeau
in Falmouth.