PSC 12-10 - FSP

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DOSSIER: la gestion du stress
PSYCHOSCOPE 12/2010
Quelques chiffres
Un sondageauprès de parentssur leurperception du
stressscolaire indiquequ’ilsconsidèrent lesenfants de
plus en plus stressésàmesurequ’ilsavancentdansle
cursus scolaire:22%enmaternelle,29%enprimaire,
32 %aucollège,42%aulycée général et techniqueet
37 %enenseignementsupérieur. Cesparents évoquent
troisprincipalesmanifestationsdustresschezleurenfant:l’expression
d’angoisse vis-à-vis de sontravail scolairepour47%d’entre
eux, de l’irritabilité pour 44 %,
destroublesdusommeilpour30%.Eux-mêmessont
52 %àsedéclarerstresséspar la réussite scolaire de
leurenfant.
Jusqu’àprésentles recherchessesontsurtout intéressées
au stressdes universitaires,etles chiffres concernant
lesadolescents font défaut.EnIle-de-France,
12070étudiants ontrépondu àune enquêtesur leur
santé: 94,8 %d’entre euxsedisentenbonne santé;
pourtant, 35,4 %déclarent avoirdes difficultés àgérer
leurstress, 11,2 %une vision négative de l’avenir,8,6 %
despensées suicidaires au cours de l’annéeécouléeet
75 %delasomnolence. Un autresondage sur1013étudiants
relève que74%d’entre euxs’avouentstressés;
59 %déclarent leurmoral bonet11%mauvais.Face
au stress, 46 %choisissent de pratiquerunsport,4%
de fumerducannabis, 5%deserelaxer ou de dormir.
Dans uneautre étude, 79 %des étudiantsestimentque
le stresssemanifeste tout au long de l’année; 36 %
le traduisent parunsentimentd’isolement, voireune
pertedeconfiance,etplusde10%déclarent avoir
consommé despsychotropes (6).
Commentles protéger ?
Lesprincipaux facteurs de protection sont:
• un bonsupport social –dontune relation de qualité
avec lesparents et avecl’école,
• desrésultats scolaires satisfaisants,
• un équilibreaffectif,
• la pratique d’un sport.
Selon S. Lupien,les parentspeuvent jouerunrôleprotecteur
en limitantles situationsqui confrontentlejeune
àtropdenouveauté ou d’imprévisibilité,etenrenforçantson
sentimentdecontrôle. Unestratégie ou
«coping» efficace face au stressest un facteurdeprotection
desplusimportants,car il s’agit d’unevariable
interneàl’individu, qu’ilpeutpar conséquentcontrôler.
Acet effet, plusieurs chercheurs ontmis au pointdes
techniquesdegestion du stressdestinées auxjeunes.
Un Programmeparticulier au Canada
Le programme«Dé-stresse et progresse»mis au point
parleCentred’étudessur le stresshumain et dirigé
parS.Lupien aété initié l’annéescolaire 2008-2009
auprès de 500jeunesde6 e primaire et de 1 e annéesecondaire
dans la région de Montréal.Des ateliers ont
étéofferts dans le cadred’une étudesur le stresschez
l’adolescent,qui incluait desmesures psychologiqueset
physiologiques.
Le programmeapourbut d’éduquerles enfantsetadolescents
surlestressetses effets auxniveaux émotionnel
et cognitif,ainsi quesur lesfaçonsdelereconnaître
et de le contrôler. Il consiste en troisvisites de 40 minutes
dans lesclasses,chaquevisiteabordantunthème
différentsur le stressetson impactsur l’apprentissage,
parl’entremise de discussionsetdejeuxderôle.
Le premier atelierviseàdécrire le stressetses quatre
caractéristiques principales: sens du Contrôle faible,
Imprévisibilité,Nouveauté,etmenaceenversson Ego.
Le terme«CINE»sertd’aide-mémoire pour lesreconnaître
ultérieurement. Lesadolescents sont ensuite
encouragésàidentifierleurs réactionscorporelles au
stress, et ànoter dans un journaldebordchaquesituation
stressantequi lessuscite au cours de la semaine
suivante.Danslesecondatelier,après un survol du
journaldebord, différentes techniquesdegestion du
stresssontenseignées.Durantlasemaine,les jeunes
devrontconsigner dans leurjournal de bord la techniquequ’ilsont
utiliséeencas de stressetévaluer son
utilité.Dansletroisième atelier, un survol du journal
de bord permet unediscussion surles méthodes utilisées
et leursuccès.Ensuite sont expliquésl’impactdu
stresssur l’apprentissageetles moyensd’endiminuer
leseffetsnéfastes.Durant la semaine, lesadolescents
devrontnoter dans leurjournal de bord lesméthodes
de mémorisation utilisées.Unmoisplustardune quatrième
visite serviraàévaluer avecles jeunes,sous
formed’une discussion,l’impactàcourt termedel’intervention.
Selon un premier bilan, 80 %des élèvesont
déclaréque lesconcepts enseignésleuront étéutiles,
90 %affirmentmieuxcomprendrelestresset80%recommanderaientleprogramme
àleurs amis.S.Lupien
conclut:«Trop peuderecherchesont étéréalisées sur
le sujetdustresschezles adolescents. En tantque
scientifiques,ilest tempspournousdetenterdecomprendrecequi
stresse lesadolescents et de leurenseigner
de bonnes stratégiesd’adaptation. Le programme
Dé-stresseetProgresse répond àcebesoin.»
ProjetsenSuisse
Du fait desperspectives annoncées parl’OMS,lasanté
desjeunesetune prévention du stressspécifiquement
adaptée àleurs besoins deviennentprioritaires.La
gestion du stressétantunthème d’actualité, un grand
nombred’offres apparaissent,venantdeprofessions
diverses. Lespsychologues ontunrôleimportantà