PSC 5-12 - FSP

Une approche prudente pour un but précis
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ACTU FSP AKTUELL: ???
PSYCHOSCOPE X-X/200X 5/2012
L’intégration de la psychothérapie effectuée par des psychologues
dans le catalogue des prestations de l’assurance
de base ne va pas de soi. Elle a récemment suscité
de vives réactions dans les médias. C’est la raison pour
laquelle la FSP se doit d’adopter une démarche prudente.
Il y a une vingtaine d’années, au moment
de la consultation sur la loi sur
l’assurance-maladie, la Conseillère
fédérale Ruth Dreifuss envisageait
la possibilité d’admettre les psychologues
psychothérapeutes parmi les
prestataires indépendants de l’assurance
de base. En fixant les standards
de la formation de base et de
la formation postgrade des psychologues
psychothérapeutes, la Loi sur les
professions de la psychologie (LPsy) a
créé les conditions permettant cette
intégration. La nouvelle réglementation
devrait entrer en vigueur le 1 er
janvier 2013.
Si la situation de départ est claire sur
le plan juridique, la hausse massive
des primes de l’assurance-maladie de
l’an dernier a modifié les règles du jeu
sur le plan politique. C’est ce qu’ont,
hélas, montré les réactions du monde
politique et des médias à l’article paru
dans la NZZ du dimanche 19 février
2012 (voir encadré): elles témoignent
pour le moins d’un certain scepticisme
vis-à-vis de nos demandes, qui
sont vues comme un élargissement
de l’assurance de base, ce qui n’est
pas très populaire pour le moment. Il
s’agit donc d’appuyer notre démarche
sur de solides arguments et de choisir
une approche du problème mûrement
réfléchie.
L’enjeu est triple: premièrement, il est
important de soutenir les efforts de
l’Office fédéral de la santé publique
en vue d’une modification de l’Ordonnance
sur l’assurance-maladie capable
de réunir une majorité. La FSP,
La psychothérapie dans la tempête
Le 19 février, «La Confédération veut prescrire aux Suisses davantage
de psychothérapies» faisait les gros titres de la NZZ am Sonntag. Dans
son article, Stefan Spycher, vice-directeur de l’Office fédéral de la santé
publique (OFSP), expliquait que son service était en train de poser les
bases permettant d’intégrer la psychothérapie effectuée par des psychologues
dans le catalogue des prestations de l’assurance de base. Il
donnait comme explication le fait qu’actuellement trop peu de Suisses
et de Suissesses pouvaient suivre une psychothérapie.
Ces déclarations ont par la suite été reprises par divers médias et ont
immédiatement suscité de vives réactions de la part de politiciens des
partis bourgeois et du côté des caisses-maladie: à leur avis, ce projet ne
pouvait que conduire à une hausse des coûts de l’assurance de base,
et il fallait absolument l’éviter. Sur les médias électroniques, les débats
ont déclenché une véritable avalanche de commentaires.
Finalement, le directeur de l’OFSP, Pascal Strupler, s’est vu contraint
de publier un rectificatif dans le SonntagsBlick: l’OFAS ne serait pas de
l’avis qu’il y a trop peu de psychothérapies, et il pencherait pour l’introduction
du modèle sur ordonnance (dit «modèle de la prescription»), une
solution qui permettrait aux psychologues psychothérapeutes d’être
remboursés par l’assurance de base, mais seulement à la suite d’une
ordonnance médicale. Ces explications ont eu le mérite de calmer provisoirement
la tempête.
en tant que plus grande association
de la branche, est la mieux à même
de le faire. Grâce à l’attitude raisonnable
et orientée vers les solutions
qu’elle a adoptée lors du débat sur la
LPsy, elle a su se créer une bonne
image auprès des autorités administratives
et politiques et se faire apprécier
comme un partenaire prêt
à collaborer à la recherche de solutions.
Cette fois aussi, la FSP sera en
contact étroit avec les autorités.
Deuxièmement, il s’agira de ne pas
négliger les aspects politiques de la
question: il faudra notamment analyser
avec sérieux les implications possibles
sur les primes. Pour ce faire,
la FSP a prévu une enquête approfondie
sur les prestations des psychothérapeutes
(cf. Psychoscope 3/2012).
Elle devrait permettre d’obtenir une
estimation sérieuse des éventuelles
conséquences financières pour l’assurance
de base.
Troisièment, c’est tout le paysage de la
politique de la santé que nous ne devons
en aucun cas perdre de vue. La
FSP doit par exemple bien réfléchir à
la manière dont elle se positionnera
vis-à-vis des soins intégrés et du modèle
du managed-care, sur lequel le
peuple suisse aura à se prononcer le
17 juin. On peut avoir sur ce point
des opinions différentes, et chacune
peut se défendre en toute bonne foi.
Mais si la psychothérapie effectuée
par des psychologues est intégrée
dans des réseaux médicaux, elle devient
de fait un élément des soins de
santé et peut susciter la crainte d’une
croissance effrénée des coûts. Ceci
peut être décisif pour l’acceptation
ou non d’une facturation et d’un décompte
séparés pour les psychothérapeutes.
Verena Schwander,
Secrétaire générale
Un résumé des principaux articles sur
ce thème est disponible dans l’Espace
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