PSC 5-12 - FSP

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d’anxiété, de colère et de culpabilité. A l’opposé, plusieurs
mères semblaient activement chercher à mettre
à distance tout ce qui pouvait susciter émotions ou inquiétudes
à propos de la prématurité et de ses effets,
mais se montraient parallèlement peu impliquées dans
les échanges avec l’enfant.
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Dans les deux cas, la dimension adaptative de ces stratégies
de régulation émotionnelle parentale est évidente.
Pour les mères fortement impliquées, il a pu
être montré, par exemple, que leur style interactif plus
stimulant pouvait constituer un mode adaptatif précieux
face à un bébé plus fragile, hyporégulé, qui peine
à s’ouvrir sur le monde animé qui l’entoure (Shermann-
Eizirik, 1997). Les mères choisissant la mise à distance
par rapport à l’événement semblent adopter au
contraire une attitude normalisatrice qui permet de
minimiser l’impact de la prématurité. Cette attitude
défensive est certainement protectrice et, employée
avec mesure, elle permet aussi à ces jeunes mères de
traverser cette période douloureuse et de ne pas sombrer
dans des spirales émotionnelles épuisantes. Cependant,
dans les deux cas, ces modes de réactivité
émotionnelle représentent aussi un risque pour le développement
de la relation parent-enfant: les mères surimpliquées
peuvent devenir intrusives, cherchant plus
à se rassurer elles-mêmes qu’à se montrer à l’écoute de
leur bébé. A l’opposé, les mères qui cherchent à mettre
à distance l’impact de la prématurité peuvent avoir tendance
à appauvrir les échanges avec leur bébé pour ne
pas avoir à être confrontées à la peur de réaliser que
l’enfant peut présenter des séquelles liées à la prématurité,
surtout lorsque celles-ci sont imperceptibles.
De la régulation à la subjectivation
Malgré ses compétences naissantes, le bébé ne peut pas
s’adapter seul au monde qui l’entoure, car son répertoire
initial de pensées et d’actions est limité. Les capacités
d’autorégulation de l’enfant existent et forment
un ensemble de comportements particulièrement
complexes qui permettent à l’enfant de s’organiser face
à son environnement, mais qui entraînent un coût
considérable pour l’enfant (désorganisation des états
de vigilance, du système moteur ou du système neurovégétatif)
(Brazelton, 1984) s’ils ne sont pas secondés
par un appui sur le milieu (Bullinger & Goubet, 1999).
Les systèmes de régulation de l’enfant (auto- et hétérorégulation)
doivent inclure une autre personne: un
partenaire qui s’occupe de lui pour contrôler ses états
et produire des changements dans l’environnement afin
d’équilibrer son état et retrouver une forme d’homéostase
chaque fois que cela est nécessaire. Ce rôle régulateur
représente l’un des fondements les plus importants
de la fonction parentale et permet à l’enfant de se