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PSC 5-12 - FSP

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DOSSIER: Prématurité<br />

PSYCHOSCOPE 5/20<strong>12</strong><br />

La prématurité<br />

Une atteinte à l’intégrité émotionnelle parentale<br />

Un enfant prématuré encourt des<br />

risques quant à son développement<br />

futur. De plus, pour les parents, cette<br />

situation est également très difficile à<br />

gérer, ces derniers n’étant pas tous<br />

égaux face à cet événement.<br />

Ayala Borghini, psychologue <strong>FSP</strong>,<br />

aborde dans son article ces différents<br />

aspects et prône une prise en charge et<br />

un accompagnement efficaces tant pour<br />

l’enfant prématuré que pour les parents.<br />

La naissance prématurée représente un risque avant<br />

tout pour le développement de l’enfant en raison des<br />

multiples possibilités d’atteintes de l’appareil neurologique<br />

et somatique qui peuvent en découler. Cet enfant<br />

à risque, dont le devenir ne sera véritablement connu<br />

qu’au cours du temps, vient à la rencontre d’un environnement<br />

affectif qui est lui-même atteint dans son<br />

intégrité émotionnelle. Plusieurs sources de stress suite<br />

à une prématurité peuvent, en effet, venir mettre à mal<br />

cette parentalité naissante: les problèmes personnels ou<br />

familiaux préexistants; l’expérience prénatale et l’accouchement;<br />

la sévérité de l’état de santé de l’enfant;<br />

son apparence physique et ses traitements; l’inquiétude<br />

concernant le devenir de l’enfant et les éventuelles séquelles;<br />

l’impression d’être dépossédé du rôle parental<br />

et le futur recours aux structures de soins (Holditch-<br />

Davis & Miles, 2000). Ces sources de stress s’accompagnent<br />

de sentiments d’échec et de culpabilité ainsi que<br />

d’une détresse intense à l’idée que l’enfant ne survive<br />

pas ou présente des séquelles irrémédiables. Une blessure<br />

profonde peut découler de cette perte brutale d’un<br />

idéal censé porter l’enfant tout au long de son développement.<br />

L’enfant abîmé ne vient plus combler les rêves<br />

enfouis qui se réactualisent volontiers à la faveur d’une<br />

naissance. Dans la naissance à terme, ces attentes portent<br />

habituellement le développement de l’enfant et ouvrent<br />

un espace de désir parental qui vient mobiliser<br />

l’enfant dans son propre désir de grandir et de devenir.<br />

La naissance prématurée vient brutalement freiner ces<br />

élans, le temps se suspend et même les bras qui se cherchent<br />

dans leur rôle réconfortant pleurent de ne trouver<br />

un petit corps à chérir et à protéger, séparés de lui par<br />

une barrière glaçante de plexi.<br />

Les effets sur la parentalité<br />

La grande prématurité représente ainsi un événement<br />

qui vient bouleverser la parentalité en devenir. Il s’agit<br />

aussi d’un événement susceptible de déclencher des<br />

signes de stress post-traumatique. En effet, dans la<br />

grande prématurité, le moment de la naissance et les<br />

jours angoissants où la vie de l’enfant reste suspendue<br />

surprennent par leur caractère inattendu (même<br />

lorsqu’il y a une menace d’accouchement prématuré<br />

(MAP) avérée), menacent l’intégrité physique de l’enfant<br />

et produisent des sentiments de peur intense et<br />

d’impuissance chez les parents. En cela, la grande prématurité<br />

correspond au type d’événements susceptible<br />

d’entraîner un stress aigu et des signes de stress<br />

post-traumatique tels qu’ils sont définis par le DSM-<br />

IV (APA, 2000). Plusieurs études ont d’ailleurs mis en<br />

évidence ce type de symptômes en relevant une nette<br />

association entre la gravité des risques encourus par<br />

l’enfant et la sévérité de la réaction parentale (DeMier<br />

et al., 2000).<br />

Mais, face à cet événement, tous les parents ne sont<br />

pas égaux. Les capacités d’adaptation mobilisées peuvent<br />

être dépassées chez un individu et rester opérationnelles<br />

chez un autre, et ceci indépendamment de<br />

la gravité de l’état de l’enfant. Dans une étude menée à<br />

Lausanne (Borghini, 2008), il a pu être montré que les<br />

parents pouvaient présenter différents styles de réactivité<br />

émotionnelle suite à l’événement de la prématurité:<br />

ainsi certaines mères réagissaient en développant plutôt<br />

une forme d’hyperactivation émotionnelle caractérisée<br />

par une forte préoccupation anxieuse vis-à-vis de l’enfant,<br />

tandis que d’autres cherchaient activement à minimiser<br />

les conséquences de cet événement. D’un côté,<br />

les mères pouvaient se montrer fortement impliquées<br />

envers l’enfant, mais cette implication frôlait l’intrusivité<br />

et semblait comme infiltrée d’émotions négatives,

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