PSC 5-12 - FSP
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facteurs de risque ont pu être identifiés, tels qu’une situation<br />
sociale défavorisée, l’appartenance à certains<br />
groupes ethniques, ou le stress aussi bien psychologique<br />
que social (Goldenberg, Culhane, Iams & Romero,<br />
2008). La prématurité est un phénomène qui touche<br />
des milliers d’enfants et qui, de ce fait, constitue un réel<br />
problème de santé publique.<br />
Des enfants à risque<br />
De nombreuses recherches mettent en évidence une<br />
prévalence plus importante de troubles neurodéveloppementaux<br />
chez les enfants prématurés comparés aux<br />
enfants nés à terme. Cette prévalence est d’autant plus<br />
importante que l’enfant est né tôt, avec un faible poids<br />
de naissance et/ou avec des complications médicales<br />
périnatales. Ainsi, les enfants prématurés sont plus à<br />
risque de présenter des déficits cognitifs, moteurs, langagiers<br />
et/ou comportementaux avec d’importantes<br />
conséquences sur leur scolarité et leur qualité de vie<br />
(Arpino et al., 2010). Selon les études, les déficits cognitifs<br />
observés chez les enfants prématurés peuvent aller<br />
de 4 à 47% selon les catégories d’âge gestationnel (de 22<br />
à 34 SA) ou selon le poids de naissance (de 750 à 1500<br />
g). Lorsqu’ils arrivent à l’école, les enfants prématurés<br />
sont plus nombreux à manifester des retards d’apprentissages<br />
scolaires aussi bien au niveau de la lecture que<br />
de l’arithmétique. A l’âge de 8 ans, davantage d’enfants<br />
prématurés sont scolarisés en école ou classe spécialisée<br />
(5% vs 1%) et redoublent plus fréquemment (18% vs 5%)<br />
(Larroque et al., 2011). D’un point de vue comportemental,<br />
les enfants prématurés sont décrits par leurs parents<br />
comme étant plus distraits, restant moins longtemps<br />
concentrés sur une même activité et étant plus agités.<br />
En effet, les enfants prématurés ont deux fois plus de<br />
risque de manifester des déficits de l’attention avec<br />
ou sans hyperactivité ou des difficultés socio-émotionnelles<br />
(Delobel-Ayoub et al., 2009). Dans la suite de cet<br />
article, nous nous concentrerons sur les déficits spécifiques<br />
d’attention, d’inhibition et de régulation émotionnelle<br />
prédictifs du développement ultérieur des enfants<br />
nés prématurément. Nous verrons ensuite quels sont les<br />
moyens existants pour tenter de minimiser ces troubles<br />
neurodéveloppementaux.<br />
Compétences attentionnelles<br />
Les difficultés spécifiques de l’attention soutenue et sélective<br />
sont fréquemment observées chez les enfants<br />
prématurés et semblent être prédictives de leur développement<br />
ultérieur (van de Weijer-Bergsma, Wijnroks &<br />
Jongmans, 2008). Le modèle de Posner et ses collaborateurs<br />
postule l’existence de trois mécanismes attentionnels<br />
différents interconnectés et sous-tendus par des réseaux<br />
neuronaux différents: l’orientation, l’état d’alerte et<br />
le contrôle attentionnel (Posner & Peterson, 1990). Les<br />
enfants prématurés mettent plus de temps à orienter leur<br />
regard vers un nouveau stimulus et le regardent moins<br />
longtemps. Ils auraient aussi des difficultés à mobiliser et<br />
maintenir des ressources attentionnelles optimales afin<br />
de conserver un état d’alerte face à l’arrivée imminente<br />
d’un stimulus (Howard, Anderson & Taylor, 2008). Ces<br />
deux premiers mécanismes font plutôt appel à des processus<br />
automatiques non conscients et apparaissent tôt<br />
dans le développement. Vers l’âge de 6 mois, commence<br />
à se développer le contrôle attentionnel (ou contrôle exécutif)<br />
qui sollicite des processus volontaires et conscients.<br />
Le développement de ce système de contrôle attentionnel<br />
est associé à la maturation du cortex préfrontal qui<br />
se développe tout particulièrement entre 18 et 24 mois<br />
et se poursuit à l’adolescence. Ainsi, au cours du développement,<br />
les processus attentionnels vont être de plus<br />
en plus engagés dans des activités impliquant la planification<br />
et l’autocontrôle. Des déficits du contrôle attentionnel<br />
sont aussi observés chez les enfants prématurés.<br />
D’une part, ils ont des difficultés à effectuer plusieurs<br />
actions simultanément (attention divisée). D’autre part,<br />
ils présentent aussi de moins bons résultats lorsqu’ils<br />
doivent se focaliser sur un stimulus en particulier tout<br />
en supprimant ou inhibant des informations non pertinentes<br />
(distracteurs). Ce type de tâche requiert à la fois<br />
un processus d’attention sélective afin de sélectionner<br />
l’élément pertinent, mais aussi un processus d’inhibition<br />
pour ignorer des éléments distracteurs. C’est pourquoi le<br />
contrôle attentionnel est fortement associé à l’inhibition.<br />
Inhibition<br />
Par conséquent, les difficultés d’inhibition semblent<br />
aussi particulièrement marquer la trajectoire dévelop-